La Revue de presse économique de l’APST du 20 au 30 Novembre 2022
Avec Les Partenaires de l’APST
Aérien
Le transport aérien face à l’envolée des prix des billets
Jusqu’où peuvent continuer à grimper les prix des billets d’avion, avant de compromettre la reprise du trafic aérien ? La question est plus que jamais d’actualité pour les compagnies françaises, dont les tarifs, mais aussi les coûts, ne cessent d’augmenter depuis le printemps. Si la demande reste « très dynamique », selon le nouveau président de la fédération nationale de l’aviation (FNAM) et patron de Corsair, Pascal de Izaguirre, avec des vols qui devraient être « archi-pleins » pendant les vacances de Noël, la hausse généralisée des coûts et des prix ne donne pas, elle non plus, de signes d’essoufflement.
En hausse de 21,6 % en cumul depuis le début de l’année, selon le baromètre de la Direction de l’aviation civile, les prix des billets d’avion étaient encore en progression de 19,5 % en septembre, comparé à septembre 2021. Sur les liaisons entre la métropole et les départements d’Outre-Mer, l’augmentation atteint même 25,9 % sur la Martinique, 29,7 % sur la Guadeloupe et jusqu’à 42,3 % pour La Réunion ! Certaines voix s’élèvent déjà pour protester contre le renchérissement du transport aérien.
Un « bouclier tarifaire » pour les billets d’avion ?
Dans un courrier à la Première ministre, le président de la collectivité territoriale de Martinique, Serge Letchimy, a même demandé l’instauration d’un « bouclier tarifaire », afin de stopper cette envolée et prévenir une « discontinuité territoriale ». L’élu martiniquais propose de plafonner le prix d’un vol Paris/Fort-de-France en classe économique à 500 euros, alors qu’il monte à 1.800 euros entre Noël et le Nouvel an.
Ces hausses spectaculaires ne seraient que le reflet de l’inflation générale des coûts de production, assurent les dirigeants des compagnies françaises. A commencer par la facture de carburant, multipliée par deux en un an. « La hausse du kérosène ne se calme pas, souligne Pascal de Izaguirre. On voit une décorrélation entre l’évolution des cours du pétrole et ceux du « jet fuel », tirés par la demande. Cette progression est aggravée par la baisse [d’environ 15 % NDLR] de l’euro face au dollar, alors que 40 % des dépenses des compagnies aériennes sont en dollars.
Une hausse des coûts généralisée
A cela s’ajoutent les augmentations de salaires suite aux mouvements sociaux et aux tensions sur les recrutements, ainsi que celles de tous les prestataires de services. « La hausse des coûts salariaux est de l’ordre de 4 % à 5 %, indique le patron d’Air Caraïbes et de French Bee , Marc Rochet. « Les coûts de maintenance, d’assistance en escale, de catering, tout augmente », souligne le patron de Corsair.
Selon les patrons de compagnies aériennes, cette inflation des coûts ne serait pas intégralement compensée par l’augmentation des tarifs. « Si nous répercutions la totalité de ces hausses sur nos tarifs, nous risquerions de casser la demande, explique Pascal de Izaguirre. Pour l’instant nous préférons profiter de cette reprise », poursuit-il, même si selon son confrère d’Air Caraïbes, « il faut s’attendre à de nouvelles hausses des prix des billets ».
L’horizon s’obscurcit de nouveau pour le transport aérien européen
Dans ce contexte, l’année 2023 reste très incertaine pour le transport aérien français. D’autant que va s’ajouter l’obligation de commencer à rembourser les prêts garantis par l’Etat (PGE), ainsi que les reports de charges et de redevance. « Ça risque d’être un peu compliqué, souligne le président de la FNAM. Il faut une approche constructive des pouvoirs publics. Nous n’attendons pas une mesure générale d’étalement de la dette Covid, mais un accompagnement spécifique pour chaque compagnie en fonction de sa situation ».
https://www.lesechos.fr 20/11/2022.
Coup dur pour Air France : les PNC déposent un préavis de grève pour les fêtes de fin d’année, l’action s’écroule en Bourse
Vacances de Noël – du 22 décembre au 2 janvier – seront-elles gâchées par un mouvement social du personnel navigant d’Air France ? Un préavis de grève sur cette période a été déposé par les syndicats UNAC et SNGAF, qui dénoncent l’absence de contrat prolongeant l’accord collectif au-delà de sa période de validité le temps de négociations sociales et qui fustigent un « passage en force pur et simple » par une « note de direction ».
(…)
Les deux syndicats estiment « inacceptable » de « se retrouver à la merci d’une direction qui, d’un trait de plume, peut modifier à sa guise tout ce qui touche à notre métier ». Ils demandent une « solution contractuelle temporaire de remplacement de l’accord collectif » du personnel navigant « le temps de la négociation » et « aucune mesure unilatérale », dans une lettre à la direction datée du 14 novembre et publiée sur le site internet des syndicats.
Dans la foulée d’autres grands groupes, Air France a décidé mi-septembre de déployer la mise en place d’un éventail de mesures pour protéger ses salariés de l’inflation galopante. Une prime exceptionnelle de pouvoir d’achat d’un montant de 1.000 euros devait être versée. Une première augmentation de 2 % doit avoir lieu en novembre. A ce titre, les petits salaires bénéficieront d’une augmentation plancher de 130 euros bruts par mois (pour un temps plein). Le deuxième palier de 2,5 % est prévu en février 2023. Enfin la direction d’Air France s’est engagée à valider une augmentation d’au moins 0,5 % lors des NAO prévues à partir de mai 2023.
Par ailleurs, l’action du groupe Air France-KLM chutait de plus de 10% mercredi à la Bourse de Paris après l’annonce d’une émission d’obligations convertibles en actions pour un montant de 300 millions d’euros. Les fonds seront « intégralement » affectés au remboursement de titres de dette acquis par l’État français en avril 2021, selon un communiqué du groupe. Si les obligations étaient finalement converties en actions, elles feraient mécaniquement baisser la part des actionnaires actuels qui n’auraient pas participé à l’émission de dette, comme lors d’une augmentation de capital, une opération qui pèse généralement sur le cours de l’action. Les deux actionnaires publics du groupe, dont l’État français, en tête avec 28,6% du capital, ne participeront pas à la levée de fonds. Il s’agit « d’instruments très spécifiques » qui sont « principalement placées auprès d’investisseurs spécialisés plutôt qu’auprès d’actionnaires », a déclaré à l’AFP le ministère français de l’Économie.
https://www.latribune.fr 19/11/2022.
Forte reprise chez Turkish Airlines en 2022
La reprise est forte en Turquie au niveau des voyages notamment grâce à l’arrivée de nombreux touristes russes et américains ces derniers mois. Turkish Airlines a ainsi transporté 60,5 millions de passagers de novembre à octobre 2022.
La compagnie a par ailleurs enregistré son 5ème trimestre consécutif de profit une sacrée performance après l’épidémie de Covid. Elle a publié un bénéfice net de 1,5 milliards de dollars pour le trimestre allant de juillet à septembre avec des revenus de 6,1 milliards en hausse de 52% par rapport au 3ème trimestre 2019 d’avant la pandémie. Les capacités de la compagnie au 3ème trimestre ont dépassé de 19% celles de 2019. Le taux d’occupation passagers a atteint 91,4% pour les vols domestiques et 85,3% pour les vols internationaux.
La Turquie a par ailleurs été plébiscitée par les touristes russes notamment Antalaya et Istanbul au détriment de l’UE suite à la guerre en Ukraine.
Les revenus cargo qui représentent 14% du total ont atteint 880 millions de dollars en hausse de 110%. Il faut dire que la compagnie a quadruplé sa part de marché cargo en 10 ans en prenant la 4ème position mondiale selon les données IATA d’août 2022. Turkish Airlines a bâti un Nouveau Centre cargo à l’aéroport d’Istanbul en février 2022.
https://www.travelperk.com 20/11/2022.
Contrôles aux frontières : les aéroports français craignent le chaos en 2023
L’interdiction de l’avion sur les liaisons desservies par le train en moins de 2h30 n’est pas, tant s’en faut, le seul sujet susceptible de nourrir les cauchemars des gestionnaires d’aéroports français. Le congrès annuel de l’Union des aéroports français (UAF), ce vendredi, a été l’occasion d’en dresser une petite liste.
Le principal sujet de préoccupation des aéroports français au sortir de deux ans de crise, reste le cadre réglementaire, qui limite étroitement leurs marges d’action dans les négociations avec les compagnies et la gestion de leurs capacités. Un cadre que les aéroports espèrent voir évoluer.
Risque de chaos aux frontières
Mais l’année 2023 présente également un nouveau risque de chaos dans les aéroports, avec l’entrée en vigueur d’une nouvelle règle européenne sur le contrôle aux frontières. A compter de mai 2023, les voyageurs internationaux en provenance de l’extérieur de l’espace Schengen devront en effet s’enregistrer avant de passer la frontière, afin de bénéficier d’une exemption de visa. Ce système directement inspiré du programme Esta des Etats-Unis , est censé renforcer la sécurité européenne. Mais sa mise en place inquiète les aéroports, qui redoutent d’interminables files d’attente aux bornes d’enregistrement.
« Les Etats se sont concentrés sur l’aspect informatique du projet, mais pas sur sa mise en oeuvre dans les aéroports, ce qui risque de provoquer une situation de chaos, avec des heures d’attente aux frontières », souligne Olivier Jankovec, directeur général de l’association ACI des aéroports européens.
Faute de moyens supplémentaires, la mise en oeuvre du dispositif devrait être « reportée ou pour le moins, assoupli en période de pointe », estime le représentant des aéroports. « Nous demandons une période de transition, avec un assouplissement des contrôles en cas de saturation », précise Olivier Jankovec.
La question de l’utilisation des créneaux
Autre sujet de préoccupation pour 2023 : le projet de révision des règles d’attribution des créneaux horaires, pour lequel la Commission a entamé le processus de consultation. Soucieux d’optimiser leurs infrastructures, les aéroports plaident pour un renforcement des règles d’utilisation des précieux créneaux horaires, tandis que les compagnies plaident pour davantage de souplesse. « Nous allons vers un manque de capacité aéroportuaire, ce qui nécessite d’utiliser les créneaux au maximum », assure le directeur de l’ACI, en évoquant le projet de restriction du nombre de vols à Amsterdam-Schiphol.
A ces sujets européens s’ajoutent les problématiques françaises. Les aéroports tricolores, qui s’estiment moins bien traités par le législateur que les compagnies aériennes, n’ont pas oublié la promesse du précédent ministre des transports , d’étudier une réforme de la réglementation encadrant la fixation des tarifs et le financement de leurs investissements.
Des idées pour réformer
Les idées ne leur manquent pas. « Il faudra revoir l’application des grands principes, estime le président du directoire des Aéroports de Lyon, Tanguy Bertolus. Le premier est la juste rentabilité des capitaux investis, qui n’est plus respecté dans le cas des aéroports. Mais aussi le niveau des redevances, qui ne couvrent plus que 70 % du coût réel des services aéroportuaires et le principe de modération tarifaire, qui limite les hausses de redevances mais pas les baisses », souligne-t-il.
Il faut sauver les aéroports français
Un message qui n’est évidemment pas du goût des compagnies aériennes. « Les compagnies aériennes ont perdu en deux ans l’équivalent de 10 ans de résultat, tandis que les pertes d’exploitation des aéroports se sont élevées à 700 millions d’euros en 2020, après 1,1 milliard de bénéfices en 2019, souligne Laurent Timsit, le délégué général de la Fédération nationale de l’aviation (FNAM). S’il y a de l’argent à aller chercher, ce n’est pas chez les compagnies aériennes ».
Mais pour l’heure, les centres d’intérêt de l’actuel ministre des transports, Clément Beaune, semble plutôt ailleurs. Du côté de 2024 et du bon déroulement des Jeux olympiques, pour lesquels le ministre et l’Union des aéroports français ont signé une « charte d’engagement en faveur de la qualité de service ». Mais sans moyens supplémentaires pour améliorer le parcours des passagers dans les aéroports.
https://www.lesechos.fr 25/11/2022.
Tourisme
Coupe du monde 2022 : les supporters se heurtent au tourisme haut de gamme du Qatar
C’est l’une des quelques notes discordantes qui ternissent l’ouverture du Mondial de foot au Qatar. Alors que des centaines de milliers de supporters sont attendus pour l’événement, les critiques sont vives sur le budget à débourser pour séjourner dans ce pays. A priori, trois fois ce qu’il était pour la Russie en 2018, d’après les témoignages des Irrésistibles Français, une des principales associations de supporters des Bleus. C’est pourtant le fruit d’une stratégie touristique mûrement réfléchie du Qatar.
Contrairement à Dubaï, son clinquant voisin, le Qatar n’a fait que tardivement du secteur du tourisme une priorité dans ses plans de développement, au tournant des années 2010. Depuis, sa part dans le produit national brut (PNB) du pays n’a cessé de progresser, de 2,7 % en 2011 à 9,9 % en 2020. En volume, l’émirat n’a jamais accueilli plus de 3 millions de personnes en une année (2,94 millions en 2015 et 2016). Il n’en vise pas moins 6 millions de visiteurs en 2030.
Pour trouver sa place, le Qatar mise sur des stratégies différenciées. Plutôt que le tourisme de masse développé à Dubaï après l’épuisement des ressources pétrolières de l’émirat dans les années 1990, il met en avant une offre premium.
La Coupe du monde, le trésor de la Fifa qui ne cesse de grossir
A cette fin, la compagnie nationale, Qatar Airways, est un levier de puissance commerciale, avec ses nombreuses liaisons (157 destinations à ce jour, incluant les cargos logistiques). Avec la reprise postpandémie, l’exercice 2021-2022 est au plus haut de son histoire, avec un bénéfice record de 1,54 milliard de dollars. La marque aérienne est connotée « luxe » : sa classe affaires est régulièrement primée dans le classement mondial établi par le cabinet d’analyse anglais Skytrax.
Marriott et Accor bien présents
Le pendant hôtelier est promu par Katara Hospitality, l’entreprise privée historique appartenant au fonds souverain. Avec l’opérateur américain Marriott Bonvoy, elle développe les marques cinq étoiles Sheraton, Ritz-Carlton, ou encore Al Messila. Avec le français Accor, elle s’est concentrée sur les marques prestiges du groupe, comme Raffles, Fairmont et Rixos.
Quel impact de la Coupe du monde sur la Bourse ?
Les autorités distinguent le « véritable tourisme », moyen et haut de gamme, et l’hébergement à bas coût occupé notamment par les visiteurs du sous-continent indien. Liés à l’immigration de travail (elle représente 80 % de la population), ces étrangers constituent les cohortes d’employés dans les services ou la construction. L’attention internationale s’est récemment portée sur leurs conditions de travail sur les chantiers de la Coupe du monde.
Les critiques sur les prix du séjour ne vont pourtant pas faire infléchir la politique touristique du pays. La compétition doit servir à améliorer l’image du pays, plus qu’elle n’est censée attirer et fidéliser une nouvelle clientèle
https://www.lesechos.fr 20/11/2022.
Le tourisme international est en passe d’atteindre 65 % de son niveau prépandémique d’ici la fin de l’année 2022, le secteur continuant à se remettre de la pandémie
On estime que 700 millions de touristes ont voyagé à l’international entre janvier et septembre, soit plus du double (+133%) du chiffre enregistré à la même période en 2021. Cela équivaut à 63 % des niveaux de 2019 et met le secteur en bonne voie pour atteindre 65 % de ses niveaux prépandémiques cette année, conformément aux scénarios de l’OMT. Ces résultats s’expliquent par une forte demande refoulée, une amélioration des niveaux de confiance et la levée des restrictions dans un nombre croissant de destinations.
Soulignant la vitesse à laquelle le secteur s’est remis de la pire crise de son histoire, le dernier Baromètre OMT du tourisme mondial révèle que les arrivées mensuelles étaient inférieures de 64 % aux niveaux de 2019 en janvier 2022 et avaient atteint -27 % en septembre. On estime que 340 millions d’arrivées internationales ont été enregistrées au cours du seul troisième trimestre de 2022, soit près de 50 % du total des neuf mois.
L’Europe continue de mener la reprise mondiale
L’Europe continue de mener le rebond du tourisme international. La région a reçu 477 millions d’arrivées internationales entre janvier et septembre 2022 (68% du total mondial), atteignant 81% des niveaux prépandémiques. Ce chiffre représente plus du double de celui de 2021 (+126%), les performances étant tirées par une forte demande intrarégionale et des voyages en provenance des États-Unis. L’Europe a connu une performance particulièrement forte au troisième trimestre, où les arrivées ont atteint près de 90 % des niveaux de 2019.
De même, le Moyen-Orient a vu les arrivées internationales plus que tripler (+225%) en glissement annuel de janvier à septembre 2022, remontant à 77% du niveau pré-pandémique. L’Afrique (+166%) et les Amériques (+106%) ont également enregistré une forte croissance par rapport à 2021, atteignant respectivement 63% et 66% des niveaux de 2019. En Asie-Pacifique (+230%), les arrivées ont plus que triplé au cours des neuf premiers mois de 2022, reflétant l’ouverture de nombreuses destinations, dont le Japon à la fin du mois de septembre. Toutefois, les arrivées en Asie-Pacifique sont restées inférieures de 83 % aux niveaux de 2019. La Chine, un marché source clé pour la région, reste fermée.
Arrivées et admissions au niveau ou au-dessus du niveau prépandémique
Plusieurs sous-régions ont atteint entre 80% et 90% de leurs arrivées prépandémiques en janvier-septembre 2022. L’Europe occidentale (88 %) et l’Europe méditerranéenne du Sud (86 %) ont enregistré la reprise la plus rapide vers les niveaux de 2019. Les Caraïbes, l’Amérique centrale (82% chacun) et l’Europe du Nord (81%) ont également obtenu de bons résultats. L’Albanie, l’Éthiopie, le Honduras, Andorre, Porto Rico, la République dominicaine, la Colombie, le Salvador et l’Islande sont les destinations qui ont enregistré des arrivées supérieures aux niveaux prépandémiques au cours des neuf mois précédant septembre.
Au mois de septembre, les arrivées ont dépassé les niveaux prépandémiques au Moyen-Orient (+3% par rapport à 2019) et dans les Caraïbes (+1%) et ont été proches en Amérique centrale (-7%), en Europe du Nord (-9%) et en Europe du Sud et Méditerranée (-10%).
Parallèlement, certaines destinations ont enregistré des augmentations notables des recettes du tourisme international au cours des sept à neuf premiers mois de 2022, notamment la Serbie, la Roumanie, la Turquie, la Lettonie, le Portugal, le Pakistan, le Mexique, le Maroc et la France. La reprise est également constatée dans les dépenses du tourisme émetteur par les principaux marchés émetteurs, avec de bons résultats de la France, où les dépenses ont atteint -8% dans l’année à septembre par rapport à 2019. D’autres marchés ont fait état de fortes dépenses au cours des six à neuf premiers mois de 2022, notamment la Belgique, l’Allemagne, l’Italie, les États-Unis, le Qatar, l’Inde et l’Arabie saoudite.
Forte demande pour les voyages aériens et l’hébergement hôtelier
La reprise vigoureuse du tourisme se reflète également dans un certain nombre d’indicateurs du secteur, tels que la capacité aérienne et les données hôtelières, comme le montre UNWTO Tourism Recovery Tracker (l’indicateur de reprise du tourisme de l’OMT). La capacité en sièges aériens sur les liaisons internationales (mesurée en sièges-kilomètres disponibles ou ASK) a atteint, de janvier à août, 62 % des niveaux de 2019, l’Europe (78 %) et les Amériques (76 %) affichant les meilleurs résultats. La capacité intérieure mondiale a augmenté à 86 % des niveaux de 2019, le Moyen-Orient (99 %) atteignant presque les niveaux prépandémiques (IATA).
Parallèlement, selon STR, le taux d’occupation des hôtels dans le monde a atteint 66 % en septembre 2022, contre 43 % en janvier. L’Europe a ouvert la voie avec des taux d’occupation de 77% en septembre 2022, après des taux de 74% en juillet et août. Les Amériques (66%), le Moyen-Orient (63%) et l’Afrique (61%) ont enregistré des taux d’occupation supérieurs à 60% en septembre. Par sous-région, l’Europe du Sud (79 %), l’Europe occidentale (75 %) et l’Océanie (70 %) ont affiché les taux d’occupation les plus élevés en septembre 2022.
Un optimisme prudent pour les mois à venir
L’environnement économique difficile, notamment la persistance d’une inflation élevée et la flambée des prix de l’énergie, exacerbées par l’offensive russe en Ukraine, pourrait peser sur le rythme de la reprise au quatrième trimestre et en 2023. La dernière enquête du groupe d’experts en tourisme de l’OMT montre une baisse des niveaux de confiance pour les quatre derniers mois de 2022, ce qui reflète un optimisme plus prudent. Malgré des difficultés croissantes laissant présager un ralentissement du rythme de la reprise, les recettes d’exportation du tourisme pourraient atteindre 1,2 à 1,3 trillion d’USD en 2022, soit une augmentation de 60 à 70 % par rapport à 2021, ou 70 à 80 % des 1,8 trillion d’USD enregistrés en 2019.
https://www.unwto.org/fr 23/11/2022.
Les travailleurs du tourisme en Thaïlande face à l’incertitude
Malgré le retour en force des voyageurs en Thaïlande, le sort des employés du secteur du tourisme reste incertain et il y a un manque de travailleurs expérimentés.
Environ 23 % des opérateurs touristiques sont prêts à augmenter leur main-d’œuvre, mais certains restent hésitants en raison d’une demande touristique insuffisante, selon une étude de l’Institut national d’administration du développement (NIDA).
« Le secteur du tourisme reste brillant dans une certaine mesure, car il a commencé à prendre de l’élan après la levée des réglementations Covid-19 au second semestre », a déclaré Piriya Pholphirul, directeur exécutif du Centre d’études sur l’économie du développement du NIDA.
De nombreux analystes considèrent le tourisme comme le principal moteur de l’économie du pays.
Selon lui, l’étude montre que les employeurs qui peuvent se le permettre souhaitent embaucher 9,3 % de salariés supplémentaires au cours du second semestre.
Plus de 60 % d’entre eux n’ont pas encore retrouvé le même niveau d’emploi qu’avant le Covid-19.
Cependant, 6,8 % des exploitants prévoient de réduire leurs effectifs de 1,9 %, principalement en raison des mauvaises performances et des coûts salariaux élevés.
En termes de perspectives d’emploi, plus de la moitié (54 %) des exploitants ne prévoient pas de nouveaux recrutements, et 35 % cherchent plutôt une opportunité d’embaucher des travailleurs polyvalents.
- Piriya a indiqué que les provinces secondaires ont également fait état d’une demande d’embauche plus importante que les destinations principales, à l’exception de Bangkok, qui présente toujours la plus forte demande de travailleurs du tourisme.
Bien que la technologie soit considérée comme un outil permettant de remodeler le secteur, il a déclaré que seuls 6 % des opérateurs touristiques étaient prêts à remplacer la main-d’œuvre qualifiée par l’utilisation de la technologie.
Plus de la moitié des opérateurs n’ont pas de plan pour adapter leur emploi, tandis que la grande démission, où les gens démissionnent pour poursuivre une passion dans la vie, n’est pas apparue dans l’industrie du tourisme.
S’exprimant lors de la réunion mensuelle de l’Association des agents de voyage thaïlandais (ATTA) jeudi, M. Piriya a déclaré que la plupart des employés souhaitent la sécurité de l’emploi, ce qui contraste avec la gestion actuelle de la main-d’œuvre, où les employeurs optent souvent pour l’externalisation.
Environ 22 % des travailleurs du tourisme prévoient de quitter leur emploi dans les deux ans, principalement en raison de la faiblesse de leurs revenus et du manque de sécurité de l’emploi, a-t-il déclaré.
Adith Chairattananon, secrétaire général honoraire de l’ATTA, a déclaré que l’emploi dans l’industrie du tourisme réceptif n’a pas encore repris.
De nombreux voyagistes ont perdu des travailleurs expérimentés qui ont démissionné, tandis que le nombre de jeunes travailleurs reste en deçà de la demande touristique.
En particulier, il a déclaré qu’il y avait une pénurie de guides touristiques capables de comprendre des langues telles que le russe et le français, car le marché du travail est déjà submergé par les locuteurs chinois et anglais.
L’étude propose que le gouvernement mette en place un fonds de développement des compétences pour l’industrie du tourisme, avec un cofinancement des investissements par le secteur privé.
Par exemple, le gouvernement pourrait subventionner les frais de formation des employés qui souhaitent améliorer leurs compétences linguistiques ou d’autres compétences nécessaires à leur emploi.
https://toutelathailande.fr 25/11/2022.