Revue de presse économique APST du 20 au 31 août 2022
Avec Les Partenaires de l’APST
Aérien
+43,5% sur un an : les prix des billets d’avion poursuivent leur envolée
Selon les chiffres de la Direction générale de l’aviation civile, les prix des billets d’avion ont grimpé de 43,5% en France sur un an. Les tarifs ont même bondi de 54,5% sur les moyen-courriers au départ de l’Hexagone.
Avec la flambée des prix du kérosène et une forte hausse de la demande, les prix des billets d’avion ont augmenté de 43,5% en un an en France, toutes liaisons confondues, selon les derniers chiffres, et la hausse devrait se poursuivre dans les prochaines semaines.
Les tarifs des billets ont même bondi de 54,5% en juillet par rapport à juillet 2021 sur les moyen-courriers en partance de France pour des destinations européennes, très prisées cet été, selon l’indice des prix du transport aérien, mis à jour chaque mois par la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). L’augmentation est moins importante pour les long-courriers internationaux, en hausse de 28,8% en un an, liaisons encore affectées par certaines restrictions de circulation liées à la situation sanitaire, comme vers l’Asie. Les voyagistes confirment de leur côté cette tendance à la hausse des prix.
« Il y a une augmentation mécanique liée à la hausse du pétrole et à l’inflation. Et puis il y a un phénomène plus récent : les réservations tardives. Plus la réservation est tardive et plus le billet est cher. Or, la tendance de cet été a été de ne pas anticiper les vacances », résume Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage.
« La flambée des prix est pérenne »
Cette tendance inflationniste (+19,3% depuis le début de l’année), s’explique d’abord par la hausse des cours du pétrole, qui s’est accélérée avec la guerre en Ukraine, souligne Marc Ivaldi, spécialiste du transport aérien de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Toulouse (EHESS). « L’augmentation des prix du pétrole et du kérosène a impacté directement le prix des billets », explique-t-il.
Cette progression répond également au besoin des compagnies de « rétablir leurs comptes et d’augmenter leurs marges », ajoute Bruno Gazeau, président de la Fédération nationale des associations des usagers des transports (Fnaut). « La flambée des prix est pérenne, aussi bien pour les compagnies low-cost que les compagnies classiques », constate-t-il. « C’est d’ailleurs beaucoup plus important que pour la voiture et pour le train ».
La fin des billets bradés
Mais l’envolée des prix s’explique aussi par le déséquilibre entre la forte demande de l’été et le manque d’offres sur les destinations phares, vers lesquelles les compagnies ne font pas voler assez d’avions. « La pandémie passée, les gens ont massivement voulu reprendre leurs habitudes de voyages. Mais face à une pénurie de personnel dans les aéroports et à bord des avions, certaines compagnies, dans l’incapacité de répondre à la demande, ont supprimé des vols, faisant grimper les prix », analyse Marc Ivaldi.
La fréquentation des deux grands aéroports parisiens Paris-Charles-de-Gaulle et Paris-Orly a retrouvé en juillet 86,3% du niveau de juillet 2019, soit 9,1 millions de passagers. De nombreuses tensions sont apparues depuis l’ouverture de la haute saison estivale car plusieurs aéroports européens connaissent des dysfonctionnements, entre manque de personnels et mouvements sociaux, provoquant annulations, retards ou pertes de bagages.
Pourquoi Ryanair ne devrait plus jamais pouvoir proposer de billets à moins de 10 euros
Pour l’heure, selon les experts, les hausses de prix devraient encore se poursuivre dans les prochaines semaines avant de baisser au début de l’automne. « Cette tendance va a priori se confirmer au moins en août, et dans une moindre mesure en septembre, même si la situation reste très difficile à prédire », assure Marc Ivaldi. Du côté de Ryanair, compagnie à bas prix, on a d’ores et déjà annoncé début août que l’ère des billets d’avion bradés à 10 euros est, en tout cas, bien révolue.
https://www.bfmtv.com 20/08/2022.
Le transport aérien continue de réduire son empreinte CO2, une compagnie française en pointe
A l’instar du doigt qui montre la Lune, la polémique actuelle sur les émissions de CO2 des jets de milliardaires a occulté deux bonnes nouvelles concernant l’impact environnemental du transport aérien. La première est que, malgré la forte reprise du trafic aérien cet été, les émissions de CO2 de l’aviation commerciale rapportées au nombre de passagers transportés et de kilomètres parcourus, continuent de décroître année après année.
Selon le classement de référence établi chaque mois par le bureau d’études britannique IBA , les émissions de dioxyde de carbone du transport aérien ont atteint un nouveau plus bas historique en juillet, à 141,9 g de CO2 par passager et par mile. Soit une réduction de 1,9 % sur un an et de 5,9 % depuis 2018.
Une championne française
La seconde bonne nouvelle est que la compagnie aérienne la plus performante en la matière, au niveau mondial, est française. Il s’agit de French bee. La low cost du groupe Dubreuil, qui dessert La Réunion, la Polynésie et plusieurs villes des Etats-Unis au départ d’Orly, est en effet celle qui émet le moins de CO2 au regard de son trafic. Ses six Airbus A350-900 et 1000 ne rejettent, en moyenne, que 97,11 g de CO2 par passager/mile et même 90,82 g pour ses A350-1000, contre 140 g en moyenne pour les 50 compagnies du classement et 144 g pour la flotte long-courrier d’Air France.
« French bee opère exclusivement des avions de nouvelle génération, avec des cabines très densifiées [411 sièges pour les A350-900 et 479 pour les A350-1000, NDLR], explique Dan Taylor, consultant en chef chez IBA. D’autres compagnies comme Air France, ont des flottes long-courriers plus disparates, avec des appareils récents et d’autres plus anciens, et des cabines tri-classes emportant moins de passagers. Ce qui explique ces différences. »
Des différences majeures entre les avions
« Pour French bee comme pour Air Caraïbes, nous avons fait le choix d’une flotte exclusivement constituée d’Airbus A350, aménagés en haute densité, souligne Marc Rochet, le directeur du pôle aérien du groupe Dubreuil. D’abord pour des considérations économiques, sachant que nous nous sommes spécialisés sur la clientèle loisir. Mais aussi parce que nous sommes convaincus que le facteur environnemental comptera de plus en plus dans le choix des clients. »
Les différences d’efficacité énergétique entre avions sont en effet très significatives. Comparé à un Airbus A330-200 datant de 1997, un Boeing 787-9 de 2013 dégage 50,22 g de CO2 en moins par passager/mile (1,852 km). Un Airbus A350-900 de 2015 produit 49,9 g de moins qu’un A330 et 21,56 g de moins qu’un Boeing 777-300 ER de 2003. Or ces quatre appareils peuvent se retrouver sur les mêmes lignes, comme la desserte des départements d’outre-mer.
Des écarts du simple au double
L’écart peut même aller du simple au double sur les quelques lignes long-courriers opérées par des low cost avec des avions mono couloirs densifiées, face à des compagnies traditionnelles en gros-porteurs long-courriers. C’est le cas de Wizz Air, qui dessert Dubaï depuis l’Europe centrale en Airbus A321, face aux A380 d’Emirates ou d’Etihad, à raison de 80,9 g de CO2 pour ses A321, contre 181,27 g pour les A380.
D’où l’intérêt pour le voyageur soucieux de son bilan carbone, de pouvoir comparer les scores CO2 des différentes compagnies sur une même route, comme il le fait déjà pour les tarifs, le temps de trajet et le confort.
Absence de comparateur intégré et fiable
« Aujourd’hui, cela reste marginal, constate Marc Rochet. Moins de 10 % des clients veulent des informations sur le CO2 émis. Ils sont aussi peu nombreux à vouloir payer un supplément pour compenser leurs émissions. Mais c’est un sujet qui ne fait que monter. Dans les appels d’offres des entreprises et des administrations, on nous interroge déjà systématiquement sur nos actions en faveur de l’environnement. »
L’autre frein est le manque de comparateur de CO2 fiable et surtout intégré à un système global de réservation, qui permettrait d’accéder simultanément aux meilleures offres en fonction du prix, du temps de trajet, mais aussi de la performance énergétique de l’avion. Il existe bien des calculateurs de CO2 sur Internet, dont celui développé par la Direction générale de l’aviation civile , mais ils ne permettent pas de comparer simultanément plusieurs critères et leurs résultats restent très disparates, donc peu fiables.
Pour l’heure, le modèle intégré le plus avancé est Google Flight. Mais de l’avis des compagnies aériennes, son calculateur est loin d’être complet et irréprochable. « Nous n’avons pas encore de système de comparaison suffisamment normé et fin, regrette Marc Rochet. C’est compliqué, mais c’est faisable. Il faudrait déjà fixer des normes, si possible au niveau européen. Cela pourrait d’ailleurs être une initiative intéressante du ministère des Transports et de la France. »
https://www.lesechos.fr/ 26/08/2022.
Économie
Prêts garantis par l’Etat : l’inquiétude gagne l’hôtellerie-restauration
Malgré une saison touristique qui promet d’être excellente, certaines craintes demeurent chez les professionnels de l’hôtellerie-restauration. Au premier rang desquelles figurent les prêts garantis par l’Etat (PGE), contractés durant la crise sanitaire. Il y a quelques semaines, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) a publié un sondage montrant qu’une entreprise concernée sur quatre ne serait pas en mesure d’honorer son remboursement.
« C’est un problème énorme, et ce n’est pas parce que l’on travaille correctement depuis trois mois que l’on peut rembourser 25 % du chiffre d’affaires en quatre ans », affirme Laurent Duc, président de la branche hôtellerie du syndicat. « Il y aura sans doute des dépôts de bilan, mais aussi des changements de mains. On risque de perdre des indépendants au profit de fonds d’investissement », prévient-il, rappelant qu’environ 40 % des hôteliers ont contracté un PGE. « C’est un sujet qui va être important en septembre », lors des prochaines échéances, « car certains sont déjà à flux tendu, en particulier dans la restauration », indique de son côté Franck Trouet, porte-parole du Groupement
« Les banques nous regardent de travers »
Ce dernier réclame la généralisation d’un « PGE + », sorte de prêt relais du PGE classique, permettant d’étaler le remboursement sur une période plus longue. « Toute autre solution aboutirait à considérer les acteurs qui étalent leur PGE comme des entreprises en difficulté », estime son porte-parole.
En l’état actuel des choses, les professionnels qui désirent allonger la durée de leur remboursement sont souvent orientés vers le médiateur du crédit. Avec, à la clé, une dégradation de leur notation auprès de la Banque de France et des difficultés pour emprunter à nouveau. Le tout alors que « les banques nous regardent déjà de travers », selon un haut responsable de la filière. Or le modèle économique de la filière, en particulier dans l’hôtellerie, repose sur des investissements réguliers afin de rénover et moderniser les équipements existants.
« La souscription d’un nouveau crédit pour rembourser le premier n’est pas nécessairement la solution, car l’octroi d’un crédit s’inscrit toujours dans une démarche de crédit responsable, c’est-à-dire qui évalue la capacité de l’entreprise à rembourser l’emprunt qu’elle contracte », rappelle quant à elle la Fédération bancaire française.
« Pas d’alerte spécifique » pour Bercy
Du côté du gouvernement, ce « PGE + » ne semble pas être à l’ordre du jour. Tout en rappelant que la filière a bénéficié de 40 milliards d’euros d’aides de l’Etat (dont 10 milliards d’euros de PGE), Bercy assure « suivre avec vigilance la trésorerie de chaque secteur et ne pas avoir d’alerte spécifique s’agissant du secteur de l’hôtellerie-restauration ». A l’heure actuelle, « 10 % des prêts ont déjà été remboursés intégralement, ce qui est mieux que dans d’autres secteurs ayant aussi eu un recours massif au PGE », fait-on remarquer au ministère. « Pour les autres bénéficiaires, le paiement des premières mensualités s’est déroulé sans difficulté dans la très grande majorité des cas, grâce à la vigoureuse reprise de l’activité touristique ».
Les bons chiffres réalisés par la profession depuis le mois de mars, avec une reconstitution des marges grâce à l’envol des prix moyens, incitent en effet à l’optimisme. « On s’attend à ce que certains soient en difficulté, mais 25 % de non-remboursement, ça me paraît très exagéré, confie un acteur important du secteur. « Je pense qu’il faut diviser ce chiffre par deux ou trois. »
Malgré tout, le problème devrait bel et bien se poser pour les acteurs fragilisés par la crise ou qui éprouvaient des difficultés avant le Covid. « L’Etat a apporté son soutien pendant deux ans, et il y a eu très peu de défaillances d’entreprises », rappelle Christian Bardet, responsable de l’hôtellerie au sein du pôle expertise comptable du cabinet In Extenso. « En ce sens, on peut redouter la sortie de crise et le chiffre de 25 % ne paraît pas exagéré. Mais la reprise apparaît assez importante, ce qui est un point positif. » Reste à savoir dans quelle mesure la casse sera limitée.
https://www.lesechos.fr 20/08/2022/.
Étude de défaillances et sauvegardes des entreprises en France au 2ème trimestre 2022 : plus de 9800 défaillances au 2ème trimestre 2022
Le nombre de procédures augmente de 49 % sur 3 mois. Combien de faillites d’ici la fin de l’année ?
« 800 entreprises tombent en défaillance chaque semaine. Les courbes laissent présager 37 000 défauts fin 2022
En hausse de 49% vs. 2ème trimestre 2021, le niveau global des défaillances reste inférieur au 2ème trimestre 2019.
Secteurs : les activités BtoC les plus sinistrées (commerce, restauration, service à la personne…)
Régions : le nombre de procédures double dans les Hauts de France
Avec 9826 procédures collectives ouvertes entre le 1er avril et le 30 juin, le niveau des défaillances augmente de 49 % par rapport au 2eme trimestre 2021, après avoir atteint + 35 % au 1er trimestre. La hausse s’accélère. Sur 12 mois glissés, on enregistre une augmentation générale de 15 % pour 34 200 jugements. Les niveaux sont au plus haut depuis octobre 2020. S’ils restent inférieurs à ceux de 2019, année de référence pré Covid, l’écart se resserre. Avec 800 faillites chaque semaine, les courbes laissent présager 37 000 défauts en fin d’année.
Les secteurs d’activité B2C (service à la personne, restauration, commerce) sont les plus fragilisés et les jeunes structures créées juste avant ou pendant la crise sont en souffrance (+136 %). Les PME, avec 731 procédures ouvertes en 3 mois, dépassent les seuils de 2019. Dans les territoires, la hausse concerne toutes les régions. La tendance est particulièrement marquée dans les Hauts de France, où le nombre de procédures double, et en Centre Val-de-Loire, qui dépasse ses niveaux d’avant crise.
Thierry Millon, directeur des études Altares : « Les chiffres de fin 2021 et du premier trimestre 2022 démontraient un retour à la réalité sur le front des défaillances. Depuis février, la tendance à la hausse s’accélère nettement avec une augmentation mensuelle moyenne de 45 %. Nous approchons désormais des niveaux observés en 2019, période de référence d’avant crise. Les plus petites entreprises de moins de 3 salariés sont les plus touchées, en particulier les plus jeunes, qui présentent des taux de liquidation identiques à 2019. Autre signal d’inquiétude, les PME sont aussi de plus en plus nombreuses à faire défaut et retrouvent des seuils identiques à l’avant crise.
https://www.altares.com 29/08/2022.
Tourisme
Cuba veut accueillir les étrangers à tour de bras
Après deux longues années de pandémie, le flot de touristes déferle à nouveau à la Havane. Le nombre des touristes étrangers qui ont visité Cuba depuis le début de l’année a presque sextuplé par rapport à la même période en 2021, mais reste inférieur aux niveaux d’avant le Covid-19, a déclaré le gouvernement samedi.
Les responsables officiels disent espérer voir plus de visiteurs russes une fois que les vols annulés à cause de la pandémie et de la guerre en Ukraine seront rétablis. L’Office national des statistiques (ONEI) a annoncé que 834.891 touristes s’étaient rendus dans l’île de janvier à juillet, contre 141.293 au cours des sept premiers mois de l’an passé.
2,5 millions de touristes espérés cette année
Le tourisme international constitue la deuxième activité économique de Cuba, après la vente de services médicaux, mais le Covid-19, ainsi que les restrictions sur les voyages en provenance des États-Unis, ont fait s’effondrer ce secteur en 2020 et 2021. Le nombre total des visiteurs étrangers a plongé de 4,2 millions en 2019 à un million en 2020. Toutefois, le Covid-19 étant désormais mieux contrôlé, les autorités cubaines espèrent atteindre les 2,5 millions de visites cette année.
Relancer le tourisme en provenance de Russie
Cuba compte notamment sur une relance du tourisme en provenance de Russie, qui a supplanté en 2020 et 2021 le Canada en tant que première source de visiteurs étrangers. L’ambassadeur cubain à Moscou, Julio Garmendia, a dit la semaine dernière au journal russe Izvestia que des efforts étaient en cours pour rétablir les vols annulés d’ici à cet hiver. « Nous savons que les Russes sont impatients de passer à nouveau des vacances à Cuba et le peuple cubain les attend avec l’hospitalité qui le caractérise », a-t-il assuré, d’après le blog officiel Cubadebate.
Les données de l’ONEI montrent toutefois que le Canada est cette année redevenu la première source de touristes étrangers dans cette île, 258.896 Canadiens s’y étant déjà rendus entre janvier et juillet.
Une île au bord du gouffre économique
La pandémie a provoqué une onde de choc économique sur l’île des Caraïbes. Après avoir été frappée par les sanctions américaines à l’encontre du régime communiste et l’inflation, les autorités ont annoncé l’autorisation pour les investisseurs étrangers d’investir dans le commerce de gros et de détail il y a quelques jours. La flambée des prix de la nourriture, du carburant et du transport maritime a mis en évidence la dépendance aux importations et les faiblesses du pays, notamment en matière d’infrastructures.
L’économie de Cuba a reculé de 10,9% en 2020 et ne s’est redressée que de 1,3% l’année dernière. Les Cubains ont été confrontés à plus de deux ans de pénurie de nourriture et de médicaments, de longues files d’attente pour acheter des produits rares, de prix élevés et de problèmes de transport. A tous ces déboires, se sont ajoutées des coupures de courant. Ce qui a provoqué des manifestations sur l’île durant l’été en pleine saison touristique.
https://www.latribune.fr 21/08/2022.
Les voyageurs économes à cause de l’inflation ?
D’après une vaste étude menée auprès d’environ 180 000 personnes à travers le monde, le rapport qualité-prix est le critère le plus important des voyageurs au moment de choisir leur prochaine destination.
Le secteur du tourisme a retrouvé des couleurs cet été, mais se prépare déjà à une fin d’année incertaine. Les globe-trotters feront attention à leurs dépenses de voyage dans les prochains mois, si l’on en croit une étude d’AudienceNet pour Travel Lifestyle Network (TLN), menée auprès de 180 000 personnes de 28 pays et parue ce 24 août.
Le rapport qualité-prix, choisi par plus d’un quart des sondés (28%), est le premier facteur qui influence le choix de leur lieu de vacances. Chez les Français, ce chiffre monte à 42%. C’est « un chiffre fort, faisant écho à une crise du pouvoir d’achat mondiale notamment dû à un taux d’inflation croissante dans de nombreux pays », d’après les auteurs de l’étude. Et « la recherche du « juste prix » va avoir un impact significatif sur les achats liés au voyage pour ce second semestre 2022 et le début d’année 2023 ».
Économies en tête, les personnes interrogées au premier trimestre 2022 privilégient le low-cost pour leurs voyages de loisirs. Ryanair a été choisie par un tiers des Européens, et Easyjet est leur troisième compagnie aérienne préférée avec 29% des votes. Les sondés de l’Hexagone sont plus chauvins puisqu’ils plébiscitent Air France à 55%, mais montrent tout de même un penchant pour les billets d’avion à prix cassés, puisqu’ils placent Ryanair et Easyjet en deuxième et troisième places de leur classement.
Pour Virginie Le Norgant, directrice associée du GroupExpression et présidente de TravelLifestyle Network, cette étude « montre clairement comment l’augmentation du coût de la vie influence aujourd’hui chaque décision de voyage en France mais aussi au niveau international ». Après un retour chaotique du tourisme ces derniers mois, va-t-on constater une accalmie cet automne ? Rien n’est sûr, car même si les sondés ne comptent pas casser leur tirelire, ils sont 46% à exprimer une envie de voyager.
https://www.elle.fr 24/08/2022.
Tourisme en France : Retour au niveau d’avant pandémie, malgré l’inflation et les incendies
Les professionnels du tourisme en France ont enregistré une saison exceptionnelle, cet été. Malgré l’inflation, le secteur, lourdement affecté par la crise sanitaire, retrouve son niveau d’activité de 2019.
Campings, hôtels, locations meublées, trains… Le tourisme estival en France retrouve son niveau d’avant pandémie, malgré les incendies et l’inflation. « On est à peu près à l’identique de 2019 », explique Didier Arino, directeur général du cabinet Protourisme. Il estime que globalement le nombre de nuitées en hôtellerie a augmenté de 2% par rapport à avant la pandémie alors que le chiffre d’affaires a augmenté de 17%. La tendance est aussi à la hausse pour les campings ou les locations de meublés, selon lui.
L’été a été une « très bonne saison », confirme Solange Escure, directrice nationale des Gîtes de France. Les taux d’occupation n’ont cessé de grimper pour atteindre 86% en août (+6 points par rapport à 2019). « Entre le 23 juillet et le 20 août, les taux étaient même de 100% », ajoute-t-elle.
« On est bien parti pour que 2022 soit meilleur que 2019 » qui était déjà une année record, se réjouit Nicolas Dayot, président de la fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA). La FNHPA s’attend à atteindre les 130 millions de nuitées sur l’ensemble de l’année 2022, soit un million de plus qu’en 2019.
23 millions de voyageurs sur les TGV et intercités
« C’est un super été, un été record », estime le PDG de SNCF Voyageurs, Christophe Fanichet. La compagnie aura transporté 23 millions de voyageurs en juillet et août sur les TGV et Intercités en France. Avec l’international (Thalys, Eurostar, liaisons vers l’Allemagne, la Suisse, l’Italie et l’Espagne), le chiffre monde à 28 millions. «Ça fait globalement 10% de voyageurs en plus par rapport à l’été 2019″, selon lui.
Paris a bénéficié du retour des étrangers et notamment des Américains. L’office de Tourisme et des Congrès de Paris estime à 9,9 millions le nombre de touristes qui ont visité la capitale de début juin à fin août (-3,5% par rapport à 2019).
Les destinations du littoral restent les plus prisées
Mais la destination favorite reste le littoral, « notamment le littoral méditerranéen mais on a aussi de très belles performances en Normandie et sur le littoral atlantique -sauf la partie touchée par les incendies », selon Didier Arino.
Les hôtels de la région PACA ont quasiment retrouvé leur taux d’occupation de 2019 malgré des prix en augmentation de plus de 30%, tout comme la Normandie où l’augmentation des prix est moins forte, entre 10 et 15%, selon la société de conseil MKG Consulting.
Le littoral, « qui une année normale représente 50% de la fréquentation », « fait un carton », selon le président de la FNHPA. « Les deux premières semaines de juillet étant moins chères, elles se sont bien remplies et le mois d’août, qui représente habituellement 38% de l’activité totale », a progressé, ajoute-t-il, prenant exemple de la Bretagne où 77% des campings disent « avoir fait mieux qu’en 2019 ».
Les destinations rurales délaissées
« Ça a été plus compliqué pour la montagne et certaines destinations rurales comme la Dordogne », souligne Didier Arino. Les territoires intérieurs « comme le Gers ou la Dordogne », redécouverts pendant le Covid par les Français qui habituellement partaient à l’étranger, n’ont pas retrouvé la « même dynamique », confirme Nicolas Dayot, « on sent que cet été ces touristes sont repartis à l’étranger ».
Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage note par rapport à 2019 « une légère baisse du nombre de départs en juillet-août de l’ordre de 5%, mais une hausse des budgets de 23% » pour des séjours « en moyenne rallongés de près d’une journée ».
Ceux qui sont restés dans l’Hexagone, se sont aussi fait plaisir puisque les parcs de loisirs ont fait le plein cet été. Avec 750.000 à 800.000 visiteurs en juillet-août, le parc Astérix a connu 20% de croissance par rapport à 2019, a déclaré François Fassier, directeur des parcs de la Compagnie des Alpes. La progression est sensiblement la même pour le Futuroscope, selon lui et les plus petites structures du groupe comme le parc Walibi ou encore le musée Grévin ont aussi progressé par rapport à 2019. Disneyland Paris ne communique pas de chiffre mais assure avoir eu « une dynamique très positive » cet été.
ttps://www.bfmtv.com 26/08/2022.
Le Mexique, bastion du tourisme new âge dans un monde en crise
Traditions méso-américaines, sagesses orientales, fusions spirituelles new age: pays parmi les plus visités au monde, le Mexique fascine un genre spécial de touristes, des voyageurs en quête d’eux-mêmes à l’écart d’un monde en crise.
Première étape : Tepoztlan. A une heure de Mexico, ce beau village au pied d’une montagne attire des visiteurs d’un week-end, des artistes et des intellectuels.
La douceur de vivre de « Tepoz » et du bourg d’Amatlan magnétise aussi des Mexicains et des étrangers à la recherche de « bonnes ondes », loin des villes et des vaccins anti-Covid qu’ils rejettent en bloc.
« Ici j’adore les vibrations »
« Ici j’adore les vibrations », raconte Ania, une résidente russe de 31 ans installée au pied de la cordillère du Tepozteco, berceau légendaire du dieu aztèque Quetzalcoatl.
« Je ne vois pas beaucoup les informations. Je vis presque là-bas dans la montagne », ajoute la jeune femme, qui préfère en savoir le moins possible sur la guerre en Ukraine.
« Ici, les gens sont plus détendus, plus spirituels. Ils vivent en célébrant le jour d’aujourd’hui », conclut Ania dans l’ambiance bon enfant d’un marché bio, au son d’une guitare folk et d’un tam-tam.
La zénitude de « Tepoz » a un prix. Les hôtels sont plus chers qu’ailleurs (à partir de 50-60 dollars la nuit).
Il est aussi possible de dormir dans des « centres holistiques mystiques », des lieux de retraite spirituelle pour pratiquer le yoga et la méditation.
« Depuis la pandémie, beaucoup de gens sont venus vivre à Tepoztlan », assure Alizbeth Camacho, du centre holistique « Luz azul » (« Lumière bleue »). « Des étrangers et des gens de la ville (Mexico) qui se sont rendus compte que leur énergie allait se bloquer en ville ».
Mme Camacho propose à ses hôtes des « photos de l’aura » pour visualiser leur énergie, leur karma et leurs chakras (environ 16 dollars).
– « Voyage intérieur » –
En plein regain, le tourisme new age date des années 70, quand l’anthropologue Carlos Castaneda vendait des millions de livres racontant l’enseignement d’un chaman yaqui, Don Juan Matus, dans le désert de Sonora (nord).
Les traditions pré-hispaniques ont aussi inspiré un best-seller du développement personnel, « Les quatre accords toltèques » de Miguel Ruiz.
Les champignons hallucinogènes attirent aussi ces touristes
Un Américain, Robert Gordon Wasson, a ouvert la voie dans les années 50 en révélant les secrets d’une guérisseuse traditionnelle, Maria Sabina.
Cinquante ans après les hippies, la consommation du « peyotl » se négocie encore avec des communautés comme les Wixareka.
L’accès aux paradis artificiels est encore plus simple à San José del Pacifico dans les montagnes du Oaxaca (sud), l’Etat de Maria Sabina.
Il suffit de trouver un « guide » pour un « trip » à plus de 2.500 mètres d’altitude, comme Pedro Ramirez, qui accompagne dans la montagne quatre Mexicains et trois jeunes étrangers.
« Cela va être un voyage intérieur », prévient-il en présentant les champignons. « Vous allez peut-être avoir peur au début, mais au bout de 10 à 15 minutes, vous allez rire, et peut-être pleurer un peu ».
« Je cherche des réponses et l’acceptation après la mort de mon époux », explique avant le « voyage » Araceli Perez, dont le mari médecin est mort du Covid en mai 2020.
« Je veux vivre et ne plus survivre comme je crois que j’étais en train de le faire », ajoute-t-elle, une semaine après l’expérience hallucinogène, radieuse de se sentir « bien mieux ».
– « Laisser tout sortir » –
Autre legs pré-hispanique, le temazcal, sorte de hammam méso-américain, fait aussi partie des incontournables du tourisme spirituel.
Nicolas Lopez perpétue ce rite de purification non loin des pyramides maya de Palenque, au pied des montagnes du Chiapas.
Les visiteurs entrent dans une chambre de sudation chauffée par des pierres brûlantes et dansent dans des vapeurs de « copal » (encens) au son d’un tambourin.
« Cela signifie quelque chose de sacré, de pur », explique Valeria Landero, qui sort de l’étuve toute essoufflée.
« Cela signifie laisser tout sortir, les maladies, tout le mal, et faire venir à moi de pures choses positives », ajoute la trentenaire venue avec son mari et sa fille de 14 ans.
Le temazcal veut « réveiller notre esprit, notre âme », résume le maître de cérémonie, Nicolas, guettant l’arrivée d’autres touristes mexicains, américains et italiens, pour une prestation allant de 16 à 20 dollars par personne.
L’année dernière, près de 32 millions de touristes sont venus au Mexique. Une partie pour apprendre au contact des Mexicains le sens du verbe « sanar » (soigner, guérir).
https://www.notretemps.com 26/08/2022.