La revue de presse économique de l’APST du 10 au 20 mai 2022
Avec les partenaires de l’APST
Aérien
Faute de personnel, easyJet forcé de vendre moins de sièges sur certains vols
Comme la plupart des compagnies aériennes de la planète, easyJet est confronté à une pénurie de personnel navigant et de pilotes alors que le trafic repart franchement à la hausse (85% du niveau de 2019).
Afin d’éviter d’avoir à annuler des vols, easyJet a opté pour une approche originale: vendre 6 sièges de moins sur certains vols opérés par des Airbus A319 au départ de la Grande-Bretagne. Concrètement, 60 de ses 92 A319 comptant 156 places sont concernés.
De quoi permettre à la compagnie d’être autorisée à réduire de 4 à 3 le nombre d’hôtesses et de stewards sur les vols concernés. En effet, la législation impose un PNC (personnel navigant commercial) pour 50 passagers. Avec 150 sièges occupés, la compagnie doit ainsi faire voler 3 PNC contre 4 habituellement.
(…)
IAG qui opère également Vueling ou Iberia a prévenu il y a quelques jours qu’elle ne dispose pas assez de personnel pour faire face à la hausse de ses capacités.
L’Association du transport aérien international (IATA) affiche d’ailleurs son inquiétude estimant que les ressources insuffisantes dans les aéroports et les appareils devaient être résolues afin d’éviter de casser la demande de voyages des consommateurs.
https://www.bfmtv.com 09/05/2022.
Air France-KLM se prépare à un bel été
Si aucune nouvelle perturbation majeure ne vient troubler davantage la reprise du transport aérien, Air France-KLM devrait vivre un bel été en 2022. A l’occasion de la présentation de ses résultats trimestriels le 5 mai, le groupe a en effet affiché de l’optimisme pour les mois à venir, porté par une bonne dynamique des réservations pour les mois à venir.
Le premier trimestre a été plutôt encourageant quoique le contexte ait été peu favorable. Si la propagation du variant omicron, la survenue de la guerre en Ukraine et l’augmentation des prix du carburant ont fléchi les tendances en janvier et février, la reprise s’est accélérée dès le mois de mars. Benjamin Smith, le directeur général du groupe, souligne même qu’il a constaté « une augmentation significative de la demande pour le trafic à motif affaires et premium », qui s’ajoute à une demande loisirs et VFR (Visit Friends and Relatives) déjà soutenue depuis plusieurs mois et « qui n’était pas prévue ». Les réseaux les plus performants ont été le réseau COI (Caraïbes, Océan indien), Afrique et Amérique du Sud.
Ainsi, le groupe a pu publier un chiffre d’affaires doublé par rapport au premier trimestre 2021, à 4,44 milliards d’euros et un EBITDA de nouveau positif à 221 millions d’euros, notamment grâce à la baisse des coûts unitaires. Le résultat net reste négatif mais la perte a été réduite de près de deux tiers à 552 millions d’euros.
Pour les deux prochains trimestres, les perspectives sont donc plutôt bonnes. Le groupe prévoit de rétablir entre 80% et 85% de ses capacités de 2019 au deuxième trimestre, puis entre 85% et 90% de ses capacités au troisième trimestre. Il souligne le cas de Transavia qui devrait dépasser son offre de 2019 sur les deux périodes. La demande estivale aura également un effet bénéfique sur les yields, qui devraient se situer à un niveau supérieur à celui de 2019 (il a déjà retrouvé ce niveau sur le moyen-courrier). En revanche, le groupe a reporté l’augmentation des prix du carburant sur ses tarifs pour les vols long-courrier.
En termes financiers, le résultat d’exploitation devrait revenir à l’équilibre au deuxième trimestre (contre une perte de 350 millions d’euros au premier trimestre) et redevenir nettement positif au troisième.
L’activité cargo continue de bien se porter mais commence à montrer des signes de faiblesses, comme l’a également souligné l’IATA cette semaine. Alors que la capacité est en hausse de 10,7% grâce à l’augmentation des capacités en soute, le trafic diminue de 14,9%. L’offre globale étant toujours en tension et la fermeture de l’espace aérien russe affectant les routes vers le nord de l’Asie, les yields restent forts, ce qui compense partiellement la baisse du coefficient de remplissage. Par rapport à 2019, le chiffre d’affaires (910 millions d’euros en hausse de 6,4% à carburant et change constants) est ainsi encore supérieur de 66%.
Transavia est également une activité à part, qui profite à plein de la demande pour les vols loisirs. La compagnie low-cost du groupe a quintuplé ses capacités et sextuplé son trafic par rapport au premier trimestre 2021 (affecté par les confinements en France et aux Pays-Bas), retrouvant une capacité et un coefficient d’occupation proches de ceux de 2019. Là aussi, le yield s’est fortement amélioré, avec un effet bénéfique sur les recettes unitaires.
Enfin, l’activité maintenance se redresse doucement. Son chiffre d’affaires a augmenté de 33,6%, porté par la remise en service progressive de la flotte d’Air France et de KLM, mais aussi un redressement de 15,1% du chiffre d’affaires externe, que le groupe interprète comme un signe de reprise du secteur.
https://www.journal-aviation.com 10/05/2022.
Ryanair sort encore plus fort de la crise
Ryanair a publié ses résultats annuels pour l’exercice 2021-2022 ce lundi. Ils confirment un retour à la croissance et à la rentabilité plus rapide que chez ses concurrents. Avec ses quatre compagnies low cost, le groupe irlandais continue de gagner des parts de marché.
De tous les transporteurs aériens européens, Ryanair est bien celui qui a le mieux passé la crise du Covid et qui en sortira le premier, encore plus fort. Le groupe irlandais, qui réunit aujourd’hui quatre filiales low cost en Europe (Ryanair UK, Malta Air, Lauda et Buzz) a dévoilé ce lundi ses résultats annuels pour l’exercice 2021-2022, clos le 31 mars. Ils confirment un redressement plus fort et plus rapide que ses concurrents, et des perspectives de croissance sans équivalent, même si son directeur général, Michael O’Leary, reste prudent face au risque de rechute.
Ryanair n’est pas encore redevenu le champion de la rentabilité qu’il était, mais il a déjà ramené sa perte nette annuelle à 335 millions d’euros, contre 1,01 milliard sur l’exercice précédent. Son chiffre d’affaires a triplé en un an, passant de 1,64 milliard à 4,8 milliards d’euros. Le nombre de passagers a également triplé, passant de 27,5 à 97,1 millions.
Premier à renouer avec les profits
Sur cette trajectoire, Ryanair devrait donc être le premier dans le secteur aérien en Europe à annoncer un retour aux bénéfices, en avril 2023. Le groupe est déjà le premier à avoir renoué avec la croissance dès cette année. Son offre estivale est supérieure de 15 % à celle de l’été 2019, avec 15 nouvelles bases et plus de 700 ouvertures de lignes depuis l’été dernier. Sauf nouveau retournement, cette croissance devrait s’accélérer en 2023, avec un objectif de 165 millions de passagers (contre 149 millions en 2019), 185 millions en 2024, 205 millions en 2025 et 225 millions en 2026.
« Nous avons continué à investir en 2021 en prenant livraison de 61 Boeing 737 « game-changer » [des 737 MAX, NDLR], qui consomment 16 % de moins, pour 4 % de passagers en plus, explique Michael O’Leary. Nous avons aussi couvert nos besoins de carburant à 80 % d’ici à fin 2023, à un prix très inférieur à ceux du marché. Tout cela nous confère un avantage compétitif sur nos concurrents que nous utilisons pour proposer les prix les plus bas et ainsi, restaurer notre niveau de réservation et gagner des parts de marché ».
Des parts de marché en hausse
Cette stratégie agressive, face à des concurrents globalement sur le repli, aurait permis à Ryanair de gagner 14 points de parts de marché en Italie, 11 points en Autriche, 10 points en Pologne (35 %), 7 points en Irlande (56 %), 2 points au Royaume-Uni (22 %)… La France n’est pas citée, mais Ryanair s’y situe déjà en troisième position.
Toutefois, cette stratégie ultra-volontariste, amorcée dès le printemps 2021 , n’est pas sans risque. Le premier, amplement souligné par Michael O’Leary lors de sa présentation, est celle d’un retour en force du Covid cet été ou d’une aggravation de la guerre en Ukraine. « La reprise reste fragile et menacée par des événements négatifs », a répété le patron de Ryanair.
Un prix moyen de 27 euros par billet
Le prix moyen des billets reste très bas, à 27 euros en moyenne, complété par des recettes annexes. Les suppléments tarifaires en tous genres représentent désormais presque autant de chiffres que la vente des billets. Par ailleurs, si Ryanair est aujourd’hui la compagnie la mieux couverte d’Europe contre les fluctuations du pétrole, son taux de couverture tombera à 10 % au quatrième trimestre 2023 et il lui faudra également acheter de plus en plus de biocarburants (SAF), trois à quatre fois plus coûteux que le kérosène.
Ryanair, qui se flatte d’avoir l’une des meilleures notations d’Europe en matière de développement durable, essentiellement grâce à la jeunesse de sa flotte, vise un taux d’incorporation de « SAF » de 12,5 % et une réduction brut de 10 % de ses émissions de CO2 en 2030.
Le Covid aura coûté 10 ans de croissance au transport aérien européen
Les compagnies aériennes européennes tablent sur un été presque normal
A plus long terme, Ryanair doit négocier avec Boeing une nouvelle grosse commande d’avions à prix cassé, afin de pouvoir poursuivre sa croissance, tout en restant dans le cadre de son modèle low cost. En septembre dernier, le groupe avait annoncé l a rupture des négociations avec l’avionneur américain, faute d’accord sur le prix. Mais Michael O’Leary n’a visiblement pas renoncé à faire plier son fournisseur. « Boeing doit réagir s’il ne veut pas voir partir leurs clients chez Airbus », a-t-il affirmé, tout en évoquant la possibilité pour Ryanair d’aller chercher des avions d’occasion chez les loueurs.
https://www.lesechos.fr 16/05/2022.
Législation
Ventes sur Internet : une protection du consommateur renforcée
Les informations qu’un professionnel doit communiquer à un consommateur en cas de vente à distance sont précisées et renforcées, selon un décret daté du 25 mars 2022. Il s’agit du dernier élément de la transposition en France d’une directive européenne relative à la modernisation de la protection des consommateurs, qui entre en vigueur le 28 mai 2022.
En cas de vente à distance, sur Internet ou hors d’un magasin, l’information préalable qu’un consommateur doit recevoir du vendeur est renforcée, selon un décret daté du 25 mars 2022.
La liste comprend 15 obligations à respecter, au lieu de 6 auparavant. Parmi les plus importantes, on peut citer :
– l’identification du vendeur : nom ou dénomination sociale, adresse de l’établissement, numéro de téléphone, adresse mail, adresse et identité du professionnel pour le compte duquel il agit ;
– les moyens garantissent au consommateur d’être en mesure de conserver ses échanges écrits avec le professionnel sur un support durable, y compris la date et l’heure de ces échanges ;
– les modalités de paiement, de livraison et d’exécution prévues dans le contrat ;
– les modalités de traitement des réclamations ;
– la garantie légale de conformité, la garantie des vices cachés et toute autre garantie légale applicable
la garantie commerciale et le service après-vente ;
– les conditions de résiliation, pour les contrats à durée indéterminée ou à tacite reconduction, ainsi que la durée de ceux-ci ;
– pour les contenus et services numériques, la fonctionnalité des biens concernés, leur compatibilité et interopérabilité, ainsi que les mesures de protection technique applicables ;
– les coordonnées du ou des médiateurs auxquels le consommateur peut s’adresser ;
– le coût de communication à distance pour la conclusion du contrat lorsque ce coût diffère du tarif de base ;
– les éventuels codes de conduite applicables au contrat et les moyens d’en obtenir une copie ;
– la durée minimale des obligations contractuelles du consommateur ;
– l’éventuelle caution et autres garanties financières dues par le consommateur.
D’autre part le formulaire de rétractation, à fournir obligatoirement et dont le modèle est strictement défini, doit notamment comprendre l’adresse électronique du fournisseur, ce qui n’était pas nécessaire auparavant.
Ce décret est le dernier élément d’application de l’ordonnance n° 2021-1734 du 22 décembre 2021, transposant en droit français la directive européenne du 27 novembre 2019, relative à la modernisation de la protection des consommateurs.
Ses dispositions entreront en vigueur le 28 mai 2022. Elles visent à renforcer la protection du consommateur notamment dans les transactions transfrontalières, de plus en plus nombreuses dans les ventes sur Internet, en améliorant l’information préalable qui doit être communiquée à l’acheteur et en aggravant les sanctions en cas d’infraction.
Les garanties doivent être clairement précisées, de même que les prix antérieurs dans les annonces de réduction. Les clauses abusives, les faux avis de consommateurs sont plus sévèrement réprimés, au titre des pratiques commerciales trompeuses.
https://www.senioractu.com 10/05/2022.
Tourisme
Airbnb revoit le mode d’affichage de ses offres
Airbnb a dévoilé mercredi une nouvelle option de recherche en disant vouloir lutter contre la saturation de certains sites touristiques particulièrement prisés des vacanciers. «L’objectif est d’inciter les consommateurs à chercher ailleurs que dans les endroits les plus bondés, comme Venise, Paris ou les grandes villes américaines», ont expliqué ses responsables.
Les aspirants voyageurs peuvent habituellement chercher leur séjour en renseignant une destination dans une barre de recherche et en sélectionnant des dates. Or les vacanciers optent, la plupart du temps, pour les mêmes destinations, remarque Airbnb. La plateforme va maintenant leur proposer un large panel de catégories comme « plage », «parcs nationaux» ou «ville emblématique» et plusieurs destinations apparaîtront, à divers prix, dans divers pays.
Alternative
Plus de quatre millions de locations se sont déjà vues attribuer une ou plusieurs catégories et d’autres sont à venir. Les utilisateurs pourront toujours chercher par destination mais la nouvelle option fournit une alternative permettant d’éloigner la demande des lieux survendus, a affirmé le directeur général Brian Chesky lors d’une présentation à la presse.
« On s’est aperçu que tout le monde allait aux mêmes endroits. Ils tapent Las Vegas, Orlando, Miami, Rome, Los Angeles et New York », a-t-il souligné. « Nous essayons de répartir tout le monde sur autant d’endroits et de dates que possible », a ajouté M. Chesky en rappelant que les vacanciers flexibles peuvent se voir proposer des dates moins demandées.
Cette initiative profite à Airbnb mais permet aussi « d’atténuer une partie du problème du surtourisme », a-t-il estimé. « Le surtourisme n’est pas la conséquence de trop de gens voyageant dans le monde (…) mais la conséquence de trop de gens allant aux mêmes endroits au même moment », a ajouté le responsable.
D’autres nouveautés
Airbnb va par ailleurs proposer une nouvelle option, baptisée «Split Stays», permettant de fractionner son séjour en plusieurs endroits aux caractéristiques similaires lorsque les disponibilités pour une période déterminée sont limitées. Cette fonctionnalité sera disponible pour les catégories ski, surf, camping et parcs nationaux.
La plateforme va aussi donner à ses utilisateurs jusqu’à trois jours, au lieu de 24 heures actuellement, pour demander à changer de location ou à se faire rembourser si l’endroit ne correspond pas à la description.
https://www.lematin.ch/ 19/05/2022.
Tourisme : les hôtels pas encore pleins comme avant le Covid au 1er trimestre
De janvier à mars 2022, en France métropolitaine, les nuitées hôtelières de la clientèle européenne sont en retrait de 27,1% mais celles des clientèles non européennes chutent de 53,7%, comparé à 2019.
Le recul de la fréquentation est de 16,4%, alors que le nombre de touristes français est encore un peu en-deçà de son niveau d’avant la crise sanitaire (-7,1%).
Les hôtels n’ont pas encore retrouvé la fréquentation d’avant-crise sanitaire au premier trimestre en France, la présence des touristes étrangers étant inférieure de plus d’un tiers à ce qu’elle était en 2019, indique l’Insee mercredi. Globalement, la fréquentation des hébergements collectifs touristiques, hors campings, exprimée en nombre de nuitées, est inférieure de 11,3% à son niveau du premier trimestre 2019, a annoncé l’institut dans sa note de conjoncture.
Un recul principalement concentré en Île-de-France
Dans les hôtels, le recul est de 16,4% contre 1,2% dans les autres hébergements collectifs de tourisme, et si la fréquentation des touristes français est encore un peu en-deçà de son niveau d’avant la crise sanitaire (-7,1%), celle des touristes venus d’autres pays «reste nettement en retrait, de -36,7%», détaille l’Insee. Cette baisse de la fréquentation au premier trimestre 2022, comparé à la même période de 2019, «concerne toutes les catégories d’hôtels, mais elle est un peu moins marquée dans les établissements haut de gamme», selon les données disponibles. Pour les hôtels 1 et 2 étoiles et les hôtels non classés, la fréquentation est en baisse respectivement de 21,1% et de 23,6% car «ces catégories d’hôtels cumulent un fort recul de la fréquentation» des touristes étrangers et «une baisse sensible des nuitées» de la clientèle française, commente l’Insee. Dans les hôtels 3 étoiles et les établissements 4 et 5 étoiles, le recul est moindre – respectivement -12,3% et -14,6% – car la présence de la clientèle française a «limité l’impact de la désaffection» des clients étrangers.
Au premier trimestre 2022, le recul de la fréquentation hôtelière «est principalement concentré en Île-de-France»: 3,9 millions de nuitées en moins, pour une baisse nationale de 7 millions. Car «si la clientèle d’affaires est partiellement revenue, la désaffection de la clientèle» étrangère «ne s’estompe pas». La fréquentation demeure inférieure à son niveau d’avant-crise, dans des proportions moindres, dans les massifs de montagne (-3,1%) et sur le littoral (-6,4 %), mais le retour de la clientèle résidente, en hausse respectivement de 10,1% et 2,6% par rapport au premier trimestre 2019, limite l’impact de l’absence d’une partie des touristes étrangers. De janvier à mars 2022, en France métropolitaine, les nuitées hôtelières de la clientèle européenne sont en retrait de 27,1% mais celles des clientèles non européennes chutent de 53,7%, comparé à 2019. Par nationalité, sur la période les touristes en provenance du Royaume-Uni ont été quasiment deux fois moins nombreux (-44,6%) qu’au premier trimestre 2019, contre un recul de 30% pour ceux venant d’Allemagne, tandis que les Néerlandais en revanche sont davantage venus (+16%) qu’avant-crise sanitaire.
https://www.lefigaro.fr 12/05/2022.
Le tourisme mondial relève la tête, sans retrouver ses niveaux d’avant la pandémie
Malgré la guerre en Ukraine et des restrictions de voyages toujours en place à cause du Covid-19, le tourisme mondial continue de remonter la pente, Europe et Amériques en tête, sans pour autant retrouver ses niveaux d’avant pandémie.
Les touristes reprennent désormais confiance. Ils partent en vacances, de plus en plus souvent à l’étranger. Dans les aéroports, les files d’attente se reconstituent.
Les arrivées de touristes internationaux dans le monde ont ainsi plus que doublé (+130%) en janvier 2022 par rapport à la même période en 2021, selon les derniers chiffres disponibles de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), avec 18 millions de visiteurs supplémentaires à l’échelle mondiale, « soit l’équivalent de l’augmentation totale enregistrée sur l’ensemble de l’année 2021 ».
En 2019, les recettes du tourisme mondial avaient atteint 1.482 milliards de dollars, avant d’être divisées quasiment par trois l’année suivante à cause de la pandémie.
Si janvier confirme la tendance à la reprise enclenchée en 2021, l’OMT souligne toutefois que le variant Omicron a récemment donné un nouveau coup de frein et que les arrivées internationales en janvier 2022 restaient inférieures de 67% à celles d’avant la pandémie.
Toutes les régions ont vu les voyageurs revenir et ainsi pu rebondir par rapport aux bas niveaux de début 2021.
L’Europe en particulier a fait trois fois mieux et les Amériques deux fois mieux. Il leur reste encore la moitié du chemin à faire pour retrouver le tonus d’avant la pandémie.
« J’ai voyagé en début de semaine et je peux vous dire que les aéroports, les terminaux internationaux aux États-Unis sont très encombrés et qu’il y a une demande ou un intérêt pour voyager en Europe, parce que pendant plusieurs années nous n’avons pas pu le faire. Il nous manque donc de venir à Paris, d’aller à Rome et à Berlin », explique à l’AFP Larry Cuculic directeur général de Best Western.
Le Moyen-Orient connait aussi un boom par rapport à 2021 (+89%), selon l’OMT, tout comme l’Afrique (+51%), mais ces deux régions restent encore très loin des scores touristiques de 2019.
Et sans surprise, c’est l’Asie-Pacifique, avec plusieurs destinations fermées, qui dégringole.
En janvier, les arrivées de touristes internationaux y étaient inférieures de 93% à celles d’avant la pandémie.
Mieux qu’hier et moins bien que demain: selon le cabinet ForwardKeys, le deuxième trimestre 2022 semble encore « plus prometteur pour les voyages internationaux dans le monde que le premier trimestre ».
Pour les vacances d’été, le soleil et la mer dans les Caraïbes et en Amérique latine ont particulièrement la cote.
Le Costa Rica, Aruba dans les Antilles néerlandaises, la République Dominicaine ou encore la Jamaïque figurent parmi les 20 destinations les plus demandées et dépassent même les niveaux d’avant pandémie.
En Europe, la France, l’Espagne, le Portugal, la Grèce et l’Islande décollent, sans toutefois faire le plein de touristes comme avant la pandémie.
La France tire bien son épingle du jeu: les touristes reviennent, et ils dépensent. Les recettes du tourisme international en février dans le pays « se sont rapprochées de celles de 2019 », à 2,7 milliards d’euros, « en hausse de 1,5 milliard par rapport à l’année dernière et à -8% par rapport à 2019 », a déclaré Jean-Baptiste Lemoyne, ministre français chargé du tourisme lors d’un point presse téléphonique.
Le secteur du tourisme en France représentait, en 2019 avant la pandémie, 7,4% du PIB et 9,5% des emplois.
Selon Jean-Baptiste Lemoyne, la France est « très bien positionnée », destination « numéro un des voyages en Europe pour les Américains, les Belges, les Italiens, les Espagnols ».
Quant au secteur aérien, « on retrouvera cet été sur les courts et moyen-courriers 100% du niveau de 2019. En revanche, sur le long-courrier, on restera plutôt sur 85-90% du niveau de 2019 ».
Pour Didier Arino, directeur du cabinet Protourisme, « ce n’est pas le marché qui va être problématique, c’est le coût de production des séjours touristiques, la compétitivité, l’adéquation entre les produits et le pouvoir d’achat : les acteurs augmentent tous leurs prix, et pour l’instant ça passe parce que les gens ont envie de se faire plaisir. Mais on arrive à la limite de ce qui est acceptable pour bon nombre de clients ».
https://lnt.ma/ 12/05/2022.
Un nouveau type de tourisme : le voyage virtuel dans le métaverse
Les grandes entreprises technologiques, y compris Disney, Amazon, Microsoft et Meta (anciennement Facebook), explorent déjà leurs propres versions du métaverse. Et les petites entreprises telles que Équinoxe et réalité delta souhaitent travailler avec des agences de tourisme pour développer des contenus interactifs voire ludiques en réalité augmentée, virtuelle et mixte mettant en avant différentes destinations.
Une destination a déjà pris des mesures dans ce sens. En septembre 2021, Séoul est devenue l’une des premières grandes villes à annoncer son intention de devenir “méta” d’ici 2023. Sa plate-forme métaverse, provisoirement intitulée “Metaverse Seoul”, présentera plusieurs des principales attractions touristiques de la ville. Les touristes pourront se sentir comme s’ils traversaient la place Gwanghwamun, le palais Deoksugung et le marché de Namdaemun, dans ce qu’on appellera une zone touristique virtuelle, sans les tracas des déplacements en personne. Ils peuvent même « assister » aux plus grands festivals de Séoul dans le métaverse, y compris l’époustouflant festival des lanternes de Séoul, entouré de centaines de lumières scintillantes mais pas de foule.
Le tourisme virtuel peut servir de tremplin au tourisme en personne. Début 2022, Madrid a lancé une visite virtuelle gratuite à 360 degrés en espagnol et en anglais pour les clients potentiels qui souhaitent prendre des décisions éclairées sur ce qu’il faut voir lorsqu’ils visitent Madrid en personne. Avec environ 40 des attractions touristiques les plus populaires de la capitale, les utilisateurs ont un avant-goût de la ville en explorant ses places, ses musées, ses jardins, ses institutions culturelles et ses cathédrales.
“Le paysage concurrentiel du métaverse devient de plus en plus fort”, déclare Sivan, “et nous, en tant que consommateurs, l’aimons.”
Rendre les voyages virtuels faciles et fluides
Personne n’aime les perturbations en vacances, quand l’idée est de s’amuser, d’explorer, de s’évader et de se détendre. Les utilisateurs souhaitant vivre une expérience de voyage virtuelle s’attendront à la même chose, ce qui signifie que la technologie doit prendre en charge une synchronisation fluide entre les mouvements des utilisateurs et la perception visuelle afin que la visite d’une Égypte ou d’une Australie virtuelle soit aussi proche que possible de la réalité. Une latence réduite est essentielle lors de la création de ce niveau de contenu ultra-sensoriel. Cela est également vrai pour les hôtels et les centres de villégiature en concurrence pour l’intérêt des voyageurs, cherchant à optimiser les séjours des clients avec des forfaits personnalisés et des expériences fluides. Une façon d’y parvenir dans un avenir proche pourrait consister à proposer aux utilisateurs des visites en réalité augmentée en trois dimensions d’un hôtel, d’un complexe ou d’un autre site
https://fr.techtribune.net 15/05/2022.
Le tourisme social, une mutation en profondeur pour des séjours de qualité
Pour comprendre ce qu’est le tourisme social et familial aujourd’hui, il convient de se pencher sur ce qu’il s’est passé…hier. Né en 1936 avec l’apparition des congés payés, ce mouvement fait écho à l’apparition du temps libre. Dans ce contexte, l’idée est apparue de proposer des vacances pour tous, développant les rapports humains ainsi que la découverte d’activités, de cultures, ou tout simplement de la nature. Le modèle économique de ce mouvement était alors fondé sur des subventions accordées aux opérateurs qui, en contrepartie de ces flux financiers, affichaient des tarifs nettement inférieurs à ceux des opérateurs du tourisme marchand. Par ailleurs, les opérateurs recevant des subventions organisaient leurs activités sous forme associative.
Aujourd’hui, si les entreprises du tourisme social et familial restent toujours sous forme associative, les subventions antérieurement accordées ont disparu au profit des aides à la personne et le coté corporatif s’est également éteint en raison des offres diverses et variées proposées aux salariés.
Encourager et valoriser le tourisme social est aujourd’hui bien plus problématique qu’il n’y paraît dans la mesure où ce mouvement manque de visibilité et surtout n’est plus prisé par les entreprises. Il semble s’adresser uniquement à une catégorie de voyageurs, une catégorie, dont les consommateurs actuels souhaitent se détacher pour se rendre dans des clubs, hôtels, campings toujours plus « trendy » et luxueux.
Le tourisme social représente aujourd’hui plus d’un milliard de chiffre d’affaires
Voyager, c’est explorer de nouveaux lieux et embrasser de nouvelles cultures : c’est ce que propose le tourisme social et solidaire depuis plus de 80 ans. Représentant en France plus d’1 milliard de chiffre d’affaires, 20 millions de nuitées et 6 millions de vacanciers, le tourisme social a sa place et continue de résister dans le paysage touristique actuel.
Aujourd’hui, il s’adresse à une nouvelle clientèle et s’est peu à peu dirigé vers un tourisme de masse. C’est dans ce contexte que ce phénomène mute pour trouver un positionnement plus généraliste, moins de niche, en fixant un nouveau modèle économique qui lui permettra de survivre et de se développer dans un univers très concurrentiel.
S’engager dans le tourisme social et solidaire est avant tout s’engager pour un tourisme de qualité, humaniste visant à créer des liens entre le touriste, les hôtes et la population locale. C’est également s’engager dans un tourisme équitable que ce soit dans la répartition des revenus, l’utilisation des ressources ou l’accès au plus grand nombre.
Le tourisme social et tourisme durable, une compatibilité évidente
Les esprits ont changé et la pandémie a accéléré ce processus. Aujourd’hui, la clientèle recherche des destinations leur permettant un retour à l’authentique, à l’humain mais aussi à la découverte de cultures et de traditions, et ce de manière toujours plus responsable. C’est en ce sens que la totalité des acteurs se positionnent aujourd’hui, souvent sans aucune légitimité et uniquement sur ces critères marketing sans fondements. Or, il se trouve que les opérateurs du tourisme social et solidaire proposent ce concept de vacances depuis 1936, sans vraiment communiquer sur le sujet et sans en avoir besoin d’ailleurs. Être solidaire, familial, social et durable, c’est possible – ce mouvement continue de surprendre tous ceux qui hésitent encore à franchir le pas pour découvrir ce phénomène touristique toujours atypique.
Les nouvelles attentes des voyageurs d’aujourd’hui ne s’apparentent-elles pas aux valeurs du tourisme social ?
https://www.latribune.fr/ 17/05/2022.