La revue de presse économique de l’APST du 10 au 20 avril 2022
Avec les partenaires de l’APST
Aérien
La géopolitique contraint Air France-KLM à la patience sur sa recapitalisation
Les vents contraires n’épargnent guère Air France-KLM. Alors que le groupe de transport aérien commençait à retrouver de l’allant, après avoir subi de plein fouet la crise sanitaire, la guerre en Ukraine est venue s’immiscer dans son plan de vol.
L’impact direct de ce conflit reste faible à l’échelle de la société franco-néerlandaise qui a suspendu la desserte et le survol de l’Ukraine et de la Russie, deux pays dont les lignes représentent moins de 1% de son activité réseau en termes de chiffre d’affaires.
Les conséquences indirectes s’avèrent plus difficiles à déterminer. « La hausse des prix du kérosène (+65% depuis le début de l’année) pourrait avoir un impact sur les coûts si elle s’installait durablement », redoute Grégoire Laverne, gérant chez Apicil Asset Management. Air France-KLM utilise des couvertures pour se prémunir en partie des variations des cours du pétrole. En février, le groupe indiquait avoir couvert sa consommation prévisionnelle de carburant à hauteur de respectivement 72%, 63%, 42% et 28% pour les premier, deuxième, troisième et quatrième trimestres 2022. Par ailleurs, Air France et KLM ont passé des hausses de tarifs sur les vols long-courriers à la suite de l’augmentation des cours du pétrole. « À court terme, nous constatons que les prix ont bien résisté avec la capacité de répercuter [les coûts du] carburant », constate Sathish Sivakumar, analyste chez Citi.
Autre risque : « un enlisement du conflit en Ukraine pourrait peser sur la croissance et la demande finale de voyage et ainsi retarder la reprise du secteur aérien », avertit Christine Kam, d’Octo Finances. Soutenue par la levée des restrictions sanitaires, la demande semble bien résister pour le moment. Contacté, Air France-KLM assure ne pas avoir constaté pour l’heure d’impact sur ses réservations.
La guerre en Ukraine vient surtout compliquer la seconde vague de recapitalisation du groupe, après celle du printemps 2021. La crise sanitaire a ébranlé le bilan de la société, dont les capitaux propres étaient négatifs à hauteur de 3,8 milliards d’euros fin décembre. Pour renforcer ses fonds propres et rembourser les aides d’État, Air France-KLM avait indiqué en février prévoir des mesures allant jusqu’à 4 milliards d’euros au total. Le groupe envisageait notamment de lancer une augmentation de capital et d’émettre des instruments de quasi-fonds propres, comme des obligations perpétuelles sèches et convertibles.
Or « la guerre en Ukraine a rendu les marchés plus volatils et moins réceptifs à une recapitalisation, alors qu’il faut de la stabilité pour procéder à de telles opérations », souligne Johannes Braun, analyste chez Stifel. Air France-KLM n’avait donné aucun calendrier pour la mise en œuvre de ces mesures. Mais la nouvelle donne géopolitique « a probablement retardé la recapitalisation [du groupe], qui autrement aurait dû commencer au début de l’année », poursuit Johannes Braun.
Le groupe peut toutefois se permettre d’attendre de meilleures conditions de marché. « Air France-KLM ne fait pas face à un risque de liquidité et ne se trouve donc pas dans une situation d’urgence pour renforcer ses fonds propres », rappelle Christine Kam. « Il vaut mieux faire bien que vite », résume Stephen Furlong, analyste chez Davy.
Le point crucial pour le groupe reste avant tout de convaincre les investisseurs de se projeter à long terme sur son redressement. « Air France-KLM doit montrer que l’opérationnel continue de s’améliorer. Cela enverrait un signal positif au marché et permettrait à la société de bénéficier de meilleures conditions pour sa recapitalisation », souligne Yi Zhong, analyste du bureau d’études indépendant AlphaValue.
Dans cette optique, les commentaires du groupe lors de la publication de ses résultats trimestriels début mai, seront scrutés. « S’ils maintiennent une perspective solide pour leur capacité estivale, proche des niveaux de 2019, ce sera positif pour les investisseurs et permettra d’ouvrir la voie à leur prochaine recapitalisation », juge Johannes Braun.
Source Agefi 08/04/2022.
Istanbul deuxième aéroport international au monde derrière Dubaï
Trois ans et demi après son inauguration officielle, l’aéroport international d’Istanbul a presque réalisé son rêve : ravir à Dubaï le titre de premier aéroport international au monde. Selon le classement ACI de l’association internationale des aéroports, Istanbul Airport est monté sur la deuxième marche du podium mondial du trafic international en 2021, avec 26,46 millions de passagers internationaux, contre 29,11 millions pour le hub de Dubaï, devant Amsterdam-Schiphol (25,48 millions), Francfort (22,69 millions) et Paris-CDG (22,61 millions).
En ajoutant le trafic domestique, le nouvel aéroport d’Istanbul se classe même au premier rang des aéroports européens en 2021 pour la deuxième année consécutive, selon le classement d’ACI Europe, avec près de 37 millions de passagers, devant Moscou (30,9 millions), Paris-CDG (26,2 millions) et Amsterdam (25,49 millions).
L’aéroport d’Istanbul n’a pourtant pas été épargné par la crise du Covid. A 37 millions de passagers, son trafic reste encore inférieur de 48 % à celui de 2019. Sans cette crise, Istanbul aurait probablement figuré dans le « top 10 » des aéroports mondiaux tous trafics confondus, qui reste globalement dominé par Atlanta et les aéroports américains, grâce à leur marché domestique. Avant la crise, Istanbul International visait 70 millions de passagers pour la première année et 90 millions en vitesse de croisière.
Mais avec seulement 17 jours de confinement, les aéroports et les compagnies turcs ont nettement moins souffert de la pandémie que leurs concurrents européens. D’où la progression fulgurante d’Istanbul, passé de la 14e place du classement mondial en 2019, à la 6e place en 2020 et la 2e en 2021. Une progression qui est également celle de son premier client, Turkish Airlines. La compagnie turque est passée de la quatrième à la deuxième place européenne, en nombre de vols quotidiens en 2021, derrière Ryanair, même si son trafic était encore en retrait de 30 % l’an dernier.
La reprise du trafic en 2022 devrait un peu rétablir les choses, en permettant notamment à Londres-Heathrow, tombé de la 2e à la 7e place internationale, de remonter au score. Mais selon toute vraisemblance, Istanbul ne devrait pas redescendre au classement mondial. Sur les trois premiers mois de l’année, Istanbul International a vu son trafic augmenter de 106 % au total, à 11,4 millions de passagers, et de 107 % à l’international (8,5 millions).
Non seulement les aéroports turcs profitent à plein de la reprise du trafic mondial, mais certains ont également récupéré ce qui reste du trafic international avec la Russie, la Turquie n’ayant pas suivi les sanctions occidentales contre Moscou.
De son côté, Turkish Airlines prévoit de retrouver son niveau d’activité d’avant crise dès cette année. Ce qui est déjà le cas en ce début avril. La compagnie turque est, avec Ryanair et Wizz Air, l’un des trois opérateurs européens dont le nombre de vols quotidiens (1.101) est repassé au-dessus du niveau d’avril 2019, selon Eurocontrol. Et ce grâce au trafic international et au marché européen, qui lui est grand ouvert depuis l’accord de 2016, tandis que son trafic domestique a piqué du nez, pénalisé par la crise économique en Turquie.
https://www.lesechos.fr 11/04/2022.
Tourisme
Le Pérou déclare l’urgence dans le secteur du tourisme pour atténuer la crise du COVID-19
Le ministère péruvien du commerce extérieur et du tourisme a annoncé ce samedi la déclaration d’une urgence dans le secteur du tourisme, qui sera en vigueur jusqu’à la fin de 2022, et qui servira à atténuer les effets que les restrictions dues au coronavirus ont sur l’économie du pays.
« Le plan d’urgence pour le secteur du tourisme vise à établir des mesures sectorielles pour atténuer la grave crise que traverse le tourisme en raison de Covid-19 », explique le ministère dans un communiqué.
Cette déclaration intervient après le « travail coordonné » entre le gouvernement péruvien et le secteur privé, qui a permis de convenir de mesures financières et économiques en faveur des entrepreneurs du tourisme dans tout le pays.
« Nous allons stimuler l’investissement public-privé dans le tourisme et renforcer les actions de facilitation et de promotion du tourisme », a déclaré le ministre du commerce extérieur et du tourisme, Roberto Sánchez, qui a expliqué que le gouvernement dirigé par le président Pedro Castillo a pris « un réel engagement » pour réactiver le secteur.
Bien que le ministère n’ait pas expliqué en détail quelles seront ces mesures, il a précisé qu’il s’agira d’un sauvetage financier avec lequel il entend faciliter et promouvoir l’activité touristique dans le pays.
https://www.beninactu.com 10/04/2022.
Venise s’apprête à se débarrasser des « commerces pour touristes »
La grande botte veut dire « arriverderci » aux boutiques attrape-touristes qui pullulent à Venise. Comme bon nombre de Transalpins, le quotidien romain La Repubblica a déploré l’image de « vitrine » que Venise donnait aux visiteurs avec ses distributeurs automatiques et ses masques de carnaval en plastique. Cette transformation mercantile de la ville est particulièrement mal vécue par les habitants, qui la subissent et la médisent depuis des années. En conséquence de ce ras-le-bol généralisé, la municipalité de la cité des Doges a déclaré la guerre aux échoppes attirant les badauds avec de la marchandise de qualité médiocre. Elle devrait approuver dans les prochaines semaines un nouveau règlement s’opposant à l’ouverture de tout magasin « low cost », relaie Courrier international lundi 11 avril.
Durant les trois prochaines années, « dans toutes les zones où l’on enregistre un grand trafic piéton et où l’on trouve des édifices protégés, il n’y aura plus d’autorisations pour ouvrir de nouveaux commerces qui vendent de la marchandise de basse qualité », rapporte le Corriere della Sera. D’autres mesures seront tout particulièrement appliquées dans le quartier historique de Saint-Marc, au profit des artisans locaux : « Il sera interdit d’ouvrir de nouveaux points de vente de masques et de souvenirs non artisanaux, des distributeurs automatiques, des laveries et même des épiceries qui vendent des boissons et des encas. Seuls les bouchers, poissonniers et magasins de fruits et légumes seront autorisés. »
Une initiative saluée par le maire de la cité des amoureux
Après lecture du texte de loi, le maire Luigi Brugnaro a jugé la demande de la municipalité comme étant « courageuse ». Ce dernier, qui avait donné son accord pour que les paquebots puissent retourner dans la lagune, milite désormais pour un « tourisme durable » et une meilleure réglementation de cette industrie… dérangeante mais profitable.
https://www.lepoint.fr/ 12/04/2022.
« Volontourisme », véritable engagement ou marchandisation du bénévolat ?
Le tourisme de l’humanitaire a le vent en poupe. Mais malgré les meilleures intentions au monde, les actions peuvent avoir un effet dévastateur. Le bon cœur ne suffit pas toujours.
Héritier lointain du Grand Tour, le « volontourisme » (contraction de volontariat et de tourisme) tente de plus en plus de voyageurs en quête de sens. Si la pandémie a ralenti leurs départs, elle en a conforté l’envie. Le touriste rejette son étiquette « touriste », veut s’impliquer et avoir un impact positif là où il passe. « Si l’on exclut ces deux dernières années, il y a d’un côté, le tourisme de masse qui continue de se développer à grande vitesse, notamment avec l’industrie de la croisière ; et, de l’autre, une contestation s’élève de la part de ces mêmes touristes refusant d’être de simples consommateurs de lieux touristiques, avance Clara Malbos, doctorante en anthropologie au laboratoire du CESSMA (Université de Paris). Cela s’inscrit dans les différents mouvements de préservation de l’environnement et de consomm-acteurs que l’on retrouve de plus en plus dans les pratiques de consommation en France. »
Floriane Martinez, 26 ans, est fraîchement rentrée d’Équateur où, via Freepackers, elle a participé pendant un mois à la vie quotidienne d’un refuge recueillant des animaux maltraités, négligés ou abandonnés. Elle en parle comme si des papillons virevoltaient encore devant ses yeux : « J’ai adoré. Je voulais faire depuis longtemps du volontariat et j’aspirais à m’occuper d’animaux. En France, ce n’est pas possible car il faut des diplômes » dit-elle. Son rêve réalisé, elle n’a qu’une idée : repartir à l’étranger dans le même cadre. Freepackers organise depuis 2010 des séjours de volontariat et de stages dans de nombreux pays et, avant le Covid, envoyait dans le monde entre 200 et 250 personnes par an. Sa fondatrice, Justine Trembicki, souligne : « Nous avons senti un véritable engouement à partir de 2017-2018. Beaucoup d’étudiants ont commencé à nous appeler pour faire des stages conventionnés sur des projets de développement durable ». Ces types de voyages, plébiscités par certaines grandes écoles et universités, permettent d’ajouter une ligne sur un CV. Une pratique ancrée depuis longtemps dans les pays anglo-saxons sous forme de Gap Year (année de césure) pendant laquelle l’intéressé découvre le monde et se découvre lui-même. Depuis peu, des familles, aussi, cherchent à s’engager sur le terrain. « Elles partent souvent moins longtemps et préfèrent des expériences immersives » précise Justine Trembicki.
Un marché touristique juteux
Se pose aussi la question de l’impact du passage des bénévoles, chaque semaine ou deux semaines, qui tentent d’enseigner quelques mots en anglais aux bambins – souvent les mêmes que ceux des précédents visiteurs !
Tout est orchestré avant le départ, du logement aux repas et bien sûr l’insertion dans un projet local souvent à l’autre bout du monde. « Le volontourisme, c’est se confronter à une altérité assez nouvelle pour découvrir un ailleurs qui semblait jusque-là inaccessible, poursuit la doctorante en anthropologie, Clara Malbos. C’est une manière de sortir des sentiers battus mais dans un cadre rassurant, avec des repères culturels de sa propre culture ». Il y a toujours un responsable francophone joignable sur place. Tout cela a un prix, parfois exorbitant. Certaines structures demandent entre 1500 et 3000 € (hors frais aérien et d’assurance) pour deux semaines dans des pays où le salaire moyen est bien moindre. « Il y a un phénomène de marchandisation du bénévolat. Chaque année, dix millions de volontaires paient pour des missions dans le monde, ce qui représente 2 milliards de dollars par an » avance Clarisse Bourjon, chargée de mission Plaidoyer au sein de France Volontaires. Sans surprise, ce marché génère des dérives. « Les plus médiatisées sont celles des orphelinats. Au Cambodge, leur nombre a explosé pour répondre à la demande du bénévolat. Des orphelinats se sont montés près des sites touristiques où 80% des enfants placés n’étaient pas orphelins. Certains locaux ont vu là une opportunité de se faire de l’argent ». Se pose aussi la question de l’impact du passage des bénévoles, chaque semaine ou deux semaines, qui, avec les meilleures intentions du monde, tentent d’enseigner quelques mots en anglais aux bambins – souvent les mêmes que ceux des précédents visiteurs ! Des rapports ont montré les dysfonctionnements affectifs de ces enfants suite à leur passage.
Des orphelinats se sont montés près des sites touristiques où 80% des enfants placés n’étaient pas orphelins.
Contre-effets et dérives
Enfin, comment laisser des personnes sans diplômes enseigner et s’occuper d’enfants ? Beaucoup d’organisations ne demandent aucune compétence particulière avant de partir. On l’a vu en Tanzanie dans l’excellent documentaire Tourisme humanitaire, le business de la honte d’Isabelle Ducret et Mauro Losa diffusé sur la RTS (Radio Télévision Suisse) en 2021. Pointant du doigt les pratiques de Projects Abroad [8000 bénévoles partis à l’étranger par an avant le Covid], le film montrait, entre autres, des volontaires, non diplômés, donner des soins dans un hôpital. Sans compter les mineurs, non encadrés. D’autres structures, quant à elles, empruntent des airs de colonies de vacances. Quand sur place, les bénévoles du monde entier peuvent grimper jusqu’à une trentaine pour une équipe permanente d’une poignée de personnes, il est légitime de s’interroger sur le travail accompli. Certains ne sont pas dupes et réalisent, sur le terrain, les limites de leur aide. Et plus on est jeune, plus cette réalité peut faire mal, voire être inavouable à soi-même et aux autres à l’heure des réseaux sociaux. « Il ne faut pas toujours jeter la pierre au volontourisme car il peut permettre de faire grandir des projets locaux, nuance la doctorante en anthropologie ». Encore faut-il que l’argent arrive bien jusqu’à la structure locale, qui, souvent, n’en récolte que des miettes. Une certitude : plus il y a d’intermédiaires et plus les bénéfices sont moindres.
A-t-on vraiment les compétences pour aider ?
Le volontourisme doit susciter des questions majeures sur l’engagement et forcer, parfois, à l’humilité. A-t-on vraiment les compétences pour aider ? Les mentalités sont à changer. « L’an dernier, la loi Développement Solidaire a été votée en France, ajoute Clarisse Bourjon de France Volontaires. Avant, on imposait notre vision du développement aux pays tiers. Maintenant on regarde leurs besoins, on dialogue avec les gouvernements locaux avant de mettre en place l’effectif d’aide au programme ». Une évidence à appliquer au tourisme humanitaire.
https://www.lefigaro.fr 13/04/2022
Relance du tourisme : l’Afrique du Sud veut proposer le « visa nomade numérique »
L’Afrique du Sud dispose de nombreux arguments touristiques : plages, parcs naturels, climat. Et chaque année, ce sont des millions de touristes qui se laissent séduire par cette destination. Le secteur touristique est un des piliers de l’économie sud-africaine, pesant environ 10 milliards de dollars (8,2 milliards d’euros), et générant de nombreux emplois à travers le pays.
Pour autant, comme tous les pays, l’Afrique du Sud a pâti des effets de la crises sanitaire liée au Covid-19. L’industrie touristique a été très impactée par les restrictions de circulation et les fermetures de frontières. Du jour au lendemain, plus de visiteurs étrangers. Finie, la manne financière liée au tourisme international. Aujourd’hui, alors que le spectre de la pandémie semble s’éloigner, les professionnels du tourisme veulent rattraper le temps perdu.
Comment l’Afrique du Sud peut-elle relancer son industrie touristique ?
Les spécialistes présents au salon World Travel Market Africa dans la ville du Cap, sont convaincus que l’une des solutions pour relancer le tourisme, consiste à mettre en place un système de visas nomades numériques. Il s’agit d’autorisations de voyage pour des travailleurs en déplacement, leur permettant de rester dans un pays pour une longue durée (généralement entre 90 jours et un an).
« Plusieurs pays l’ont déjà adopté : Dubaï, la Grèce, les Maldives… Ces destinations ont connu une croissance significative du nombre de touristes », explique Velma Corcoran, responsable du groupe Airbnb pour l’Afrique subsaharienne.
« Ce que nous avons fait chez Airbnb, c’est travailler en étroite collaboration avec le ministère italien du Tourisme pour avancer sur la question du visa nomade numérique. »
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa appuie l’initiative de visa nomade numérique, estimant que cela contribue à la croissance économique. Le projet est actuellement examiné par le gouvernement.
Et si cette initiative devrait booster le tourisme sud-africain, cela ne règle pas tous les problèmes. L’Afrique du Sud est en effet confrontée depuis longtemps à deux problèmes qui freinent l’essor touristique : l’insécurité et la pénurie de compétences.
Le taux de criminalité en Afrique du Sud : un problème persistant
La sécurité est le talon d’Achille de l’Afrique du Sud. La criminalité affecte aussi bien les touristes nationaux que les visiteurs étrangers. Au cours des trois derniers mois de 2021, le nombre d’homicide a augmenté de 8,9% et celui des braquages de voitures de 13,8%.
« C’est un défi majeur pour nous, a reconnu le président sud-africain Cyril Ramaphosa. Le président chinois me l’a dit lui-même : de nombreux touristes chinois veulent venir en Afrique et notamment en Afrique du Sud, mais ce qui les retient, ce sont les problèmes de criminalité. »
Les autorités sud-africaines semblent déterminées à y remédier. Mais tant que le sentiment d’insécurité persistera, certains touristes continueront à bouder cette destination.
Un manque relatif de main d’œuvre qualifiée
L’autre grand problème du secteur touristique sud-africain, c’est le manque relatif de main d’œuvre qualifiée. C’était déjà le cas avant la pandémie. C’est encore plus vrai aujourd’hui, alors que le secteur veut se relancer.
Le gouvernement a mis en place un programme d’accompagnement au maintien de l’emploi. Ce programme allège le fardeau pour les opérateurs, reconnaît Monika Luel, directrice du marketing chez WESGRO, mais il reste beaucoup à faire pour soutenir l’industrie touristique.
« Je pense que les aides gouvernementales en matière d’emploi ont été les bienvenues. Mais ce n’est pas suffisant car le tourisme et l’industrie hôtelière sont une grande industrie de services », ajoute Monika Luel.
« Je pense que les aides gouvernementales en matière d’emploi ont été les bienvenues. Mais ce n’est pas suffisant car le tourisme et l’industrie hôtelière sont une grande industrie de services », ajoute Monika Luel. Et de plaider pour une transformation digitale afin de toucher le plus grand nombre de consommateurs.
TUI, le géant du tourisme prévoit une reprise des réservations pour l’été 2022
Les beaux jours du tourisme durable et éthique
L’introduction d’un visa nomade numérique aidera-t-elle le tourisme ?
Pour les spécialistes, il ne fait aucun doute que l’introduction d’un visa de nomade numérique donnerait un coup de pouce bienvenu à l’industrie du tourisme.
Les conditions d’octroi de ces visas nomades numériques sont encore à l’étude. Il s’agit notamment de déterminer quelles seront les exigences de salaire minimum pour les touristes demandant le visa, ainsi que les règles concernant l’assurance maladie, l’attestation de travail ou encore l’hébergement.
Si l’Afrique du Sud donne le feu vert à tel visa, elle deviendra le premier pays d’Afrique continentale à offrir aux visiteurs un visa à distance de longue durée, rejoignant plusieurs Etats insulaires autour du Continent : Maurice, Seychelles, Cap-Vert
https://fr.euronews.com 15/04/2022.
Relance du tourisme : l’ONMT et la CNT s’associent
L’Office national marocain du tourisme (ONMT) et la Confédération nationale du tourisme (CNT) ont signé, vendredi à Casablanca, une convention, première du genre, portant sur plusieurs volets déterminants pour la relance, qui concernent aussi bien l’attractivité du secteur que le tourisme interne et l’innovation.
Parmi les principales initiatives de cette convention, la création de deux Task Force visant à renforcer la présence de la destination Maroc auprès des prescripteurs de voyage internationaux, indique un communiqué conjoint de l’ONMT et la CNT.
Il s’agit d’une Task Force compétitivité internationale qui aura pour mission d’aller à la rencontre des marchés pour rassurer et retrouver la confiance des opérateurs internationaux, ainsi que d’une Task Force Produit dont la vocation sera de mettre en valeur les leviers permettant de hisser le Maroc aux meilleurs rangs des destinations compétitives au niveau international aussi bien pour le Golf, le MICE, les croisières, les sports nautiques, la nature et la randonnée…
« La relance du tourisme passe inéluctablement par une mobilisation générale et harmonisée de toutes les forces vives du secteur. Ce partenariat symbolise la volonté de l’Office de travailler main dans la main avec l’ensemble des opérateurs du tourisme pour que nous relevions ce défi ensemble », a dit Adel El Fakir, DG de l’ONMT, cité dans le communiqué.
Pour Hamid Bentaher, Président de la CNT: « A travers ce nouveau partenariat, nous œuvrons à épauler les acteurs du tourisme afin de renforcer la compétitivité marocaine. Nous posons ainsi les jalons qui permettront de forger une industrie plus résiliente, plus créative, et plus apte à relever les défis de la relance ».
Ce partenariat permettra, en outre, aux deux parties d’unifier leurs efforts en vue de former une force de frappe vis-à-vis de la concurrence internationale et d’amorcer les challenges de la relance du secteur touristique au niveau national et international.
L’Office et la Confédération s’engagent également à œuvrer au renforcement du tourisme interne, en mettant en commun leurs expertises pour développer des solutions innovantes et pratiques aux problématiques liées à la distribution.
Enfin, l’ONMT se donne pour mission d’accompagner la digitalisation du secteur en formant les opérateurs nouvellement digitalisés au marketing digital et en sensibilisant à l’importance du Big Data et de la présence sur la toile.
L’Office poursuit ainsi sans relâche ses efforts pour accompagner et fédérer les acteurs du tourisme marocains et de créer des synergies entre les institutionnels et les professionnels afin d’accélérer la croissance du secteur touristique.
https://consonews.ma/ 16/04/2022.
En Corse, un climat d’incertitude sur le tourisme
Un début de saison encore timide en Corse. Si les premiers touristes ont commencé à débarquer dans l’île, les fêtes pascales qui marquent traditionnellement le lancement de l’activité touristique restent assez calmes. Les commerces estivaux ont levé le rideau, mais les clients ne se bousculent pas. « La saison démarre, mais on sent qu’il y a eu un moment de flottement », observe Nathalie Buresi, directrice de l’office de tourisme de Bonifacio. Première destination corse, la cité des falaises accueille les deux tiers des quelque 3,5 millions de touristes qui posent chaque été leurs valises dans l’île. Avec, cette année encore, un climat d’incertitude.
Les prolongements de la crise sanitaire, le contexte international instable cristallisé autour de la guerre en Ukraine et l’inflation qui impacte le pouvoir d’achat y sont pour beaucoup. Mais la période de tension que traverse l’île depuis l’agression mortelle du nationaliste Yvan Colonna, le 2 mars à la prison d’Arles, et les incidents violents qui l’ont accompagnée ajoutent au trouble qui pèse sur la saison touristique. Les images d’attentats, de guérillas urbaines et de heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont fait le tour des médias et ont marqué les esprits.
Les professionnels du secteur s’accordent à dire qu’il est encore tôt pour en évaluer tous les effets. Mais une chose est sûre : les dernières semaines n’ont pas rempli les carnets de réservation dans une île où le tourisme pèse très lourd : 31 % du produit intérieur brut (PIB), contre 7,2 % pour la moyenne nationale. « Il y a eu un arrêt net des engagements courant mars, même si je pense que ce contexte n’a in fine pas dissuadé les touristes qui souhaitent venir », avance Nathalie Buresi.
« On voit qu’il y a un fort attentisme »
Un attentisme qui semble aussi être la marque des touristes depuis la crise sanitaire. « Les voyageurs ont pris l’habitude de réserver leur séjour de plus en plus tard, en raison des restrictions passées dues au Covid, constate Pierre Mattei, président de la compagnie Corsica Ferries, qui assure 75 % du transport maritime de passagers entre l’île et le continent. Cela rend difficile toute comparaison avec les années précédentes, même si le contexte général compte forcément. » En l’occurrence, celui qui s’est installé en Corse depuis six semaines ne plaide pas vraiment en sa faveur.
https://www.lepoint.fr 17/04/2022.