La revue de presse économique de l’APST du 20 au 31 mars 2022
Avec les partenaires de l’APST
Aérien
Air France-KLM augmente le prix des billets d’avion
C’était une conséquence que beaucoup redoutaient, mais qui paraissait inévitable : le tarif des billets d’avion va augmenter. Avec la flambée des prix des carburants, dont celui du kérosène, qui sert à faire voler les avions, déjà enclenchée par la reprise économique post-sanitaire, et gravement accentuée depuis le début de la guerre en Ukraine, les compagnies aériennes pourraient franchir le pas. En ce sens, Air France et KLM ont déjà annoncé une augmentation des tarifs pour les long-courriers sur des vols en dehors de l’Europe. Les hausses ne concernent pas les billets déjà vendus. La RTBF évoque un montant en plus de 40 euros sur un Amsterdam-New York en classe économique, quand Actu.fr, citant un porte-parole d’Air France, dévoile un chiffre similaire pour un Paris-La Havane.
« Nous avons augmenté le prix des billets depuis le 17 mars 2022, sur les vols long-courriers, pour un montant qui varie selon la destination et l’offre de voyage », a expliqué un porte-parole de la compagne française, relayé par Actu.fr. Les carburants représentent 20 à 30% des coûts globaux, leur impact est donc important sur les prix, même s’ils ne sont pas totalement liés, avec d’autres facteurs comme l’offre et la demande. L’incertitude plane sur l’avenir et il est difficile de faire des plans à plus long terme en raison de l’instabilité de la situation géopolitique et des cours.
https://www.capital.fr/ 21/03/2022.
Plan France 2030 : 800 millions d’euros pour développer l’avion du futur
Le volet aéronautique du plan d’investissements France 2030 s’élève à 1,2 milliard d’euros, dont 800 millions d’euros dédiés à la recherche et technologie pour développer un avion décarboné, a détaillé jeudi le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari.
Ces 800 millions financeront la feuille de route technologique du Corac, le Conseil pour la recherche aéronautique civile qui regroupe les industriels du secteur et l’État, a affirmé le ministre.
Cette feuille de route table sur le développement d’un appareil régional, hybride électrique ou alimenté à l’hydrogène, qui entrerait en service vers 2030 avec un démonstrateur technologique dès 2028.
Cet appareil servirait de matrice pour développer un appareil moyen-courrier qui brûlerait directement de l’hydrogène dans ses moteurs à l’horizon 2035.
Quelque 78% des crédits du Corac sont consacrés à la décarbonation, selon lui.
Une précédente enveloppe de 1,5 milliard d’euros sur trois ans avait déjà été attribuée en 2020 dans le cadre du plan de soutien aéronautique pour financer les recherches sur l' »avion vert » via le Corac.
Les 400 autres millions du volet aéronautique de France 2030 sont dédiés aux « acteurs émergents de l’industrie aéronautique », essentiellement des start-ups, ainsi qu’à la production de carburants aéronautiques durables.
S’agissant des carburants durables, levier disponible le plus rapidement pour réduire les émissions du transport aérien, un appel à projets de 200 millions a été lancé l’an passé pour des démonstrateurs et études préindustrielles. « Il sera étendu jusqu’à l’automne 2022 et pourra s’ouvrir à l’industrialisation », selon le cabinet du ministre.
Un appel à projets de 100 millions d’euros « destiné aux acteurs émergents de l’aviation décarbonée » est par ailleurs lancé pour deux ans.
« Ce dispositif vise à soutenir des innovations qui pourront rapidement alimenter le marché de l’aviation décarbonée, comme les avions légers électriques ou hybrides, réalisables à plus court terme que les avions de ligne décarbonés », selon le ministère.
Source AFP 15/03/2022.
Aérien : alerte sur le prix des billets
Quarante euros de plus pour faire sur Air France un aller-retour Paris-Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), vendu initialement 447 euros ; 30 euros supplémentaires pour un vol Paris-Saint-Denis de La Réunion avec Air Austral. En moyenne, les transporteurs aériens tricolores ont passé des hausses de 7 % à 8 %. «En répercussion de la hausse des prix du carburant et d’autres postes de coûts exogènes, Air France procède à une augmentation de l’ensemble de ses tarifs long-courrier», explique la compagnie nationale.
Ce phénomène n’est pas franco-français : Emirates, Japan Airlines… Un peu partout dans le monde, les compagnies font payer à leurs passagers des surcharges carburant sur leurs vols internationaux. Delta Airlines parle d’ajouter 15 à 20 dollars sur un billet vendu 200 dollars. Les compagnies n’ont pas vraiment le choix : le carburant, qui est leur premier poste de dépense, compte pour 25 % de leurs coûts.
L’Iata, qui représente 190 compagnies, a fait le calcul : avec un baril de pétrole à 115 dollars en moyenne en 2022, le surcoût sera de 86,3 milliards de dollars pour les transporteurs. Un coup dur qu’ils ne peuvent pas absorber seuls car la pandémie leur a encore fait perdre des milliards en 2021. « Quand j’ai débuté mon exercice fiscal en octobre, j’avais budgété à 630 dollars la tonne de kérosène, explique Pascal de Izaguirre, PDG de Corsair, qui dessert surtout les Antilles et l’océan Indien. Lundi, elle était à 1218 dollars. Il est inenvisageable de ne pas répercuter une partie de cette hausse sur le prix du billet. »
« Mais si le baril de pétrole ne redescend pas en dessous de 100 dollars, les augmentations pourront atteindre 16 % » Marc Rochet, DG d’Air Caraïbes
Pour se protéger des fluctuations des cours du kérosène, les grandes compagnies aériennes européennes ont des couvertures pétrole qui leur permettent d’acheter par anticipation du carburant à un tarif intéressant. Mais ce n’est pas suffisant pour absorber le choc: cette année, Lufthansa est couvert à 65 %, Air France-KLM à 50 %. Contraints de relever leurs prix, les opérateurs marchent sur des œufs : ils ne voudraient pas que cela plombe la demande, à l’heure où ils escomptent enfin une reprise du trafic. « C’est la raison pour laquelle nous n’avons augmenté les prix que de 7 % à 8 %, alors que nos coûts ont grimpé de 20 % », souligne Pascal de Izaguirre. Un pari pour l’instant gagnant : alors que les ventes étaient bien orientées avant la hausse des prix des billets, les transporteurs aériens ne notent pas de ralentissement des réservations depuis le relèvement des tarifs. « Mais si le baril de pétrole ne redescend pas en dessous de 100 dollars, les augmentations pourront atteindre 16 % », prévient Marc Rochet, DG d’Air Caraïbes, qui dessert surtout les Antilles.
Le pari de Ryanair
Le paysage est très différent sur le court et moyen-courrier. Le trou créé par le renchérissement du carburant est aussi abyssal. Mais les compagnies low cost, qui donnent le ton sur ce marché, ont décidé de ne pas augmenter les prix, quelle que soit leur couverture carburant. Ainsi, Ryanair n’appliquera pas de surcharge carburant cet été. « Les low cost jouent ce jeu-là pour gagner des parts de marché, estime Xavier Tytelman, consultant au sein du cabinet Starburst. Elles peuvent se le permettre car elles sont en meilleure santé financière que les compagnies généralistes. » Elles ont en effet moins souffert de la pandémie, car leur clientèle de touristes court et moyen-courrier est revenue.
Les Ryanair, easyJet ou Wizzair parient que, à un moment, les compagnies traditionnelles comme Lufthansa, Air France ou British Airways seront obligées de remonter leurs tarifs sur leurs routes de moins de cinq heures. Néanmoins, pour l’instant, Air France n’a pas augmenté ses prix sur ces distances.
https://www.lefigaro.fr 23/03/2022.
Tourisme
Voyager responsable : une chimère ou une réalité ?
Le tourisme est un des premiers secteurs créateurs d’emplois en France. Néanmoins, son coût environnemental est colossal. Quelles sont les solutions pour voyager en étant plus responsable ?
La France est la première destination touristique au monde. Elle reçoit chaque année plus de 90 millions de touristes sur le milliard et demi de voyageurs annuel. Le tourisme est un secteur très important pour son économie, puisqu’il produit environ 3 millions d’emplois.
Néanmoins, ces déplacements ont de lourdes conséquences sur l’environnement. Avant la crise sanitaire, 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre étaient générées par l’activité touristique. Si ce bilan est légèrement en baisse depuis 2020, la levée des restrictions va inévitablement favoriser une reprise forte du tourisme.
Des hôtels responsables
Il existe aujourd’hui des agences organisant des voyages prenant en compte le coût environnemental de nos vacances. Fairmoove, une agence de voyages en ligne, propose une sélection restreinte d’hôtels fondée sur des critères environnementaux, sociaux et touristiques. L’ambition de l’agence est de mettre en avant une éthique environnementale et de favoriser les initiatives écologiques de la part des hôtels et des clients.
Comme l’explique Jean-Pierre Nadir à France Info : « On appuie notre sélection d’hôtels sur 140 critères qui intègrent à la fois des éléments d’énergie, de production locale, de traitement des salariés. »
L’agence de voyage les Voyageurs du Monde propose de compenser la totalité des émissions de CO2 émises par les voyageurs en plantant des arbres. Le principe de compensation carbone repose sur l’idée qu’une tonne de CO2 émise peut être annulée par une tonne de CO2 absorbé.
Les transports représentent environ 70 % des émissions de GES dans le secteur touristique. L’avion était le moyen le plus polluant, il est conseillé de prioriser le train et la voiture pour ses déplacements. Néanmoins, certaines compagnies aériennes tentent de montrer leur engagement dans la lutte contre le réchauffement climatique en proposant des programmes de reforestation. C’est le cas d’Air France qui a créé un partenariat avec l’association A Tree For You (ATFY), donnant à sa clientèle la possibilité d’alléger le coût environnement de ses excursions.
https://www.geo.fr 22/03/2022.
La Tunisie espère un rebond du tourisme
« J’adore faire escale en Tunisie. Ici, nous sommes toujours fêtés alors que les autres pays ont tellement l’habitude de recevoir des croisières qu’ils ne font plus attention à nous.»
« J’adore faire escale en Tunisie. Ici, nous sommes toujours fêtés alors que les autres pays ont tellement l’habitude de recevoir des croisières qu’ils ne font plus attention à nous.» En une phrase, à la descente de son navire, le capitaine Tim Tanner a tout résumé. Ce mercredi, la Tunisie accueillait en grande pompe la première croisière depuis 2019 et la crise du Covid. Une arrivée qui marque le début de la saison touristique 2022 censée relancer un secteur en crise depuis des années.
Accueilli par les ministres du Tourisme et du Transport, Tim Tanner, qui commande le paquebot Spirit of Discovery, affrété par la compagnie anglaise Saga Shipping, ciblant les plus de 50 ans, a profité d’un cocktail de bienvenue et d’un tour à dos de dromadaire. Pendant ce temps, 424 des 724 passagers (sur une capacité de 900) se préparaient pour les excursions. Originaires de Skegness, au bord de la mer du Nord en Angleterre, Joffrey et Carol, 78 et 82 ans, partent à la découverte de la médina de Tunis: «C’est notre première fois en Tunisie. Nous avons choisi une croisière car, à nos âges, nous ne pouvons plus voyager facilement.» Cannes à la main, ils prennent la direction du bus qui les attend. Sur leur chemin, ils croisent Jilani Sassi et sa troupe d’animation de guerriers carthaginois: «Nous faisons tout pour montrer une belle image de la Tunisie , explique le chef d’entreprise spécialisé dans les animations culturelles qui reconnaît avoir vécu des années difficiles financièrement. Le plus dur a été de retirer mes enfants des écoles privées où ils étudiaient.»
En 2015, la Tunisie a connu trois attentats terroristes d’envergure dont deux (le musée du Bardo en mars et l’hôtel de Sousse en juin) visant particulièrement les touristes. En 2016, le ministère du Tourisme avait déjà organisé une fête à l’arrivée d’une première croisière touristique depuis les attentats. La dynamique n’avait pas pris, avec seulement quelques bateaux arrêtés au port de la Goulette chaque année. 2019 annonçait la reprise générale du secteur, pesant habituellement 14 % du PIB, avec 9,5 millions de touristes. Mais tout s’est arrêté avec le Covid.
Interrogations sur la clientèle russe
Cette fois, les professionnels veulent à nouveau y croire. Ministre des Transports, Rabie El Majidi est optimiste : «44 escales de bateaux de croisière sont déjà prévues pour 2022. Nous comptons sur 500.000 croisiéristes » contre 1 million en 2010 (avant la révolution), année de référence pour les croisières. « Globalement, nous espérons atteindre 50 à 60 % des chiffres de 2019 » annonce le ministre du Tourisme, Mohamed Moez Belhassine. S’il ne pourra probablement pas compter sur le marché russe en forte progression depuis des années (600.000 touristes en 2019 contre 150.000 en 2011) du fait de la guerre, le ministre ne s’en inquiète pas : « L’urgence est aux solutions diplomatiques pour calmer la situation en Ukraine. C’est bien plus important que les voyages. Nous nous concentrerons, quant à nous, sur nos marchés traditionnels, l’Europe et les pays limitrophes. »
Les conséquences de la guerre en Ukraine, premier fournisseur de céréales de la Tunisie, pourraient cependant rattraper le tourisme tunisien. Depuis plusieurs semaines, les pénuries se multiplient : farine, semoules, pain, sucre… Tarek Lassadi, directeur général de l’agence de voyages tunisienne Traveltodo, tire la sonnette d’alarme : « Si l’État n’est pas capable de sécuriser un stock minimum de blé et de farine, qui couvre toute la haute saison, rien ne sert de continuer à faire de la communication pour attirer d’autres touristes. » L’homme évoque un hôtelier qui cherche du sucre et un autre de la farine : « Nos hôtels peinent à trouver du stock alors qu’ils ne sont même pas pleins. Comment va-t-on faire cet été ?»
https://www.lefigaro.fr 23/03/2022.
Tourisme de montagne : une diversification nécessaire des activités
Un rapport parlementaire sur le tourisme de montagne et les enjeux du changement climatique a été remis le 24 février 2022. Plus récemment, le gouvernement a précisé les prochaines mesures du plan « Avenir Montagnes » qui avait été présenté en 2021.
Peu de temps auparavant, le rapport de la commission des affaires économiques sur le tourisme de montagne et les enjeux du changement climatique soulignait la forte dépendance de la montagne aux activités hivernales dont le ski. Ce sport génère, à l’heure actuelle, 82% du chiffre d’affaires de la montagne et totalise 120 000 emplois. Or, le consortium ClimSnow (nouvelle fenêtre)(regroupant notamment Météo-France et l’Inrae) constate non seulement une baisse mais aussi une plus forte variabilité de l’enneigement sous les effets du réchauffement climatique.
Le plan Avenir Montagnes lancé en 2021
Les territoires de montagne couvrent 25% du territoire national avec 5 600 communes situées en zone de montagne. L’économie touristique du secteur représente 20 milliards d’euros. Elle est fortement axée sur l’écotourisme en été et le ski en hiver pratiqué dans 350 stations.
Pour pallier aux risques de baisse de l’activité du ski, menacée par la réduction progressive de l’enneigement, le rapport préconise une diversification des ressources économiques. Il s’agit en particulier de développer les activités de « slow tourisme » (écotourisme, tourisme de savoir-faire ou de terroir).
C’est aussi l’objet du plan Avenir Montagnes lancé en 2021 face à la fragilisation du secteur sous les effets de l’épidémie de Covid-19. Ces projets et leur déploiement ont été détaillés le 5 mars 2022 par le Premier ministre Jean Castex. Doté d’un plan d’investissement de 300 millions d’euros cofinancé par l’État et la région, il prévoit notamment un développement de l’écotourisme praticable toute l’année. 140 projets ont pu en bénéficier en 2021 pour un montant de 50 millions d’euros et 100 millions d’euros sont mobilisés en 2022 par l’État aux côtés des régions.
Le plan « Avenir Montagnes » a pour objectif de permettre :
le développement des équipements touristiques durables deux ou quatre saisons ;
la modernisation des équipements pour la pratique des activités de neige ;
le soutien à la transition écologique des activités touristiques ;
la facilitation des mobilités des premiers et derniers kilomètres ;
la rénovation des hébergements touristiques ou saisonniers.
Pour sa part, le rapport de l’Assemblée nationale met cependant en garde contre un danger de surfréquentation préjudiciable pour l’environnement et les habitants. Pour cela les rapporteurs préconisent la mise en place d’outils de quantification et de gestion des flux sur des zones géographiques les plus larges.
Les rapporteurs évoquent également un arbitrage nécessaire entre activités de tourisme et agriculture, notamment pour ce qui concerne la ressource en eau.
Dans cette optique, les prises de décision doivent associer des médiateurs sur le terrain pour mieux tenir compte des spécificités locales.
Le rapport souligne la nécessité de maintenir une approche au cas par cas s’agissant des politiques de tourisme de montagne.
Enfin, une attention particulière doit être portée à l’emploi et aux compétences en renforçant notamment le statut des pluriactifs nombreux.
Les auteurs réaffirment également leur attachement à maintenir un tourisme social qui consiste dans l’accueil de mineurs lors de classes découvertes.
https://www.vie-publique.fr 22/03/2022.
Déclaration de Jean-Baptiste Lemoyne à la conférence des ministres du tourisme de l’Union européenne (Dijon, 18 mars 2022)
A Dijon pour cette Conférence ministérielle informelle des ministres du tourisme de l’Union européenne. C’est un moment particulier à deux égards. D’une part, nous sommes sur la sortie de crise sanitaire et dans le même temps, nous sommes percutés par une nouvelle crise sur le sol européen avec cette invasion russe en Ukraine et nous nous tenons aux côtés du peuple ukrainien. L’Europe a agi vite, elle a agi fort en soutien au peuple ukrainien et naturellement, nous exprimons notre solidarité à son égard.
C’est dans ce contexte que nous évoquons les enjeux du tourisme européen avec le commissaire Thierry Breton qui va nous rejoindre. Le tourisme a naturellement connu beaucoup de difficultés tout au long de ces deux dernières années, compte tenu de l’impact du choc de la pandémie mais l’Europe, les États membres ont été au rendez-vous en apportant un soutien important à ces acteurs touristiques pour faire en sorte de résister. Et aujourd’hui, nous devons travailler à la reprise de la croissance, au retour des voyageurs internationaux, en notant d’ailleurs que l’Europe a été au rendez-vous, au-delà des aides, également avec un travail qui s’est fait entre ministres du tourisme depuis deux ans. Ce qui était assez unique en fait, puisque auparavant on ne se voyait pas forcément si souvent dans ces formats-là. Et ensemble, nous avons réussi à mettre en place le certificat numérique Covid, nous avons réussi avec la Commission à bien informer les voyageurs avec la plateforme R e-Open.eu par exemple.
Aujourd’hui, il s’agit de réfléchir à ce nouveau départ parce que les Européens ont redécouvert l’Europe, quelque part, ils souhaitent voyager, je pense un peu différemment, et j’ai souhaité inscrire deux thèmes à l’ordre du jour de cette réunion. D’une part, celui du tourisme des Européens en Europe, parce que si nous avons résisté, c’est grâce à l’importance de ce socle domestique, de nos clientèles nationales et des clientèles européennes, pour chacun d’entre nous, pour toutes les destinations. Songez qu’avant la crise, les Européens représentaient 77% des arrivées internationales en Europe au sein des destinations que nous constituons, et c’est passé à 85% après la crise. Cela montre encore une fois l’importance de ces clientèles que nous représentons, les uns pour les autres. Nous allons donc travailler aux moyens de renforcer ces flux entre nos destinations. Le deuxième sujet, c’est que naturellement, cette reprise doit se faire en étant vertueuse, en étant respectueuse de nos paysages, de notre patrimoine, de notre environnement, et donc un tourisme toujours plus durable.
C’est d’ailleurs au cœur du document de la Commission, justement s’intitulant « Parcours vers la transition ». Nous allons donc réfléchir, là aussi, à comment aider les prestataires touristiques, les acteurs du tourisme, les destinations à déployer un tourisme qui ait, justement, en fil rouge, ce développement durable, et qui deviendra donc un fil vert, vous l’avez compris. Il y a là beaucoup d’initiatives qui sont prises par les États membres et qu’on peut partager, mutualiser.
Donc voilà les deux grands sujets qui sont aujourd’hui à l’ordre du jour, en étant persuadés d’une chose, c’est que cette crise nous aura fait avancer en dépit des morsures qu’elle nous a causées, des morsures parce qu’on a bien vu d’un coup d’un seul que sans le tourisme, forcément, la vie n’était plus tout à fait la même, à la fois pour les voyageurs eux-mêmes qui ont été privés d’expériences, de sensations, pour les territoires qui ont été privés de ces clientèles. Et là, nous avons avancé parce que nous nous coordonnons toujours plus, nous échangeons toujours plus ensemble et ça, c’est un grand acquis.
Je crois que dans chacun des États membres, comme au niveau de l’Union européenne, on s’est rendu compte de l’importance du secteur du tourisme. On l’a structuré, et une preuve en est la tenue de cette réunion, aujourd’hui, à Dijon. Donc, ces travaux vont s’ouvrir et nous en rendrons compte naturellement à l’issue.
https://www.diplomatie.gouv.fr/ 22/03/2022.
Présidentielle : retour à l’ombre pour le tourisme
Si tôt disparu. Le tourisme, mis en pleine lumière durant la pandémie avec l’arrêt des déplacements et la fermeture des restaurants, soutenu vigoureusement par les aides d’Etat et des prêts massifs, vainqueur d’arbitrages ministériels et bénéficiaire d’un plan de relance spécifique, semble déjà retourné dans l’ombre auquel le politique l’a relégué depuis la fin du gaullisme. Le sujet reste dans l’angle mort des candidats à l’élection présidentielle, en dépit de son rôle dans l’aménagement du territoire et de son importance économique et sociale, avec ces chiffres que les acteurs répètent comme un mantra : deux millions d’emplois, 7,5 % du produit intérieur brut, premier contributeur positif à la balance des paiements. Et zéro mention dans le programme du président candidat, Emmanuel Macron.
Manifestation du désintérêt dont pâtit le secteur : pas un candidat ne s’était déplacé, mercredi 23 mars, pour s’adresser aux organisations représentatives. La veille, Valérie Pécresse (LR), Fabien Roussel (PCF) et Eric Zemmour (Reconquête !) s’étaient exprimés devant les chasseurs (1,1 million de pratiquants). Sur cinq invités par l’Institut français du tourisme (IFT), choisis en fonction des enquêtes d’opinion, quatre avaient envoyé un représentant ; Jean-Luc Mélenchon devait convenir, la veille, que personne au sein de sa campagne n’était suffisamment éclairé en la matière pour discourir sur le sujet.
Le remplaçant au pied levé comme représentant de Yannick Jadot (EELV), le voyagiste Christian Soubra était bien forcé d’admettre que, dans son mouvement également, le sujet n’existait pas : « Depuis vingt ans, je dis à mon parti que le tourisme est un impensé. Il est compliqué de leur faire comprendre que, quand on parle deux heures et demie à des acteurs sportifs (le 17 mars, face au Comité national olympique et sportif français), c’est bien de prendre vingt minutes pour parler à des acteurs du tourisme. »
Seule Marine Le Pen s’y attarde
Las. Le rendez-vous a surtout mis en exergue l’absence de vision du monde politique sur des sujets propres au secteur : comment faire pour que davantage de Français aient accès aux vacances ? Comment conserver la clientèle domestique aisée qui a privilégié l’Hexagone depuis deux ans ? Quel avenir pour l’organe de promotion Atout France ? A quel échelon territorial la politique du tourisme doit-elle être confiée ? Quels indicateurs et moyens de pilotage de cette politique ? Comment relancer l’attractivité du secteur, héberger les saisonniers, faciliter la transition environnementale du secteur, préparer le changement climatique, répartir les flux touristiques, favoriser le tourisme ferroviaire, gérer la prolifération de la location saisonnière ?
L’aspect technique et hétérogène du secteur rend complexe sa prise en main par le politique et son appréhension par le grand public
Marine Le Pen (RN), seule candidate à avoir consacré un déplacement et une partie de son programme au tourisme, prône une vision centralisée et interventionniste, avec le retour d’un ministre du tourisme de plein exercice, associé à l’aménagement du territoire et non plus aux affaires étrangères. Si le programme d’Emmanuel Macron fait l’impasse sur le sujet – « il a présenté des mesures d’ensemble », a justifié son porte-parole, le député Roland Lescure –, il peut s’appuyer sur la mise en œuvre du plan « Destination France » présenté en novembre 2021, avec un accent mis sur le « tourisme durable ».
« On attendait des candidats qu’ils présentent une vision plus que des mesures techniques. Mais de vision, il n’y a pas, observe Jean-Luc Michaud, président de l’IFT. La République en marche n’a pas un mot sur le tourisme dans son programme, Jean-Luc Mélenchon s’en fiche… Il y a encore du travail. »
L’aspect technique et hétérogène du secteur rend complexe sa prise en main par le politique et son appréhension par le grand public, parfois hostile au tourisme. Les cinq ans écoulés n’auront pas été totalement inutiles pour la reconnaissance du secteur, juge toutefois Nicolas Dayot, président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA) : « Les gouvernants ont vu que le tourisme représentait plus que l’agriculture et l’automobile et que lorsque sa ferme, c’est énorme. » Pas au point, semble-t-il, d’y porter un véritable intérêt.
https://www.lemonde.fr 25/03/2022.
Tunisie : Ça bouge dans le secteur du tourisme !
Avec une concurrence féroce du côté de l’Égypte, du Maroc et de la Turquie, la Tunisie cherche toujours à trouver une formule pour se renouveler en tant que destination tout en gardant les marchés classiques fidèles.
Se basant jusque-là essentiellement sur le balnéaire, le tourisme tunisien doit, en effet, renaitre de ses cendres et s’ouvrir à de nouvelles idées et opportunités pour pouvoir renouer avec ses beaux jours et soutenir davantage l’économie nationale affaiblie.
Une nouvelle stratégie nationale et une consultation en ligne
Le ministre du Tourisme Mohamed Moez Belhassine a annoncé la journée nationale du tourisme, célébrée le 28 juin, qui va marquer le lancement d’une consultation en ligne dédiée aux différents partenaires, professionnels, employés du secteur, ainsi qu’aux Tunisiens résidant à l’étranger.
Donnant le coup d’envoi de l’élaboration de la stratégie nationale de développement du secteur touristique à l’horizon 2035, le ministre a également annoncé que cette stratégie sera présentée le 27 septembre 2022.
Evoquant la crise du coronavirus, Belhassine a affirmé que la pandémie a affecté le comportement des touristes et du transport aérien, et a apporté des changements majeurs au secteur avec l’émergence de nouveaux marchés, de nouvelles destinations et de nouveaux produits. Un changement qui, selon ses dires, impose une reconstruction du secteur du tourisme en Tunisie.
S’agissant des débats tunisiens sur le tourisme, il a mentionné qu’ils parcourront toute la Tunisie à travers des rencontres directes et à distance, notant que ces débats représenteront une opportunité pour rechercher de nouvelles idées loin des « clichés ».
Notons qu’en janvier dernier, la Banque Centrale de Tunisie (BCT) avait indiqué que les recettes touristiques avaient enregistré une hausse de 7,7%, à 2,1 milliards de dinars par rapport à la même période de 2020.
https://www.webdo.tn 28/03/2022.