La revue de presse économique de l’APST du 1er au 10 février 2022
Avec les partenaires de l’APST
Aérien
La décarbonation de l’aérien passera par le soutien massif des États
Dans un rapport de 190 pages, l’Institut Montaigne met en lumière les leviers qui pourraient aider le secteur du transport aérien à réussir sa transition énergétique. Le rapport invite les États européens à soutenir massivement le secteur en accélérant le développement des technologiques et celui des carburants durables.
Le rapport de l’Institut Montaigne relève que le secteur du transport aérien a fait de gros efforts pour la réduction de sa consommation de kérosène. « Depuis 1990, les émissions de CO2 du secteur ont augmenté annuellement de 2,49 %, alors que le trafic aérien a connu une croissance annuelle de 5,33 % » précise le rapport.
Toutefois, pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, les acteurs du transport aérien auront besoin d’un soutien des États européens, notamment dans la production d’énergie, selon l’étude.
D’après l’Institut Montaigne, le premier des quatre leviers identifiés pour accompagner le transport aérien vers la décarbonation passe par la production de carburants d’aviation durable. Ce point représenterait 53% de l’effort nécessaire pour atteindre la neutralité carbone en 2050.
La production de carburant de synthèse nécessitant de grandes quantités d’électricité, « c’est l’ensemble de notre système de production d’électricité qui doit être réexaminé » selon les conclusions du rapport. L’étude estime l’investissement global, pour l’ensemble des transports, à 1.000 milliards de dollars par an.
https://www.aerobuzz.fr 03/02/2022.
Ryanair, EasyJet, Wizz Air : la part des revenus annexes bondit
Le trafic est là, les bénéfices attendront. Ryanair, EasyJet, Wizz Air, les trois grandes compagnies low-cost européennes indépendantes, ont terminé l’année 2021 en forte progression dans la lignée du redémarrage amorcé pendant la période estivale, notamment vers le sud de l’Europe. Elles ont multiplié par au moins trois leurs passagers par rapport à l’an dernier. Elles restent pourtant toutes trois déficitaires sur le dernier trimestre avec des coûts opérationnels qui se sont également envolés.
Cette amélioration du trafic s’est répercutée directement sur le chiffre d’affaires. Ryanair et EasyJet ont même vu leur chiffre d’affaires croître plus rapidement que leur nombre de passagers. (…) La situation est plus compliquée pour Wizz Air, dont les revenus ont progressé moins vite que son nombre de passagers.
En dépit de ces différences, une tendance claire se dégage : la part des revenus auxiliaires dans les recettes continue de progresser dans les trois compagnies. Ils tirent la remontée du chiffre d’affaires alors que le prix moyen des billets reste inférieur au niveau d’avant la crise. Le phénomène est flagrant pour les deux compagnies ultra low-cost. Chez Ryanair, lors du dernier trimestre, les revenus auxiliaires ont atteint 22 euros par passager, soit 8% de plus qu’il y a deux ans, lorsque le billet moyen est à 25 euros (-24 %). Si la tendance se poursuit, ils pourraient bientôt représenter plus de la moitié du chiffre d’affaires. C’est déjà le cas chez Wizz Air depuis plus d’un an, mais la tendance s’accélère encore. Les revenus auxiliaires continuent de croître plus rapidement que les recettes issues des billets jusqu’à atteindre 60 % du chiffre d’affaires fin 2021. En dépit d’un modèle différent, la tendance est tout aussi palpable chez EasyJet qui fait évoluer son offre en la matière. Les revenus auxiliaires ont représenté le tiers des recettes lors du dernier trimestre. C’était à peine 21 % il y a deux ans.
Malgré ce faisceau d’indicateurs positifs, aucune des trois compagnies n’a réalisé de bénéfices nets ou opérationnels lors du dernier trimestre
Ce manque de rentabilité tient sensiblement à la hausse des coûts, forte pour les trois compagnies : +73 % pour EasyJet, +113 % pour Wizz Air et + 136 % pour Ryanair. Cette envolée tient à plusieurs facteurs. Tout d’abord, les trois opérateurs se sont évertués à redéployer de la capacité pour capter la croissance du trafic, provoquant donc une remontée significative des coûts variables. Pour autant, ils n’ont pas réussi à retrouver les taux de remplissage nécessaires à la rentabilité du modèle. Là où leurs avions étaient remplis entre 91 et 95 % à l’automne 2019, les taux du dernier trimestre tournaient entre 77 et 84 %.
Dans cette remontée des coûts variables, le carburant a pesé lourd en dépit des mécanismes de couverture carburants. Avec une couverture de 60 % jusqu’au 30 septembre à hauteur de 504 dollars la tonne (pour un prix spot de 840 dollars le 26 janvier), EasyJet semble s’en être bien sortie. Wizz Air estime pour sa part que le prix moyen de son carburant, incluant sa couverture, a doublé par rapport à l’année précédente pour atteindre 718 dollars la tonne. Une envolée qui a en partie gommé ses efforts fait pour réduire fortement ses coûts unitaires. Ryanair pointe aussi l’envolée des prix du kérosène, ainsi que des charges liées au contrôle aérien, aux redevances d’aéroports et à l’assistance en escale.
Pour ce début d’année, la tendance devrait rester à peu près la même avec les effets d’Omicron qui se sont prolongés au mois de janvier. Ryanair, qui avait pris les devant en réduisant sa capacité de 33 %, estime avoir perdu 3 à 4 millions de passagers sur les 10 millions espérés précédemment. EasyJet a également réduit la voilure et devrait remonter doucement en puissance au cours du trimestre. (…) De fait Wizz Air s’attend à une perte opérationnelle un peu plus importante que pour le trimestre écoulé. La hausse de capacité des trois compagnies devraient ensuite reprendre fortement en vue de préparer l’été.
https://www.latribune.fr 08/02/2022.
Politiques et acteurs de l’aérien unis pour la décarbonation dans la Déclaration de Toulouse
Les efforts pour la décarbonation de l’aviation s’organisent. Alors que les initiatives, les partenariats et les déclarations d’intention se multiplient pour tenter de réduire l’impact environnemental du secteur de l’aérien, la présidence française de l’UE a voulu donner une plus grande cohérence aux mesures prises et envisagées au niveau industriel, tout en endossant un rôle moteur au niveau mondial pour une mise en place équitable. C’est tout l’objet de la Déclaration de Toulouse, qui a été signée le 4 février par 42 États et près de 150 acteurs du secteur.
La Déclaration de Toulouse est la première initiative publique-privée soutenant l’objectif de l’industrie aéronautique et du transport aérien d’atteindre le « zéro émission nette » de CO2 en 2050. Elle entérine l’engagement de la Commission européenne à travailler avec les industriels pour définir les principes et les actions à mener pour répondre à cette ambition, et créer un écosystème d’acteurs concentrés sur un objectif commun.
La prochaine étape visée est la mise en place d’un pacte européen pour la décarbonation de l’aviation, qui encadrera le dialogue entre les autorités et les industriels, définira une politique concrète et les mesures financières qui doivent l’accompagner. Airbus, Air France-KLM, ATR, Dassault Aviation, le groupe ADP, Safran et Thales appellent par exemple déjà à la mise en place d’alliances pour la chaîne de valeur des carburants renouvelables et à faible teneur en carbone, ou pour les matières premières.
Ils demandent également à ce que l’UE veille à garantir des conditions de concurrence équitables avec les acteurs non-signataires, sujet que la commissaire européenne aux transports Adina Valean a évoqué également.
En parallèle, un travail devrait être mené avec l’OACI et les partenaires dans le monde entier pour adopter un « objectif ambitieux à long terme » (LTAG), qui coordonnerait les actions au niveau mondial, lors de la prochaine assemblée générale de l’organisation en septembre prochain.
Journal de l’Aviation 04/02/2022.
Services
Sept Français sur dix sauteraient le dessert car l’addition serait trop longue à venir
Sept Français sur dix sauteraient le dessert car l’addition serait trop longue à venir ! Tel est l’un des enseignements du sondage YouGov, sur l’attitude des consommateurs vis-à-vis de leur expérience au restaurant publié par Sunday. Parmi les autres leçons que l’on tire de cette étude, vous êtes 22% à ne pas supporter d’attendre l’addition et près d’un tiers considère même que c’est la partie la plus désagréable de leur moment au restaurant. Les plaintes commencent au bout de seulement 10 minutes. Par ailleurs, question générosité, seuls 15% d’entre vous laissent toujours un pourboire au personnel quand presque 1 sur 3 (30%) le fait rarement et 18% n’en donnent jamais. Pour 36 % d’entre vous, la raison invoquée est que vous n’avez pas d’argent liquide sur vous.
https://www.laprovence.com 02/02/2022.
Tourisme
Le ministre du Tourisme donne le coup d’envoi au projet «Visit Tunisia»
Le ministre du Tourisme, Mohamed Moez Belhassein a donné, mercredi, à Sbeïtla (gouvernorat de Kasserine), le coup d’envoi au projet « Visit Tunisia », financé par le gouvernement américain à travers l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), moyennant une enveloppe globale de 50 millions de dollars (l’équivalent de près de 144 millions de dinars), et ce, en présence de l’ambassadeur américain en Tunisie, Donald Bloom et de plusieurs cadres nationaux, régionaux et locaux.
Ce nouveau projet qui s’étend sur une période de 5 ans, favorisera la relance du secteur touristique tunisien, à travers la conclusion de partenariats public- privé, le recours à des solutions d’innovation numérique, ainsi que la valorisation des atouts naturels, et du patrimoine culturel et historique du pays à dessein de faire émerger un secteur touristique diversifié et concurrentiel.
En fait, le projet permettra la création de 15 000 nouveaux emplois dans le secteur du tourisme alternatif au sein des régions marginalisées, notamment le gouvernorat de Kasserine, et l’augmentation des investissements et des recettes touristiques de 20%, ainsi que l’accroissement du nombre de touristes pour atteindre les 11 millions et demi d’ici 2026.
Le ministre du Tourisme a indiqué, à cette occasion, que malgré une légère amélioration des indicateurs du tourisme durant l’année 2021 par rapport à l’année 2020, «nous sommes toujours loin des résultats réalisés en 2019».
Et d’ajouter que l’objectif assigné pour l’année 2022 est de parvenir à atteindre 50% des réalisations de 2019 et de rétablir le rythme habituel de l’activité touristique, à l’horizon des années 2023 et 2024, et ce, malgré les problèmes structurels dans le secteur.
Pour sa part, Donald Bloom a affirmé que le gouvernement américain s’est engagé à promouvoir la croissance économique et à créer de nouvelles opportunités d’emploi en Tunisie, rappelant que les USA avaient soutenu plus de 19 000 entreprises tunisiennes qui étaient menacées par des difficultés économiquement en raison de la pandémie du coronavirus.
https://africanmanager.com03/02/2022.
Voyages au Maroc : pas de reprise du tourisme avant mai ?
C’est un des secteurs qui a le plus souffert de la crise sanitaire. Dans le monde entier, le tourisme tente de survivre depuis que la pandémie de covid-19 a frappé, et au Maroc, les acteurs du secteur attendent fébrilement la réouverture des frontières, fixée au 7 février prochain.
Selon le site d’information marocain Medias24 et d’après les chiffres de l’Office des changes, le pays subit une crise sans précédent. Les recettes du tourisme du Maroc s’élevaient à 34,3 milliards de dirhams en 2021, soit une baisse de plus de 56 % par rapport à 2019.
La renaissance du secteur du tourisme est étroitement liée à la nature des restrictions imposées par les autorités marocaines : celles-ci ont enfin publié un communiqué ce mardi 1er février, dévoilant les conditions d’accès au territoire.
Maroc : un protocole sanitaire plus souple
Le nouveau protocole sanitaire pour les voyages au Maroc est sensiblement assoupli par rapport à novembre dernier : on ne fait plus mention des pays figurant sur les listes A et B. Un voyageur voulant se rendre au Maroc devra présenter un Pass vaccinal en règle ainsi qu’un résultat de Test PCR négatif pour embarquer, et se soumettre à un test antigénique à l’arrivée.
Le gouvernement parle également de possibles tests à effectuer à l’hôtel 48h après l’entrée sur le sol marocain, uniquement pour les touristes. Les acteurs du tourisme marocain dépendent entièrement de ces décisions, qui vont conditionner la reprise de leur activité.
Abdelali Chaoui, PDG de l’Eden Andalous de Marrakech, a déclaré au journal Le Matin : « un test PCR coûte 125 € par personne, ce qui renchérit le prix du voyage, alors que pour certains pays comme la Tunisie et l’Egypte, il n’y a pas de PCR ».
Vers une relance d’activité très lente
Selon l’IATA (Association internationale du transport aérien), la reprise des vols vers le Maroc ne sera effective que d’ici le mois d’avril, avec le démarrage de la saison estivale, car la programmation des vols est déjà actée jusqu’au 31 mars. C’est à dire en plein mois de Ramadan.
A moins d’une semaine de la réouverture des frontières, les 2 plus gros transporteurs de touristes Ryanair et EasyJet, n’ont toujours pas annoncé la date de leur reprise des vols vers le Maroc. Les compagnies attendaient un assouplissement des conditions d’accès au pays pour pouvoir reprendre.
De son côté, la Royal Air Maroc va relancer ses vols dès la réouverture des frontières, mais progressivement. Un des dirigeants a déclaré à nos confrères de Médias24 : « la compagnie va démarrer en utilisant 50% de sa capacité pour desservir des marchés classiques comme la France, l’Espagne et l’Italie, mais il faudra attendre un certain temps pour reprendre certaines liaisons comme celle de la Grèce, de l’Autriche ou de la Floride ». Autrement dit, encore plusieurs semaines de patience avant un retour à la normale.
A l’unanimité, les professionnels du tourisme marocain estiment que la reprise ne se fera véritablement qu’à partir de mai prochain. Dans l’intervalle, les réservations seront timides car c’est le flou total pour les touristes.
Maroc : méfiance du côté des voyageurs étrangers
Les fermetures de frontières à répétition en 2021 ont eu raison de la patience des touristes. Depuis octobre, le royaume a pris des mesures radicales et supprime régulièrement les vols en provenance de pays jugés non sécurisés sur le plan sanitaire.
Le virus covid-19 est le chef d’orchestre et dirige les prises de décisions du gouvernement qui veut à tout prix protéger le pays d’une nouvelle vague de contamination. La fermeture des frontières pendant 2 mois a notamment laissé des milliers de ressortissants marocains bloqués à l’étranger, et contraint une autre partie de voyageurs à annuler leur séjour pour les fêtes de fin d’année.
Le Maroc, qui a toujours figuré en bonne position dans les classements mondiaux de pays à visiter, va devoir à présent regagner la confiance de ses touristes étrangers.
https://www.visa-algerie.com 03/02/2022.
Tourisme: plus de 9 millions de touristes ont visité Istanbul en 2021
Selon les données de la Direction provinciale de la culture et du tourisme, le nombre de touristes étrangers visitant Istanbul a été de 9 025 004 personnes en 2021.
Le nombre de touristes dans la ville, qui a été visitée par 5 001 981 personnes en 2020, a augmenté de 80% par rapport à la même période de l’année précédente.
L’année dernière, 6 245 189 touristes sont venus à l’aéroport d’Istanbul, 2 728 505 touristes à l’aéroport Sabiha Gökçen et 14 210 touristes à l’aéroport Atatürk.
En 2021, 37 100 visiteurs étrangers sont venus dans la ville par voie maritime.
L’année dernière, la ville a été visitée principalement par des touristes allemands avec 832 915 personnes.
En outre 769 127 touristes iraniens, 747 285 touristes russes, 379 572 touristes français, 340 323 touristes irakiens, 335 620 touristes ukrainiens, 324 032 touristes américains, 259 774 touristes hollandais, 232 859 touristes ouzbèkes et 229 876 touristes britanniques ont visité Istanbul en 2021.
https://www.trt.net.tr 03/02/2022.
Les voyages et le tourisme pourraient atteindre 8,6 billions de dollars en 2022, selon le WTTC
Une nouvelle étude majeure du World Travel & Tourism Council ( WTTC ) a révélé que la contribution du secteur mondial du voyage et du tourisme à l’économie mondiale pourrait atteindre 8 600 milliards de dollars cette année, soit seulement 6,4 % de moins que les niveaux d’avant la pandémie.
En 2019, avant que la pandémie n’arrête les voyages, le secteur des voyages et du tourisme a généré près de 9,2 billions de dollars pour l’économie mondiale.
Cependant, en 2020, la pandémie a entraîné un arrêt presque complet du secteur, provoquant une chute massive de 49,1 %, représentant une perte sévère de près de 4,5 billions de dollars.
Les dernières recherches du WTTC montrent qu’alors que le monde commence enfin à se remettre de la pandémie, la contribution du secteur à l’économie mondiale et à l’emploi pourrait atteindre des niveaux presque pré-pandémiques cette année.
Les recherches menées par l’organisme mondial du tourisme montrent que si le déploiement du vaccin et du rappel se poursuit au rythme cette année et que les restrictions aux voyages internationaux sont assouplies dans le monde tout au long de l’année, le secteur pourrait créer 58 millions d’emplois en 2022, pour atteindre plus de 330 millions , juste 1 % en dessous des niveaux pré-pandémiques et en hausse de 21,5 % par rapport à 2020.
Julia Simpson, présidente et chef de la direction du WTTC, a déclaré : « Au cours des deux dernières années, le secteur mondial du voyage et du tourisme a subi d’énormes pertes.
« 2022 est sur le point de connaître une forte reprise si les gouvernements continuent d’ouvrir et de supprimer les restrictions de voyage. Notre secteur pourrait récupérer plus de 58 millions d’emplois et générer 8,6 billions de dollars, ce qui stimulerait la reprise économique dans le monde.
« Alors que les gens recommencent à voyager, les gouvernements doivent mettre en place des règles simplifiées, y compris l’utilisation de solutions numériques. Les voyages du futur doivent se faire sans contact tout en garantissant la sécurité. «
En 2019, les voyages et le tourisme ont généré 10,4 % du PIB mondial et plus de 330 millions d’emplois. Pour atteindre des niveaux proches de la pré-pandémie cette année, le WTTC affirme que les gouvernements du monde entier doivent continuer à se concentrer sur le déploiement du vaccin et du rappel – permettant aux voyageurs entièrement vaccinés de se déplacer librement sans avoir besoin de tests.
L’organisme mondial du tourisme exhorte également les gouvernements à abandonner le patchwork de restrictions et à permettre les voyages internationaux en utilisant des solutions numériques qui permettent aux voyageurs de prouver leur statut de manière rapide, simple et sécurisée.
https://wttc.org/ 04/02/2022.
La Guadeloupe déconseillée aux Américains, nouveau coup pour son tourisme
« Évitez de voyager en Guadeloupe » pour cause de Covid-19, écrit le site américain du contrôle des maladies, décevant cruellement les acteurs du tourisme local qui cherchent depuis des années à attirer les touristes des Etats-Unis et du Canada.
Outre-mer la 1ère avec AFP • Publié le 5 février 2022 à 09h51
Il y a quelques semaines, c’était en raison de l’insécurité due aux émeutes du mois de novembre que le gouvernement américain déconseillait aux voyageurs de passer des vacances sur les plages paradisiaques de « l’île aux belles eaux ».
Mais en début de semaine, le Center for Diseases Control a relevé au maximum le niveau d’alerte de la Guadeloupe et des Îles du Nord, cette fois à cause du niveau d’évolution de l’épidémie de Covid-19, le territoire étant placé depuis le 5 janvier en état d’urgence sanitaire.
« Le panier de ces visiteurs (nord-américains, ndlr) est en moyenne 25% plus élevé que celui des touristes de l’Hexagone, notamment les Américains qui fréquentent les établissements haut de gamme », rappelle à l’AFP Willy Rosier, le directeur du Comité du Tourisme des Îles de Guadeloupe (CTIG), organisme chargé d’organiser la promotion du territoire.
En août 2018, le président de Région Ary Chalus, profitant du 40e anniversaire de la Route du Rhum, s’était rendu à New-York pour vanter les mérites de la Guadeloupe auprès d’un parterre de personnalités. « La Région a identifié les Etats-Unis comme une cible majeure du fait de sa proximité géographique et du potentiel qualitatif représenté par un tel marché », indiquait un communiqué à cette période, quand la collectivité lançait « la mise en oeuvre de sa stratégie de conquête de ce marché tant pour les entreprises de Guadeloupe que pour le territoire ».
« Signes de reprise »
Malgré cette volonté, les grosses opérations de communication mises en oeuvre et la présence d’un bureau du tourisme à New-York, les lignes aériennes ouvertes par la Norvegian Airlines entre Pointe-à-Pitre et la côte Est des Etats-Unis ont fermé, les croisières américaines ne passent toujours pas par Pointe-à-Pitre, et désormais la conjoncture ne joue pas en faveur des îles de Guadeloupe, territoire français d’Outre-Mer très concurrencé par ses voisins anglophones.
« Il est encore trop tôt pour mesurer l’impact [de la décision du CDC], d’autant qu’elle intervient quelques semaines après les blocages de novembre qui avaient déjà ralenti le tourisme entre les Etats-Unis et la Guadeloupe », indique Édouard Diverrez, directeur commercial chez Air France.
« En décembre, compte tenu de l’incertitude de la faible demande, nous avons dû suspendre temporairement nos opérations vers New-York et Montréal, entre mi-janvier et mi-février, comme certains de nos concurrents ». Pour autant, les lignes rouvriront et « seront prolongées jusqu’à fin avril au lieu de fin mars », indique encore Édouard Diverrez.
Des « signes de reprises » qui ravissent l’aéroport de Guadeloupe, qui a indiqué lors d’une conférence de presse que la reprise des lignes et les fréquences envisagées par les compagnies aériennes « sont autant de raisons d’espérer un retour progressif à la normale », après deux ans de « trafic en berne ». Celui-ci est en effet « en recul de près de 50% par rapport à 2019 », malgré un très léger mieux par rapport à 2020.
« Durant ces deux ans, nous avons engagé de gros moyens pour continuer à donner envie de venir chez nous », assure Willy Rosier, sans toutefois donner le montant des sommes investies par la Région. Le marché américain dispose d’une grande marge de progression sur le territoire. « En 2019, sur l’ensemble des 820.000 touristes dits de séjour qui sont venus en Guadeloupe, les Nord-Américains représentaient 6%, mais en valeur absolue, on a doublé cette fréquentation en huit ans », détaille M. Rosier.
Le reste étant essentiellement composé des Français de l’Hexagone qui continuent d’affectionner la destination, au point que le trafic aérien a parfois connu des pics d’activités: après la levée des motifs impérieux, aux mois de juillet et d’août 2021, on comptait jusqu’à neuf gros porteurs par jour. Cela avait même soulevé un peu de colère localement, les visiteurs étant alors régulièrement suspectés d’être responsable des vagues épidémiques, parfois meurtrières, connues par l’île.
https://la1ere.francetvinfo.fr 06/02/2022.