La revue de presse économique de l’APST du 10 au 20 janvier 2022
Avec les partenaires de l’APST
Aérien
Air France-KLM instaure un supplément tarifaire pour financer les carburants verts
(La réduction des émissions de CO2 du transport aérien a un coût, que les passagers du groupe Air France-KLM vont devoir commencer à supporter.
(…)
Le montant de cette « contribution » dépend de la classe de réservation et de la distance parcourue. Pour Air France et KLM, elle ira de 1 à 4 euros en classe économique et de 1 à 12 euros en classe affaires et sera indiquée sur le billet. Pour Transavia, en revanche, elle sera directement intégrée dans le tarif. « De plus, à compter du 13 janvier, les clients qui le souhaitent pourront contribuer volontairement à l’achat de carburant d’aviation durable supplémentaire », précise la compagnie.
Air France-KLM est le premier groupe de transport aérien à instaurer un supplément « carburant durable ». Mais il ne sera probablement pas le seul. Depuis le début de l’année, la réglementation française fait en effet obligation aux compagnies aériennes d’incorporer en moyenne 1 % de carburants dits « durables » pour les vols au départ de France, puis 2 % en 2025 et 5 % en 2030.
Ces nouveaux carburants, produits à base d’huiles usagées ou de résidus agricoles et forestiers, permettent en théorie de réduire de 75 % à 80 % le bilan net d’émissions de CO2 d’un vol, le CO2 relâché durant leur combustion ayant été préalablement captés par les végétaux qui ont servi à leur fabrication. Ils peuvent être mélangés au kérosène classique jusqu’à concurrence de 50 % aujourd’hui, sans nécessiter la moindre modification sur les avions actuels. A ce titre, ces biocarburants d’origine non-fossiles sont considérés comme le meilleur moyen actuellement disponible de réduire fortement l’impact environnemental du transport aérien, sans attendre les avions du futur.
Un projet de réglementation européenne, qui sera probablement entériné dans les prochains mois, prévoit d’ailleurs de rendre leur incorporation obligatoire sur tous les vols au départ d’un aéroport de l’Union européenne, à raison de 2 % à partir de 2025, 6 % en 2030, 20 % en 2035, 32 % en 2040 et 63 % en 2050. Et ce dans le cadre du plan « Fit for 55 » , visant à réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre en Europe dès 2030 et à atteindre un solde nul en 2050.
Pour la seule compagnie Air France, 1 % de biocarburants permettraient de réduire ses émissions de CO2 d’environ 30.000 tonnes par an, soit l’équivalent de 550 vols Paris-New York. Et il ne s’agit que d’une première étape. Au fur et à mesure de l’augmentation de la production, Air France-KLM prévoit de monter à 5 % en 2030 et jusqu’à 63 % en 2050.
Toutefois, ces biocarburants ont un gros défaut. Outre une production encore très insuffisante pour satisfaire les besoins de transport aérien, ils sont aujourd’hui quatre à huit fois plus chers que le kérosène. Rien que pour la France, l’incorporation de 2 % de biocarburants représenterait ainsi un surcoût annuel de 240 à 280 millions d’euros, selon son directeur général, Ben Smith. De quoi plomber encore un peu plus les comptes du groupe.
(…)
https://www.lesechos.fr/ 10/01/2022.
Que signifie le départ du PDG Pieter Elbers pour KLM ?
Pieter Elbers quittera l’année prochaine son poste de PDG de KLM, a annoncé la compagnie aérienne jeudi soir. Cette décision a été un choc pour le personnel et les syndicats. Que va devenir KLM ? Quatre questions sur le départ soudain d’Elbers.
Que se passe-t-il ?
Jeudi, KLM a, contre toute attente, envoyé un bref communiqué de presse informant le monde que Pieter Elbers quitterait le cockpit de la compagnie aérienne après huit ans. Le conseil de surveillance aurait « en bonne concertation » avec Elbers décidé de ne pas entamer un troisième mandat.
- Elbers restera à la tête de la compagnie jusqu’au 1er mai 2023 et continuera à se consacrer à la compagnie aérienne jusqu’à cette date, a-t-il déclaré. « Je suis extrêmement fier de cette entreprise et de ses excellents employés. Surtout en ces temps agités et difficiles, ils restent la force de KLM. Ma carrière de trente ans au sein de la famille bleue KLM est un voyage d’une beauté inimaginable que je chérirai toujours », a-t-il répondu jeudi.
Qu’est-ce que cela signifie pour KLM ?
Avec Elbers, la compagnie aérienne perd un PDG expérimenté qui a travaillé pour KLM pendant des décennies et qui connaît parfaitement l’entreprise. Parmi le personnel, il est connu comme quelqu’un qui a défendu les intérêts de KLM et qui a toujours œuvré pour que la compagnie puisse conserver son autonomie au sein de la holding Air France-KLM.
Cela lui a valu plusieurs différends avec le PDG d’Air France, Ben Smith.
La crainte est qu’à partir de ce moment-là, KLM soit principalement pilotée depuis Paris et ne puisse guère prendre ses propres décisions en matière de politique du personnel ou d’autres questions stratégiques. Les syndicats s’interrogent sur la situation de l’emploi si cela devait se produire.
Quelles sont les réactions au départ d’Elbers ?
Tout le monde réagit avec stupeur et n’avait pas vu venir cette annonce maintenant.
Vendredi, le personnel de KLM a lancé une pétition pour garder Elbers. Cette pétition compte désormais environ six mille signatures. L’initiateur Marcel van Tiel (…) pense que le PDG est finalement parti de son propre chef, mais sous une légère pression d’Air France.
- Van Tiel ne s’attend pas à ce que la pétition fasse revenir sur la décision, mais par cette action, il veut montrer l’importance de ne pas laisser KLM finir dans les mains des Français.
Qui sera le nouveau PDG ?
Ce n’est pas encore clair. Selon un porte-parole, la recherche d’un nouveau timonier est en cours et de plus amples informations suivront ultérieurement. Selon De Telegraaf, quelques noms circulent. Pieter Bootsma, l’actuel Chief Revenue Officer, serait en lice pour lui succéder, mais le patron de Transavia, Marcel De Nooijer, serait également dans la course. Le PDG de Rabobank, Wiebe Draijer, serait également intéressé par le poste.
Source NU traduit avec Deepl14 janvier.
Boeing redresse la barre en 2021, avec un peu plus de commandes qu’Airbus
L’année 2021 fut malgré tout celle du redécollage pour Boeing et ses avions commerciaux, même si l’avionneur américain est loin d’avoir retrouvé son altitude de croisière. Après avoir touché le fond en 2020, Boeing est parvenu à livrer 340 avions civils l’an dernier, contre 157 l’année précédente.
Et si Airbus reste largement en tête dans ce domaine, avec ses 611 livraisons, l’avionneur américain est néanmoins parvenu à engranger plus de commandes que son rival européen, avec un total de 909 commandes brutes, qui font 535 commandes nettes, une fois soustraites les annulations (contre respectivement 771 et 507 pour Airbus).
Toutefois, le principal motif de satisfaction de Boeing est d’avoir réussi à relancer la carrière commerciale du 737 Max, qui totalise 749 commandes sur l’ensemble de l’année, soit plus que la famille A320 d’Airbus (661).
Paradoxalement, les centaines d’appareils stockés pendant l’interdiction de vol du 737 Max ont permis à Boeing d’offrir à ses clients des créneaux de livraisons, mais aussi probablement des prix, plus intéressants que ceux d’Airbus, dont le carnet de livraison est plein pour les deux prochaines années. C’est notamment la raison pour laquelle la compagnie low-cost américaine Allegiant, qui exploitait jusqu’alors des Airbus, a tout récemment opté pour 50 Max, livrables à partir de l’an prochain.
Boeing continue également de bénéficier d’une gamme d’avions long-courriers plus large que celle d’Airbus et de sa position dominante sur le marché des avions-cargos. L’avionneur américain a ainsi pu engranger 144 commandes de gros-porteurs long-courriers, cargo et passagers, contre 46 pour Airbus. Seule ombre au tableau : son dernier modèle, le 777X, n’a remporté qu’une seule commande l’an dernier, de Singapore Airlines, pour 11 exemplaires. Les reports successifs des premières livraisons à Emirates n’y sont probablement pas pour rien.
Côté livraisons, en revanche, 2021 n’a clairement pas tenu ses promesses, en raison des différents problèmes de malfaçons détectés sur les 737 Max et les 787. Boeing n’a ainsi pu livrer que 261 Max l’an dernier, alors que plus de 400 appareils étaient stockés aux États-Unis. Toutefois, le plus décevant fut l’arrêt des livraisons des 787, dont 14 exemplaires seulement ont pu être livrés en 2021, contre 53 en 2020.
https://www.lesechos.fr/ 11/01/2022.
Tourisme
République dominicaine : des zones « Covid » dans les hôtels pour ne pas stopper le tourisme
Une politique que le pays entend poursuivre malgré l’apparition du variant Omicron et un nombre de cas qui a explosé. Vendredi, le pays a recensé 5.968 positifs, un record, alors qu’il y a un mois, le nombre de cas par jour avoisinait 300. Au total, le pays de 11 millions d’habitants a enregistré 444.985 cas depuis le début de la pandémie. Les autorités soulignent que le nombre de décès reste faible.
Dans la province de La Altagracia, qui comprend la célèbre station balnéaire de Punta Cana, le nombre de cas explose. « Mon fils de cinq ans était positif, nous avons prévenu l’hôtel et ils nous ont transférés dans une zone pour le confinement », confie sous couvert de l’anonymat à l’AFP un touriste chilien d’une quarantaine d’années séjournant dans un hôtel cinq étoiles.
Au début, un seul bâtiment était réservé aux cas positifs mais au fil des jours, un autre bloc a été ouvert, selon lui. « Les chambres sont gardées par des gardiens. Nous pensons qu’ils avaient beaucoup de gens » atteints par le virus, estime-t-il.
– « Complaisant » ? –
République dominicaine : des zones « Covid » dans les hôtels pour ne pas stopper le tourisme
Des touristes descendent de bateau à Punta Cana, en République Dominicaine, ouverte aux vacanciers malgré la pandémie, le 7 janvier 2022 / AFP
Les autorités et les hôtels refusent de communiquer sur le sujet sans doute par peur d’affecter négativement le secteur. Et il est impossible de savoir combien de touristes sont confinés dans ces zones. Seule confidence d’une grande chaîne hôtelière, les prix facturés sont « dérisoires ».
Le président dominicain Luis Abinader ne semble pas vouloir changer son fusil d’épaule. « Revenir en arrière est impossible. Nous prenons toutes les mesures pour nous assurer que nous pouvons avoir un pays avec une santé sûre », a-t-il déclaré jeudi, soulignant qu’il entendait pouvoir en même temps préserver l’économie.
« Nous avons réussi à nous redresser et à prendre soin du tourisme, de l’économie, de l’emploi, des devises et de l’espoir, atteignant un nombre record de touristes et plus de 250.000 emplois dans le secteur du tourisme », s’est-il félicité lors d’une conférence de presse.
Pourtant, des critiques apparaissent. Le président du Collège dominicain des médecins, Senen Caba, a reproché à l’État d’être « permissif » et « très complaisant ».
Le Sénat a approuvé mercredi une résolution demandant au ministère de la Santé d’exiger des tests PCR et des preuves de vaccination de toutes les personnes visitant le pays.
« Nous ne pouvons pas recevoir tous ceux qui le souhaitent sans aucun type de protocole », a lancé le sénateur Yvan Lorenzo dans l’hémicycle.
Joel Santos, homme d’affaires, hôtelier et conseiller touristique, assure au contraire que ce sont les mesures prises par le gouvernement qui ont permis la croissance annoncée.
République dominicaine : des zones « Covid » dans les hôtels pour ne pas stopper le tourisme
Punta Cana, sa plage, ses touristes attirés par la politique d’ouverture de la République dominicaine, le 7 janvier 2022 / AFP
Par exemple, un bateau de croisière a accosté cette semaine à Puerto Plata (nord) avec 146 infectés, pour la plupart des membres d’équipage. Les autorités ont assuré qu’aucun malade ne descendrait du navire, selon la presse locale.
Pour M. Santos, « le tourisme, c’est la confiance transmise (…) aux pays qui envoient des touristes qui ont constaté que la République dominicaine prenait son processus au sérieux ».
https://www.la-croix.com 10/01/2022.
Tourisme aux Seychelles : arrivée record de visiteurs russes en 2021
Le Bureau national des statistiques a annoncé l’arrivée de 182 849 touristes aux Seychelles en 2021, une hausse de 59% par rapport à 2020. Parmi eux figurent 32 000 visiteurs russes. Un chiffre qui bat le record de 2017 avec 13 191 touristes russes qui ont foulé le sol seychellois. Cette augmentation du nombre de visiteurs russes est liée au lancement en mai par la compagnie aérienne russe Aeroflot de trois vols directs par semaine reliant Moscou aux Seychelles. La Russie arrive en tête des arrivées touristiques aux Seychelles suivie par les Émirats arabes (21 725 voyageurs). La France termine en troisième position avec 18 545 visiteurs.
Une hausse des revenus du tourisme
Le tourisme représente le principal contributeur à l’économie des Seychelles. « L’année dernière, nous avions fixé un objectif de 189 000 arrivées et nous ne sommes pas trop mécontents d’être à moins de 6 000 arrivés de cet objectif. », a confié Bernadette Willemin, directrice générale du marketing au ministère du Tourisme sur le récit de Seychelles News Agency. L’année dernière, la nation insulaire a enregistré une hausse des revenus du tourisme avec un total de 268 millions de dollars de revenus (236,2 millions d’euros), contre 221 millions de dollars (194 ,8 millions d’euros) en 2020.
Plusieurs projets hôteliers sont en cours aux Seychelles, a déclaré Bernadette Willemin. D’après la directrice générale, le ministère du Tourisme effectue une évaluation de la capacité de charge pour chaque île pour assurer l’accueil des touristes arrivant. L’impact environnemental négatif sur les îles est également évalué.
https://www.linfo.re 13/01/2022.
La Thaïlande va instaurer une taxe de 9 dollars pour les touristes étrangers
Cette taxe, mise en place à partir d’avril et incorporée dans les tarifs aériens, servira notamment à financer la gestion des attractions touristiques
Le pays cherche à soulager son secteur du tourisme ravagé depuis la pandémie. La Thaïlande va introduire un droit d’entrée de 9 dollars pour les visiteurs étrangers. Cette taxe sera mise en place à partir d’avril pour financer la gestion des attractions touristiques et couvrir l’assurance-accident de certains vacanciers incapables d’acquitter eux-mêmes les frais, a indiqué mercredi Yuthasak Supasorn, gouverneur de l’Autorité du Tourisme de Thaïlande.
Elle sera incorporée dans les tarifs aériens, a par ailleurs précisé le porte-parole du gouvernement, Thanakorn Wangboonkongchana, dans un communiqué.
100.000 visiteurs seulement en dix mois
En 2019, près de 40 millions de visiteurs ont afflué en Thaïlande, l’un des pays les plus visités au monde. Mais le royaume s’est fermé à partir de 2020 en imposant des règles strictes de quarantaine pour lutter contre la pandémie. Seuls quelque 100.000 visiteurs s’y sont rendus de janvier à octobre 2021. Fin 2021, la Thaïlande a assoupli ses règles d’entrée draconiennes avant de se refermer à nouveau avec le variant Omicron.
Le programme « Sandbox » (« bac à sable ») a toutefois été élargi : trois destinations balnéaires du sud ont été ajoutées à l’île de Phuket. Dans le cadre de ce plan, les voyageurs entièrement vaccinés passent sept nuits dans la zone « bac à sable ». Si leur test Covid est négatif, ils peuvent voyager librement dans toute la Thaïlande. Une quarantaine obligatoire de 10 à 14 jours est appliquée pour ceux qui ne sont pas complètement vaccinés.
Les autorités espèrent attirer cinq millions de touristes étrangers en 2022, un chiffre qui pourrait tripler si les restrictions en provenance notamment de Chine et d’Inde, deux des principaux marchés pour le secteur, sont levées.
https://www.20minutes.fr 13/01/2022.
Espagne : 2021, une année morose pour le secteur touristique
L’activité touristique est restée inférieure de près de 43% à son niveau d’avant-pandémie l’an dernier en Espagne, ont indiqué jeudi les professionnels du secteur, qui parient sur une reprise plus marquée en 2022, une fois passée la vague Omicron. Au total, le tourisme a généré 88,5 milliards d’euros sur le territoire espagnol en 2021, selon l’organisation patronale Exceltur. Ce chiffre est en hausse de 36 milliards par rapport à 2020, mais inférieur de 42,8% à celui de 2019 (155 milliards).
La reprise de l’activité, très attendue après une année 2020 catastrophique, est restée «partielle» et «en dents de scie», a souligné le vice-président d’Exceltur, José Luis Zoreda, lors d’une conférence de presse. Selon Exceltur, l’activité est restée «paralysée» jusqu’en mai 2021 en raison des restrictions sanitaires. Elle a ensuite rebondi pendant l’été, avant de chuter à nouveau fin novembre à cause des contaminations provoquées par Omicron. Le tourisme international a le plus souffert.
Ainsi, d’après l’organisation patronale, seuls 31 millions de visiteurs étrangers sont venus l’an dernier en Espagne. Ce chiffre est très éloigné de l’objectif du gouvernement, qui espérait attirer 45 millions de personnes, soit la moitié environ du volume de 2019. L’Espagne, deuxième destination touristique mondiale après la France avant la pandémie, a notamment été pénalisée par la baisse de fréquentation des touristes britanniques, auparavant premier contingent de visiteurs étrangers devant les Français et les Allemands.
«Ceux qui ont le plus souffert ont été les agences de voyages conventionnelles, les compagnies aériennes et les hôtels des grandes villes», comme Madrid et Barcelone, a détaillé José Luis Zoreda. D’après l’organisation patronale, la situation devrait néanmoins s’améliorer en 2022, une fois passée la nouvelle vague de Covid provoquée par le variant Omicron, qui a fortement retardé la reprise.
Les professionnels s’attendent à «un premier trimestre compliqué», avec un chiffre d’affaires inférieur de 33% à celui de 2019, mais ils espèrent «une forte accélération à partir d’avril», a souligné Oscar Perelli, directeur des études et recherches d’Exceltur. Selon l’organisation patronale, le chiffre d’affaires généré par le tourisme devrait atteindre 135 milliards d’euros cette année, soit 10,5% du produit intérieur brut (PIB), contre 5,5% en 2020 et 7,4% en 2021. D’après l’Institut national de la statistique (INE), le tourisme représentait 12,4% du PIB espagnol avant la pandémie.
https://www.lefigaro.fr 13/01/2022.
Le blues des hôteliers parisiens
Deux ans après le déclenchement de la crise sanitaire, l’hôtellerie parisienne est plus que jamais à la peine. La dernière vague pandémique et les mesures gouvernementales confortent un sentiment général d’un retour en arrière. L’activité qui était bien repartie dans la capitale à la rentrée s’est à nouveau effondrée depuis la mi-décembre avec le départ des touristes et le recul du voyage d’affaires.
« J’ai une impression de déjà-vu », se désole Fabienne Ardouin, directrice de deux hôtels dans le 9e arrondissement, un 2/3 étoiles de 35 chambres et un 3/4 étoiles de 23 chambres, le second fermant ses portes ce week-end jusqu’au 2 février. Cet établissement « tourne avec la clientèle internationale », explique la professionnelle, or « les touristes ne sont pas là et le voyage d’affaires est en berne ». De quoi faire oublier la « petite amélioration » de 2021.
Crise sans fin
Avec des taux d’occupation (TO) qui approchent 70 % les jours ouverts, les deux hôtels dirigés par Fabienne Ardouin – l’une des responsables du groupement patronal GNI par ailleurs -, tentent de faire font bonne figure, leur petite taille facilitant leur remplissage. En temps normal, celui-ci dépasse toutefois 90 % en moyenne sur l’ensemble de l’année. En clair, leur activité reste bien en deçà du niveau de 2019, dernière année de référence marquée par la fin du mouvement des « gilets jaunes » et terminée par les grèves contre la réforme des retraites…
Ce sentiment de crise sans fin est encore plus marqué pour les professionnels intervenant dans les segments haut de gamme et luxe, bien plus sensibles encore à la venue de cette clientèle internationale aisée venant de pays lointains et de « top managers ». « Nous terminons l’année avec un taux d’occupation de 30,5 %. C’est bien mieux qu’en 2020 puisqu’on était à 25 %, mais on avait fini 2019 avec un taux d’occupation de 90,2 % », témoigne notamment Jean-Bernard Falco, le patron du groupe Centaurus Hospitality qui compte notamment 18 hôtels 4 et 5 étoiles dans Paris, sur un total de 35. Et si le revenu moyen par chambre disponible (RevPAR), indicateur de rentabilité pour les hôteliers, a augmenté de 14 points en 2021 par rapport à 2020, à 47 euros, il est en baisse de 100 euros par rapport au niveau de 2019 (149 euros). Alors que son groupe a globalement perdu près de 150 millions d’euros de chiffre d’affaires en deux ans, Jean-Bernard Falco espère bien retrouver cette année le seuil des 100 millions de 2019, à comparer à 25 millions pour 2021. « Le premier trimestre est fichu », prévient-il toutefois.
Tenir jusqu’en avril
Un scénario que partage le président de la branche hôtellerie de prestige de l’organisation patronale Umih, Christophe Laure, par ailleurs directeur général de l’hôtel InterContinental de la place de l’Opéra. Pour lui, « Il faut tenir jusqu’en avril ». Dans l’immédiat, constate-t-il amèrement, « c’est la catastrophe dans les palaces. L’occupation oscille entre… 5 % et 15 % ». Là encore, la petite amélioration de 2021 avec une remontée sur des niveaux de 25 à 30 % pour le segment haut de gamme-luxe, en augmentation de 10 points par rapport à 2020, semble déjà oubliée. L’an dernier, la fréquentation des plus beaux hôtels parisiens a été toutefois encore en repli de 40 points par rapport à son niveau moyen de 2019. « Nous avons été fermés les six premiers mois de l’année », rappelle Christophe Laure.
Dans ce contexte à nouveau déprimé, les hôteliers parisiens ont mis en place ou préparent des mesures d’ajustement : fermeture temporaire, recours au chômage, ou encore réduction du service de restauration, comme à L’Oiseau Blanc du palace Peninsula fermé pour le déjeuner tout janvier.
https://www.lesechos.fr 15/01/2022.
Le Gouvernement allemand œuvre pour la promotion du tourisme durable en Tunisie
Le bureau de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) à Tunis et qui l’agence de coopération internationale allemande pour le développement vient d’annoncer que le projet « Promotion de Tourisme Durable » a mis en place des formations sur les techniques d’accueil et le développement d’un tourisme durable à Tunis, Monastir, Kairouan, Djerba, Medenine et Matmata pour une cinquantaine de personnes comptant des agents de voyage, des restaurateurs, des propriétaires de maisons d’hôtes et de cafés.
Les personnes qui ont bénéficié de ces formations se sont inscrites, selon GIZ Tunisie, pour figurer parmi les acteurs de la Route Cinématographique. Clôturées avec succès, ces formations vont permettre aux participants d’améliorer leur visibilité et d’intéresser une nouvelle clientèle.
On souligne que la Route Cinématographique parcourt 9 régions et 12 lieux ayant accueilli les tournages de films cultes comme Star Wars, le Patient Anglais, Indiana Jones et Monty Python. Elle est mise en œuvre par le projet « Promotion du Tourisme Durable » qui est une action conjointe de l’Union européenne dans le cadre du programme « Tounes Wijhetouna » (La Tunisie, notre destination) et du Ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ), mise en œuvre par la GIZ Tunisie, en partenariat avec le Ministère du Tourisme.
Le projet travaille sur la diversification du tourisme, le développement de chaînes de valeur de l’artisanat et du design et la valorisation du patrimoine culturel en créant des synergies entre les secteurs du tourisme, de l’artisanat, des produits du terroir et de l’héritage culturel. L’objectif global du programme « TounesWijhetouna » consiste à contribuer au développement économique durable et inclusif de la Tunisie.
Dans le cadre de la revalorisation des produits touristiques, le projet propose notamment un accompagnement technique aux acteurs du tourisme pour le développement des produits du tourisme culturel, de l’art culinaire et du tourisme en plein air. Si la Médina va servir de modèle à d’autres destinations, la GIZ a identifié d’autres régions susceptibles de faire partie de cette filière, dont Carthage, La Goulette, Tozeur… Partout, l’approche est collaborative basée sur la concertation et permettant de proposer des actions adaptées aux besoins des acteurs et à la réalité du terrain.
Comme pour la Médina de Tunis, le but ultime consiste dans le renforcement de l’économie locale à travers l’augmentation du nombre de visiteurs, qui représentent également des consommateurs potentiels des produits et services offerts. Reste à créer une dynamique chez les populations, les artisans et les commerçants, quitte à faire du porte-à-porte avec le soutien des associations sur place.
En Tunisie, ce n’est qu’après la chute de l’ancien régime que le tourisme durable a pu connaitre une première percée. En effet, sous l’effet du rigorisme politique, de nombreux blocages administratifs empêchaient la création de nouvelles initiatives dans le domaine. Aujourd’hui, plus de onze ans après la révolution, les associations et entreprises engagées dans le tourisme durable se sont multipliées.
De la réalisation de circuits écotouristiques dans la région du Nord-Ouest à la mise en place de parcours cyclables sur le site historique de Carthage, les projets innovants se développent et nous prouvent qu’une autre voie est possible.
La reconstruction du secteur touristique tunisien est cependant loin d’être terminée. L’évolution vers un tourisme durable doit s’accompagner d’une reconnaissance sur le plan national. Les initiatives publiques demeurent limitées et l’image du pays reste encore associée aux grandes destinations balnéaires comme Djerba ou Hammamet.
https://www.tunisienumerique.com 16/01/2022.
Il est temps de repenser le tourisme, une bouée de sauvetage économique pour des millions de personnes
L’espoir que l’industrie du tourisme rebondirait après les effets dévastateurs de la pandémie de Covid-19 a été ébranlé par la propagation extrêmement rapide du variant Omicron. Dans un récent entretien exclusif accordé à ONU Info, Zoritsa Urosevic, Directrice exécutive de l’Organisation mondiale du tourisme des Nations Unies (OMT), a appelé à de nouvelles idées pour relancer le secteur.
L’OMT est l’une des 15 agences spécialisées des Nations Unies, qui a pour objectif de promouvoir le tourisme dans le monde, et d’en faire le moteur de la croissance économique et du développement durable.
S’adressant à ONU Info fin 2021, peu après l’assemblée générale de l’agence, Mme Urosevic a commencé par souligner l’impact dévastateur que la pandémie de Covid-19 continue d’avoir sur le tourisme et les perspectives de reprise.
L’entretien a été modifié pour plus de clarté et pour des raisons de longueur.
Zoritsa Urosevic : Le tourisme a été le secteur le plus durement touché par la crise, ainsi que toutes les personnes et les moyens de subsistance qui en dépendent. Fondamentalement, ces deux années ont été très difficiles, mais nous considérons qu’à l’avenir, nous devrons repenser complètement le secteur, et c’est peut-être une opportunité.
Les pays développés étaient bien mieux préparés à tenir le coup, principalement avec des programmes financiers pour soutenir l’industrie et les petites entreprises, et pour essayer de préserver les emplois des gens. Les pays en développement ont vraiment du mal à le faire.
Nous avons créé le paquet de relance du tourisme, un outil permettant d’évaluer rapidement ce qui doit être fait dans un pays donné, et nous avons créé le tout premier code de protection des touristes, car le renforcement de la confiance est vraiment un élément très important pour les personnes qui décident de voyager.
Nous sommes totalement d’accord avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur l’importance de s’engager dans des protocoles de voyage plus sûrs plutôt que d’arrêter complètement les voyages, car nous savons combien de moyens de subsistance dépendent du tourisme, non seulement directement, mais aussi ceux des personnes qui travaillent dans les industries qui dépendent sur le secteur, comme la production alimentaire, les services et l’industrie.
A l’heure où les populations se déplacent de plus en plus vers les zones urbaines, le développement rural par le tourisme va certainement être l’une des grandes tendances du secteur. Nous avons lancé une initiative appelée Best Tourism Villages, et nous allons avoir un centre mondial pour le développement rural du tourisme.
ONU Info : Diriez-vous que le coup porté au tourisme est sans précédent ?
Zoritsa Urosevic : Cela a certainement été la plus grande crise qu’ait connue le secteur. Fondamentalement, c’est comme si nous étions revenus 30 ans en arrière en 2020. Au cours des trois dernières décennies, le tourisme n’a cessé de croître d’environ 4% chaque année, nous avons donc maintenant une situation où nous avons beaucoup d’offre, beaucoup d’entreprises, et pas de touristes.
Des pays qui en avaient la taille et le pouvoir d’achat, comme la Chine, ont pu se tourner vers le tourisme intérieur, mais pour les petits pays en développement comme les Fidji, qui ont été les plus durement touchés par la crise, et où le tourisme représente entre 40 et 70% du PIB, ce n’est pas possible.
Nous appelons à l’harmonisation des protocoles de voyage, qui ont été très volatils car, même si les pays parviennent à un accord, un changement dans la situation pandémique signifie que cela ne peut pas être appliqué.
Les pays qui ont le mieux réussi sont ceux qui ont été capables de communiquer très clairement et d’énoncer les protocoles. La Grèce en est un bon exemple : ils ont ouvert en juillet 2020, mais ont communiqué bien à l’avance, et de nombreux touristes qui avaient prévu d’aller ailleurs se sont plutôt rendus en Grèce, car ils étaient bien informés.
ONU Info : Comment informez-vous les touristes des progrès réalisés dans la coordination internationale des protocoles de voyage?
Zoritsa Urosevic : Nous avons vraiment intensifié notre présence sur les réseaux sociaux et avons cent fois plus d’abonnés qu’auparavant. Nous faisons de notre mieux, mais ce n’est jamais assez, nous sommes donc très ouverts aux nouvelles idées et aux nouvelles opportunités.
ONU Info : Que dites-vous aux personnes dont les moyens de subsistance dépendent du tourisme?
Zoritsa Urosevic : Tout d’abord, je dirais que ce secteur est très résistant : nous rêvons tous, et nous voulons tous voyager. Pour l’instant, nous devons améliorer l’éducation et la formation, mais je pense que l’avenir est prometteur. Les touristes reviendront, et ils seront plus respectueux qu’avant : il y aura un nouveau chemin vers le bonheur dans le tourisme et l’échange culturel.
https://news.un.org/fr17/01/2022.