La revue de presse économique de l’APST du 1er au 10 décembre 2021
Aérien
La baisse du nombre de déplacements compensée par la hausse du nombre de voyageurs
La pandémie de Covid-19 modifiera-t-elle durablement les comportements de la clientèle des compagnies aériennes ? C’est la question à laquelle s’efforce de répondre une étude de Roland Berger , consacrée au futur des déplacements longue distance. Le cabinet de conseil en stratégie a mené son enquête auprès de quelque 7.000 voyageurs en Chine, aux Etats-Unis et en Europe (Allemagne, France et Royaume-Uni), afin de connaître leurs intentions en matière de déplacement professionnel ou de voyages d’agrément, après l’épidémie.
Le résultat de cette étude ne remet pas en cause la capacité du transport aérien à recouvrer, tôt ou tard, son niveau de trafic d’avant-crise. Néanmoins, ce retour à la normale, qui interviendrait entre 2022 et 2023 pour la Chine et les Etats-Unis et 2025-2026 pour l’Europe, pourrait paradoxalement s’accompagner d’une réduction du nombre de déplacement par voyageur, qui serait compensée par une augmentation de la population en capacité de voyager. C’est du moins ce qui ressort des réponses au sondage.
Moins de déplacements, plus de voyageurs
« Notre étude fournit deux enseignements sur les possibles modifications du comportement de la clientèle après la crise, explique Didier Bréchemier, en charge du transport aérien chez Roland Berger. Le premier est que la majorité des personnes interrogées prévoient de réduire le nombre de leurs déplacements après cette crise, tous motifs confondus, dans une proportion d’environ 20 %.
Avec toutefois une réduction plus importante pour les déplacements professionnels (de l’ordre de 21 % à 24 %) que pour les voyages personnels (14 % à 20 %). Le deuxième est que cette réduction des déplacements concernera davantage l’avion que les autres modes de transport ».
Elle serait plus forte en Europe qu’aux Etats-Unis et en Chine, pour les voyages à titre privés. En revanche, elle serait du même niveau aux Etats-Unis et en Europe pour les voyages d’affaires. Avec en tête des motifs de changement, le même facteur dans les trois régions du globe : l’utilisation accrue durant la crise des outils de visioconférence, liée à une recherche de meilleure efficacité.
Concilier travail et tourisme
C’est la raison principale invoquée en Europe (à 44 %), devant les restrictions sanitaires, les préoccupations budgétaires et les craintes pour la santé, les préoccupations environnementales n’arrivant qu’en cinquième position. En revanche, la réduction des voyages personnels serait davantage liée aux restrictions réglementaires, aux craintes pour la santé et aux préoccupations environnementales, même si le développement des moyens de communication y contribue également.
Cette réduction des déplacements par individu s’accompagnerait également d’autres évolutions déjà en germe avant la crise, tel que le développement des voyages combinant travail et loisir. Le « bleisure » comme le surnomme l’étude consisterait à prolonger un déplacement professionnel par un séjour touristique ou à télétravailler depuis un lieu de vacances.
Des conséquences pour les compagnies
Les conséquences de ces évolutions pourraient être importantes pour les compagnies aériennes internationales, dont le modèle économique repose encore largement sur la clientèle « affaires ». « A terme, cela pourrait entraîner une réduction de la taille des classes affaires, des plages de correspondance moins marquées dans les « hubs » aéroportuaires, une diminution des fréquences et l’utilisation d’avions plus gros, estime Didier Bréchemier. Dans un premier temps, le prix des billets pourrait également baisser avant de réaugmenter ».
Seule certitude : les compagnies aériennes devront s’adapter, pour certaines dans la douleur . L’étude Roland Berger estime en effet que l’addition de ces évolutions pourrait se traduire par une baisse de 6 points de leur excédent brut d’exploitation (Ebitda), qui passerait ainsi, en moyenne de 15 % à 10 %. De quoi rendre structurellement déficitaire plus d’une compagnie.
https://www.lesechos.fr/ 02/12/2021.
Le PDG de la SNCF veut une taxe kérosène sur l’aviation : « le train n’est pas cher, c’est l’avion qui ne l’est pas assez » (Farandou)
Qu’il semble loin le temps où les dirigeants de la SNCF, d’Air France et d’Aéroports de Paris discutaient de manière apaisée sur les coopérations entre l’avion et le train. Pourtant, c’était il y a quelques mois seulement, le 21 juin exactement, quand Jean-Pierre Farandou, le PDG de la société ferroviaire, était venu au Paris Air Forum débattre avec Anne Rigail, directrice générale d’Air France, Augustin de Romanet, PDG d’ADP, et Florent Menegaux, PDG de Michelin, sur le thème : « comment réconcilier le train et l’avion ». Quelques jours plus tôt, dans la revue « T », de La Tribune, il confiait d’ailleurs à ce sujet :
« La relation avec l’aérien sera toujours ambivalente. Nous sommes en ‘coopétition’. Mais cette concurrence est un peu dépassée et il est préférable d’entrer dans une logique de complémentarité. La loi peut certes fixer le curseur de cette complémentarité, mais nous devons travailler avec les acteurs de l’aérien pour la développer. »
Aujourd’hui, loin de ce discours bienveillant, Jean-Pierre Farandou a sorti l’artillerie lourde contre l’aviation, en appelant à taxer davantage son concurrent de l’aérien.
« Ce n’est pas le train qui est trop cher, c’est l’avion qui ne l’est pas assez », a-t-il expliqué devant la commission du développement durable de l’Assemblée nationale, après avoir été interrogé sur la cherté des billets de train par rapport à la voie aérienne sur certaines destinations en France.
« Est-ce qu’on impute au billet d’avion le coût de son impact carbone ou pas? », a-t-il demandé, ajoutant:
« Moi je ne comprends pas pourquoi les compagnies aériennes sont exemptées de toute taxe sur le kérosène. Moi, je paie des taxes, sur mon énergie, sur mon gazole je paie des taxes… »
(…)
Si Jean-Pierre Farandou a factuellement raison de rappeler l’absence de taxes sur le kérosène, il oublie que le transport aérien est l’un des secteurs les plus taxés, parfois davantage que les autres quand il est le seul à payer la taxe Chirac pour financer les programmes de santé dans certains pays en développement. Ou encore quand il doit payer des sommes colossales pour financer des mesures drastiques de sûreté, alors que le ferroviaire se voit demander des mesures beaucoup plus légères qui plus est financées en grande partie par le contribuable. Surtout, Jean-Pierre Farandou omet de mentionner qu’Air France ou Easyjet, compensent l’intégralité de leurs émissions carbone sur les vols intérieurs.
Le monde de l’aérien risque également de rappeler que le bilan carbone du train doit prendre en compte les émissions de CO2 liées à la construction des LGV et des travaux de régénération du réseau ferroviaire. Un calcul qui diminuerait l’écart entre les deux modes de transport régulièrement cité par la SNCF. Reprenant les chiffres de l’Ademe, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, l’avion émet 80% de CO2 de plus que le train. Ceci en raison de la part du nucléaire dans l’électricité tricolore.
Enfin, en expliquant que la SNCF n’est pas chère, Jean-Pierre Farandou va raviver le débat sur la structure de coûts élevés de la société ferroviaire et de sa productivité.
Le patron de la SNCF a par ailleurs regretté que le transport routier de longue distance européen soit exempté de toute taxe carbone. « Si j’avais un souhait à formuler, ce serait une réflexion sur un élargissement de la fiscalité carbone à l’ensemble de l’activité de transport », a-t-il résumé.
https://www.latribune.fr 01/12/2021.
Tourisme
Pierre & Vacances redresse la barre sans être tiré d’affaires
Groupe Pierre & Vacances Center Parcs reste, sans surprise, lourdement déficitaire, alors que son avenir dépend de sa restructuration financière, avec, au passage, sa recapitalisation passant par une prise de contrôle par des investisseurs. Très affecté par la crise sanitaire, le numéro un européen des résidences de loisir accuse en effet, au titre de son exercice 2020-2021 (clôture au 30 septembre), une perte nette part du groupe de 341,4 millions d’euros, contre un résultat négatif de 336,2 millions un an auparavant, pour un chiffre d’affaires de 1,05 milliard, en baisse de 19 %.
De fait, l’entreprise, qui a publié ses derniers comptes annuels mercredi soir, enregistre tout à la fois une nouvelle perte record et un dixième déficit consécutif.
Comme le souligne son président-fondateur et actionnaire majoritaire, Gérard Brémond, l’exercice a été « très contrasté » avec une première moitié, sévèrement marquée par l’impact des restrictions sanitaires – entre autres, une saison de ski « plombée » par la fermeture des remontées mécaniques -, et une seconde moitié, caractérisée par « un rebond extrêmement fort », avec notamment une saison estivale particulièrement porteuse.
Rebond commercial
En conséquence, Pierre & Vacances Center Parcs accuse un résultat opérationnel courant (ROC) négatif de 236,7 millions d’euros – à comparer à -171,5 millions pour 2019-2020 -, sachant que ce ROC a été positif de 70,5 millions sur la seconde moitié de l’exercice. De quoi nourrir l’optimisme de la direction sachant que, indique-t-elle, le plan d’optimisation « Change Up » du précédent directeur général, Yann Caillère, porte ses fruits, et que le plan d’entreprise « Réinvention 2025 » de son successeur Franck Gervais, l’ex-patron Europe d’Accor nommé début janvier , se met en place.
Le plan de Pierre & Vacances Center Parcs pour rebondir
En outre, le rebond commercial de ce poids lourd du tourisme français se confirme avec une activité supérieure à celle 2019 pour le premier trimestre de l’exercice en cours et de « bonnes perspectives » pour le deuxième. Toutes les marques et activités touristiques – Center Parcs ; Pierre & Vacances ; Adagio ; Maeva – progressent. « Nous sommes en avance sur notre budget », résume Franck Gervais.
De son côté, la directrice générale adjointe, Patricia Damerval qui a la main sur la finance, assure que la situation financière actuelle de la société lui « donne le temps » de procéder à son « adossement ». La dirigeante évoque une trésorerie disponible avoisinant 447 millions au 30 septembre dernier, et une dette financière nette de 530 millions d’euros.
Bailleurs individuels
A très court terme, le sauvetage du groupe passe d’abord par un accord avec les quelque 18.000 bailleurs individuels quant à l’abandon de loyers. Alors que la période de conciliation, ouverte le 2 février, s’achève ce 2 décembre, la direction a bon espoir de l’obtenir après avoir ramené de 7,5 à 5 le nombre mois de loyer auxquels les propriétaires renonceraient. A la date du 30 novembre, le taux d’approbation global dépasse 75 %, l’objectif de la direction étant d’atteindre les 85 %. Le taux définitif sera communiqué le 6 décembre, après la clôture de la Bourse. Des propriétaires ont toutefois engagé des contentieux.
A l’inverse, la direction se refuse à tout commentaire sur les discussions en cours quant à la recapitalisation. L’entreprise, qui a besoin d’une injection de fonds propres de 300 à 400 millions, a fait l’objet d’une seule offre globale. Celle-ci émane d’un groupement réunissant les fonds Alcentra et Fidera, et la société d’investissement Atream. Discutée avec Gérard Brémond, cette offre reste soumise à l’accord des créanciers.
Dans sa dernière communication, Pierre & Vacances Center Parcs indique aussi, à nouveau, que des « discussions se poursuivent parallèlement avec d’autres candidats ». Le temps passant, le groupe approche du moment de vérité. La signature d’un accord définitif « devrait intervenir au début de l’année 2022 ».
L’adossement du groupe sera d’autant plus conséquent sur le plan financier qu’il doit rembourser 500 millions d’euros de dettes à la fin 2022 et supporte un important prêt garanti par l’Etat.
https://www.lesechos.fr 01/12/2021.
2 000 milliards $ de pertes pour le secteur du tourisme, oui 2000 !!!
Le secteur touristique mondial devrait encore perdre 2 000 milliards de dollars cette année sous l’effet des restrictions liées à la pandémie de Covid-19, a annoncé lundi l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), qui juge la reprise de l’activité « lente » et « fragile ».
Cette estimation, similaire aux pertes essuyées en 2020, survient alors que de nouvelles restrictions ont été prises, en particulier en Europe, pour faire face à une nouvelle vague de l’épidémie et que le variant Omicron, détecté pour la première fois en Afrique du Sud, se propage dans le monde entier.
Donc, le tourisme n’est pas franchement reparti.
Donc les compagnies aériennes n’ont pas franchement redécollé.
Donc les avionneurs peuvent toujours croire qu’ils vont vendre 39 000 avions, la réalité c’est que pour le moment c’est du rêve pas de la réalité.
La grosse commande américaine d’Airbus annoncée il y a quelques jours après le problème des sous-marins était un renvoi d’ascenseurs presque sympathique mais rien de plus à se mettre sous la dent, surtout que les airbus achetés par les Américains sont généralement produits en zone dollar donc aux Etats-Unis.
Côté tourisme c’est donc le plongeon mondial, pour longtemps si l’on regarde la dynamique des « variants » et la stratégie suivie par les gouvernements qui veulent tout verrouiller.
https://insolentiae.com/ 01/12/2021.
Quel tourisme après la pandémie ? L’Organisation mondiale du tourisme planche sur le sujet
L’Organisation mondiale du tourisme des Nations unies (OMT) tient son assemblée générale à Madrid (Espagne) jusqu’au 3 décembre. L’occasion de réfléchir aux tendances post-Covid en matière de voyages.
La cinquième vague de Covid-19 n’est pas une bonne nouvelle pour le secteur du tourisme, déjà lourdement impacté par la crise sanitaire depuis bientôt deux ans.
Malgré tout, la 24e assemblée générale de l’Organisation mondiale du tourisme des Nations unies (OMT) se tient à Madrid (Espagne) jusqu’au 3 décembre.
Pour la première fois depuis le début de la pandémie, 84 ministres et vice-ministres du tourisme et un millier de délégués venus de 135 pays assistent à l’assemblée générale en présentiel de l’Organisation mondiale du tourisme des Nations unies.
Code juridique pour voyageurs bloqués
L’OMT doit approuver, entre autres, un code juridique visant à sécuriser les voyageurs bloqués aux frontières.
Alicia Gómez est experte juridique principale de l’OMT. Elle estime que ce code « permettra de donner des garanties à toutes ces personnes qui, face à la fermeture généralisée des frontières, peuvent se retrouver bloquées dans un autre pays ». Ces personnes disposeront ainsi de « garanties quant à l’assistance de base qu’elles recevront », mais aussi le « type d’assistance, les conditions d’application, les responsables de la fourniture de l’assistance de base (le gouvernement, les entreprises) ».
Cela permettra aussi une meilleure coordination entre les acteurs impliqués « pour garantir que ces touristes bloqués ne se retrouvent pas dans une situation précaire ».
Quelles nouvelles tendances ?
Le tourisme durable, éco-responsable, la numérisation du secteur, en bref, les nouvelles tendances prisées par les voyageurs seront abordées ces prochains jours. Et c’est ce qu’attend la vice-ministre grecque du tourisme, Sofia Zacharaki, qui assiste à cette réunion.
« Il sera très intéressant pour nous de découvrir quelles sont les nouvelles tendances des hôtes, des voyageurs, ce qu’ils veulent faire après la pandémie », explique-t-elle. « Veulent-ils un tourisme plus lent, plus écolo ? Ce que nous voyons, c’est qu’ils veulent explorer la nature, éviter les foules… Donc les investisseurs et nous, les États, devons prendre en compte ces nouvelles tendances et élaborer des politiques compétentes en conséquence. »
COP26 : le tourisme se veut plus durable et responsable
Tourisme en Europe : pas de retour à la normale avant 2024
Biodiversité et solidarité
Les pays ne cessent de repenser la manière d’assurer un tourisme qui préserve la biodiversité, sur la base du développement économique et social.
Le tourisme durable sera le principal sujet abordé à Madrid comme l’explique Marcelo Risi, directeur de la communication de l’OMT :
« La durabilité, la solidarité, l’inclusion non seulement sociale mais aussi économique, culturelle et environnementale… la pandémie nous montre l’empreinte profonde du tourisme, et la chaîne de valeur incroyablement large qu’il induit. La pandémie a renforcé le message que nous avons toujours promu ».
L’OMT assure aussi que la fermeture des frontières et l’annulation des vols en provenance d’Afrique australe, qui pourraient faire dérailler les attentes de reprise du tourisme pour l’année prochaine, ne sont pas la solution. »
https://fr.euronews.com 02/12/2021.
Les studios de Game of Thrones, en Irlande du Nord, inaugureront leurs premières visites début 2022
Un nouveau chapitre va enfin pourvoir s’écrire pour Game of Thrones. Les studios de Linen Mill en Irlande du Nord, l’un des principaux lieux de tournage de la série, ouvrira ses portes au public dès le 4 février prochain.
Cet évènement, annoncé à l’origine pour le printemps 2020 puis retardé en raison de la crise sanitaire, va permettre aux fans de plonger dans les coulisses du cette superproduction, série la plus titrée de l’histoire de la télévision américaine. Utilisé depuis les débuts de la saga en 2011, les studios situés à Banbridge, entre Belfast et Dublin, offriront avec cette première visite guidée «un aller direct au Royaume des sept couronnes», assurent ainsi Andrew Webb et David Browne, Directeurs Exécutifs de Linen Mill Studio dans un communiqué. Et les billets sont déjà en vente.
« Après de nombreuses années d’existence en tant que studio inaccessible au public, il est désormais temps pour les fans d’entrer dans le Royaume des Sept Couronnes et de voyager à travers le monde de Westeros aux Linen Mill Studios », s’enthousiasment-ils.
Inédite et interactive, cette expérience va se déployer sur plus de 10.000 m2 et compte bien faire revivre les moments forts de la saga. Comment ? En déambulant notamment dans les décors de la série, qui a célébré les 10 ans de sa première diffusion en avril dernier. Les visiteurs pourront par exemple pénétrer dans le Grand Hall de Winterfell, à l’endroit même où Jon Snow a été proclamé roi du Nord, mais aussi observer le trône de Daenerys et découvrir une sélection d’objets directement issus de la série : accessoires, armes et costumes originaux.
« Pouvoir être là où certains des moments les plus mémorables de la série ont été filmés procure un sentiment incroyable et nous savons que les fans de la série ressentiront la même chose lorsqu’ils pourront se tenir au milieu des décors, costumes et accessoires de GOT », déclare, de son côté, Peter van Roden, vice-président senior de Warner Bros. Themed Entertainment. Une plongée dans les coulisses, qui promet d’être inoubliable, et dévoilera également les secrets de fabrication de la série. Parmi eux : les effets spéciaux utilisés au fil des huit saisons.
Cette ouverture pourrait également bien redonner des couleurs à l’activité touristique de l’île d’Emeraude, mise à mal comme toutes les destinations par la crise sanitaire internationale. « Nous nous félicitons de l’ouverture de cette attraction unique en son genre, qui donnera aux inconditionnels de Game of Thrones une raison supplémentaire de prévoir un voyage en Irlande du Nord à partir de 2022 », note Niall Gibbons, PDG de Tourism Ireland. En effet, outre les sublimes paysages, entre mer et montagne, que propose l’île et qui ont d’ailleurs largement servi de décors à la série, « cette nouvelle expérience offrira une opportunité fantastique de pénétrer dans les coulisses de la série, à l’endroit où tout a commencé », conclut-il.
Destination touristique appréciée des Français, L’Irlande avait accueilli en 2019, avant la pandémie, plus de 550.000 voyageurs en provenance de l’Hexagone.
https://www.cnews.fr 04/12/2021.
Covid-19 : en Israël, la fermeture des frontières désespère les professionnels du tourisme
Les frontières, rouvertes début novembre, se sont refermées brusquement devant la menace du variant Omicron.
« Nous nous préparions à la saison de Noël. Les hôtels étaient pleins à 70 % pour lesilluminations du 3 décembre. En quelques heures, on a perdu tous les touristes étrangers », soupire Anton Salman, maire de Bethléem, en Cisjordanie. Cette ville de 31 000 habitants, où la moitié de la population vit du tourisme, croyait revenir à la vie après plus de vingt mois d’isolement. Mais le variant Omicron a anéanti ses espoirs. Israël, qui contrôle les points d’accès à la Cisjordanie, a de nouveau fermé l’ensemble de ses frontières aux étrangers, le 28 novembre – au moins jusqu’au 13 décembre –, et imposé de nouvelles restrictions pour les Israéliens.
Début novembre, les autorités sanitaires israéliennes avaient simulé l’apparition d’un variant du SARS-CoV-2 nommé Omega. Les leçons tirées de l’exercice ont été appliquées à la lettre : verrouillage du pays le temps de déterminer la virulence du nouveau variant, multiplication des tests PCR, traçage des contacts, au prix du recours controversé à certaines techniques de surveillance, recommandation d’une troisième dose et de la vaccination des plus jeunes.
Ces derniers jours, seuls sept cas confirmés du nouveau variant ont été détectés, et le gouvernement se félicite déjà du succès de sa politique. Mardi 30 novembre, le premier ministre, Naftali Bennett, a annoncé le lancement d’un nouveau compte Twitter en anglais pour partager « les connaissances acquises pendant la pandémie ». Son premier post détaille les mesures prises contre Omicron. Le calcul du M. Bennett n’est pas que sanitaire : son gouvernement repose sur une coalition fragile et veut à tout prix éviter un reconfinement qui mettrait l’économie à genoux et ferait l’affaire de l’opposition.
Risque systémique
Cette fermeté a sans doute contribué à rassurer les investisseurs, mais le tourisme, lui, a été sacrifié. « Le moral est au plus bas », dit Oded Grosman, directeur de l’Association des hôtels de Tel-Aviv. « Nous étions très optimistes après la réouverture des frontières le 1er novembre, mais là, on est revenus à la case départ. »
En 2019, année record, plus de 4,5 millions de touristes sont venus en Terre sainte – soit l’équivalent d’environ un tiers de la population israélienne et palestinienne. En Israël, ce secteur en pleine expansion représente près de 6 milliards d’euros de recettes et plus de 200 000 emplois directs et indirects. « Nous devons faire confiance aux autorités sanitaires. A condition que nous soyons compensés, et tout de suite, pas dans un an », estime M. Grosman. Le ministère du tourisme a déjà promis des subventions, mais M. Grosman estime que le risque est aussi systémique : « Les fermetures à répétition pourraient décourager les touristes sur le long terme. »
Les subventions ne concerneront, par ailleurs, pas la Cisjordanie, où l’on dénonce une discrimination. « Israël dit que les territoires occupés ne sont pas sûrs, affirme M. Salman. Comme si on ne savait pas respecter les règles. Au début de la pandémie, on a fermé la ville nous-mêmes. » A Bethléem, les rares touristes venus admirer l’église de la Nativité sont assiégés par des vendeurs à la sauvette. Si les hôtels bénéficient encore d’un tourisme local, porté par des Arabes israéliens, nombre de commerces ont dû se séparer de leurs employés. « Ils n’ont souvent aucun espoir de reconversion et on constate une explosion de la pauvreté », explique le maire, pour qui les conséquences de cette nouvelle fermeture ne sont pas qu’économiques. « Quand les étrangers viennent ici, ils comprennent aussi notre réalité, et la vie sous occupation. »
https://www.lemonde.fr/ 06/12/2021.