La revue de presse économique de l’APST du 20 au 30 octobre 2021
avec les partenaires de l’APST
Aérien
Qatar : les dessous de l’accord de Ciel ouvert avec l’Europe
Même si l’accord de ciel ouvert entre le Qatar et l’Union européenne est très décrié, certains le jugent encore trop protectionniste, ne considérant que les enjeux des compagnies aériennes du continent au détriment des consommateurs, des aéroports et des régions.
Ciel ouvert entre Union européenne et Qatar
Les bénéficiaires d’un accord de ciel ouvert sont en premier lieu les passagers, parce qu’un accroissement de la concurrence s’accompagne toujours dans l’aérien d’une baisse des tarifs. Les associations de consommateurs et les professionnels du tourisme européen y sont donc favorables, comme ils le répètent depuis des années dans divers documents. A l’inverse, les compagnies aériennes concernées voient leurs marges baisser et craignent, souvent à juste titre, de subir une concurrence déloyale si des transporteurs subventionnés peuvent entrer sur leur marché. Mais certains acteurs du transport aérien poussent également à élargir les partenariats et disent que leurs intérêts n’ont pas été envisagés dans l’accord signé le 18 octobre entre l’Union européenne et le Qatar.
Les contraintes de l’accord
La première contrainte de l’accord consiste en une limitation du nombre de vols pouvant être opérés entre Doha et de nombreux aéroports, toutes compagnies confondues, avec cet hiver pas plus de 69 vols hebdomadaires pour la France (dont 27 depuis Paris et 14 depuis Nice ou Lyon), 24 depuis Bruxelles, 28 depuis les Pays-Bas, 21 depuis Francfort ou Munich, vols cargos inclus… Un fort accroissement des fréquences pour Qatar qui offre de nombreuses destinations au travers de son hub, alors que son marché de seulement 2 millions d’habitants ne présente que peu d’intérêt pour les compagnies européennes. Sur les 35 millions de personnes débarquant à l’aéroport de Doha chaque année, seuls 2 millions s’arrêtaient dans la ville…
La deuxième limitation concerne la non-application de la cinquième liberté de l’air, qui aurait par exemple permis à Qatar Airways de réaliser un Doha – New York avec une escale à Bordeaux, avec une possibilité de débarquer et rembarquer des passagers dans la ville intermédiaire. L’appartenance de la compagnie à l’alliance OneWorld, aux côtés de British Airways, Finnair, Iberia ou American Airlines, devrait cependant permettre de contourner partiellement cette restriction, en organisant des escales sur quelques aéroports européens.
Ouverture pour le fret
A l’inverse, l’activité cargo sera pour sa part possible pour Qatar Airways depuis l’Europe vers n’importe quelle destination : une décision favorable au consommateur avide de e-commerce et à l’industrie en ces temps de pénuries généralisées, mais qui réduira le potentiel de croissance des compagnies européennes souhaitant se renforcer sur ce secteur devenu de leur bouée de sauvetage. Le fret représente désormais 30% des recettes du secteur d’après l’IATA, deux fois plus qu’avant la crise, et le volume transporté par les airs doit encore croître de 70% d’ici 2040 d’après les analystes de Boeing .
Ces contraintes dans le transport de voyageurs, protectrices pour les legacies, s’opposent aux souhaits exprimés et réitérés des aéroports régionaux, qui voyaient dans cette libéralisation une manière d’augmenter leur connectivité ainsi que le nombre de leurs passagers. De même, les associations de consommateurs et les chambres de commerce régionales estiment que ces règles favorisent les grandes villes en défaveur de leur développement économique. D’après une étude, l’ouverture d’une nouvelle connexion long courrier directe permet localement la création de 1000 emplois et 60 millions d’euros de retombées économiques…
Des conditions à respecter pour Qatar Airways
Pour réduire les distorsions de concurrence et freiner le soutien (jusqu’ici quasi sans limite) de l’émir en faveur de sa compagnie nationale, Qatar Airways devra désormais publier ses comptes régulièrement, mais aussi améliorer son modèle social pour le faire converger vers les règles européennes. Un deuxième volet ne comprend pas de clauses contraignantes, même si un mécanisme de règlement des différends est prévu.
Si toutes les conditions sont réunies et en fonction du lobbying de chacun des acteurs dans les prochaines années, l’accord pourrait être renforcé, faisant sauter les barrières restantes. L’occasion peut-être d’ajouter quelques obligations environnementales, comme l’interdiction du fuel tankering, une pratique polluante qui consiste à transporter du carburant jusqu’à sa destination afin d’éviter d’avoir à en acheter sur place. Une habitude qui permet de réaliser des économies importantes mais qui conduit à l’émission de plus de 900 000 tonnes de CO2 par an sur l’Europe à cause du surpoids généré pour les avions… D’autant qu’un nombre croissant de compagnies européennes y ont déjà renoncé, comme Air France…
https://air-cosmos.com/ 25/10/2021.
Les compagnies aériennes françaises lancent un nouvel appel à l’aide.
Malgré l’embellie estivale, le transport aérien français a encore besoin de l’aide de l’État pour survivre à la crise. Tel est le message adressé d’une seule voix au gouvernement par les dirigeants des trois principales compagnies aériennes françaises : Anne Rigail pour Air France, Pascal de Izaguirre pour Corsair et Marc Rochet pour Air Caraïbes et French Bee.
Si le trafic aérien a repris des couleurs cet été sur les lignes moyen-courriers, le trafic long-courrier, qui représente la majeure part de l’activité des compagnies françaises, n’a pas vraiment redécollé. Le regain de l’épidémie aux Antilles et la non-réouverture des États-Unis cet été, ont porté un coup très dur aux compagnies françaises. Et avec la fin des vacances, la demande est retombée, les voyages d’affaires n’ayant pas suffisamment repris pour prendre le relais des vacanciers.
« Le trafic passager, qui était remonté à 57 % du niveau de 2019 en août, est retombé à moins de 52 % en septembre, a souligné Alain Battisti, le président de la Fédération de l’aviation marchande (FNAM). De janvier à fin septembre, nous sommes seulement à 35 %, au total, 18 % sur l’Amérique du Nord, 8 % sur l’Algérie, 4 % sur la Chine… Quant au chiffre d’affaires des compagnies françaises, il est inférieur de 60 % à celui de 2019. Rares sont les secteurs à supporter une telle situation ».
Un constat unanimement repris par les dirigeants d’Air France, de Corsair et d’Air Caraïbes, qui en sont donc réduits à lancer un nouvel appel collectif à l’aide de l’État. L’essentiel de ces demandes, envoyées au gouvernement, consiste toutefois à prolonger et affiner les dispositifs existants.
En tête de liste figure l’aide à l’activité partielle de longue durée (APLD) que les compagnies voudraient voir prolongée au-delà de 2022 et surtout, revalorisée à hauteur de 70 % du salaire brut (dans la limite de 4,5 fois le SMIC). Ceci afin de ne pas avoir à licencier. Les transporteurs jugent également trop bas le plafond de 10 millions d’euros fixé pour la prise en charge des coûts fixes des entreprises. « Pour des entreprises de la taille des nôtres, il faudrait au moins 50 millions d’euros », estime le patron de Corsair. Lui et ses collègues espèrent également être éligibles au futur fonds dit de « fermeture » cours d’élaboration au ministère des Finances, pour les entreprises victimes de fermeture administrative.
Cependant, plus que nouvelles aides financières, les compagnies françaises attendent surtout qu’on n’alourdisse pas leur fardeau dans les prochains mois, en exigeant qu’elles commencent à rembourser les prêts garantis et les exonérations de charges sociales.
« Nous plaidons pour un rééchelonnement des remboursements à partir de 2024 », a indiqué Pascal de Izaguirre.
Dans le même esprit, les dirigeants d’Air France, Corsair et Air Caraïbes s’inquiètent aussi d’une hausse tous azimuts des redevances du contrôle aérien et des aéroports, qui chercheraient à rattraper les recettes perdues durant la crise. « On nous annonce une hausse de 44,5 % de la redevance en route du contrôle aérien en France, de 39 % pour la redevance d’approche à Paris, de 27 % en Province… C’est insupportable », s’alarme le patron de Corsair.
« Il serait dommage que l’État, qui a beaucoup fait pour le transport aérien, le sacrifie » résume Alain Battisti.
D’autant qu’un autre défi colossal apparaît déjà à l’horizon : celui de la décarbonation, « qui implique des coûts considérables », a prévenu la patronne d’Air France. « Pour une compagnie comme Air France, les carburants alternatifs ajoutés aux coûts des programmes de compensations [des émissions de CO2], représenteront un surcoût de plusieurs centaines de millions d’euros à l’horizon 2030 et plusieurs milliards en 2050, explique Anne Rigail. L’État devra nous accompagner ».
https://www.lesechos.fr 24/10/2021.
Les aéroports français face au mur des coûts de sûreté
La sortie de crise s’annonce particulièrement longue et difficile pour les aéroports français. Non seulement le gouvernement ne leur a pas accordé les mêmes aides qu’aux compagnies aériennes, mais les voilà contraints de prendre en charge des dépenses théoriquement de la responsabilité de l’État, quitte à devoir s’endetter davantage pour cela.
Au cœur du problème, une spécificité française : la France est le seul pays en Europe à faire supporter par les passagers, via la taxe d’aéroport, le coût des mesures de sûreté et de sécurité. A savoir le contrôle des bagages et des passagers, ainsi que les pompiers et leurs matériels. Mais avec la chute sans précédent du trafic, ces coûts fixes n’ont plus été couverts par les recettes. A tel point qu’en 2020, l’État a dû accorder une avance de 300 millions d’euros à l’ensemble des aéroports, pour qu’ils puissent continuer à assurer ces contrôles.
Il ne s’agissait que d’une avance… Dès 2021, le problème du financement des contrôles de sûreté et de sécurité s’est de nouveau posé. « Pour 2021, le montant de l’avance de 250 millions d’euros ne suffira pas à couvrir les dépenses, explique Thomas Juin, le président de l’Union des aéroports français. Il manquerait 100 millions d’euros et aucun montant complémentaire n’a été prévu en loi de finances rectificative. »
Dans ses projections pour 2021, la Direction de l’aviation civile aurait en effet surestimé la reprise du trafic.
Le problème devrait se poser de nouveau en 2022, avec un déficit qui pourrait encore atteindre 180 millions et une somme à rembourser qui n’aura fait qu’augmenter. « A compter de 2024, les aéroports devront commencer à rembourser, sur la taxe d’aéroport, les avances perçues depuis 2020, s’inquiète le président de l’UAF. Le total devait avoisiner le milliard d’euros, soit autant que le montant annuel des dépenses de sûreté. Même si un lissage des remboursements est prévu, cela impliquerait d’alourdir considérablement les taxes d’aéroport, au détriment de leur attractivité. »
Le projet de loi de finances 2022 prévoirait déjà de porter le plafond de la taxe d’aéroport de 14 à 15 euros par vol. Mais les aéroports régionaux français sont déjà parmi les plus chers d’Europe. D’après l’observatoire de la DGAC, les « coûts de touchée » dans les aéroports régionaux français, acquittés par les compagnies aériennes, sont en moyenne deux fois plus élevés qu’en Espagne et au Portugal (31,50 euros contre 15 euros en Espagne) et 35 % plus élevés qu’en Italie. Des destinations touristiques avec lesquelles les aéroports français sont en concurrence quand il s’agit d’attirer ou de faire revenir des compagnies aériennes low-cost.
« Une hausse de la fiscalité, au moment où les aéroports bataillent pour faire revenir les compagnies aériennes en tirant leurs prix, serait un véritable contresens », résume Thomas Juin. Il faut sortir de ce problème en revenant à un partage des coûts de sûreté et une conversion de tout ou partie des avances en subventions directes aux aéroports ».
https://www.lesechos.fr 20/10/2021.
Tourisme
Tourisme d’été à Montréal : mieux qu’en 2020, mais largement inférieur à 2019
Des données publiées jeudi par Tourisme Montréal indiquent que l’activité touristique a repris un peu de vigueur l’été dernier dans la métropole, mais qu’elle est restée largement inférieure à celle constatée avant le début de la pandémie de COVID-19.
Le taux d’occupation moyen des hôtels s’est élevé à 38,5 % l’été dernier, en hausse de 22,7 % par rapport à celui de 2020, mais inférieur de 47,5 % à celui de l’été 2019.
Tourisme Montréal a noté une hausse de 199,1 % des touristes internationaux en juillet dernier par rapport au mois correspondant de 2020, mais encore 92,5 % en dessous de juillet 2019. Le nombre de passages à l’Aéroport de Montréal de juillet dernier a été inférieur de 75,2 % à celui de juillet d’il y a deux ans.
Quant à l’achalandage des attraits montréalais en juin dernier, il a été 16 % plus élevé qu’en juin 2020, mais 75 % plus faible qu’en juin 2019.
De mai à septembre derniers, 53 congrès prévus à Montréal ont été reportés, ce qui a provoqué l’absence de 59 515 délégués.
Le tourisme montréalais connaissait ses meilleurs jours avant la pandémie en établissant de nouveaux records d’affluence année après année selon l’organisme, une poussée qui a été interrompue par la crise sanitaire.
Tourisme Montréal rappelle que l’industrie touristique demeure l’un des secteurs économiques les plus affectés par la pandémie, particulièrement le tourisme d’affaires, et que sa survie dépend de mesures de soutien. Les conditions devront donc être en place en 2022 pour que l’industrie puisse aspirer aux performances de 2019, sans quoi, la viabilité des entreprises du secteur touristique sera remise en question, d’après l’organisme.
https://lactualite.com 21/10/2021.
Où partir en 2022 : les prévisions touristiques pour les voyageurs français
Les envies de voyages repartent à la hausse, comme le confirment les données récoltées par Booking, relayées sur le site spécialisé Tendance Hôtellerie. 52% des sondés souhaitent « profiter le plus possible de leurs congés de 2022 par rapport à l’année dernière », le Covid-19 et les risques d’imprévus étant croissants.
Une quête de bien-être qui passera par le voyage
Après plusieurs mois de restrictions et fermetures des frontières, les Français sont bien décidés à partir en vacances en 2022. Pour 79% des voyageurs interrogés, recommencer à voyager est un moyen de contribuer à leur santé mentale et émotionnelle. Une activité nécessaire à leur bien-être qui passe même devant la méditation en pleine conscience et la pratique d’un sport quotidien.
64% des Français ont également déclaré à Booking que les restrictions de déplacements leur avaient fait prendre conscience de l’impact des voyages sur leur bien-être. 22% estiment que les vacances sont un moyen efficace d’échapper au quotidien en adoptant un nouveau mode de vie (52%), goûtant à de nouvelles saveurs (43%) ou découvrant un autre cadre (77%).
Des vacances loin du télétravail
Pour la majorité des sondés, le fait de partie en vacances est aussi une manière de marquer une séparation avec leur lieu de vie qui est également devenu leur lieu de travail durant la pandémie et suite à la démocratisation du télétravail.
Si en 2021, les Français étaient nombreux à mêler loisirs et travail, ça ne devrait pas être le cas en 2022 puisque 69 % des Français interrogés affirment qu’ils banniront toutes les tâches professionnelles pendant leurs vacances. 68% expliquent même qu’ils préfèrent passer des vacances plus courtes mais complètement coupées du travail.
Des plaisirs simples au cœur des envies de voyages des Français
Le programme des vacances aussi tend à évoluer, pour laisser place à la quête d’expérience et au slow tourisme. Des vacances durables marquées par l’envie de découvrir la culture de sa destination de voyage. 56% des sondés émettent par exemple l’envie de consommer locale lors de leurs prochaines vacances et 72% souhaiteraient qu’une application leur recommande des destinations loin du tourisme de masse et qui gagneraient à recevoir plus de touristes.
Parmi les plaisirs évoqués par les Français interrogés pendant les vacances, rien d’extravagant. 84% attendent avec impatience le retour de la chaleur du soleil sur leur peau et 57% affirment avoir hâte de trouver leur chemin dans les transports en commun d’une ville qu’ils ne connaissent pas et dont ils ne parlent pas la langue.
Les 8 destinations tendances en 2022 pour les Français
Selon le leader du voyage Booking, les Français seront nombreux à miser sur l’Hexagone et la Corse durant les vacances 2022 :
Chamonix-Mont Blanc ;
Porto Vecchio ;
Dubaï ;
Ajaccio ;
Bastia ;
Cap d’Agde ;
Toulon ;
Carcassonne.
https://www.geo.fr 21/07/2021
Pourquoi tant de Français vont voyager pendant les vacances de la Toussaint
De nombreux Français ont décidé de partir pendant les vacances de la Toussaint. Un phénomène inhabituel, boosté en partie par la levée des restrictions en Europe.
Ça y est, les vacances de la Toussaint débutent ce vendredi soir. En temps normal, les Français ne se précipitent pas pour voyager à cette période de l’année. Mais la météo maussade de cet été 2021 et la pandémie de Covid-19 ont donné des envies d’ailleurs à beaucoup d’entre nous. Parmi les 2.000 personnes interrogées par le Routard, 87,6% pensent ainsi partir avant la fin de l’hiver. Et selon une étude menée en interne par PAP Vacances, les réservations pour cette période ont augmenté de 54,8% par rapport à 2019.
Télétravailler depuis son lieu de vacances
L’été indien touche à sa fin et nombreux ceux à vouloir profiter encore un peu de la chaleur après un été pluvieux et froid. Surtout, les Français sont moins réticents à partir que l’année dernière : « La demande de la part des vacanciers français pour les vacances scolaires de la Toussaint 2021 (…) est supérieure à celle des vacances scolaires de 2020 qui étaient marquées par une inquiétude croissante quant à la situation sanitaire », constate Abritel dans Le Figaro.
Cet été encore, certains avaient renoncé à voyager, préoccupés par la percée du variant Delta. Mais depuis, les chiffres de l’épidémie ont chuté et les restrictions ont été levées dans énormément de pays. La part de Français vaccinés est par ailleurs plus élevée (76% de la population a reçu au moins une dose), le nombre de personnes pouvant voyager plus facilement grâce au pass sanitaire a donc augmenté.
Enfin, cette envolée des réservations s’explique aussi par le recours accru au télétravail par rapport à l’avant-crise. Les travailleurs peuvent maintenant partir quelques jours et cumuler congés et travail à distance. Près de la moitié des répondants à l’enquête du Routard vont ainsi partir une semaine ou moins.
Les villes européennes de nouveau plébiscitées
De nombreux séjours sont d’ailleurs réservés au dernier moment. « 30% des réservations se sont faites 15 jours avant le départ, on est sur de l’ultra dernière minute », confirme Gîtes de France au Figaro. « On pourrait avoir jusqu’à 15 ou 16 millions de partants en fonction de la météo et des réservations de dernière minute », estime de son côté Didier Arino, directeur général du cabinet de conseil Protourisme.
Le spécialiste du tourisme observe « une reprise des destinations à l’étranger, notamment les grandes villes européennes ». 49,3% des personnes interrogées par le Routard comptent effectivement partir en Europe, contre 44% en France, 11% en Amérique, 7% en Afrique et 5% en Asie. A titre de comparaison, 80% des Français qui ont voyagé cet été l’ont fait en France, rappelle Le Parisien.
Le passeport sanitaire européen permet aux Français de retourner dans les villes touristiques qu’ils avaient un temps délaissé. Pour ces vacances de la Toussaint, les usagers de la compagnie aérienne Transavia ont privilégié la météo et ont surtout réservé à Lisbonne et Porto (Portugal), Madrid et Séville (Espagne) et Athènes (Grèce), indique le quotidien francilien.
Partir près plutôt qu’à l’autre bout du monde
Mais d’autres ont fait le choix de la proximité, et plus particulièrement de la campagne (+125% de réservations par rapport à 2019 selon PAP Vacances). Les locations dans les régions Centre-Val-de-Loire, Bourgogne-France-Comté et Pays-de-la-Loire, toutes situées à quelques heures seulement de la région parisienne, progressent fortement (respectivement +181,8%, +105,3% et +96,8%), relève BFMTV. Du côté d’Aibnb, ce sont les départements du Lot-et-Garonne, de l’Indre et des Ardennes qui enregistrent la plus forte croissance par rapport à 2020, note Le Figaro.
Cette volonté marquée des Français de partir en vacances dans les prochains jours va-t-elle se ressentir sur les routes ? Bison Futé annonce un premier week-end très calme. La circulation devrait être difficile seulement en Ile-de-de-France ce vendredi dans le sens des départs. Mais le trafic devrait être plus dense dans une semaine à cause du week-end prolongé. La journée du vendredi 29 octobre a été classé rouge en Ile-de-France dans le sens des départs et orange sur le reste du territoire. N’oubliez pas non plus qu’une grève SNCF a lieu ce week-end, conduisant à l’annulation de certains TGV Atlantique.
https://www.lejsl.com 22/10/2021.
Tourisme durable : Lyon dans le top 10 mondial et en tête des villes françaises
Après avoir été sacrée la semaine dernière deuxième meilleure destination urbaine européenne 2021, Lyon se distingue de nouveau en matière de tourisme. La ville intègre le top 10 mondial des destinations engagées dans une stratégie de tourisme plus responsable selon le classement du GDS-index 2021 (Global Destination Sustainability Index). Sur le podium, la Suédoise Göteborg devance les deux Danoises Copenhague et Aarhus.
Lyon occupe la première place des destinations françaises avec une note de 79,54/100, juste devant Bordeaux (9e avec 78,35/100). La performance lyonnaise est également illustrée par le trophée de la meilleure progression dans le classement en 2021 (« Most improved Award 2021 »).
Ce classement mondial de référence pour le tourisme durable vient d’être diffusé à l’occasion du Congrès de l’ICCA (International Congress and Convention Association) dédié aux métiers de l’événementiel.
« Faire de la métropole de Lyon une véritable référence en termes de tourisme responsable » Bruno Bernard
Une nouvelle source de satisfaction pour Robert Revat, Président d’Only Lyon Tourisme et Congrès : « Nous sommes en transition et avons conscience d’avoir encore une marge de progression à réaliser. C’est pourquoi nous poursuivrons nos efforts afin que la métropole de Lyon soit reconnue en France et à l’international comme une référence en matière de tourisme responsable. »
Même son de cloche du coté de Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon : « Cette très belle progression, fruit du travail et de l’engagement de tous les acteurs du tourisme, est une excellente nouvelle pour la Métropole de Lyon, ses visiteurs et ses habitants. Le classement de Lyon comme première métropole française au GDS Index, légitime la dynamique ambitieuse impulsée pour faire de la métropole de Lyon une véritable référence en termes de tourisme responsable ! »
https://www.le-tout-lyon.fr 26/10/2021.
L’Alliance France Tourisme propose plusieurs mesures pour renforcer l’attractivité de la destination.
Ériger le tourisme au rang de priorité nationale, relancer l’investissement, repenser la formation et l’apprentissage pour valoriser les métiers, réussir la transformation numérique… Alors que les voyages reprennent progressivement sur la planète, l’Alliance France Tourisme (Accor, Compagnie des Alpes, Galeries Lafayette, Louvre Hotels, Kering, Groupe ADP…) formule des propositions concrètes pour la relance du secteur. Pourtant, première destination touristique mondiale, la France est de plus en plus concurrencée.
Face aux grandes capitales mobilisées pour reconquérir les visiteurs internationaux, la volonté de la mairie de Paris de s’attaquer au coût carbone des vols long-courriers et à la pollution des aéroports Charles-de-Gaulle et Orly, inquiète. L’absence de ligne claire pour un secteur représentant plus de 7 % du PIB n’a jamais autant pesé. « Déjà avant la crise, notre pays perdait des parts de marché, rappelle Dominique Marcel, président de l’Alliance et de la Compagnie des Alpes. La France a plus que jamais besoin d’avoir une stratégie globale, fédérant tous les acteurs, professionnels et pouvoir publics. Les entreprises de l’Alliance sont prêtes à se mobiliser pour relever le défi. »
L’association de professionnels propose d’adopter « une stratégie nationale à dix ans, dont l’objet premier sera la structuration de l’offre globale de services ». Elle préconise en particulier de conquérir de nouveaux marchés à l’international « à la faveur de l’héritage des grands événements sportifs qui se dérouleront en France » : la Coupe du monde de rugby en 2023 et les Jeux olympiques en 2024. «Ce n’est pas le moment de dire qu’on veut moins de touristes internationaux, insiste Alexandre Liot, directeur général des Galeries Lafayette Haussmann. Il faut au contraire réaffirmer que Paris et la France sont la vitrine du tourisme international.»
Digital et plus responsable
Au-delà des mesures d’aides d’urgence (PGE, chômage partiel…), Emmanuel Macron a promis cet été un plan de reconquête, destiné à soutenir le secteur et sa nécessaire transformation vers un tourisme plus responsable et digital. Des annonces sont attendues pour bientôt. Les professionnels veulent apporter leur contribution à la réflexion. « En 2015, Laurent Fabius avait donné un cap, déclare Alexandre Liot. Depuis, il n’y a pas d’ambition claire. Chacun a sa vision (Atout France, office du tourisme…) et l’argent est dépensé de façon décousue. »
Pour encourager un tourisme plus durable, l’Alliance préconise notamment de mieux répartir l’offre dans l’espace et dans le temps et valoriser de nouveaux sites. Il faut encore plus développer le tourisme domestique, mais c’est une illusion de penser qu’on pourrait pour autant se priver du tourisme international », souligne Dominique Marcel. « Il y a plusieurs séquences à respecter », poursuit Sébastien Bazin.
La première est de remettre le secteur d’aplomb. « Certains acteurs sont encore à genou. S’ils ne survivent pas, c’est la fin d’une France, leader mondial du tourisme, prévient le PDG d’Accor. En même temps, il faut trouver des solutions pour faire revenir les collaborateurs. L’Alliance propose à ce sujet « une réduction des charges salariales progressive et proportionnelle au nombre de salariés dans l’entreprise», qui présenterait l’avantage d’inviter à l’embauche.
« Ensuite, il faut réfléchir sur le tourisme de demain, pense Sébastien Bazin. On connaît les réponses : quête de sens, de nature, de flux mieux répartis sur le territoire. Il faut que Paris fasse les choses aussi bien que Rome et Berlin. On s’occupera plus tard du tourisme de masse. »
https://www.lefigaro.fr27/10/2021.