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  • 30 septembre 2021
  • Par APST

La revue de presse économique de l’APST du 20 au 30 septembre 2021

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Aérien

Boeing table sur une hausse continue du trafic aérien en Europe

Fort de ces conclusions, tirées de sa nouvelle étude régionale sur les besoins de l’Europe, Boeing affiche son optimisme dans la capacité de rebond de la demande aéronautique sur le Vieux Continent. « L’Europe est un pôle de stabilité pour la demande en avions neufs », résume Darren Hulst, vice-président « Commercial & marketing » du géant américain de l’aéronautique. « Les fondamentaux de l’Europe restent intacts. Nous prévoyons une croissance régulière du trafic aérien sur le continent », ajoute-t-il. Boeing anticipe une croissance du trafic passagers de 3,1 % par an en Europe d’ici à 2040. Pour répondre à cette demande, les compagnies aériennes devraient commander 8 705 avions neufs pour une valeur de 1 250 milliards d’euros (au tarif catalogue) dans les vingt ans à venir. Sur ce total, 81 % seront, selon Boeing, des appareils de type A320neo ou 737 Max, et 17 % des long-courriers. Le solde se partageant entre les appareils de transport de fret et les jets régionaux. L’Europe continuera à représenter 20 % de la demande mondiale en avions neufs entre 2019 et 2040, soit, selon Boeing, un poids équivalent à celui de la Chine.

Le covid, épiphénomène ?

Sur la période, l’aéronautique européenne continuera à recruter massivement, notamment pour compenser les départs à la retraite. Au total, 405.000 personnes devraient être embauchées, dont 115.000 pilotes et 112.000 techniciens.

En prenant du recul, la crise du Covid-19, pourtant la plus violente jamais subie par l’aéronautique, n’aura peut-être été qu’un épiphénomène remarquable mais incapable de contrarier les puissants moteurs qui alimentent la croissance du trafic aérien : la hausse du PIB mondial, l’envie de découvrir le monde – un « rêve » pour 80 % de l’humanité qui n’a jamais pris l’avion -, ainsi que les voyages d’affaires.

Si les perspectives de long terme restent bonnes – Boeing prévoit une demande pour 43 500 avions neufs dans le monde d’ici à 2040 -, à court terme, l’industrie n’a pas encore retrouvé un ciel dégagé. La reprise du trafic en Europe s’est affermie cet été, grâce à la levée des restrictions aux voyages et aux déplacements touristiques intra-européens. « Le trafic européen a retrouvé en juillet 2021, 79 % de son niveau de juillet 2019. Mais le trafic international européen n’était qu’à 42 % de son niveau de deux ans plus tôt », explique Darren Hulst. « Les déplacements touristiques et familiaux sont la clé de la résilience du trafic court et moyen-courriers européen », ajoute-t-il. En revanche, l’activité long-courrier au départ et vers l’Europe ne devrait pas retrouver son niveau pré-pandémie avant fin 2023, voire 2024.

Multiplication des liaisons point à point

Afin de capter des parts de marché sur le segment loisirs, les compagnies adaptent leur business model. Elles multiplient les liaisons point à point, « qui sont déjà beaucoup plus développées en Europe qu’aux États-Unis », souligne Boeing. « Les compagnies doivent gagner en agilité. Pour cela, elles ont besoin d’appareils adaptés. D’où un mouvement de renouvellement des flottes d’avions âgés de plus de 20 ans au profit de modèles plus modernes, plus adaptables et plus efficaces énergétiquement », développe Darren Hulst.

Boeing estime que 750 vieux appareils vont sortir des flottes européennes, dont 600 avions moyen-courriers. Un remplacement rapide de ces flottes d’avions âgés aurait, selon Boeing, un impact positif immédiat. Le groupe a calculé que ce mouvement générerait 1,7 milliard de dollars par an d’économies sur le poste carburant, 3,5 milliards de dollars d’économies de coût et une réduction de 6,5 de millions de tonnes d’émissions de CO2 également par an. « À court terme, le renouvellement des flottes constitue une réponse immédiate à la réduction de la pollution du transport aérien », conclut Boeing.

https://www.lefigaro.fr 21/09/2021.

Le monde de l’aérien pousse les gouvernements à accélérer la transition énergétique

Voilà un an, Airbus présentait son projet d’avion moyen-courrier zéro émission (ZEROe) avec l’objectif d’une mise en service en 2035. Lors du sommet sur l’exploration de l’aviation durable organisé par l’avionneur européen les 21 et 22 septembre à Toulouse, son président exécutif Guillaume Faury n’a pas tardé à donner le ton alors qu’il était interrogé sur l’évolution de cette ambition depuis douze mois : « Nous sommes de plus en plus confiant sur le fait que cet avion est un objectif réalisable. Mais dans le même temps, nous avons réalisé, en travaillant tous les jours sur les différents aspects, qu’avoir l’avion disponible en 2035 n’est qu’une partie de ce défi. Il ne s’agit pas seulement d’un avion, mais d’avoir les bons carburants, de l’hydrogène, à la bonne place, à la bonne quantité et au bon prix. Ce n’est pas quelque chose que l’aviation peut gérer seule. Au vu du niveau de rupture et de changement que nous apportons, nous devons aussi embarquer les régulateurs. »

Un point de vue pleinement partagé par les autres intervenants, à commencer par Johan Lundgren. Le directeur général d’EasyJet n’a pas hésité lui non plus à affirmer que les gouvernements avaient un rôle prépondérant à jour dans la décarbonation de l’aérien et a appelé à une coopération renforcée. Parmi les sujets évoqués tour à tour par les différents dirigeants, la disponibilité des nouvelles énergies, la création d’infrastructures adaptées, les coûts, les conditions de concurrence équitable ou l’amélioration de la gestion du trafic aérien sont ainsi revenus régulièrement sur la table.

Au centre des revendications avancées par les acteurs de l’aéronautique, la disponibilité de l’hydrogène apparaît donc en haut de la liste. Pour Johan Lundgren, qui s’est montré plus enthousiaste que par le passé pour cette solution, il relève de la responsabilité des gouvernements de s’assurer que les infrastructures nécessaires soient mises en place pour la distribution d’hydrogène sur les aéroports lorsque les premiers avions arriveront.

L’implémentation de l’hydrogène dans l’aviation nécessite en effet la mise en place d’infrastructures entièrement nouvelles au sein des aéroports, afin de permettre le stockage et l’avitaillement des avions tout en respectant les exigences de sécurité et les demandes opérationnelles des compagnies, notamment sur les temps de rotation – qui peuvent aujourd’hui de l’ordre de 30 minutes pour une compagnie à bas coût pour un vol moyen-courrier.

Difficulté supplémentaire, ces nouveaux réseaux devront ne devront pas remettre en cause le fonctionnement des réseaux actuels de kérosène, qui continueront à fonctionner pendant plusieurs décennies après l’arrivée de l’hydrogène – si tant est qu’elle se généralise – pour assurer le service des avions des précédentes générations jusqu’à leur remplacement. Johan Lundgren pointe également la connexion entre les réseaux de distribution et les plateformes aéroportuaires. Enfin, le dirigeant d’EasyJet estime que les États doivent aussi intégrer la production d’hydrogène vert dans le dimensionnement des moyens de production d’électricité renouvelable.

Si cette question apparaît prééminente dès aujourd’hui, c’est que l’exemple des carburants durables pour le transport aérien (SAF) n’est pas franchement concluant. Leur utilisation plafonne aujourd’hui à moins d’un pourcent du kérosène utilisé à travers le monde. Les avions sont pourtant certifiés pour incorporer jusqu’à 50 % de SAF dans leur réservoir sans modification, comme l’a rappelé à plusieurs reprises Guillaume Faury. Des expérimentations sont même menées pour aller au-delà, ce qui ne nécessite pas non plus des évolutions majeures.

L’utilisation de ces carburants durables est pour l’instant limité par leurs coûts, de l’ordre de 5 à 7 fois supérieurs à ceux du kérosène classique. Thomas Reynaert, directeur général de l’association A4E (qui regroupe entre autres Air France-KLM, IAG, Lufthansa, Ryanair et EasyJet), affirme pourtant « avoir réellement besoin de SAF à un prix abordable et très rapidement dans de grandes quantités ».

Il salue ainsi assez largement les mesures prises par la Commission européenne dans son paquet « Fit for 55 » dévoilé cet été, notamment la volonté de Bruxelles de pousser les États membres à développer leurs capacités de production et l’adoption de mandats d’incorporation (de 2 % en 2025 à 63 % en 2050). Ces mesures pourraient permettre à l’aviation de sortir du dilemme actuel de « l’œuf et de la poule », à savoir une faible demande des compagnies en raison de coûts trop élevés face à des prix élevés de la part des producteurs en raison de la trop faible demande.

En revanche, Thomas Reynaert dénonce les taxes qui pourraient s’appliquer au kérosène classique en parallèle, qu’il voit comme le moyen le moins efficace de réduire les émissions. Il est rejoint sur ce point par Johan Lundgren qui estime que certains politiciens veulent régler la question de la pollution en « étranglant la demande ».

La plupart des acteurs militent donc pour des systèmes d’incitations financières à même de réduire le surcoût engendré par l’incorporation de SAF, estimant que cela favoriserait largement leur développement. Ce type de dispositif était également attendu en France dans le cadre la feuille de route publiée début 2020 par Élisabeth Borne, alors ministre de la transition écologique et solidaire, et Jean-Baptiste Djebbari, son secrétaire d’État aux transports (devenu ministre délégué depuis). En vain jusqu’à présent.

Le dernier point de revendication est l’amélioration de la gestion du trafic aérien, qui pourrait générer des baisses de consommation de carburant pouvant aller jusqu’à 10 % en Europe. Johan Lundgren a ainsi exprimé fortement son mécontentement face aux atermoiements européens dans la mise en place du Ciel unique depuis près de trente ans : « C’est absolument déplorable de n’avoir vu aucun progrès dans ce domaine-là. C’est un sujet majeur depuis tant d’années. Uniquement sur notre réseau, nous avons fait le calcul que si nous avions juste fait une réforme de notre système de gestion de l’espace aérien, nous aurions réduit instantanément nos émissions de 15 %. C’est massif alors que nous chassons des kilos sur chaque vol pour réduire notre consommation. Tout le monde sait ce qui se passe, tout le monde en parle, mais personne ne fait rien. Nous espérons que les décideurs fassent enfin quelque chose à ce sujet. »

https://www.latribune.fr 23/09/2021

Tourisme

Tourisme : « Si nous ne faisons rien, les consommateurs et les gouvernements nous sanctionneront »

Julia Simpson, nouvelle directrice du WTTC, le lobby du monde du voyage, assure que le secteur privé saisit à bras-le-corps la question de l’impact sur le climat et les populations locales. Elle appelle à la levée des obstacles aux déplacements internationaux, sous la forme d’un passe sanitaire mondial.

Ancienne conseillère de Tony Blair à Downing Street, puis membre du directoire de British Airways et de sa maison mère IAG, Julia Simpson a pris, en août, la direction du Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC), le lobby du secteur du voyage. Une organisation rassemblant plus de 200 membres aux profils disparates, mais dominée par les croisiéristes, les compagnies aériennes et les spécialistes du voyage d’affaires. A l’occasion du forum A World For Travel, qui s’est tenu jeudi 16 et vendredi 17 septembre à Evora (Portugal), Mme Simpson faisait sa première apparition publique.

Face au changement climatique, le tourisme fait son introspection et évite l’action

Vous avez pris la direction du WTTC alors que le secteur commence à relever la tête, après dix-huit mois d’arrêt. Quelle est votre priorité ?

Remettre le secteur du voyage et du tourisme sur pied. Pour ce faire, l’urgence est de reconnecter le monde, avec l’aide des gouvernements. Il y a deux facteurs limitants : la nouvelle vague épidémique dans tout une partie du monde et le manque de disponibilité des vaccins. Nous discutons avec les responsables du programme Covax. Certains disent qu’il faudra encore cinq ans avant que les vaccins soient disponibles dans le monde entier.

Il ne faut donc plus raisonner en termes de pays d’origine, mais d’individus. Qu’importe la nationalité, on doit pouvoir voyager si l’on a un passe numérique montrant sa double vaccination – quel que soit le vaccin, dès lors qu’il a été validé par l’Organisation mondiale de la santé –, sa négativité ou une infection récente, comme l’a fait brillamment l’Union européenne. A l’échelle mondiale, il y a eu un manque de leadership gouvernemental sur cette question. Cela doit se régler au niveau du G20.

Le chemin étroit vers un « tourisme durable » en France

Entendez-vous les appels lancés au secteur afin qu’il réduise son impact sur l’environnement ?

Nous sommes tout à fait conscients que c’est ce que les consommateurs attendent de nous. Si nous ne faisons rien, ils nous sanctionneront et les gouvernements, aussi. Nous n’avons pas le choix. Je suis sûre que nous relèverons ce défi. Beaucoup d’acteurs le font déjà depuis longtemps, parce qu’ils y croient. J’ai vu dans l’aérien les efforts de recherche qui sont déployés pour trouver des solutions technologiques. Naturellement, certaines industries vont s’éloigner des énergies fossiles plus rapidement que d’autres, qui auront besoin de carburant encore longtemps. Néanmoins, des solutions alternatives sont à l’étude.

Pour sa relance, Paris rêve d’un tourisme local et durable

Toute activité humaine consomme du carbone et apparaît, d’une certaine manière, non soutenable. Chaque fois que j’effectue une recherche sur mon téléphone, il y a un centre de données, quelque part dans le monde, qui brûle du carbone. C’est un défi pour tout le monde. Evidemment qu’il faudrait manger moins de viande, moins emprunter les transports privés… Le tourisme fait partie d’un ensemble, et les gens prendront leurs décisions. Mais je pense qu’il est dans la nature humaine de se rencontrer, de voyager et que cela va perdurer. Je ne crois pas qu’il y aura moins de tourisme à l’avenir, y compris dans le voyage d’affaires.

« La transition écologique et le tourisme responsable sont incompatibles avec la massification des voyages »

Nous savons que les gens souhaitent connaître notre impact environnemental. Le WTTC veut collecter et publier un ensemble de données, avec les mêmes critères pour tous nos adhérents. La difficulté est que nous sommes un secteur très éclaté.

Le tourisme est parfois dénoncé car il bouscule la vie locale et rapporte davantage aux groupes occidentaux qu’à la population…

Le tourisme a un impact incroyable sur les communautés locales, et je considère plutôt qu’elles en bénéficient. Regardez le nombre d’emplois créés, occupés par des personnes non diplômées dans les pays en voie de développement. Je sais que de nombreuses chaînes d’hôtels consentent d’énormes efforts pour travailler avec ces communautés et les gouvernements, en vue d’apporter de la valeur plutôt que d’en prendre. Les touristes le voient. Ils veulent rencontrer les locaux, comprendre leur culture, apprendre leur histoire, manger local. Il est possible de trouver un modus vivendi qui profite à tous

https://www.lemonde.fr/ 20/09/21.

Face au changement climatique, le tourisme fait son introspection et évite l’action

Un forum consacré à la « soutenabilité » du tourisme montre l’ampleur de la tâche à accomplir pour un secteur qui a fermé les yeux, jusqu’alors, sur son impact environnemental.

Deux jours à Evora, charmante ville historique de l’Alentejo (Portugal), pour débattre de l’avenir du tourisme et de sa révolution verte. Un forum sur la « soutenabilité » du secteur sans tri sélectif, avec distribution de bouteilles d’eau en plastique et emballages par centaines, convoiement des participants en avion, puis voiture à moteur thermique : l’industrie n’aurait pu mieux s’y prendre pour illustrer les contradictions dans lesquelles elle s’enferre, entre prise de conscience véritable et passage à l’action encore timide.

Les observateurs les plus expérimentés décrivent un bouleversement identitaire, incarné par le sous-titre de ce congrès, A World for Travel, qui s’est tenu jeudi 16 et vendredi 17 septembre : « Transformer le voyage pour développer sa soutenabilité ». Un événement entièrement consacré à cette thématique ? Jamais cela n’aurait été possible avant, insiste-t-on. Mieux : « Il y a deux ans, c’était surtout un thème de colloque ; aujourd’hui, c’est devenu une réalité concrète, qui irrigue les actions du gouvernement, mais aussi des entreprises », assure Jean-Baptiste Lemoyne, le secrétaire d’Etat au tourisme.

« Si nous ne faisons rien, les consommateurs et les gouvernements nous sanctionneront »

A la pluricentenaire université d’Evora, dans un décor d’azulejos et d’étudiants portant une longue cape noire, on a sondé les âmes des tour-opérateurs, chaînes hôtelières, compagnies de croisières ou aériennes. Surprise : elles étaient « vertes ». Pas une qui ne s’apitoie sur le sort de la planète, à l’exception notable de Julia Simpson, nouvelle directrice du WTTC, le lobby du secteur du voyage, dont le discours introductif ne comportait pas un mot sur les enjeux environnementaux.

Prise de conscience tardive et urgente

« Tout a changé ! Ce qui aurait dû prendre quinze ans est arrivé subitement, s’exclame Yolanda Perdomo, consultante tourisme chez ICF et ancienne responsable de l’Organisation mondiale du tourisme. Le nouveau paradigme est déjà là, devant nous, grâce au basculement des attentes et des valeurs des consommateurs, mais aussi des dirigeants du secteur privé. Ils veulent laisser un héritage. Leurs valeurs sont bouleversées. On est vraiment devant une feuille blanche. »

Mais les auteurs semblent peu inspirés. Leurs déclarations d’intention portent principalement sur l’impact positif à apporter aux populations locales, souvent mises à l’écart de la création de valeur. Quant aux nombreux ministres du tourisme présents, pas un n’avait de solution d’ampleur à proposer, laissant les associations et tour-opérateurs de « tourisme responsable » les bras ballants.

Si elle semble réelle, la prise de conscience est tardive et urgente. Selon une étude de 2018, le tourisme mondial représentait 8 % des émissions de gaz à effet de serre entre 2009 et 2013, avant une décennie d’explosion des voyages. Les chiffres sont encore incertains : il n’existe aucun mécanisme d’évaluation de l’impact environnemental des activités touristiques. Le secteur est l’un de ceux ayant le moins travaillé à réduire ses émissions, et il ne s’occupe pas de les mesurer.

Très peu d’intervenants ont mis en cause le principe du tourisme de masse ou du tourisme d’affaires, les deux catégories les plus émettrices de CO2

« Ils sont très en retard, estime Jane Madden, spécialiste de la responsabilité sociale et environnementale au sein de l’agence FINN Partners. Sans doute parce que c’est une constellation d’acteurs et que les grands sont là depuis des décennies. Il est plus facile d’intégrer la responsabilité environnementale lorsque cela fait partie de votre modèle économique de base que d’essayer de l’intégrer au chausse-pied bien plus tard. »

« Peut-être faut-il que l’on voyage moins »

De nombreux conférenciers ont illustré cette impasse, telle cette responsable d’une grande compagnie de croisières vantant la subvention d’éoliennes dans le Kansas ou ce dirigeant d’une compagnie de jets privés annonçant son objectif de compensation intégrale de ses émissions de CO2 d’ici à 2025. Très peu d’intervenants ont mis en cause le principe du tourisme de masse ou du tourisme d’affaires, les deux catégories les plus émettrices, et ont encore moins suggéré de réduire les déplacements.

« Il y a de bonnes discussions mais je ne veux pas d’idées, je veux des actions, se désole Hilary Matson, une jeune Américaine fondatrice de Yugen Earthside, un tour-opérateur de tourisme responsable. Que les gouvernements imposent des choses aux compagnies aériennes, réduisent le nombre de croisières. Peut-être faut-il que l’on voyage moins, que l’on taxe les touristes ? J’ai émis l’idée, j’ai eu l’impression de dire un gros mot. Je vois beaucoup de greenwashing [écologie de façade]. »

Il fut abondamment question de compensation carbone, dont l’efficacité est débattue. L’ancienne secrétaire d’Etat à la transition écologique Brune Poirson, devenue directrice du développement durable chez Accor, fut une rare voix discordante sur le sujet : « La compensation ou l’atténuation, ce n’est pas ce que les millennials [nés entre 1980 et 2000] demandent, pas ce que les actionnaires demandent, et pas ce dont la Terre a besoin. Nous avons besoin d’une transformation de nos modèles économiques. »

Rôle des investisseurs

Face à l’attentisme des gouvernements, les nombreuses associations créées ces derniers mois pour encourager le secteur du tourisme à se prendre en main comptent sur les jeunes touristes, mais surtout les investisseurs.

« Il va être de plus en plus difficile d’emprunter de l’argent sans avoir une démarche “zéro carbone” », résume Bruno Despujol, consultant tourisme chez Oliver Wyman. A ses yeux, des solutions existent et passent notamment par la mise en place d’outils d’évaluation transparents pour les consommateurs, et la possibilité offerte de compenser le carbone émis. « Mais le mouvement est lent. Le secteur donne le sentiment de ne pas savoir par où commencer. »

 « La transition écologique et le tourisme responsable sont incompatibles avec la massification des voyages »

En amont de la COP26, à Glasgow (Ecosse), en novembre, le mouvement Tourism Declares a Climate Emergency (« le tourisme déclare l’urgence climatique ») tente de rassembler acteurs publics et privés derrière des engagements simples : réduction des émissions de CO2 de 50 % d’ici à 2030, et plan d’action climatique à présenter dans les douze mois. Pour l’heure, aucun acteur majeur du secteur n’a signé. « Plus nous attendons, plus nous avons à perdre, car l’impact du changement climatique sur l’activité touristique se voit chaque jour », s’inquiète son cofondateur Jeremy Smith.

https://www.lemonde.fr/ 21/09/2021.

Alain Griset et Jean-Baptiste Lemoyne au chevet des professionnels du tourisme d’affaires

Si, en France, la très grande majorité des secteurs ont retrouvé une activité et un développement quasi normal et comparable à celui d’avant-crise, d’autres ont plus de difficultés à rebondir. C’est notamment le cas du secteur du tourisme et plus particulièrement du tourisme d’affaires, qui enregistre d’importantes pertes financières depuis le début de la pandémie : en 2020, seuls 5 % des événements ont été maintenus. Pour répondre aux inquiétudes et aux attentes des professionnels du secteur, le Gouvernement a annoncé un plan de reconquête du tourisme d’affaires qui s’inscrit dans un plan de reconquête du secteur de manière plus générale.

Retour des échanges en présentiel.

Après avoir visité le salon Première Vision organisé au parc des expositions, les deux hommes ont longuement échangé avec les professionnels du secteur lors d’une table ronde. Le salon Première Vision marque le retour des salons d’affaires en présentiel après de nombreux mois d’arrêt, avec des salons virtuels. Les professionnels sont heureux de ce retour de l’activité en présentiel. Selon Olivier Ginon, PDG du groupe d’événementiel GL Events, « Rien ne pourra remplacer le contact physique et le présentiel ». La question de la digitalisation des événements et plus largement de l’ensemble du secteur du tourisme d’affaires a été au cœur des discussions. Jean-Baptiste Lemoyne a évoqué ce sujet, soulignant une accélération de la numérisation : « Le numérique a fait une irruption importante durant cette crise et les entreprises se sont toutes adaptées. La question est désormais de réussir à le valoriser et à le monétiser. Rien ne remplace le contact physique, l’échange avec le fournisseur. C’est pour cela que l’on ne peut pas se passer de ces salons en présentiel. », a expliqué le secrétaire d’État.

A la suite de ces échanges et à l’aide des différentes propositions émises par les professionnels présents à la table ronde, le Gouvernement présentera son plan de reconquête du tourisme d’ici le début du mois de novembre. Alain Griset estime que ce dernier a permis d’éviter une importante crise, que l’économie est désormais repartie, mais qu’il convient de rester vigilant sur certains secteurs : « Nous sommes convaincus, avec le président de la République, que le tourisme d’affaires a une place extrêmement importante dans le tourisme en général. Je voudrais réaffirmer que le Gouvernement a essayé de tout mettre en œuvre pour que l’économie ne s’effondre pas. La reprise est tout de suite très forte, nous avons qu’il y a encore des fragilités et des entreprises en difficulté. On essaie désormais de boucher les « trous dans la raquette », mais globalement, en comparaison avec d’autres pays, la France est l’un des pays ou la relance est la plus rapide. » a affirmé Alain Griset. « Aujourd’hui, 99 % de l’économie fonctionne, quelques secteurs dont le tourisme et l’événementiel sont encore en difficulté. C’est pourquoi, nous devons réfléchir aux moyens à mettre en œuvre pour accompagner ce secteur et faire en sorte que la France soit encore un leader mondial dans les années à venir.», a-t-il poursuivi.

Cette rencontre avait lieu dans le cadre du plan de reconquête du tourisme d’affaires souhaité par le président de la république Emmanuel Macron. Ce plan s’articule sur cinq grands axes :

– l’amélioration de la formation et de l’attractivité des métiers du tourisme ;

– la valorisation de notre patrimoine naturel et culturel ;

– la montée en gamme de l’offre touristique (hébergement-restauration) ;

– l’investissement dans les infrastructures (pistes cyclables, mobilités douces pour accéder aux sites, etc.) ;

– le soutien à la numérisation du secteur.

Les ministres à l’écoute des professionnels

Les travaux sont copilotés par Alain Griset et Jean-Baptiste Lemoyne et conduits en étroite collaboration avec l’ensemble des acteurs touristiques du pays. De façon très concrète et avec une approche également géographique, les ministres ont entamé un tour de France jalonné de réunions de concertations afin de dégager les priorités pour le tourisme d’affaires, littoral, patrimonial, rural et ultramarin, en lien avec l’approche thématique.

Lors des échanges, de nombreuses propositions concrètes ont été évoquées par les professionnels, notamment la suppression de l’application de la TVA à la marge pour le tourisme d’affaires. Pour certains professionnels, elle cause un problème de concurrence et freinerait les exposants étrangers à faire appel à des prestataires français, se tournant plutôt vers la suisse où d’autres pays de l’union européenne dans lesquels la taxation est moins importante voire inexistante. Sur ce point, Alain Griset a affirmé qu’il fallait y réfléchir sereinement et que « tous les maillons de la chaîne du tourisme d’affaires » devaient fonctionner pour permettre de fournir une prestation idéale aux exposants.

L’Île-de-France est fortement touchée par cette baisse d’activité du tourisme d’affaires car c’est la région de France où ce secteur est le plus présent. Il représente une part importante du tourisme régional, d’où l’importance que ce secteur reparte rapidement. Selon une étude, le retour à la normale est prévu entre 2024 et 2026.

https://www.affiches-parisiennes.com 24/09/2021.

Reworld Media et la plateforme FrancePlay annoncent la création de Voyage en France TV

Encouragée par Jean-Baptiste Lemoyne, Secrétaire d’Etat chargé du Tourisme, la chaîne Voyage en France Tv privilégiera tous les attraits que recèle le territoire français sur le modèle d’un tourisme durable, sans distinction de taille.

La ligne éditoriale de Voyage en France Tv valorisera les pratiques les plus vertueuses, se jouera des saisons, magnifiera les savoir-faire et soutiendra les professionnels comme les habitants dans leur quête de qualité de services et d’accueil.

Une dizaine d’émissions et de formats sont d’ores et déjà en cours de création comme « Circuits courts » sur le tourisme de proximité, « Passez au Vert » sur les expériences vertueuses en matière de tourisme durable, ou encore « Prêt à Partir » pour la valorisation de séjours associés à un déplacement en train ou à vélo.

Voyage en France Tv diffusera des programmes, reportages et documentaires de qualité, pertinents et inspirants. La chaîne s’appuiera principalement sur les moyens de production et le solide savoir-faire développé par Reworld Media dans l’édition d’offres télévisuelles linéaires et délinéarisées, avec par exemple le succès rencontré par la chaîne Sport en France, éditée depuis 2019 pour le compte du Comité National Olympique Sportif Français.

La chaîne bénéficiera également de l’expertise de FrancePlay.Tv qui associe toutes les destinations touristiques sur une seule et même plateforme VOD.

Voyage en France Tv sera accessible gratuitement sur tous les écrans.

Le tourisme hexagonal disposera d’un nouveau média, porteur de contenus enrichis et partageables, couvrant toutes les destinations touristiques, qu’elles soient connues ou plus confidentielles. Il bénéficiera du potentiel d’audience de +30 millions de consommateurs rassemblés chaque mois par les marques média du groupe Reworld Media.

Voyage en France Tv permettra de surcroit la création d’un écosystème de l’audiovisuel touristique français tout en s’affranchissant progressivement des incontournables GAFA.

Les perspectives de développement de Voyage en France Tv sont exceptionnelles avec des projets en versions étrangères, une démultiplication par destination ou par marque, un partage des contenus complètement libéré, sa déclinaison sur différents supports !

« Le tourisme bleu-blanc-rouge a d’innombrables atouts : la mer, la montagne, les îles, la campagne, la culture, la gastronomie, le patrimoine et l’architecture de nos villes et villages. La France est un véritable monde en miniature que les professionnels font rayonner par l’excellence de leurs savoir-faire. Voyage en France Tv participera à mettre en avant toute la richesse de cet écosystème si précieux à la France », déclare Jean-Baptiste Lemoyne, Secrétaire d’Etat chargédu tourisme.

« Avec plus de 50 marques médias propriétaires, Reworld Media couvre de nombreux univers comme le sport, la santé, l’auto, la nature ou encore la femme. Des univers pour certains proches du tourisme et générateurs d’activités touristiques. La nouvelle chaîne Voyage en France Tv bénéficiera immédiatement de notre audience qualifiée et préfigurera la création d’un pôle Voyages et Découvertes au sein de notre groupe », déclare Guillaume Sampic, Directeur Général de Media365, filiale production de Reworld Media.

Pour Marc Béchet, CEO de FrancePlay, « Le tourisme se nourrit d’images, d’apprentissage et d’expériences à vivre qui préparent les émotions. La vidéo et le média TV sont ceux qui partagent le plus et le mieux les meilleures façons de voyager. Avec les performances des marques de Reworld Media et l’expertise de FrancePlay dans les programmes audiovisuels à vocation touristique, Voyage en France Tv a tous les ingrédients de la réussite sur le long-terme ».

La date de lancement de Voyage en France Tv sera communiquée dans les prochaines semaines.

https://www.megazap.fr/ 24/09/2021.

Les Nations Unies jugent qu’il est temps de relancer le tourisme

Le secteur du tourisme a connu des pertes pouvant atteindre 4.000 milliards de dollars pour le Produit intérieur brut (PIB) mondial rien que cette année.

Pour les Nations Unies, la relance du tourisme contribuera à la reprise et à la croissance mondiales. Le Secrétaire général des Nations Unies saisit l’occasion de cette date pour reconnaître le pouvoir de l’activité pour un développement durable et inclusif.

Des pertes économiques considérables

António Guterres souligne que, rien qu’entre janvier et mai de cette année, les arrivées de touristes internationaux ont chuté de 95% dans diverses régions du monde.

S’agissant des prévisions selon lesquelles le secteur générera des pertes de plus de 4 000 milliards de dollars pour le PIB mondial d’ici la fin de l’année, il a souligné qu’il s’agit d’un « choc énorme pour les économies développées » et d’une « urgence pour les nations en développement ».

Un autre facteur qui a un impact négatif sur le tourisme est le changement climatique, notamment dans le cas des petits États insulaires en développement. António Guterres a rappelé que le tourisme représente environ 30% de l’activité économique de ces pays.

Temps de récupération

Par conséquent, le chef de l’ONU affirme qu’il est temps de « repenser, transformer et redémarrer le tourisme en toute sécurité », car il s’agit d’un secteur qui crée des emplois et contribue à la construction de sociétés résilientes, inclusives et durables, axées sur l’égalité des sexes.

M. Guterres suggère d’investir davantage dans le tourisme vert, surtout lorsque les transports maritimes et aériens figurent parmi les secteurs qui émettent les gaz les plus polluants. Le Secrétaire général rappelle que le passage à la neutralité carbone est essentiel.

Le Secrétaire général de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) a également envoyé un message pour la Journée mondiale, dans lequel il souligne que « le désir humain de voyager et d’explorer est universel, et que le tourisme doit donc être ouvert pour que chacun puisse en profiter ».

Zurab Pololikashvili a rappelé que la croissance du secteur génère des bénéfices à tous les niveaux, de la plus grande compagnie aérienne à la plus petite des petites entreprises.

https://news.un.org/fr 28/09/2021.

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