La Revue de presse économique de l’APST du 20 au 30 Avril 2021
Avec Les Partenaires de l’APST
Aérien
Aérien: les compagnies européennes affaiblies
Air France-KLM, qui avait déjà bénéficié d’aides d’État supérieures à 10 milliards d’euros il y a un an, vient à nouveau d’être renfloué à hauteur de 4 milliards par la France. Gonzalo Fuentes/REUTERS
De la lumière au bout du tunnel. Certes, United Airlines a encore annoncé une énorme perte (1,4 milliard de dollars) pour le premier trimestre 2021 en raison de la pandémie qui joue les prolongations. Mais son directeur général, Scott Kirby, a presque retrouvé le sourire: «Nous voyons maintenant un chemin pour revenir à la profitabilité», explique-t-il, évoquant le redémarrage de l’activité aux États-Unis depuis quelques semaines. Même optimisme prudent chez son concurrent, Delta Airlines. «Nous espérons générer du cash au deuxième trimestre», affirme son patron, Ed Bastian.
En Chine, le redécollage est encore plus net. Selon la CAAC (Civil Aviation Administration of China), le régulateur local, les trois grands transporteurs aériens de l’empire du Milieu (Air China, China Eastern Airlines et China Southern Airlines), ont fait voyager 48 millions de passagers au premier trimestre, soit une baisse limitée à 11 % par rapport à la même période en 2019, la dernière année sans Covid-19. Mi-avril, les sièges à la vente sur le marché domestique étaient même 6,7 % plus nombreux qu’il y a deux ans.
Colmater les brèches
Pendant ce temps-là, les compagnies européennes font toujours grise mine. «La semaine 15 (du 12 au 18 avril, NDLR), le trafic était inférieur de 63,7 % par rapport à la même semaine en 2019», a tweeté il y a quelques jours Eamonn Brennan, le patron d’Eurocontrol qui scrute les mouvements d’avions en Europe. Résultat, les transporteurs aériens cherchent à colmater les brèches par tous les moyens. Air France-KLM, qui avait déjà bénéficié d’aides d’État supérieures à 10 milliards d’euros il y a un an, vient à nouveau d’être renfloué à hauteur de 4 milliards par la France. En attendant un complément des Pays-Bas pour KLM. Austrian Airlines, filiale de Lufthansa, va supprimer 650 emplois s’ajoutant aux 650 déjà passés à la trappe l’année dernière. Deux avions supplémentaires vont aussi sortir de sa flotte dans les prochaines semaines.
Certes, les compagnies européennes misent sur un redécollage cet été. Lufthansa se dit prêt à remonter à 70 % de sa capacité d’avant crise. Air France-KLM à au moins 50 %. Mais le directeur général du groupe franco-néerlandais, Ben Smith, le reconnaît : « La visibilité est limitée. » Et l’Association internationale des transporteurs aériens (IATA), qui regroupe 280 compagnies dans le monde, n’est pas très optimiste pour les compagnies européennes : « Ce sont elles qui réduiront le moins leurs pertes en 2021. » Ensemble, ces compagnies du Vieux Continent devraient être dans le rouge à hauteur de 22,2 milliards de dollars.
Si les acteurs européens sont en queue de peloton, c’est qu’ils cumulent les inconvénients. « Les transporteurs aériens chinois et américains ont un marché domestique énorme où il n’y a pas de restrictions de voyage, explique Xavier Tytelman, consultant spécialiste de l’aéronautique. Les compagnies du Vieux Continent, elles, doivent composer avec chaque État de l’espace européen qui, pour la plupart, multiplient les obstacles (tests PCR, quarantaine à l’arrivée…) à la venue des étrangers. » Or, tous les experts le disent : après une crise, les passagers reprennent d’abord des courts et moyens courriers avant d’aller à l’autre bout du monde.
Les low-costs en embuscade
Autre handicap : la campagne de vaccination bien plus lente en Europe qu’aux États-Unis. «Du coup, l’Union européenne fait face à une troisième vague de la pandémie qui se traduit par des confinements et des restrictions de voyage quand, aux États-Unis, la vie commence à reprendre normalement, avec les voyages en avion qui vont avec eux», constate Didier Bréchemier, spécialiste du transport aérien au sein du cabinet de conseil Roland Berger. Quant à la Chine, même si le rythme de vaccination y est moins élevé, la maîtrise plus forte de la pandémie depuis l’été dernier permet aussi le redémarrage vigoureux du transport aérien. «Et il se fera plus vite qu’en Europe et aux États-Unis car la Chine n’est pas un marché mature et la croissance avant crise y était déjà plus rapide», estime Xavier Tytelman.
Du coup, en Europe, les compagnies seront fragilisées et un tsunami fait de faillites, de fusions ou de prises de participations étrangères dans les transporteurs aériens risque de rebattre les cartes du secteur. Au bénéfice des compagnies chinoises, américaines ou du Moyen-Orient aux poches profondes. Ce mouvement a déjà commencé. Lors de l’augmentation de capital (plus de 1 milliard) d’Air France-KLM intervenue mi-avril, China Eastern Airlines est devenue le deuxième actionnaire du groupe avec 9,6 % du transporteur franco-néerlandais contre 8,8 % auparavant.
Le vrai danger pour les compagnies généralistes européennes viendra plutôt des low-costs
De son côté, Qatar Airways a participé fin 2020 à l’augmentation de capital de 2,75 milliards de livres (3 milliards d’euros) d’IAG (British Airways, Iberia, Vueling…). La compagnie de Doha reste donc le premier actionnaire du transporteur aérien anglo-espagnol avec une part inchangée du capital de 25,1 %. Reste que les compagnies européennes ne pourront pas tomber facilement dans l’escarcelle de ces actionnaires venus de loin. « Un investisseur non européen n’a pas le droit d’avoir la majorité des parts d’une compagnie de l’Union européenne », rappelle Didier Bréchemier. Sans compter qu’il ne suffit pas d’investir beaucoup d’argent pour réussir dans le transport aérien en Europe.
Etihad l’a appris à ses dépens. La compagnie d’Abu Dhabi n’a pas empêché la faillite en 2017 d’Air Berlin dont elle détenait 29 % du capital. Elle n’a pas non plus redressé Alitalia entre 2014 et 2017 quand elle en possédait 49 %, bien qu’elle y ait injecté 1,7 milliard. Quant aux velléités expansionnistes américaines, elles sont limitées pour le moment. Les compagnies qui ont bénéficié des aides fédérales n’ont pas le droit de prendre des participations dans des sociétés étrangères tant qu’elles n’ont pas remboursé les prêts accordés. C’est la raison pour laquelle Delta Airlines, actionnaire d’Air France-KLM, n’a pas participé à la récente augmentation de capital et ne possède plus que 5,8 % du groupe franco-hollandais, contre 8,8 % auparavant.
« En fait, le vrai danger pour les compagnies généralistes européennes viendra plutôt des low-costs, estime Didier Bréchemier. Sur le marché du court et moyen-courrier qui rebondira d’abord, les Ryanair, Wizz Air et Easyjet se tailleront la part du lion car elles sont mieux armées pour faire la guerre des prix. » Dans le transport aérien, le prédateur est parfois plus proche qu’on ne le croit.
https://www.lefigaro.fr/ 26/04/2021.
Entreprise
7406 défaillances d’entreprises au 1er trimestre 2021
Un an après le début de la crise, la fermeture guette les plus fragiles. 8 jugements sur 10 sont des liquidations directes, du jamais vu en 20 ans.
Altares dévoile aujourd’hui les chiffres des défaillances d’entreprises en France pour le 1er trimestre 2021. Avec 7406 procédures collectives ouvertes, soit une baisse de 32,1 % par rapport au 1er trimestre 2020, le niveau général des défaillances reste exceptionnellement bas. Le mois de mars marque cependant un véritable point d’inflexion, tant sur le rythme des ouvertures de procédures que sur leur physionomie, puisque 79 % des jugements mènent désormais à la liquidation de l’entreprise. Un niveau jamais atteint en 20 ans.
Thierry Millon, directeur des études Altares : « Après avoir atteint leur plus bas niveau en 30 ans fin 2020, le nombre de procédures continue de reculer fortement au premier trimestre 2021(-32,1 %). Le mois de mars pourrait cependant constituer un point de bascule. D’abord sur le changement de rythme des ouvertures de procédures, attendu mais impressionnant. Sur les deux premières semaines de mars, les défaillances d’entreprises sont en très fort recul (-48 %), mais sur les deux suivantes elles explosent de 155 % comparées à la même période de 2020, qui marquait le début du confinement, le gel des cessations de paiement, la fermeture des juridictions et donc la suspension temporaire des audiences. C’est aussi en mars qu’émergent des chiffres concrets sur la détresse de centaines d’entreprises qui se trouvent en cessation de paiement, en dépit des dispositifs de soutien publics. Car désormais, 8 entreprises sur 10 qui se présentent devant les tribunaux sont directement liquidées, un taux jamais atteint depuis 20 ans. »
https://www.altares.com 27/04/2021.
Altares Défaillances en France Chiffres de Mars 2021
Un nombre de défaillances d’entreprises exceptionnellement bas
7 406 entreprises sont tombées en défaillance en France au cours des trois premiers mois de l’année 2021, c’est 32,1 % de moins qu’à la même période 2020, qui n’avait été perturbée par la crise sanitaire qu’en toute fin de trimestre.
Seulement 170 procédures de sauvegardes (-26,7 %) ont été ouvertes, pour 1 493 entreprises placées en redressement judiciaire. Un nombre en très fort retrait (-51,2 %), deux fois plus rapide que celui des liquidations judiciaires directes (5 743 ; -24,5 %).
Les mois de janvier (-35 %) et février (-45 %) démontrent une baisse très importante du nombre de procédures ouvertes, alors que le mois de mars (-13 %) amorce un changement de rythme. Si la première quinzaine du mois s’inscrivait dans la même tendance que février (-48 %), la seconde présente une augmentation impressionnante de 155 % par rapport à la même période en 2020. Une tendance d’autant plus marquée du côté des liquidations judiciaires directes (+211 %).
Le taux des liquidations directes s’accélère en effet en ce début d’année. Il dépasse désormais 77 % des jugements sur le premier trimestre et atteint même 79 % en mars, une donnée qui illustre la très grande fragilité de nombreuses structures.
Le nombre d’emplois menacés tombe juste sous le seuil des 30 000 mais représente encore en moyenne 4 emplois par entreprise. A noter que ce chiffre est toutefois amplifié par la procédure de sauvegarde engagée par le groupe de restauration Flunch, qui concerne 5000 salariés. Sans cette procédure, le nombre d’emplois menacés par entreprise serait resté similaire à la moyenne observée depuis cinq ans (3,4 emplois par défaillance).
Les TPE durement fragilisées et les PME d’au moins 100 salariés sous tension
Les TPE de moins de trois salariés concentrent les trois quarts des procédures mais leur nombre (5609) est en recul de 31 %. Ces entreprises se présentent toutefois devant le tribunal en situation financière tellement compromise que 80% d’entre elles sont placées directement en liquidation judiciaire.
La situation des TPE de 3 à 5 salariés est à peine meilleure. Elles sont 939 à avoir défailli au 1er trimestre 2021(-31%) et 77 % d’entre elles ont été immédiatement liquidées.
Les ouvertures de procédures collectives reculent de 40 % chez les entreprises de 6 à 49 salariés et de 35 % chez les PME de 50 à 99 salariés.
Pour les PME d’au moins 100 salariés, la situation reste tendue : les liquidations directes sont minoritaires mais le nombre de défaillances augmente sur un an. 23 ont en effet défailli au 1er trimestre 2021, soit 6 de plus qu’il y a un an. Cependant, seules 4 d’entre elles ont été liquidées.
A noter que moins de la moitié de ces grandes PME était à jour de publicité des comptes annuels, certaines ne publiaient plus leurs comptes depuis plusieurs années.
Les défaillances en recul dans la plupart des secteurs mais plusieurs activités démontrent déjà des signes de fragilité.
https://www.altares.com 27/04/2021.
Tourisme
New York démarre une campagne inédite pour relancer le tourisme
New York table sur un retour à une situation touristique « normale » en… 2024. Prochaine étape pour le tourisme international : les déplacements transatlantiques des voyageurs vaccinés.
New York table sur un retour à une situation touristique « normale » en… 2024. Prochaine étape pour le tourisme international : les déplacements transatlantiques des voyageurs vaccinés. Thananit
Comment faire revenir les touristes ? Forte d’une campagne de vaccination anti-Covid-19 menée tambour battant et d’un taux de positivité désormais inférieur à 5%, New York espère redevenir une ville attractive avant les autres et lancera en juin une opération de communication d’une ampleur inédite.
Trente millions de dollars pour dire aux Américains et aux touristes internationaux que « New York se réveille »: c’est la somme sans précédent que la première métropole américaine va mettre sur la table, ont annoncé mercredi le maire Bill de Blasio et le président du bureau touristique de la ville, Fred Dixon.
Les voyages étant encore limités, le message, décliné via médias traditionnels, réseaux sociaux et influenceurs, visera d’abord les Américains, en commençant par les amis ou parents des New-Yorkais, appelés à « venir leur rendre visite ». Avant de s’étendre, si le contrôle de la pandémie le permet, à une audience nationale puis mondiale, a expliqué Fred Dixon.
« Il y avait 400.000 emplois liés au tourisme avant la pandémie, ils vont revenir », a assuré Bill de Blasio lors d’un point presse. « New York se réveille, nous devons dire aux gens que nos commerces sont ouverts, qu’ils sont sûrs (…) Ca ne se fera pas du jour au lendemain, on le sait, mais ça se fera ».
L’enjeu est considérable pour une ville qui était, avant la pandémie, l’une des plus visitées au monde, avec un record de 66,6 millions de visiteurs en 2019, fréquentation tombée à 22 millions en 2020.
D’autant que des investissements majeurs, réalisés avant la pandémie, doivent être amortis. L’extension du centre de conférences du Javits Center a ainsi coûté 1,2 milliard de dollars, et la rénovation de l’aéroport LaGuardia 8 milliards.
Le pari n’est pas gagné : les quartiers d’affaires sont désertés depuis 13 mois, les employés continuant majoritairement à travailler de chez eux, ce qui prive de revenus un vaste écosystème de restaurants, commerces et hôtels. Et la criminalité est en hausse, rappelant pour certains la ville sale et parfois dangereuse qu’était New York dans les années 1970-80.
Malgré un début de reprise des compétitions sportives et de certains divertissements, des attractions clé manquent encore à l’appel, comme les spectacles de Broadway : leur retour est prévu pour septembre, même si le bureau du tourisme n’a pas exclu mercredi que la date soit avancée.
Dans ces conditions, New York n’espère pas revenir au tourisme de masse avant 2023 : le bureau du tourisme prévoit que la ville aura alors presque retrouvé son niveau pré-pandémie avec 64,7 millions de visiteurs, et reprendra sa croissance dès 2024 avec 69 millions
https://www.lefigaro.fr 23/04/2021.
Thaïlande : Les espoirs touristiques de 2021 en train de s’évanouir.
Le gouvernement thaïlandais a réduit de moitié le nombre de visiteurs internationaux qu’il prévoyait cette année et a revu à la baisse ses prévisions de recettes touristiques. 3 à 4 millions de visiteurs étrangers seulement sont attendus en 2021.
Le ministre du Tourisme et des Sports thaïlandais, Phiphat Ratchakitprakarn, a déclaré que la troisième vague épidémique de Covid-19 survenue ce mois-ci avait ébranlé le tourisme au moment même où il montrait des signes de reprise après la disparition de la deuxième vague de virus.
Les recettes totales du tourisme pour 2021 ont été révisées à la baisse de 1,218 trillion de bahts à 850 milliards de bahts, a déclaré le ministre.
- Phiphat a souligné le nouveau record journalier de vendredi avec 2 070 infections et la grande incertitude quant à l’évolution de la pandémie.
Tout espoir de voir le pays atteindre son objectif précédent d’attirer 6,5 millions de touristes étrangers cette année a été anéanti.
Objectif revu à la baisse
Le ministère a revu à la baisse son objectif de recettes touristiques de 348 milliards de bahts à 300 milliards, les 550 milliards de bahts restants provenant du marché intérieur, contre 870 milliards prévus précédemment.
Le gouvernement s’attend maintenant à ce que les arrivées internationales en 2021 ne soient que de 3 à 4 millions, soit un peu plus de la moitié de sa prévision.
Quant aux touristes locaux, ils devraient effectuer entre 100 et 120 millions de voyages cette année, contre 160 millions dans les prévisions précédentes, après la pandémie qui a détruit le sentiment touristique pendant les vacances de Songkran.
Toutefois, les autorités vont poursuivre leur plan visant à faire venir des visiteurs internationaux vaccinés dans le cadre d’un projet pilote appelé « Phuket Sandbox » en juillet
http://www.gavroche-thailande.com/ 25/04/21.
Tourisme : les professionnels se préparent à accueillir les nombreux Français qui veulent profiter des ponts de mai.
Transporteurs et hébergeurs se préparent à une vague de réservations de dernière minute, alors qu’Emmanuel Macron a détaillé dans un entretien à la presse régionale les modalités et le calendrier du desserrement des contraintes sanitaires. Les réservations grimpent déjà depuis quelques jours, malgré les flous qui persistent sur la date de réouverture des terrasses et commerces. Encore loin d’un mois de mai normal, la SNCF vend environ 150.000 billets par jour, dont beaucoup vers la Méditerranée, la Bretagne et le Sud-Ouest.
Dans les zones proches du littoral, les professionnels de l’hébergement constatent aussi un début de reprise. «Depuis jeudi dernier, à l’annonce de la fin des restrictions de circulation, le téléphone a recommencé à sonner», se réjouit Franck Chadeau, dirigeant des établissements d’hôtellerie de plein air Chadotel. «On ne sait pas encore dans quelles conditions on va pouvoir accueillir nos clients, – terrasses ou pas, piscine ou pas – mais ils pourront se déplacer. Pour nous c’est déjà une très bonne nouvelle», ajoute Franck Chadeau, également président de la fédération Vendéenne d’hôtellerie de plein air.
Le week-end de l’Ascension est en général un temps fort de l’avant-saison pour les professionnels du tourisme. L’an dernier, à cette période, il n’était pas possible de circuler au-delà d’un périmètre de 100 kilomètres. Pour beaucoup d’hébergeurs, la saison s’est faite sans les ponts de mai. Alors, comparativement, en 2021 les perspectives sont déjà meilleures. «Les réservations sont en baisses pour l’Ascension par rapport à une année normale, mais il y a du mieux par rapport à l’année dernière puisque nous n’avions pas le droit d’accueillir de touristes à la même époque», confirme Nicolas Dayot, président du syndicat départemental de l’hôtellerie de plein air en Bretagne.
Du côté des locations de meublés, Gîte de France affiche déjà des taux d’occupation entre 50 et 85% selon les régions. «On s’attend à un bon mois de mai. Les gens ont tellement besoin de prendre l’air, de s’oxygéner, de sortir», souligne Solange Escure, directrice générale de Gîtes de France. D’après elle, la fermeture des restaurants – jusqu’au 9 juin – ne freine pas les Français. «Si on a accès aux terrasses, ça sera du bonus, mais ça n’empêche pas les réservations», glisse-t-elle.
Comme l’été dernier, les régions littorales devraient donc être des destinations particulièrement prisées. «Les Français ont plus que jamais besoin de prendre l’air, en bord de mer en particulier», souligne Nicolas Dayot, du syndicat départemental de l’hôtellerie de plein air en Bretagne. «Dans une logique de proximité : les Franciliens commencent à réserver des meublés vers la Bretagne et la Normandie, les Bordelais sur la côte atlantique, les Lyonnais sur le littoral méditerranéen, etc..», confirme Didier Arino, directeur associé du cabinet Protourisme. «Les résidences secondaires vont aussi être prises d’assaut», anticipe-t-il. À partir du 19 mai – date de réouverture des commerces, terrasses et des lieux culturels – le nombre de visiteurs à la journée devait aussi fait grimper la fréquentation des zones touristiques.
https://www.lefigaro.fr 29/04/2021.
L’Île-de-France a bénéficié de 8,5 milliards d’euros du plan tourisme national.
« Il y a un plan tourisme à mettre en place sur l’Île-de-France » revendique Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef auprès du Figaro. En cause, la dépendance au tourisme de l’Île-de-France. Fin mars, la présidente de la région, Valérie Pécresse, réclamait également un plan d’urgence de l’ordre de 10 milliards d’euros. « Nous voudrions que l’État reconnaisse le caractère de région touristique sinistrée et lance un plan d’urgence sur le modèle du plan montagne », avait mis en avant la présidente de la région dans les colonnes du Figaro . La présidente de la région pourra d’ici quelques jours présenter ses arguments au cabinet ministériel en charge du tourisme.
«Sur la question du tourisme d’affaires et de l’événementiel, qui ont été fortement impactés par la crise, et qui redémarreront de manière moins rapide que d’autres secteurs, les cabinets de Bruno Le Maire, Alain Griset et Jean-Baptiste Lemoyne, sont en contact étroit pour travailler à un accompagnement économique adapté dans la durée», affirme un porte-parole du ministère chargé du tourisme.
Baisse de 78% des visiteurs étrangers en Île-de-France
L’Île-de-France accuse effectivement le choc de la pandémie. D’après l’Insee, la Seine-Saint-Denis est le département qui connaît la proportion la plus forte (34%) de personnes qui ont déclaré une baisse de revenus. Cette difficulté s’explique par la dépendance de la région aux emplois tertiaires marchands liés notamment au tourisme et à l’hôtellerie-restauration qui représentaient 63 % de l’emploi en 2019, contre 45 % sur le reste de la France.
D’après le comité régional du tourisme (CRT), seulement 17,5 millions de touristes sont venus en 2020 alors qu’ils avaient été près de 51 millions en 2019. Les séjours des visiteurs étrangers ont dégringolé de 78 % et ceux des Français de 56 %.
Une situation qui ne devrait pas s’arranger rapidement selon les professionnels du secteur malgré une réouverture des terrasses prévues à la mi-mai. « Nous sommes inquiets pour les mois à venir parce que Paris s’est vidé de ses habitants et de ses touristes. Paris sera une zone morte pendant les deux mois d’été. C’est catastrophique pour nous. Notre saison commencera seulement à partir de septembre », assure Romain Vidal, secrétaire général du Groupement des indépendants de l’hôtellerie-restauration à Paris.
Le modèle du plan montagne
« Je demande qu’on prenne en considération le fait que l’Île de France représente 25% du tourisme national. On aimerait un accompagnement spécifique de l’Île de France, à l’instar du plan Montagne », confirme Pascal Mousset, président du Groupement National des Indépendants Hôtellerie & Restauration (GNI-HCR). Les stations de ski bénéficient en effet d’une aide de 5 milliards d’euros et ce n’est qu’un début. L’objectif du gouvernement est de les aider à se relancer et à assurer l’attractivité du tourisme de montagne à long terme en proposant notamment une offre plus verte et plus compétitive.
« Le plan Montagne n’est pas lié à la crise. C’est un accompagnement global du secteur vers un tourisme plus vert. Même sans la crise, il y aurait eu une réflexion sur la destination montagne », explique-t-on du côté du côté du ministère chargé du tourisme. Un argument difficile à entendre pour les professionnels du secteur de l’hôtellerie-restauration en Île-de-France…
https://www.lefigaro.fr 29/04/2021.