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  • 22 mars 2021
  • Par APST

La Revue de presse économique de l’APST du 10 au 20 mars 2021

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Aérien

 

Le Royaume-Uni veut baisser la taxe sur les billets d’avion pour aider le transport aérien.

Le gouvernement britannique a annoncé mercredi vouloir réduire la taxe sur les billets d’avions pour les vols intérieurs, à la plus grande joie d’un secteur laminé par la pandémie et en dépit des promesses du pays sur le climat.

Cette mesure, réclamée depuis de longs mois par le secteur, entend pour lui accompagner la reprise attendue du transport aérien après la pandémie qui a porté un coup très dur aux compagnies et aéroports. Boris Johnson veut également soutenir les régions hors de Londres, dont l’activité économique dépend en partie des aéroports locaux, et répondre à une de ses promesses de campagne de réduire les inégalités territoriales au Royaume-Uni.

Les mouvements écologistes (…) dénoncent une mesure qui va à l’encontre des promesses du gouvernement de réduire les émissions de CO2. « La prochaine fois, ils vont nous dire qu’il faut agrandir les aéroports pour répondre à la demande qui émerge. Le gouvernement a besoin de reconnaître la réalité et le fait que le secteur de l’aviation doit être plus petit qu’avant la pandémie », estime Doug Parr, chez Greenpeace.

Le gouvernement, qui va lancer au printemps une consultation sur cette taxe sur les billets d’avion, assure qu’il va continuer à réduire les émissions du transport aérien, notamment en insistant sur l’utilisation de carburants plus propres. Il annonce en parallèle un investissement de 20 millions afin d’explorer des projets de modernisation de routes et de lignes de chemin de fer.

https://www.afp.com 10/03/2021.

 

Dans « la nouvelle normale », Lufthansa va privilégier les long-courriers de capacité réduite.

La perspective d’un retour en service des A380 de Lufthansa s’éloigne. (…) En revanche, si les investissements ont été réduits des deux tiers, la flotte va se transformer en profondeur.

En ce qui concerne les A380, la présentation du groupe ne leur laisse aucun espoir de revoler sous les couleurs de la compagnie allemande. Elle indique en effet que, sur les trois modèles de très gros-porteurs qui volaient avant mars 2020, seuls les 747-8 font partie des plans de ce que le groupe appelle « la nouvelle normale ». Les A380 comme les 747-400 en sont exclus.

Au total, les compagnies de réseau du groupe Lufthansa vont retirer huit types avions long-courrier pour simplifier leurs opérations et réduire leurs coûts. Les 777-200ER (d’Austrian Airlines), A340-600 (Lufthansa), A340-300 (Lufthansa, Swiss et Edelweiss), A330-200 (qui resteront toutefois présents chez Eurowings Discover), 767-300 (Austrian Airlines) et MD-11F sont également voués à rester au sol. Ainsi, 115 avions intercontinentaux seront retirés et le groupe Lufthansa estime que les quadriréacteurs représenteront moins de 15% de la flotte du groupe d’ici le milieu de la décennie. Une autre mesure est en cours d’évaluation : le retrait de tous les appareils de plus de 25 ans.

En parallèle, deux nouveaux types vont faire leur apparition dans le programme de vol : les Boeing 787 et les 777X. La livraison des vingt Triple Sept a été décalée à 2023-2025 mais Carsten Spohr a confirmé l’introduction de la nouvelle classe affaires de Lufthansa pour 2022. Elle pourrait donc d’abord voler sur 787. Si la répartition des Dreamliner au sein des compagnies du groupe n’a pas encore été arrêtée, son CEO a affirmé qu’une partie d’entre eux intègreraient la compagnie allemande : avec le retrait des 747-400 et des A340-600 notamment, elle « va avoir grand besoin d’avions long-courrier de plus petite capacité ». Vingt 787 ont été acquis en commande ferme et seront livrés entre 2022 et 2025, et le groupe détient des options sur vingt appareils supplémentaires.

Carsten Spohr rappelle que le groupe exploitait 770 appareils avant la crise (…). 500 appareils sont cloués au sol. Quelque 350 devraient encore rester immobilisés en 2021, 250 en 2022, tandis que tous devraient être de retour en vol en 2023 hormis les 150 dont le retrait définitif a été décidé. Ainsi, en 2024, 90% de l’offre existant en 2019 devrait être rétablie.

Mais Lufthansa se tient prêt dès cet été. Le groupe espère pouvoir proposer au moins 50% de ses capacités dès le mois de mars et est même prêt « à en réactiver rapidement 70% ». Il estime que la population est prête à voyager : si les restrictions s’assouplissent, la demande sera de retour.

Il s’attend toutefois à ce que le déclin des voyages d’affaires, « une tendance à la baisse depuis plusieurs années », s’accélère. Avant la crise, les voyageurs d’affaires représentaient environ 30% des passagers du groupe, mais plus de 45% des recettes. La moitié d’entre eux ne reviendront pas, selon Carsten Spohr. Il ne s’en inquiète pas trop puisque le groupe va réduire son offre en même temps que ses capacités et qu’il estime que la concurrence sera moins rude avec la consolidation à venir qu’il juge inévitable.

https://www.journal-aviation.com 10/03/2021.

 

Tourisme

 

Allemagne : 2021 servira de transition.

Le Bureau National Allemand du Tourisme entrevoit 2021 comme une année de transition pour le tourisme sur son territoire.

L’ONAT mise sur une reprise graduelle de la demande internationale, annoncée par différents instituts d’étude de marché. Il souligne également que durant les phases du confinement, les acteurs de l’industrie du tourisme de l’Allemagne ont fait face aux différents défis, et à ce jour, plusieurs procédés ont été numérisés et des concepts précis et efficaces en matière de sécurité sanitaire ont été développés.

Ces changements touchent toutes les étapes du périple des voyageurs. Aussi, les offres touristiques ont été adaptées aux besoins changeants des consommateurs. « Et tout cela, aussi, prépare le terrain pour la phase de relance » a indiqué la présidente du Conseil exécutif de l’ONAT, Petra Hedorfer, dans un communiqué.

Perspectives pour 2021

Madame Petra Hedorfer ajoute que « en dépit du prolongement des phases de confinement et des restrictions en matière de voyage, il y a place à un optimisme prudent. Les expériences des années précédentes nous permettent de prédire une reprise des voyages au départ de l’Allemagne et de l’Europe et ce, particulièrement durant les mois d’été.

« Quant au tourisme réceptif provenant des marchés outre-mer, celui-ci reprendra probablement un peu plus lentement. Nous présumons également que le secteur des voyages d’agrément reprendra plus rapidement que celui des voyages d’affaires – et celui des voyages d’affaires redémarrera davantage en formats hybrides, à moyen terme, et grandement modelé par les événements virtuels.

« En tenant compte de ces nouvelles réalités, le rendement que l’Allemagne enregistrait, avant la pandémie, dans son industrie touristique, sera à nouveau atteint possiblement en 2024. Les conditions préalables à la relance du tourisme sont encore la transition vers le numérique, les innovations et une orientation durable pour le tourisme en Allemagne. »

La numérisation, au cœur de la stratégie de relance

Dans un autre communiqué, l’ONAT annonce que les outils numériques sont au front des initiatives de relance dans le but d’améliorer la communication avec les visiteurs potentiels. Déjà, les ressources numériques comme les interfaces conversationnelles, les applications émanant de l’intelligence artificielle (ex. : les chatbots), l’apprentissage automatique et les analyses prédictives, sont et ont été exploités à différents niveaux de communication avec les consommateurs, durant le confinement et dans les marchés internationaux, mais aussi dans le cadre d’événements et ateliers en ligne destinés à l’industrie du voyage et durant les campagnes ciblées de promotion de produits.

La présidente du Conseil exécutif ajoute : « les formats et technologies numériques nous ouvrent des perspectives additionnelles et nous permettent d’établir un dialogue plus fort avec les consommateurs, mais aussi de solidifier nos relations avec l’industrie du voyage à l’échelle mondiale et partager de nouvelles découvertes et façons de faire avec nos partenaires touristiques allemands. Déjà, nous avons tiré parti de la situation de crise de 2020 pour améliorer notre profil numérique. Ensemble, nous travaillerons à ce que le tourisme sur notre territoire reprenne avec encore plus de vigueur au lendemain de la crise de la pandémie. »

Maintenir les événements virtuels pour entretenir les liens avec l’industrie

La numérisation continuera, en 2021, à être au cœur du dialogue avec l’industrie mondiale du tourisme. D’ailleurs, l’ONAT tiendra, demain le 12 mars, en marge du salon ITB NOW, la « journée du tourisme sans barrière ». Pour le dixième anniversaire de cette édition, l’événement se déroulera pour la première fois en mode virtuel.

En raison des plus récents développements entourant la crise de la Covid-19 et en raison du succès rencontré l’année dernière, le plus grand événement dédié au tourisme réceptif sur le territoire de la Destination de l‘Allemagne – le Germany Travel MartTM (GTM) – sera à nouveau en mode virtuel. Ainsi, le virtualGTM se déroulera du 25 au 27 avril 2021.

https://quebec.openjaw.com/ 12/03/2021.

 

« Destination Canaries », la stratégie de transformation pour réactiver l’économie des îles.

Le ministère du Tourisme, de l’Industrie et du Commerce redéfinit le modèle touristique canarien avec pour objectif de connecter l’ensemble de l’économie au tourisme pour une expérience plus authentique et durable.

Le Ministère du Tourisme, de l’Industrie et du Commerce du Gouvernement des îles Canaries a présenté début mars la stratégie de destination des îles Canaries, qui redéfinira le modèle touristique des îles au cours des trois prochaines années. Cette transformation du modèle économique actuel de l’archipel facilitera le développement de l’économie locale et l’amélioration du produit touristique à travers la mise en relation des entreprises des secteurs primaire, industriel et commercial avec les entreprises touristiques et de ces dernières avec les touristes.

La Ministre du Tourisme, de l’Industrie et du Commerce du Gouvernement des îles Canaries, Yaiza Castilla, et le Directeur Général de l’Office de Tourisme des îles Canaries, José Juan Lorenzo, ont présenté le plan de cette stratégie de transformation pensée pour accompagner les mutations du tourisme post-Covid. Un objectif qui sera atteint grâce à une collaboration entre les secteurs public et privé qui permettra aux administrations et aux entreprises de coopérer et de construire un nouvel écosystème plus durable, résilient et compétitif, générant plus de valeur pour la destination.

Une volonté politique pour un futur meilleur, connecté et durable

Yaiza Castilla indique que les îles Canaries seront la première communauté autonome espagnole à mener cette transformation numérique du tourisme : « Notre objectif est de promouvoir l’impulsion de l’économie des îles à travers la consommation de l’offre à destination et de fournir aux agents économiques locaux un lien direct avec les touristes. La technologie sera notre grande alliée pour améliorer l’expérience de nos visiteurs ».

La Ministre souligne un point de départ inédit pour cette stratégie, avec la pandémie comme élément décisif et la lutte contre le changement climatique comme défi incontournable : « La meilleure réponse pour les millions de personnes qui voyageront à nouveau dans un futur proche aux Canaries est de rendre le produit touristique visible tout au long de sa chaîne de valeur, grâce à une plateforme qui développe un modèle d’activité similaire aux opérateurs mondiaux. Nous ne voulons pas les remplacer, nous voulons les rejoindre et proposer une alternative différente à notre tissu économique et à nos visiteurs ».

Les clés du nouveau modèle

Pour développer la stratégie de destination des îles, le Directeur Général de l’Office de Tourisme, José Juan Lorenzo, explique que les talents existants dans la société canarienne seront impliqués et que de nouveaux modèles commerciaux pour les plateformes numériques seront adoptés, grâce au déploiement des capacités technologiques, comme les villes intelligentes, l’intelligence artificielle ou les objets connectés : « Ces outils numériques vont permettre d’avoir une meilleure connaissance des habitudes d’achat et des préférences des touristes, des informations stratégiques qui nous manquaient jusqu’à présent et qui seront essentielles pour offrir un meilleur service et générer de la valeur tant pour la destination que pour le secteur ».

Promouvoir et orchestrer la transformation numérique de milliers de petites entreprises qui composent le produit expérientiel de la destination profitera à l’économie locale tout en améliorant l’expérience touristique.

La conception de la stratégie se concentrera sur la maximisation des échanges entre les fournisseurs et les touristes grâce à une série de composants. Le premier d’entre eux, une plateforme de destination intelligente qui disposera d’un réseau de capteurs d’objets connectés permettra de saisir des données du monde réel (météorologie, paramètres environnementaux ou concentration de visiteurs sur les principaux sites touristiques, etc.).

Ces données alimenteront le deuxième pilier de cette stratégie, le « marché durable », qui permettra aux entreprises touristiques de trouver la gamme complète des produits des secteurs primaire, commercial et industriel, ainsi que les services logistiques et professionnels nécessaires. Cela permettra au touriste de savoir s’il consomme « local », de mesurer son empreinte carbone et son degré de circularité.

Enfin le segment « Digital Tourism Channel » (chaîne numérique App et Web) s’ajoute à cette dimension durable, et « sera l’outil mis à disposition des acteurs du tourisme aux îles Canaries pour commercialiser leurs produits et services directement auprès des consommateurs », explique José-Juan Lorenzo.

« Les touristes retrouveront l’ensemble de l’offre de la destination via un seul canal, dont l’objectif principal est d’améliorer l’expérience sur place et la pérennité du territoire », explique le directeur. A terme, fournisseurs et administrations pourront avoir un canal de contact direct avec le visiteur afin de mieux le connaître et ainsi lui fournir un service plus personnalisé et durable.

https://www.tendancehotellerie.fr/ 12/03/2021.

 

OMT : 32 % des destinations fermées au tourisme international

Une destination sur trois dans le monde est actuellement complètement fermée aux touristes internationaux en raison de la pandémie, principalement en Asie et en Europe, selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) des Nations-Unies.

Alors que les gouvernements ont commencé à assouplir les restrictions de voyage l’année dernière, « l’apparition de nouveaux variants du virus » et «une situation épidémiologique qui reste grave» ont inversé la tendance, a constaté l’OMT, basée à Madrid (Espagne), dans un rapport publié cette semaine.

Début février, 69 destinations sur 217 dans le monde, soit 32%, étaient complètement fermées au tourisme international, dont 30 en Asie et dans le Pacifique, 15 en Europe et 11 en Afrique. Cela représente une baisse par rapport au pic de fermeture des frontières atteint en mai 2020, lorsque 75% des destinations du monde entier étaient complètement fermées, mais une hausse par rapport au mois de novembre 2020, quand seulement 27% des destinations étaient fermés.

L’OMT a observé « une approche plus nuancée, basée sur les preuves et les risques », des restrictions de voyage, comme l’obligation pour les voyageurs internationaux de fournir un test négatif à leur arrivée. Aussi, près d’un tiers (32%) des destinations mondiales exigent désormais la présentation d’un «test PCR ou antigénique » à l’arrivée, assorti souvent d’une quarantaine.

« Les restrictions sur les voyages ont été largement utilisées pour enrayer la propagation du virus. Maintenant que nous cherchons à faire redémarrer le tourisme, il nous faut admettre que les restrictions ne sont qu’un élément de solution parmi d’autres », a commenté le directeur de l’OMT, Zurab Polilikashvili.

L’année 2020 a été la « pire année de l’histoire du tourisme » mondial avec 74% d’arrivées de voyageurs en moins par rapport à 2019, soit près d’un milliard de touristes, a indiqué l’OMT. La pandémie a ainsi généré 1300 milliards de dollars de pertes l’année dernière, un manque à gagner 11 fois plus important que celui enregistré en 2009, lors de la crise financière mondiale.

https://www.air-journal.fr 14/03/2020.

 

Comment le secteur du tourisme prépare les vacances d’été, malgré le Covid.

Les tour-opérateurs, les voyagistes, les compagnies aériennes tentent de se préparer au mieux pour l’été 2021, après la chute vertigineuse de leur activité l’an passé. Malgré un plébiscite du certificat vert proposé par la Commission européenne, des offres commerciales alléchantes, l’assurance d’un remboursement en cas d’annulation, ils manquent toujours de visibilité. Pour parer à toute éventualité, les acteurs du tourisme misent sur des séjours en Europe et en France.

« Ça fait un an maintenant, on commence à avoir acquis une certaine expérience du brouillard », ironise Jean-Pierre Mas, le président des Entreprises du voyage. Le porte-parole de ce syndicat professionnel aimerait se préparer au mieux à l’été qui s’annonce, mais déplore n’avoir « aucune visibilité », avec la crise du coronavirus.

Les entreprises de voyages ont accusé une baisse de chiffre d’affaires de 80 % sur la période mars à décembre 2020 par comparaison avec 2019. Le trafic aérien de passagers a dégringolé de 69 % dans les aéroports français sur les mois de juillet, août et septembre 2020 par rapport au troisième trimestre 2019, et même de plus de 79 % sur les vols à l’international. Un recul de 77 % a enregistré sur le dernier trimestre 2020.

Tout le secteur du tourisme « souffre énormément », reprend Jean-Pierre Mas. « Nous avons été considérablement aidés, salue-t-il. Cela permet de tenir, mais notre objectif est de travailler ».

En d’autres termes, la filière réclame la réouverture des frontières. « Les gens veulent voyager, ils l’ont prouvé cet hiver », argumente René-Marc Chikli, le président du syndicat des entreprises du tour opérating (Seto).

« Les gens n’ont plus peur de partir à l’étranger »

Des pays comme la République dominicaine ont mené une politique en faveur de l’accueil des touristes. L’activité des membres du Seto en décembre 2020 y a été de 36 % par rapport à décembre 2019. « C’est pas mal compte tenu de la fenêtre de tir », souligne René-Marc Chikli. La période du 15 au 31 décembre aurait même été « prise d’assaut » selon lui, avec de nombreuses réservations de dernière minute. « Les gens se sont habitués à l’environnement Covid, renchérit Jean-Pierre Mas. Ils n’ont plus peur, comme en 2020, de se retrouver coincés s’ils partent à l’étranger. »

Si l’envie est là, l’heure n’est pas à la concrétisation. « Plus le climat est anxiogène, moins les gens réservent », constate le président des Entreprises du voyage, amer. À l’heure où la situation sanitaire continue de se dégrader et où seize départements français sont reconfinés, c’est le calme plat dans les agences de voyages.

Selon les chiffres du syndicat, le niveau des réservations pour la France est de 50 % par rapport à l’an dernier à la même date, alors que le premier confinement démarrait tout juste. Il est de 20 % pour les destinations européennes et environ à 5 % pour le reste du monde. « Quasi insignifiant.»

« La fermeture des frontières ne protège de rien »

Pour inciter les Français à voyager, il faudrait quelques « bonnes nouvelles, un peu d’oxygène », plaide le président des Entreprises du voyage. Ce dernier essaye de regrouper les acteurs du secteur pour porter un message fort auprès du gouvernement. « Nous sommes persuadés que le fait d’empêcher la circulation des individus ne favorise pas la propagation du Covid, prétend-il. La France campe derrière cette mesure démagogique qui ne protège de rien. »

Les différents pays européens ne s’accordent pas sur les mesures concernant les voyages vers ou depuis l’étranger et « les frontières terrestres sont très poreuses, reprend Jean-Pierre Mas. Si un Français veut aller en Tunisie, il peut très bien prendre l’avion en Belgique ou en Espagne. C’est quelque chose que l’on voit fréquemment aujourd’hui au niveau des populations frontalières. La fermeture des frontières est inutile et illusoire ».

Pourtant, les indiscrétions rapportées par le magazine professionnel Tour mag, après la réunion du mardi 16 mars, entre Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État en charge du tourisme et les syndicats et le patronat du tourisme, n’invitent pas ces derniers à l’optimisme. « Il a dit qu’il ne fallait sans doute pas s’attendre à une réouverture des frontières cet été », a indiqué au magazine un des participants à la réunion, qui a préféré conserver l’anonymat.

« Les gens ont besoin de voyager »

« Je n’ose pas croire que les frontières vont rester fermées, s’indigne le président du Seto. C’est un non-sens politique qui ne peut pas perdurer. La France a aussi besoin de faire venir des touristes. Sinon ça sera économiquement insupportable. Certains pays commencent à s’organiser pour cela. Les gens ont besoin de voyager. »

L’Islande, par exemple, accueille depuis le 18 mars tous ceux qui voudraient entrer sur son territoire, du moment qu’ils présentent un certificat de vaccination, indique RFI . Les quatre sérums approuvés par l’Agence européenne des médicaments sont autorisés, suffisant pour attirer Britanniques et Américains.

La Grèce, comme Chypre, a conclu des accords avec Israël pour permettre à leurs citoyens respectifs munis d’un passeport vaccinal de voyager sans restriction sanitaires. L’Australie travaille avec Singapour à la mise en place d’une bulle de voyage entre les deux pays.

Le projet de certificat vert numérique présenté par la Commission européenne mercredi 17 mars, a aussi pour objectif de favoriser les déplacements en Europe.

« C’est clairement l’outil que nous attendions pour que les gouvernements puissent s’accorder avant l’été prochain, a déclaré à La Tribune Thomas Juin, le président de l’Union des aéroports français. Le maître-mot, c’est de voyager sans quarantaine. Sans cela, il est illusoire de considérer toute reprise. »

Ce certificat sanitaire vise « à rétablir la liberté de circulation d’une façon sûre, responsable et digne de confiance », a exprimé Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission. Disponible gratuitement en version papier ou sous forme électronique avec un QR code, il permettrait de prouver qu’une personne a été vaccinée contre le coronavirus, a reçu un résultat négatif à un test de dépistage ou a guéri du Covid-19.

Imaginé pour favoriser la circulation au sein de l’Union européenne, il incombera toutefois toujours aux États membres de décider quelles restrictions en matière de santé publique peuvent être levées pour les voyageurs, précise la Commission. Mais si un pays continue d’exiger une quarantaine ou un test aux titulaires du certificat vert, il devra en informer la Commission et tous les autres États membres « et expliquer les raisons qui motivent la prise de telles mesures ».

« Redonner confiance »

Le projet soulève quelques critiques. Des scientifiques pointent les incertitudes entourant la contagiosité des personnes vaccinées et certains, comme Yvon Peltanche, P-DG d’Eden tour qui compte 22 agences dans le Grand Ouest, s’attendent à « une levée de boucliers par rapport à la protection des données personnelles ».

Pourtant, ce référent Centre-Ouest pour les Entreprises du voyage et ses collègues sont unanimes pour saluer ce projet. Tous espèrent qu’il aboutira avant l’été. La proposition de la Commission doit, pour cela, être rapidement adoptée par le Parlement et le Conseil européens.

En marge du projet de la Commission, d’autres initiatives privées du même ordre ont vu le jour comme l’application Travel Password imaginée par un médecin corse, le docteur Paul Marcaggi, et qu’il décrit dans Corse matin.

« J’anticipe ce qui va arriver, explique-t-il sur les ondes de France bleu , puisqu’à un moment ou un autre, on va vous demander de montrer patte blanche pour certaines activités. » Le médecin indique d’ailleurs être en discussion avec Air Corsica, et avoir signé une convention avec la mairie d’Ajaccio.

De son côté Air France teste depuis le 11 mars et pour quatre semaines une autre application mobile, baptisée ICC AOKpass, sur ses vols au départ de Paris vers Pointe-à-Pitre et Fort-de-France et également, depuis le 18 mars, sur les trajets Paris – San Francisco et Paris – Los Angeles. L’objectif ? Vérifier les tests Covid de manière sécurisée et faciliter le parcours de ses clients dans les aéroports.

« Quand vous aurez tout sur votre passeport, reprend Yvon Peltanche, ce sera beaucoup plus simple pour les déplacements. » « Ça va fluidifier les voyages et permettre de voir rapidement si l’on répond aux exigences d’un pays », complète Jean-Pierre Mas. « Cela va redonner confiance aux gens de remonter dans un avion », renchérit Yvon Peltanche.

Baisser les taxes aériennes, adapter les politiques commerciales

Quels sont les autres leviers pour favoriser les départs en vacances ? L’Union des aéroports français réclame à l’État une baisse temporaire de la fiscalité pour les accompagner dans la reconstruction de leur connectivité aérienne. « Les taxes sont un levier de compétitivité », insiste Thomas Juin dans La Tribune. Les entreprises du tourisme tentent aussi de multiplier les efforts promotionnels, assurent le remboursement en cas d’annulation, et tablent sur des destinations sûrement accessibles.

S’il préfère ne pas donner de montants parce que « c’est très variable selon les pays », Jean-Pierre Mas assure que le tarif des voyages a diminué. « C’est lié à la loi économique de l’offre et de la demande, notamment sur le transport aérien, explique-t-il, et à la baisse du prix des prestations hôtelières. » « Les tour-opérateurs font des promotions, ils offrent par exemple le petit-déjeuner, confirme Isabelle Gilquin, au nom de l’office de tourisme de Tahiti et ses îles. Les hôteliers font aussi des efforts. »

Autre stimulant, le remboursement en cas d’annulation. « Notre politique commerciale s’adapte à la situation sanitaire et réglementaire », affiche Air France. « Les remboursements sont effectifs depuis le 15 septembre, renchérit Yvon Peltanche pour les Entreprises du voyage. Tous les voyages qui sont annulés sont remboursés. »

Mais l’argument le plus fort, est sans doute celui de la garantie de pouvoir effectivement voyager. « Faire et défaire, ça nécessite pas mal de ressources humaines depuis un an alors que notre activité est à l’arrêt », déplore Yvan Peltanche. Professionnels et clients s’usent. « Il faut recaler les vols, les hébergements, certains en sont déjà à leur deuxième report », renchérit Isabelle Gilquin.

« Apporter une plus-value » sur les voyages en France

Les professionnels français du tourisme misent donc beaucoup sur les destinations européennes, Grèce, Italie, Espagne, Portugal, Croatie, et sur la France. Avant la crise, en 2019, les opérateurs de voyage travaillaient à hauteur de 30 % en France, 40 % en Europe et 30 % hors Europe dont 10 % de long-courriers.

Aujourd’hui ils préparent une offre intra-européenne, adaptée à la situation. Les touristes ne vont sans doute pas se ruer sur les circuits, l’idée de voyager en bus collectif d’un point à un autre ne séduira pas grand monde, les packs avec vol et hébergement à l’arrivée seront sans doute davantage plébiscités.

Le secteur tente aussi de justifier son utilité sur les voyages en France. « Nous sommes capables d’apporter une plus-value, défend Yvon Peltanche. Par exemple sur de l’hébergement atypique, sur un apport de connaissances. Nous avons un rôle à jouer. »

https://www.ouest-france.fr 20/03/2021.

 

 

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