La Revue de presse économique de l’APST du 20 au 30 Août 2020
Avec Les Partenaires de l’APST
Tourisme
Le géant allemand TUI à nouveau renfloué.
Le géant allemand du tourisme TUI n’en finit pas de vaciller, du fait de l’atonie de la demande de voyages à l’international. A tel point que l’Etat allemand doit à nouveau renflouer ce poids lourd de Hanovre, qui s’affiche comme le numéro un mondial de son secteur. TUI, qui a réalisé lors de son exercice 2018-2019 un chiffre d’affaires avoisinant 19 milliards d’euros pour 27 millions de clients environ, a annoncé mercredi qu’il allait bénéficier de 1,2 milliard d’euros de concours publics supplémentaires, qui s’ajoute à l’apport de 1,8 milliard, annoncé fin mars et effectué en avril. Une fois de plus, la banque publique KfW est à la manœuvre.
Injection
TUI a conclu avec elle un accord qui augmente de 1,05 milliard d’euros la ligne de crédit de KfW, garantie par l’Etat allemand. Cette mise à disposition de cash additionnel est notamment conditionnée à l’émission d’une obligation convertible par le groupe allemand pour un montant de 150 millions d’euros, celle-ci devant être souscrite par le Fonds de stabilisation économique allemand.
Cette obligation convertible, à échéance six ans, représente une part potentielle de 9 % du capital de TUI. En outre, l’obtention de ce paquet financier implique le feu vert des détenteurs d’obligations déjà émises. Une fois levées les deux conditions préalables, le groupe allemand disposera au total – « à date » – de 2,4 milliards de facilités financières.
Le second apport permettra à TUI de couvrir une baisse d’activité lors de la prochaine saison d’hiver – une période en général peu porteuse -, et même au-delà courant 2021 dans l’hypothèse où les restrictions au voyage perdurent.
Réorganisation
Le groupe, qui doit publier jeudi ses comptes pour le troisième trimestre de son exercice 2019-2020 (avril-juin) et divulguer les tendances en termes de réservation, continue de naviguer par gros temps alors même qu’il a engagé à la mi-mai une profonde réorganisation. Ce programme doit, selon les termes du président du directoire, Friedrich Joussen, rendre le groupe « plus mince qu’avant, plus efficace, plus rapide et plus numérique ». Il implique la réduction de ses coûts de 30 %, se traduisant, notamment, par la suppression de plus 10 % de ses effectifs dans le monde sur un total de 70.000.
Fermetures d’agences
Sa mise en œuvre s’est aussi traduite par le lancement, en juin, de la restructuration de sa branche française, chroniquement déficitaire. En suspens depuis un an, ce projet passe par le désengagement de TUI France de ses 65 agences en propre et la suppression jusqu’à 583 postes sur un total de 904. Simultanément, TUI France recentre son offre sur les clubs de vacances Marmara et Lookéa, et les circuits Nouvelles Frontières.
Fin juillet, la branche britannique de TUI a enfin annoncé la fermeture de 166 agences au Royaume-uni et en Irlande, 70 % des 900 postes se voyant proposé de devenir vendeur à domicile
https://www.lesechos.fr 13/08/2020.
Le tourisme en entreprise doublement pénalisé par l’absence des étrangers
Le tourisme en entreprise après un premier semestre 2020 calamiteux retrouve des couleurs mais le manque à gagner du secteur reste significatif. « Les Français redécouvrent les savoir-faire près de chez eux et s’ouvrent à un autre tourisme qui valorise le made in France » confirme Cécile Pierre, déléguée générale du réseau Entreprise et Découverte qui rassemble 2.000 adhérents.
Ces entreprises, des PME et TPE pour la plupart, avec des activités dans les secteurs agroalimentaire, vins, bière et spiritueux, artisanat, métiers d’art ou encore mode et cosmétiques ont accueilli quinze millions de visiteurs en 2019. Les chiffres 2020, malgré une saison estivale meilleure que prévue, resteront nettement en retrait avec pour certaines de ces entreprises un impact certain car leur chiffre d’affaires est directement lié au nombre de visiteurs et aux achats réalisés sur place.
70 % de perte d’activité
C’est ce qu’a expliqué à Alain Griset, ministre en charge des PME, en visite ce mercredi 12 août à la verrerie de Biot sur la Côte d’Azur, son PDG Anne Lechaczynski. Avec 580.000 visiteurs en 2019, la verrerie occupe la première marche du podium en France du tourisme en entreprise et son chiffre d’affaires, 3 millions d’euros en 2019, dépend à 80 % du tourisme. Le confiseur Niçois Florian, les parfumeurs grassois Fragonard, Molinard et Galimard partagent cette dépendance. « Nos cinq entreprises ont reçu 2,6 millions de visiteurs en 2019, dont 80 % d’étrangers, avec la baisse de fréquentation touristique nous évaluons à 70 % la perte de chiffre d’affaires pour l’exercice 2020 » anticipe Eric Fabre, directeur de Fragonard.
Triple peine
« Ces entreprises sont soumises à une triple peine, la fermeture au public pendant le confinement, une baisse de leur production et aujourd’hui l’impossibilité d’avoir accès au plan de relance tourisme prévu par le gouvernement car selon leur code APE (celui de leur activité de production), elles ne sont pas considérées comme des acteurs touristiques » explique Cécile Pierre.
Une cinquantaine de PME du réseau Entreprise et Découverte en France, malgré un chiffre d’affaires dépendant du tourisme à plus de 50 %, sont dans cette situation. Le 10 août, le ministre de l’économie Bruno Lemaire a annoncé que de nouvelles activités sont désormais éligibles au plan tourisme, c’est le cas des métiers d’art, « une bonne nouvelle » se réjouit Anne Lechaczynski. « Nous allons étudier le cas des autres entreprises concernées et prendre une décision rapidement » a promis Alain Griset.
Avoir accès au plan tourisme devrait permettre à ces entreprises de bénéficier des exonérations de charges sociales, d’un PGE tourisme avec des conditions de remboursement plus favorables et de mesures de chômage partiel prolongée. A la fin juin, 130 personnes sur 260 CDI étaient encore en chômage partiel pour les cinq entreprises des Alpes-Maritimes qui ont peu fait appel cette année aux saisonniers, une vingtaine contre 196 en 2019. Pour Frédéric Fuchs, Pdg de Florian, « avec l’absence prolongée des touristes étrangers et la baisse drastique des visites de groupes (70 % de la fréquentation habituelle) compte tenu d’une activité des autocaristes à l’arrêt ou presque, les derniers mois de l’année s’annoncent difficiles ».
https://www.lesechos.fr 12/08/2020.
Tourisme à Paris. « 20% des hôteliers indépendants virtuellement en faillite à cause du covid-19 »
Lors d’un point presse jeudi 27 août 2020, la région Île-de-France a dressé le bilan de l’activité touristique de cet été 2020 inédit en raison de la crise du coronavirus. A Paris, les signaux sont alarmants notamment pour les établissements hôteliers qui ont dû mal à se relever.
Une légère reprise… en dehors de Paris
L’activité touristique a été stoppée nette de mars à mai avec une légère reprise cet été, surtout localisée en dehors de Paris souligne Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France bien que l’institution se soit « mobilisée comme au lendemain du Bataclan » pour faire revenir les touristes.
« On peut considérer aujourd’hui que 20% des hôteliers parisiens indépendants sont virtuellement en faillite », a ajouté Éric Jeunemaitre, président du Comité régional du tourisme. Plus d’un hôtel parisien sur deux étant fermé cet été, cumulant un taux d’occupation d’à peine 30%.
Outre les établissements hôteliers, les monuments de la capitale peinent également à se remplir, à l’instar du Louvre qui a vu sa fréquentation baisser de 64 %.
Prolongation des terrasses éphémères jusqu’à la fin de l’année
Pour attirer les consommateurs, la Région milite pour que la ville de Paris prolonge le droit d’installer des terrasses éphémères jusqu’à la fin de l’année.
Le gouvernement doit être très précis sur les modalités d’ouverture de bars et restaurants, il faut éviter les annonces brusques comme à Marseille (où la fermeture des restaurants et des bars à partir de 23 heures a été annoncée mercredi 26 août, ndlr).
Ajoutant qu’il fallait être vigilant avec la fermeture des bars, « au risque de se retrouver avec des bars sauvages sur les trottoirs ».
Pour la Région, il va falloir repenser le tourisme, d’autant que l’Allemagne et la Belgique ont placé Paris en zone rouge, restreignant l’accès de leurs ressortissants à la capitale française. Lors de ce point presse, la Région a invité les Franciliens à profiter de cette période inédite pour découvrir des sites touristiques habituellement remplis.
https://actu.fr 27/08/2020.
La Bretagne, 2e destination de vacances des Français
C’est l’heure du bilan. Après une saison marquée par la crise sanitaire et les rebonds de cas de covid-19 en Bretagne, les chiffres de la fréquentation touristique sont tombés. Et ils sont plutôt de bons augures pour les professionnels bretons. La région a réussi à décrocher la deuxième place sur le podium des destinations les plus plébiscitées par les touristes cet été, derrière la Nouvelle Aquitaine et devant l’Occitanie.
Le comité régional du tourisme (CRT) indique que plus de quatre professionnels du tourisme de Bretagne sur cinq sont satisfaits, voire très satisfaits de l’été 2020 . Le président du conseil régional, Loïg Chesnais-Girard, s’est félicité de ces résultats : C’est une bonne nouvelle pour notre économie et une preuve supplémentaire que notre région est une destination plébiscitée par les Français.
En Bretagne, huit touristes sur dix sont français
En 2020, la région enregistre des chiffres comparables à ceux de la saison précédente, près de 54 millions de nuitées réservées en juillet et en août, de quoi rester en tête du peloton… Et pour deux professionnels sur trois, son chiffre d’affaires est stable voire en hausse par rapport à celui d’août 2019.
La fréquentation française est venue compenser l’absence marquée des clientèles étrangère, précise le CRT. Cette saison, 84 % des touristes sont français et les Bretons ont principalement choisi leur région comme destination de vacances. Jessica Viscart, responsable du pôle observatoire et développement du CRT, indique que la bonne météo et le fait que la région a plutôt été épargnée par le Covid au printemps expliquent, en partie, pourquoi les Français se sont tournés vers la Bretagne.
Les touristes sont tant consommateurs de nuitées que de loisirs dans la région : 94 % des professionnels du nautisme sont satisfaits, 78 % pour les châteaux et les musées. En revanche, même si le littoral demeure une destination privilégiée, les touristes qui viennent en Bretagne se tournent de plus en plus vers des grands espaces.
Les professionnels restent inquiets
Dans le secteur du tourisme, en Bretagne, la perte du chiffre d’affaires, entre mars et juin 2020 durant le confinement, est estimée entre 1,3 et 1,5 milliard d’euros. Les professionnels ont abordé le début de saison avec des airs de défaite. Ces bons chiffres semblent avoir renversé la partie.
Mais pour autant, ils n’en restent pas moins inquiets pour la suite : 60 % d’entre eux sont soucieux pour les suites de la saison. Jessica Viscart indique : Pour le mois de septembre, il y a beaucoup d’incertitudes avec la reprise de l’épidémie. Loïg Chesnais-Girard, bien conscient de ce phénomène, appelle les professionnels à rester mobilisés cet automne pour accueillir (les touristes) dans les meilleures conditions.
Et, pour la moyenne saison en septembre et octobre, 9,5 % des Français ont prévu de partir en vacances. La deuxième mi-temps commence donc en Bretagne…
https://www.ouest-france.fr 28/08/2020.
Selon l’ONU, 120 millions d’emplois liés au tourisme sont menacés dans le monde.
1,8 milliard ! C’était le nombre d’arrivées internationales de touristes qui été attendu pour 2030… Avant la crise sanitaire. La pandémie de Covid-19 a complètement bouleversé le secteur, faisant chavirer le tourisme de masse dans la crise. On savait l’effet de la crise dévastateur, mais le rapport que vient de publier le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, permet d’en quantifier plus précisément les proportions, qui sont dramatiques.
Selon ce document, qui s’appuie sur les données de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), jusqu’à 120 millions d’emplois du secteur du tourisme sont menacés à travers le monde et les dommages économiques pourrait dépasser la barre des 1.000 milliards de dollars rien que cette année. La chute des arrivées de touristes pourrait se traduire par une perte de revenus de 910 milliards à 1.200 milliards de dollars, ramenant l’industrie à ses niveaux d’il y a 20 ans.
Pour rappel, en 2019, le secteur des voyages et du tourisme a généré quelque 126 millions d’emplois directs, soit 3,9% de l’emploi total.
Si, avant la crise, la question était de savoir comment lutter contre le surtourisme et ses conséquences néfastes sur l’environnement ou l’immobilier dans les grandes villes, la question, aujourd’hui, est de savoir comment préserver des emplois de centaines de millions de personnes. En Afrique, deux millions d’emplois pourraient disparaître, une situation catastrophique alors que l’Etat providence est absent de bien des pays du continent.
Et que dire de petites îles, comme celles des Caraïbes… A Sainte-Lucie, 90% des revenus sont liés au tourisme. La France ne sera pas épargnée, même si sa dépendance au secteur est moins forte. Selon les données du World Travel & Tourisme Council, la contribution du tourisme et des voyages à l’économie hexagonale était de 8,5% du PIB en 2019 et le secteur totalisait 2,68 millions de postes (directs et indirects), soit 9,4% de l’emploi total. Il y a bien sûr des différences entre les régions, entre le Nord, par exemple, et la Corse, où le tourisme représente 11% de l’emploi total.
« Si certains secteurs vont reprendre progressivement avec le retour de la demande, le tourisme va dépendre de la découverte d’un vaccin, commente John Plassard, spécialiste en investissements chez Mirabaud. Sans cela, le niveau de la croissance de fin 2019 ne sera pas récupéré avant au moins 2023. »
https://investir.lesechos.fr/ 28/08/2020.