La Revue de presse économique de l’APST du 20 au 31 Juillet 2020
Avec Les Partenaires de l’APST
Aérien
Air France : à quoi ressemblera le réseau domestique de demain pour les passagers ?
Le calme après la tempête. Après l’annonce en mai de Ben Smith, le PDG d’Air France, d’une réduction de 40% des vols intérieurs d’ici à 2021, Anne Rigail a présenté aux cadres de l’entreprise les contours du réseau tel qu’il devrait être en 2023. La directrice générale du groupe a calmé le jeu, privilégiant l’efficacité opérationnelle. Alors, vers quelles destinations intérieures pourrez-vous voler avec la compagnie nationale ?
« Air France maintiendra 95 % de ses destinations et 80 % de son offre en sièges », a-t-elle assuré. Ajoutant qu’à cette fin, le partage entre Air France-Hop et Transavia serait « repensé ». Mais concrètement, quelle incidence aura cette nouvelle donne pour les passagers au départ de Paris et des grandes villes de province ?
Les voyageurs au départ ou à destination d’Orly depuis Biarritz, Toulon, Pau, Perpignan, Montpellier et Brest voleront à bord d’un avion Transavia. Sur ces lignes, Air France panachait jusqu’ici de petits avions de 100 places opérés par Hop et des avions plus gros comme des Airbus de la famille A 320. Transavia disposant d’un seul type d’avion, des Boeing 737 de 149 ou 189 places, ces destinations verront de fait leurs fréquences réduites.
Pourquoi ce changement ? Tout simplement parce qu’avec un avion plus gros, on réduit les coûts. Ensuite parce que Transavia est la championne du coût au siège/kilomètre.
Toujours au départ d’Orly, les trois « navettes » vers Nice, Marseille et Toulouse resteront en revanche opérées par Air France tout comme les lignes en délégation de service public comme Brive-la-Gaillarde ou Aurillac. À noter que la liaison avec Montpellier, qui avait été élevé au rang de «navette» au même titre que Toulouse, Marseille, Nice, reprenant ainsi des parts de marché au TGV, s’est avérée à l’usage une destination davantage orientée loisir que business.
Restent toutefois plusieurs points à préciser. Sur les liaisons qui seront opérées par Transavia, quid des cartes commerciales, senior ou week-end et de leurs avantages (Sky Priority, réductions) ? Les passagers Gold ou Platinium auront-ils toujours droit, par exemple, à un bagage en soute gratuit ? Sur ces questions cruciales, Anne Rigail ne répond pas encore.
Pour les vols au départ et à destination de l’autre aéroport parisien, Roissy-Charles de Gaulle, la situation reste inchangée (…).
En ce qui concerne les liaisons transversales (toutes les liaisons qui ne passent pas par Paris), les lignes supprimées ou transférées à Transavia n’ont pas encore été annoncées (…).
Pour le hub de Lyon, pas de changement. C’est Hop qui assurera l’essentiel des lignes qui ont des petits flux de passagers. Les trois lignes à plus fort trafic seront transférées à Transavia : Toulouse, Bordeaux et Nantes. Une manière pour Air France de jouer à armes égales avec easyJet, la compagnie concurrente étant très présente sur ces lignes.
Là aussi, que se passera-t-il pour un passager partant pour Rome via Lyon ? Disposera-t-il d’un seul billet Air France pour l’intégralité de son trajet ou deux billets distincts, l’un pour Transavia et l’autre pour Air France ? Laquelle des deux compagnies sera en charge de sa correspondance, de ses bagages ? Des questions d’importance quand on sait que le hub de Lyon assure la correspondance entre 18 villes françaises et 25 villes en Europe pour trois millions de passagers par an (…).
https://www.lefigaro.fr/ 21/07/2020.
Les compagnies aériennes américaines se préparent à un automne dramatique
Les compagnies aériennes américaines ne sont pas sorties d’affaire. Malgré une hausse récente du trafic aérien due aux vacances et au week-end d’Independence Day, début juillet, elles continuent de perdre de l’argent. Et, alors que les États-Unis se débattent avec la hausse des cas et du nombre de victimes du Covid-19, leurs perspectives restent sombres.
Les résultats du deuxième trimestre publiés ces derniers jours laissent peu de doutes sur l’étendue des dégâts qui les frappe. Delta Airlines a vu ses revenus chuter de 88 % en un an, United Airlines de 87 %, American de 86 % et Southwest de 83 %. A elles quatre, les plus grosses compagnies américaines ont subi des pertes cumulées de plus de 10 milliards de dollars en trois mois : 5,7 milliards pour Delta, 2,1 milliards pour American, 1,6 milliard pour United et 915 millions pour Southwest (…).
Tandis que la hausse des cas menace la timide reprise, la priorité des compagnies aériennes américaines est aujourd’hui de rassurer les clients. American Airlines a ainsi renforcé les mesures de sécurité dans ses avions : dans certains cas, les passagers devront par exemple certifier qu’ils ne ressentent aucun symptôme du Covid-19, le port du masque sera étendu pour le personnel au sol, et le nettoyage de chaque appareil sera approfondi entre chaque vol (…).
Même constat chez Delta, qui a commencé à bannir de ses avions les passagers qui refusaient de porter un masque. La compagnie partenaire et actionnaire d’Air France au sein de l’alliance Sky Team a enregistré sa perte la plus importante depuis 2008. « Etant donnés les effets combinés de la pandémie et son impact financier sur l’économie mondiale, nous pensons qu’il faudra plus de deux ans pour voir une amélioration durable », a indiqué le directeur financier de Delta, Paul Jacobson, lors de la présentation des résultats. Chez Delta, 17.000 salariés, soit 20 % des effectifs pourraient prendre une retraite anticipée ou négocier leur départ. « Mais il est trop tôt pour affirmer que nous pourrons éviter des licenciements », a précisé Jacobson.
La plupart des compagnies aériennes ne les éviteront sans doute pas. Elles ne peuvent pas le faire avant le 1er octobre, selon les termes de l’accord passé avec le gouvernement fédéral, qui avait conditionné la première aide au secteur au maintien de l’emploi. Mais certaines l’anticipent déjà, une fois cette échéance passée. Si le trafic aérien ne reprend pas, United a déjà prévenu ses salariés qu’il pourrait licencier 36.000 salariés, soit 45 % de ses effectifs aux États-Unis, au 1er octobre. Chez American, ce sont 25.000 employés qui seraient sous la menace. Certains d’entre eux pourraient être réembauchés une fois la situation revenue à la normale. Southwest a aussi reconnu que, sans amélioration, elle devra opérer à une « échelle différente » à l’avenir (…).
https://www.lesechos.fr 27/07/2020.
Tourisme
Paris cherche touristes étrangers désespérément
Aller à la tour Eiffel, au Musée du Louvre, au château de Versailles… L’incontournable programme du visiteur de Paris est cet été un « bon plan » pour des Parisiens ou banlieusards d’habitude rebutés par de longues files d’attente. Alors que la saison estivale devrait battre son plein dans la « Ville Lumière » en cette mi-juillet, les touristes, en particulier cette clientèle à haute contribution venue des Etats-Unis, d’Asie ou du Moyen-Orient, font défaut. Cette conséquence de la crise sanitaire, qui était attendue, pour ne pas dire redoutée, des professionnels, se confirme.
« La saison est calme. Ce n’est pas tant une question de désirabilité qu’un problème de restrictions dans certains pays, de dessertes aériennes. Il est évident que l’été sera en demi-teinte d’autant que nous sortons de deux années exceptionnelles », commente ainsi la directrice générale de l’Office du Tourisme et des Congrès de Paris, Corinne Menegaux. « L’été, c’est 26 % de la fréquentation de l’année, et 60 % de clientèle étrangère [sur la base des arrivées dans les hôtels, NDLR] », précise-t-elle.
Une hôtellerie déprimée
Illustration de cette désaffection générale : la plupart des palaces ou grands hôtels de la capitale sont toujours fermés et ne rouvriront que début septembre. C’est le cas dans l’ouest parisien du Bristol, du Four Seasons George V, du Meurice, du Prince de Galles ou du Shangri-La, ou, côté rive gauche, du Lutetia. D’une manière générale, l’hôtellerie parisienne demeure déprimée. « L’activité augmente tout doucement. Toutes les catégories souffrent », constate le dirigeant du cabinet spécialisé MKG, Vanguelis Panayotis. Le taux d’occupation des établissements s’élève à 30,3 %, soit 58,2 points de moins par rapport au niveau record de juillet 2019, pour un parc commercialisé à hauteur de 42 %, dit-il.
Dans les palaces parisiens, « la situation n’est pas près de s’améliorer »
De son côté, le Syndicat national des résidences de tourisme confirme que « les prévisions pour la période estivale sont catastrophiques » pour Paris et l’Ile-de-France, « surtout pour les segments 4 et 5 étoiles ». Le taux d’occupation pour juillet-août est estimé à 23 % pour les premiers et à 10 % pour les seconds, à comparer, respectivement, à 80 % et 90 % un an auparavant. La plateforme de location Airbnb, dont la clientèle sur Paris était majoritairement étrangère l’an dernier, est également pénalisée avec une activité « fortement impactée », tout en observant de « premiers signes encourageants à l’automne ».
Des restaurateurs à la peine
La restauration parisienne paraît également à la peine. « Nous avons fait le choix de rouvrir tous nos établissements. Nous sommes sur une tendance à -50 %, c’est mieux que notre prévisionnel mais nous ne gagnons pas d’argent. Il y a de grosses disparités selon les quartiers, les plus touchés étant les quartiers touristiques », indique Christophe Joulie, le patron du groupe familial éponyme (15 restaurants et brasseries). Chez André, situé rue Marbeuf dans le 8e arrondissement, « souffre de la fermeture des grands hôtels », précise-t-il, tandis que le célèbre Bouillon Chartier , sis rue du Faubourg-Montmartre, ne profite pas des nombreux touristes qui baguenaudent à l’accoutumée sur les grands boulevards du 9e.
A contrario, le restaurant étoilé Le Jules Verne de la tour Eiffel (une concession Sodexo avec le chef Frédéric Anton aux fourneaux) affiche un taux d’occupation – à date – de 88 % pour juillet. La désaffection des visiteurs étrangers y est compensée quasiment en totalité par un surplus de clientèle domestique, avec un socle de Français qui frôle les 100 % !
Le trafic aérien ne reprend pas aussi vite qu’espéré
Pour vivifier la consommation touristique locale, l’Office du Tourisme et des Congrès de Paris a lancé une initiative avec la Ville de Paris et la Fédération nationale des guides interprètes et conférenciers. Elle propose jusqu’au 30 août plus de 700 visites guidées gratuites sur une quinzaine de parcours pour découvrir ou redécouvrir la capitale.
Une clientèle volatile
L’hémorragie touristique de la capitale frappe aussi les jeunes pousses du tourisme local, comme My Urban Experience, un jeune spécialiste des jeux de piste. Avec une activité en retrait de 5 à 10 % par rapport à juillet 2019, la start-up fait preuve d’une certaine résistance dans le contexte ambiant, mais là encore grâce aux Français : « Nous nous adressons majoritairement aux familles. Et notre clientèle est très majoritairement française, viennent ensuite les étrangers francophones », précise Jean-Baptiste Delsuc, le cofondateur de la société.
Le long chemin de croix du commerce parisien
A l’instar d’autres professionnels du tourisme parisien, Jean-Baptiste Delsuc prévient toutefois qu’« août s’annonce compliqué ». « En août 2019, nous avions une part plus importante de touristes étrangers, de l’ordre de 50 %. Ils ne viendront pas cette année. Or, les Parisiens vont partir en vacances », souligne-t-il. « En réalité, c’est maintenant que cela se joue. Il y a une très grosse interrogation sur la période 15 juillet-20 août », renchérit le restaurateur Christophe Joulie.
Tourisme : les cinq tendances des vacances d’été post-Covid
Ce doute ne semble pas effrayer Batobus et Bateaux Parisiens, les deux compagnies du groupe Sodexo tournant à nouveau, depuis peu, 7 jours sur 7. Cette montée en puissance s’accompagne d’une politique commerciale axée sur les Parisiens et leurs enfants. Et si le retour de Disneyland Paris, à nouveau ouvert depuis le 15 juillet, donne du baume au coeur à l’Office du tourisme parisien, les professionnels du secteur stressent déjà pour la rentrée, avec pour grand enjeu le rebond du tourisme d’affaire. Si le plan sanitaire ne vient pas s’inviter dans l’agenda…
https://www.lesechos.fr 21/07/2020.
Le coronavirus rebat les cartes du tourisme européen
A Barcelone, Venise ou Amsterdam, les rues assiégées par les vacanciers ont longtemps exaspéré les locaux, excédés par l’hyperconcentration touristique de leur ville.
Maintenant que les touristes ne sont plus là, la ville craint une crise économique sans précédent. Les associations professionnelles prévoient que 15 % des entreprises et un quart des restaurants y fermeront définitivement, rapporte « The Guardian ».
Cet effondrement représenterait l’opportunité pour les villes européennes de se diversifier et de repenser le modèle économique du secteur, affirme le journal britannique. Le défi étant d’allier l’enjeu économique au bien-être des locaux tout en ménageant le chômage.
Des villes, dont Amsterdam, Barcelone ou Lisbonne, ont pris des mesures dans ce sens. Par exemple, elles cherchent à freiner le phénomène Airbnb qui a fait grimper les loyers et chasser les résidents.
Interrogé par le « Guardian », Xavier Marcé, chargé du tourisme à Barcelone, a annoncé : « Je ne veux pas plus de touristes, je veux plus de visiteurs. »
Marcé souhaite encourager les touristes à visiter d’autres parties de la ville, et pas seulement les sites historiques traditionnels. Un objectif partagé par Amsterdam dans son plan en six points post-Covid-19, bien qu’il soit difficile de décourager les visiteurs de se rassembler sur des sites emblématiques.
En attendant, les habitants de ces villes symboles du tourisme de masse se délectent désormais des rues, des places et des plages désertées par les touristes.
https://www.lesechos.fr 21/07/2020.
Comment le monde du voyage fait sa mue
Pour les professionnels du voyage et du tourisme mis KO debout par le Covid-19, le répit n’est pas de mise en cette fin juillet : le virus continue de circuler, et même activement, rendant plus que jamais longue et laborieuse la sortie de la crise sanitaire. Pour les autorités françaises, sa circulation demeure circonscrite dans seulement une vingtaine de pays ou destinations, hors Union européenne. Et pour ces bouts de planète, considérés sous contrôle, la menace d’une résurgence est bien réelle. En témoigne le récent reconfinement de Barcelone .
Niveau de 1997
Avant même ces dernières alertes, ACI Europe, organisation regroupant les aéroports du Vieux Continent, avait déjà revu son nouveau plan de vol, prévoyant désormais un retour au trafic passagers de 2019 en 2024 au lieu de 2023. En 2020, il devrait s’effondrer de 64 % par rapport au pic de l’an dernier, soit une « perte » de 1,57 milliard de passagers. En clair, le trafic serait en deçà de son niveau de 1997 (865 millions de passagers) !
Si ces statistiques agrègent déplacements d’affaires et de loisirs, flux intra-européens et liaisons entre l’Europe et le reste du monde, elles n’en soulignent pas moins la fragilité d’une filière, laquelle, au-delà de son pôle aérien, pèse lourd. A ce propos, le World Travel & Tourism Council (WTTC), qui réunit des acteurs privés, rappelait, il y a quelques jours, que le secteur voyage et tourisme contribue pour 9,1 % du PIB et 9,7 % de l’emploi en Europe.
Prise de conscience
La promesse, dès le mois de mai, d’un plan de relance sectoriel de l’Union européenne, qui viendrait en appui de ceux des Etats – celui de la France, notamment – illustre d’ailleurs la prise de conscience de la place qu’occupe ce secteur composite dans notre économie. C’est peut-être, d’ailleurs, la première des leçons que l’on peut tirer du choc sans précédent qu’est la pandémie de Covid-19. Cette filière du voyage et du tourisme, souvent négligée, à l’exception de quelques pays, a acquis, au détour de la crise sanitaire, ses lettres de noblesse.
A court terme, la seconde leçon relève du cas d’école de ce commerce, que tend à confirmer la saison estivale en cours : la reprise dépendra d’abord de la demande intérieure et profitera d’abord au marché intérieur, à savoir au tourisme de proximité. Ainsi, les Français sont bien restés en France, les restrictions aux déplacements s’ajoutant à l’incertitude sanitaire. Ce phénomène est également constaté chez nos voisins européens, même s’il est atténué par des réservations de dernière minute. Cette désaffection des clientèles étrangères est encore plus sévère pour les ressortissants des pays les plus lointains (Américains, Asiatiques, Moyen-Orientaux). A ce titre, l’hôtellerie haut de gamme parisienne fait figure de grande perdante de l’été. Pis, sa convalescence durerait jusqu’en 2023.
Irrépressible besoin
De même, les temps sont durs dans l’immédiat pour les voyagistes au portefeuille de destinations réduit. « Les gens reviennent dès lors qu’une destination s’ouvre », observe-t-on toutefois au groupe Voyageurs du Monde. Comme quoi, le Covid-19 n’a pas tué l’irrépressible besoin de découvertes, d’envies d’ailleurs, qui a nourri la croissance du voyage dans le « monde d’avant ». Une croissance spectaculaire grossie, depuis une vingtaine d’années, par de nouveaux flux de voyageurs, en provenance notamment d’Asie et d’Amérique latine.
Loin de les masquer, la question sanitaire a d’ailleurs relancé à brûle-pourpoint le débat sur les nuisances générées par cette frénétique expansion du voyage et du tourisme. Il a tout autant été question ces derniers mois de surtourisme, de réchauffement climatique que de « réassurance » du consommateur/voyageur et de « retour de la confiance ».
Conscience « écolo »
En substance, le choc du Covid-19 est de nature à amplifier des tendances déjà tangibles : personnalisation du voyage ; recherche d’expériences à partager ; quête d’authenticité ; souci d’un voyage plus « responsable ». La « honte de l’avion », mouvement qui a surgi en Scandinavie avant la crise sanitaire, reste néanmoins à confirmer. Dans la mesure où nous nous sommes habitués à un transport aérien plutôt accessible, à une classe éco financée par la classe affaires, l’arbitrage entre conscience « écolo » et comportement réel du voyageur/consommateur – la question vaut aussi pour la croisière – pourrait surtout dépendre de l’évolution de sa tarification et, par là même, d’une réelle régulation en vue d’un monde et d’une croissance plus « verts », mais aussi de la consolidation du secteur.
C’est d’ailleurs l’une des questions en suspens : à quoi ressemblera le tourisme, une fois sorti de cette crise d’une ampleur inouïe ? En mai dernier, l’Organisation mondiale du tourisme, qui révisait pour la seconde fois ses prévisions, indiquait en effet que la baisse du trafic international pourrait atteindre 58 %, voire 78 %. En 2009, au plus fort de la crise économique, le repli avait été de 4,2 %, en faisant, alors, « la pire année depuis soixante ans ». Quel que soit le maillon de la filière – transport, hébergement… -, il y aura des morts
https://www.lesechos.fr 23/07/2020.
Transports et tourisme chutent après la décision britannique sur l’Espagne
Le secteur européen du transport et du tourisme chute lundi en Bourse après la décision inattendue prise par le Royaume-Uni d’instaurer une « quatorzaine » pour tous les voyageurs en provenance d’Espagne arrivant sur son territoire.
Cette mesure intervient après une résurgence des cas de coronavirus en Espagne et représente un coup dur pour le pays, qui tente de sauver une saison touristique déjà durement affectée par la pandémie.
Le gouvernement britannique n’a pas non plus exclu lundi de prendre des mesures envers la France et l’Allemagne si une augmentation du nombre de cas était observée dans ces deux pays.
Dans la foulée de la décision de Londres, le tour opérateur TUI a annoncé l’annulation de tous ses vols vers l’Espagne continentale et les Canaries à compter de dimanche.
Le titre TUI chute ce lundi dans la matinée de 13,01%, accusant la plus forte baisse du Stoxx 600.
De leur côté, les compagnies aériennes britanniques Ryanair, British Airways et EasyJet ont indiqué ne pas prévoir d’annulations de vols vers l’Espagne dans les prochains jours.
« Je pense que c’est très regrettable, vraiment décevant », a commenté auprès de Reuters le directeur financier de Ryanair, Neil Sorahan en évoquant la décision britannique de quarantaine.
« Je ne doute pas que nous verrons d’autres foyers localisés et nous devons être suffisamment flexibles pour y faire face au fur et à mesure qu’ils apparaissent au cours des prochaines semaines et des prochains mois », a-t-il ajouté.
Ryanair, qui a fait état lundi d’une perte trimestrielle moins forte qu’attendu, a indiqué n’être pas en mesure de savoir s’il pourrait dégager un bénéfice annuel pour son exercice 2020-2021.
« Une deuxième vague de cas de CVOD-19 en Europe à la fin de l’automne (quand la saison de grippe annuelle commence) est notre plus grande crainte pour le moment », a déclaré son directeur général, Michael O’Leary.
Ryanair chute lundi de 8,16% à la Bourse de Dublin. Sa concurrent EasyJet plonge de 12,56%, le groupe IAG, maison-mère de British Airways, lâche 9,59% tandis que l’allemande Deutsche Lufthansa perd 6,47%.
A Paris, le spécialiste de la location de voitures Europcar, présent en Espagne avec sa filiale Goldcar, abandonne 5,17%, lanterne rouge du SBF 120.
Le gestionnaire d’aéroports ADP, qui publiera ses résultats semestriels après la clôture, recule de 3,95% et la compagnie Air France-KLM cède 3,84%.
L’indice Stoxx 600 du secteur européen du tourisme et des transports chute de 3,41%, de loin la plus forte baisse en Europe.
https://www.zonebourse.com 27/07/2020.
Coronavirus : 320 milliards de dollars de pertes pour le tourisme mondial
La pandémie de Covid-19 a provoqué des pertes de 320 milliards de dollars pour le tourisme mondial de janvier à mai sur un an, selon le baromètre publié mardi par l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). « C’est plus du triple des pertes enregistrées (…) par le tourisme international pendant la crise économique mondiale de 2009 », a estimé cette organisation dépendant des Nations unies dont le siège est à Madrid.
De janvier à mai, le nombre des touristes internationaux a chuté de 56% par rapport à la même période en 2019, ce qui représente 300 millions de visiteurs en moins. Malgré le lent redémarrage du tourisme, notamment dans l’hémisphère nord, « l’indice de confiance établi par l’OMT affiche des plus bas historiques », peut-on lire dans le communiqué.
Parmi les principaux risques encourus par le secteur, l’OMT cite «la recrudescence du virus et le risque de nouveaux confinements » ainsi que la situation de la Chine et des États-Unis, «au point mort », alors que ces pays sont habituellement grands pourvoyeurs de touristes.
Début mai, l’OMT prévoyait une chute de 60 à 80% du nombre des touristes internationaux pour l’année 2020, avec des pertes pouvant atteindre au total 910 à 1.200 milliards de dollars. L’agence craint «la mise en danger de 100 à 120 millions d’emplois directs dans le tourisme »
https://www.lefigaro.fr/ 28/07/2020.