La revue de presse économique de l’APST du 1er au 10 Juillet 2020
Avec Les Partenaires de l’APST
Economie
Coronavirus : le tourisme risque des pertes pouvant atteindre 3 300 milliards de dollars à cause de l’épidémie
Les restrictions liées au Covid-19 devraient se traduire ces prochains mois par un manque à gagner allant de 1 200 à 3 300 milliards de dollars pour le tourisme et les secteurs liés, selon une estimation de l’ONU publiée mercredi 1er juillet.
L’étude de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced), assure que le tourisme, qui représentait environ 300 millions d’emplois dans le monde en 2019, est l’un des secteurs les plus touchés par la crise. Le document se base sur une récente évaluation de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) selon laquelle la chute de la demande de voyages internationaux pourrait se traduire par une baisse de 850 millions à 1,1 milliard de touristes internationaux.
Les Etats-Unis et la Chine, pays les plus touchés
A la lumière de ces chiffres, la Cnuced a élaboré trois scénarios pour évaluer le manque à gagner que devraient enregistrer le tourisme et les secteurs liés. « Il s’agit du manque à gagner pour le tourisme et les secteurs étroitement liés, comme par exemple les hôtels et les restaurants, mais aussi les producteurs qui vendent aux hôtels leurs produits agricoles, les banques qui ont accordé des prêts aux hôtels, les producteurs d’énergie, la construction, etc », a détaillé Ralf Peters, Chef de la Section d’information sur le commerce à la Cnuced.
Le scénario intermédiaire élaboré par la Cnuced, qui est le plus proche de l’évaluation faite par l’OMT, suppose une interruption du tourisme international de huit mois et évalue le manque à gagner à 2 200 milliards de dollars, soit 2,8% du produit intérieur brut (PIB) mondial. Il devrait en revanche atteindre 1 200 milliards de dollars, soit 1,5% du PIB mondial, si l’interruption ne dure que quatre mois, et 3 300 milliards, ou 4,2% du PIB mondial, si elle dure un an. « Ces chiffres nous rappellent clairement une chose que nous semblons souvent oublier : l’importance économique du secteur et son rôle de bouée de sauvetage pour des millions de personnes dans le monde entier », a souligné la directrice de la division du commerce international de la Cnuced, Pamela Coke-Hamilton, citée dans un communiqué.
Selon l’étude de la Cnuced, si l’on se réfère au scénario intermédiaire envisagé, le pays le plus touché par la crise du tourisme, au regard du poids de ce secteur dans l’économie nationale, va être la Jamaïque, suivi de la Thaïlande, de la Croatie et du Portugal. En termes absolus, ce sont toutefois les Etats-Unis et la Chine qui vont enregistrer les manques à gagner les plus élevés, suivi de la Thaïlande, de la France, de l’Allemagne, de l’Espagne, du Royaume-Uni et de l’Italie
https://www.francetvinfo.fr/02/07/2020.
Législation
Tourisme : Bruxelles durcit le ton
Bruxelles a durci le ton jeudi, en annonçant le lancement d’une procédure d’infraction à l’encontre de dix États membres dont la France, l’Italie, la Grèce et le Portugal.
En France, selon une ordonnance prise en mars, les voyages annulés donnent lieu à des avoirs dont la validité peut aller jusqu’à dix-huit mois.
Le sujet sensible du remboursement des voyages annulés à cause de la pandémie revient régulièrement depuis le début de la crise. La Commission avait déjà pris la plume pour alerter les États membres sur leur obligation vis-à-vis du droit européen des voyageurs. Avec un succès très relatif puisque certains pays ne sont pas revenus sur les dispositions qu’ils avaient prises.
Bruxelles a durci le ton jeudi, en annonçant le lancement d’une procédure d’infraction à l’encontre de dix États membres dont la France, l’Italie, la Grèce et le Portugal. «Dans ces dix États membres, des règles nationales spécifiques relatives aux voyages à forfait restent applicables et permettent aux organisateurs de voyages de délivrer des bons à valoir, au lieu du remboursement, pour les voyages annulés, ou de reporter le remboursement bien au-delà du délai de 14 jours fixé dans la directive sur les voyages à forfait», déplore la Commission.
Les pays en question ont deux mois pour justifier leur position vis-à-vis de Bruxelles ou se mettre en conformité avec la législation européenne. À défaut, la procédure franchira la deuxième étape, à savoir celle de l’avis motivé de la Commission, avant éventuellement la saisine de la Cour européenne de justice. « C’est une bonne nouvelle », a réagi le Bureau européen des unions de consommateurs, en appelant les gouvernements des pays concernés à « s’assurer que les personnes qui en ont besoin soient remboursées ».
En France, selon une ordonnance prise en mars, les voyages annulés donnent lieu à des avoirs dont la validité peut aller jusqu’à dix-huit mois
En France, selon une ordonnance prise en mars, les voyages annulés donnent lieu à des avoirs dont la validité peut aller jusqu’à dix-huit mois. Et les clients ne peuvent être remboursés en espèces sonnantes et trébuchantes qu’une fois passé le délai de validité de ces avoirs. Ces mesures avaient été prises pour soutenir les entreprises du tourisme très ébranlées par la crise du Covid-19.
https://www.lefigaro.fr 03/07/2020.
Voyage : après Bruxelles, le Conseil d’Etat se penche sur la question des remboursements
A peine installé, le gouvernement Castex va devoir gérer sans délai la question des billets d’avion et autres forfaits de voyage achetés avant ou pendant la crise du Covid et pour lesquels les prestations n’ont pas pu être effectuées. Après la Commission européenne il y a peu, les associations de consommateurs UFC-Que Choisir et CLCV ont décidé de s’attaquer, à leur tour, à une ordonnance, concoctée en urgence courant mars. Celle-ci a institutionnalisé le principe du « à-valoir » qui a permis aux professionnels d’éviter le remboursement systématique des billets. Bruxelles a d’abord tancé la France, en faisant un rappel au droit européen, donnant aux voyageurs la possibilité de se faire rembourser en espèces en cas d’annulation de leurs voyages.
A-valoir
Les deux associations ont décidé, de leur côté, de saisir le Conseil d’Etat. « La saisine est en préparation avec nos avocats, elle ne saurait tarder », a précisé lundi le président de CLCV, Jean-Yves Mano.
Valable dix-huit mois, la disposition instaurée par l’ordonnance de mars couvre toute demande d’annulation effectuée entre le 1er mars et le 15 septembre. A l’issue de la période de dix-huit mois, elle stipule que le consommateur qui n’aura pas souhaité reporter son voyage ou séjour aura alors « la possibilité » d’être remboursé. Outre les tour-opérateurs et agents de voyages, confrontés à l’arrêt des voyages à l’étranger dès le début de la crise sanitaire et à l’origine de la mesure, la disposition concerne aussi les acteurs du tourisme en France, pénalisés avec le confinement.
Droit des voyageurs
Porteur de l’ordonnance, le secrétaire d’Etat chargé du tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne, l’a alors justifiée arguant qu’il fallait éviter « un mur de trésorerie » aux entreprises, et éviter « une faillite généralisée ». L’argumentation n’a visiblement pas suffi à convaincre la Commission européenne. Bruxelles a été très agacé par le refus des compagnies aériennes de rembourser leurs clients pour les vols qu’elles avaient elles-mêmes annulés. Les agents de voyages s’en sont d’ailleurs émus, interpellant l’association internationale des compagnies, IATA.
Après avoir haussé le ton plusieurs fois, la Commission vient de mettre en demeure la France, ainsi que neuf autres pays de l’Union européenne, de respecter le droit des voyageurs. Cela ne paraît pas toutefois inquiéter outre mesure les voyagistes. « Nous sommes plutôt sereins », déclare ainsi le président de l’organisation professionnelle Les Entreprises du Voyage (EdV), Jean-Pierre Mas. « La France a deux mois pour répondre à la Commission. S’ouvrira ensuite une seconde phase de sa procédure », rappelle-t-il.
500 millions d’euros d’acomptes
En outre, souligne ce dernier, les « vouchers » (à-valoir) sont pour la plupart déjà émis, et « pour l’instant, peu utilisés ». Le montant des acomptes perçus pour des voyages annulés ou annulables du fait du Covid-19 avoisine 500 millions d’euros, précise le président d’EdV.
« Beaucoup de clients ont joué le jeu », confirme le président du syndicat des tour-opérateurs Seto, René-Marc Chikli. Ce dernier souligne par ailleurs que la remise en cause de l’ordonnance de mars n’aurait « pas d’effet rétroactif ». Pour autant, la mise en demeure de Bruxelles « n’est pas une bonne nouvelle », admet-il. « La reprise est difficile. Nous aurions pu espérer que l’ordonnance soit prolongée. Cela paraît compliqué désormais ». La saisine annoncée du Conseil d’Etat pourrait rendre l’affaire encore plus problématique.
https://www.lesechos.fr 07/07/2020.
Tourisme
Quels seront les pays les plus touchés par l’effondrement du tourisme ?
La Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced) a évalué à 3.300 milliards de dollars le manque à gagner maximum pour ce secteur terrassé par le coronavirus.
Les restrictions liées au Covid-19 devraient se traduire ces prochains mois par un manque à gagner allant de 1.200 à 3.300 milliards de dollars pour le tourisme et les secteurs liés, selon une estimation de l’ONU publiée mercredi.
Selon une nouvelle étude de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced), le tourisme, qui représentait environ 300 millions d’emplois dans le monde en 2019, est l’un des secteurs les plus touchés par la crise.
Le document se base sur une récente évaluation de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) selon laquelle la chute de la demande de voyages internationaux pourrait se traduire par une baisse de 850 millions à 1,1 milliard de touristes internationaux.
Bouée de sauvetage
A la lumière de ces chiffres, la Cnuced a élaboré trois scénarios pour évaluer le manque à gagner que devraient enregistrer le tourisme et les secteurs liés.
« Il s’agit du manque à gagner pour le tourisme et les secteurs étroitement liés, comme par exemple les hôtels et les restaurants mais aussi les producteurs qui vendent aux hôtels leurs produits agricoles, les banques qui ont accordé des prêts aux hôtels, les producteurs d’énergie, la construction, etc », a détaillé à l’AFP Ralf Peters, chef de la section d’information sur le commerce à la Cnuced.
Le scénario intermédiaire élaboré par la Cnuced, qui est le plus proche de l’évaluation faite par l’OMT, suppose une interruption du tourisme international de huit mois et évalue le manque à gagner à 2.200 milliards de dollars, soit 2,8% du produit intérieur brut (PIB) mondial.
Il devrait en revanche atteindre 1.200 milliards de dollars, soit 1,5% du PIB mondial, si l’interruption ne dure que quatre mois, et 3.300 milliards, ou 4,2% du PIB mondial, si elle dure un an.
La Jamaïque, la Thaïlande, la Croatie et le Portugal seront les plus touchés
« Ces chiffres nous rappellent clairement une chose que nous semblons souvent oublier: l’importance économique du secteur et son rôle de bouée de sauvetage pour des millions de personnes dans le monde entier », a souligné la directrice de la division du commerce international de la Cnuced, Pamela Coke-Hamilton.
« Pour de nombreux pays, comme les petits Etats insulaires en développement, un effondrement du tourisme signifie un effondrement de leurs perspectives de développement. Ce n’est pas quelque chose que nous pouvons nous permettre », a-t-elle ajouté, citée dans un communiqué.
Selon l’étude de la Cnuced, si l’on se réfère au scénario intermédiaire envisagé, le pays le plus touché par la crise du tourisme, au regard du poids de ce secteur dans l’économie nationale, va être la Jamaïque, suivi de la Thaïlande, de la Croatie et du Portugal.
En termes absolus, ce sont toutefois les Etats-Unis et la Chine qui vont enregistrer les manques à gagner les plus élevés, suivi de la Thaïlande, de la France, de l’Allemagne, de l’Espagne, du Royaume-Uni et de l’Italie.
Il y a néanmoins quelques lueurs d’espoir. L’Europe commence ainsi à s’ouvrir pour la saison touristique estivale. L’UE a en effet autorisé les vols en provenance de 14 pays de tous les continents, ainsi que de Chine, à la seule condition que celle-ci admette sur son sol les visiteurs « non essentiels » venant de l’UE, ce qui n’est actuellement pas le cas.
https://bfmbusiness.bfmtv.com 01/07/2020.
Pour relancer le tourisme, l’Italie finance les vacances des familles
Pour permettre au secteur du tourisme de traverser la crise en limitant les dégâts, l’Italie met les bouchées doubles. L’État met sur la table une enveloppe de plus de deux milliards d’euros exclusivement réservée au financement des vacances des familles italiennes à travers le pays. Ce coup de pouce peut atteindre jusqu’à 500 euros pour une famille avec trois enfants.
Les familles italiennes peuvent faire la demande de ce « bonus vacances » depuis le 1er juillet et, selon France Info, il a immédiatement suscité l’engouement : en 24 heures, 150 000 demandes ont été enregistrées.
Les hôtels majoritairement réticents
Mais les contraintes techniques pourraient en refroidir certains. Pour bénéficier du «bonus vacancesCY», il est nécessaire de télécharger une application qui permettra à l’administration italienne de vérifier que le demandeur ne gagne pas plus de 40 000 euros par an. Autre obstacle, c’est grâce à un QR Code reçu par la suite que les familles concernées pourront régler leur séjour à l’hôtel, seulement si celui accepte de prendre part au dispositif.
enclins à accepter le dispositif. Car l’inconnue demeure pour les hôteliers qui, dans l’opération, savent qu’ils seront remboursés par l’État, mais ne savent pas quand. « Quelqu’un qui réserve dans mon hôtel plusieurs nuits pour un prix de 600 euros, par exemple, ne va payer que 200 euros, car les 400 restants sont le bonus vacances qui me sera réglé par l’État, mais je ne sais pas quand, déplore la gérante d’un hôtel auprès de France Info. Ce n’est pas comme ça que l’on peut nous aider en ce moment. »
https://www.lepoint.fr/ 03/07/2020.