La revue de presse économique de l’APST du 10 au 20 Juin 2020
Avec Les Partenaires de l’APST
Économie
Vers une hausse importante des défaillances d’entreprises
La sortie de la crise sanitaire du coronavirus va laisser des traces durables dans l’économie. Les défaillances d’entreprises vont ainsi se multiplier d’ici 2021, et la France ne sera pas épargnée.
La France très touchée
Vers une hausse importante des défaillances d’entreprises
Selon les projections de l’assureur-crédit Coface, il faut s’attendre à un tiers de défaillances d’entreprises supplémentaires d’ici 2021 par rapport à 2019. Cette augmentation des faillites ne touchera pas uniformément tous les pays. Parmi les économies avancées les plus frappées, les États-Unis subiront une augmentation de 43% des défaillances, suivis par le Royaume-Uni (+37%) et le Japon (+24%). La France aussi essuiera une hausse importante des faillites d’entreprises : +21% d’ici 2021. L’Allemagne, plus solide que d’autres économies, devra tout de même composer avec une augmentation de 12% des défaillances. Cette progression du nombre de faillites intervient malgré le soutien très important des pouvoirs publics envers les entreprises.
Les économies émergentes ne sont malheureusement pas en reste. D’après le rapport de la Coface, la Turquie subira une hausse des défaillances de 50% en 2021, le Brésil de 44%. Ces pays devront en effet faire face à la chute des recettes issues du tourisme et des transferts d’argent provenant des travailleurs expatriés. De plus, les cours des matières premières en baisse ne permettront pas de compenser ces pertes pour les pays producteurs.
Une crise de la mobilité
Tous les secteurs d’activité ne sont pas logés à la même enseigne. Ceux qui tournent autour de la mobilité, comme l’automobile et l’aéronautique, vont subir des hausses significatives des défaillances d’entreprises. Selon la Coface, le coronavirus est une « crise de la mobilité » remettant en cause les modes de déplacements « à la fois quotidiens et épisodiques, locaux et à l’étranger ». Les constructeurs automobiles ayant investi dans les technologies de motorisation électrique connaîtront cependant des situations moins difficiles que les autres.
La métallurgie, la distribution et le textile-habillement seront aussi particulièrement impactés par la crise économique. Ce sera moins le cas pour le secteur pharmaceutique, l’agroalimentaire et les technologies de l’information et de la communication (TIC). Avec toutefois un bémol pour ce dernier secteur, qui va devoir s’adapter aux réglementations de protection des données.
Tourisme
Maroc : le tourisme en chute libre
Le secteur du tourisme a enregistré une baisse de 45% du nombre de voyageurs au Maroc durant les quatre premiers mois de l’année 2020, à cause de la pandémie de coronavirus Covid-19, rapportent ce mardi plusieurs médias.
L’annonce a été effectuée par la ministre marocaine du Tourisme, Nadia Fettah Alaoui, qui a précisé que le nombre de nuitées réservées par les touristes a quant à lui chuté de 43%. Les recettes touristiques ont pour leur part diminué de 15% durant les quatre premiers mois de 2020 par rapport à la même période l’année d’avant, a indiqué la ministre.
« Le ministère a élaboré un plan intégré et participatif visant à lutter contre les répercussions du nouveau coronavirus, à relancer le secteur et à favoriser le positionnement du Royaume dans le monde de l’après Covid-19, compte tenu de l’évolution des besoins et des attentes du consommateur et de la qualité de l’offre nationale », a souligné Nadia Fettah Alaoui, citée par Hespress.
« Le secteur a bénéficié des mesures prises par le Royaume, puisque près de 70% des employés du secteur inscrits à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) ont bénéficié d’indemnités mensuelles », a ajouté la ministre.
Le plan a notamment été axé sur la préservation de l’emploi, des compétences et des capacités des professionnels du secteur, la promotion de son décollage, avec un accent particulier sur le tourisme interne dans une première phase et sur la mise en place d’une offre de qualité répondant aux besoins des touristes, précise la même source.
En 2019, le Maroc a accueilli 13 millions de touristes, en hausse de 5,2 % par rapport à 2018. Les recettes générées par le tourisme avaient atteint 7,41 milliards d’euros contre 6,89 milliards en 2018.
https://moroccomail.fr 11/06/2020.
Sénat : 40 propositions pour le tourisme
La commission des affaires économiques du Sénat fait « 40 propositions pour une véritable relance » du tourisme, victime d’une crise sans précédent, telles que réviser la réforme de l’assurance chômage concernant les saisonniers ou soutenir les communes touristiques privées de taxes de séjour cet été. Votées mercredi, ces propositions portent sur trois axes : renforcer le soutien aux professionnels, soutenir la demande, et investir dans le développement durable, l’aménagement touristique du territoire ou encore le numérique.
Sur le premier axe, les sénateurs souhaitent la création d’un prêt garanti par l’Etat de « 15 à 25 ans », un accès plus large au fonds de solidarité -avec un seuil de bénéfice imposable à 100.000 euros contre 60.000 euros- ainsi qu’au chômage partiel, pour les professionnels tels que les voyagistes dont « les effectifs n’ont été mobilisés que pour gérer les pertes ». Ils engagent en outre les banques à reporter de 18 mois les échéances des entreprises, les assureurs à mieux rembourser les pertes d’exploitation, les plateformes en ligne à diminuer temporairement leurs commissions et les gestionnaires d’autoroutes à réduire les tarifs de leurs péages cet été.
« Pleinement touchés par la crise », les saisonniers devraient voir « élargis leurs droits au chômage » avec une réduction du minimum de 6 mois d’activité sur 24 mois pour être éligible à l’indemnisation, ou à défaut, bénéficier d’une aide financière.
Toujours « pour favoriser les embauches », la taxe forfaitaire de 10 euros sur chaque contrat à durée déterminée dit « d’usage » doit être supprimée ou « à tout le moins » reportée, disent les sénateurs. Afin de soutenir les collectivités locales, l’Etat doit « compenser les baisses de recettes affectant les communes touristiques, en particulier celles résultant de la taxe de séjour », et faire bénéficier les « 337 entreprises publiques locales actives dans le tourisme » des aides gouvernementales. Le Sénat préconise un recours « massif » aux chèques-vacances, un « pass colo » pour aider les jeunes à partir en colonies, une diminution temporaire de la TVA sur les prestations touristiques, et une contribution patronale aux titres restaurant jusqu’à 90% du montant, contre 60% aujourd’hui
https://www.ladepeche.fr 11/06/2020.
Enquête Tripadvisor : Tourisme et coronavirus
Tripadvisor vient de publier les résultats d’une étude de plusieurs mois pour analyser les sentiments et projets des consommateurs en matière de voyage au-delà du Covid 19 ainsi que les données comportementales liées à la pandémie actuelle. Le rapport décrit une reprise en cinq étapes pour l’industrie du voyage et de l’hôtellerie.
« Pour les entreprises du secteur de l’hôtellerie et de la restauration, ce rapport offre de nombreuses raisons de faire preuve d’un optimisme prudent. Il y a des signes clairs qui démontrent de nombreux consommateurs avec un fort désir de dîner au restaurant et de voyager à nouveau lorsqu’ils seront autorisés à le faire, mais lorsqu’ils le feront, ils auront de nouvelles attentes, explique Martin Verdon-Roe, directeur général des solutions d’hospitalité, Tripadvisor. Les entreprises qui s’adapteront rapidement pour instaurer des mesures de sécurité, être flexible et transparent auront un avantage concurrentiel évident à communiquer aux consommateurs, et cela pourrait s’avérer crucial pour accélérer leur reprise ». Ainsi, d’après le rapport, dans l’ensemble, la sécurité, la flexibilité et la transparence sont essentielles pour rétablir la confiance des voyageurs et des restaurateurs.
« Les marques peuvent aider les consommateurs à se sentir de nouveau en confiance pour voyager en se concentrant sur la propreté et les activités qui favorisent la distanciation physique – tout en maintenant un lien social avec leur public », déclare Christine Maguire, vice-présidente des revenus publicitaires mondiaux de Tripadvisor, Inc
https://www.lhotellerie-restauration.fr/ 11/06/2020.
La course des professionnels du tourisme pour sauver leur saison d’été
Les exhortations du gouvernement à privilégier les vacances en France cet été commencent à se voir dans les carnets de commandes. La possibilité de partir à l’étranger étant encore limitée, les professionnels du tourisme s’activent pour que les nombreux Français encore indécis choisissent leurs services.
Les réservations, qui étaient au point mort, sont reparties fin mai, après les annonces d’Édouard Philippe sur la phase 2 du déconfinement. Depuis, les équipes sont sur le pont pour vendre le plus possible, en un temps record. Le retard est considérable : il ne sera qu’en partie rattrapé. « L’été, qui s’annonçait catastrophique, pourrait être moins mauvais que prévu, pense Didier Arino, directeur du cabinet d’études Protourisme. Les hébergements touristiques (hôtels, campings, résidences de tourisme…) accusent un retard de réservation de 25 % sur la clientèle française et 75 % sur les clientèles étrangères. Ils s’attendent à perdre, au mieux, un quart de leur chiffre d’affaires de juillet-août. »
Fermés, les professionnels ont raté les ponts de mai. Plus les semaines passaient, plus ils redoutaient que l’été leur passe aussi sous le nez. L’étau se desserre, un peu. Mais en l’absence de la plupart des touristes étrangers, qui génèrent à eux seuls le tiers des recettes touristique du pays, la saison ne peut pas être bonne. Pas sûr non plus que les Français soient plus nombreux que l’an dernier à prendre des vacances, tant le contexte économique est tendu…
Boom des locations de maisons avec piscine
Certains s’en sortiront mieux que d’autres. Coté hébergement, la location entre particuliers gagne des parts de marché, au détriment des professionnels de l’hébergement marchand. Sur Airbnb, le nombre de réservations de voyages domestiques (effectuées par des Français en France) pour l’été est reparti à la hausse, de plus de 40 % au cours des deux dernières semaines, par rapport à la même période l’an passé. Très prisées, les locations de maisons avec piscine s’arrachent. Leurs prix augmentent, alors qu’ils sont dans l’ensemble stables, voire en baisse ailleurs.
En tête des territoires les moins impactés, Protourisme note déjà que la Bretagne, les Pyrénées, les Alpes et la Provence tiennent la corde. Si la mer reste un must, la campagne attire de plus en plus. « Le littoral est privilégié, mais aussi les territoires ruraux, comme l’Auvergne, alors que l’Île-de-France, le Grand Est et la Corse sont en forte baisse », témoigne Nicolas Dayot, président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA). Il est vrai que ces trois régions ont été très touchées par le virus, ce qui peut décourager les visiteurs. Les villes, où le parc hôtelier est important, boivent la tasse : en tête, Paris, Nice, Lourdes, Lyon et Toulouse. La Côte d’Azur sera privée d’une grande part de ses riches touristes.
Côtés professionnels, les plus touchés sont ceux dont l’activité dépend surtout des clientèles étrangères. Il s’agit d’abord d’hôtels et de gros campings. Encore aujourd’hui, près de 40 % des hôtels n’ont pas rouvert. C’est même deux fois plus pour les établissements haut de gamme et luxe, selon le cabinet d’études MKG. « Dans l’ensemble, les hébergements “collectifs” – campings et villages de vacances – sont fortement impactés, ajoute Didier Arino. Certains ouvriront tardivement, si la demande est suffisante. » L’incertitude sur les conditions de réouverture a longtemps refroidi les consommateurs et le retard sera difficile à combler. « Le taux d’occupation des campings moyen et haut de gamme, qui réalisent la grande partie du chiffre d’affaires de la profession, est en recul de 15 % sur juillet et août par rapport à l’an passé, confie Nicolas Dayot. Pour les autres, la situation est beaucoup plus dégradée. »
Belambra (58 adresses en France) va rouvrir 7 hôtels-clubs ce week-end, et la plupart le 4 juillet. L’été, sa fréquentation est à 90 % française. « Nous sommes engagés dans un sprint, lance Frédéric Le Guen, son président. D’habitude, à cette époque, nous avons engrangé les deux tiers du chiffre d’affaires de juillet et août. Cette année, on est à 40 %. Si l’été est bon, la baisse d’activité de 2020 sera limitée à 25 %. Sinon, ce sera de 35 %. » Pour tenir, Belambra a obtenu un prêt garanti par l’État (PGE) d’environ 25 % du chiffre d’affaires de 2019. « Nous ne voyons pas de défiance de la part des clients pour venir dans un hôtel-club, qui a l’avantage de libérer des contraintes du quotidien et de chouchouter les enfants, poursuit le dirigeant. Nos clients auront accès à tout. Pour l’instant, nous limitons les clubs-enfants à quinze par encadrant et régulons si besoin la fréquentation des piscines. »
Les Dom-Tom à l’arrêt
Finalement, les plus mal lotis sont les tour-opérateurs et agents de voyages, qui ne réussissent pas à vendre des séjours à l’étranger. Même les Dom-Tom sont à l’arrêt. « Les agences traditionnelles n’ont engrangé que 10 % à 15 % du chiffre d’affaires de l’été, et celles en ligne 25 % à 35 % », déplore Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du voyage. D’habitude, Fram-Promovacances fait carton plein l’été avec des séjours (vol + hôtel) en Europe (Grèce, Espagne, Italie) et au Maghreb (Tunisie et Maroc). Pas cette année. De janvier à juin, l’activité du voyagiste a chuté de 70 % par rapport à l’an passé, à cause de quatre mois d’inactivité. Dans l’urgence, ses dirigeants ont misé sur la France, en ouvrant six hôtels-clubs Framissima en Corse, sur la Côte d’Azur et dans les Landes. « Nous visons un taux d’occupation de 50 % début juillet et 80 % en septembre », déclare Alain de Mendonça, son président. Mais cela ne sauvera pas la saison.
https://www.lefigaro.fr/ 13/06/2020.
La filière tourisme descend dans la rue et fait les yeux doux aux Réunionnais
Comme beaucoup d’autres secteurs, la filière touristique locale a très sévèrement été impactée par les conséquences du Covid-19 et du confinement. Fermeture des établissements et des structures, quatorzaine, puis septaine, obligatoires jusqu’au 1er juillet 2020, nécessité de respecter les nouvelles normes de sécurité sanitaire, autant de contraintes qui mettent à mal un secteur qui emploie 11 500 personnes. Face à cette situation, ils ont décidé de réagir en manifestant ce mercredi 17 juin 2020 devant le tribunal de commerce afin de demander la levée immédiate de la septaine et un plan de relance de la filière. Ils préparent en parallèle leur plan de bataille et de reconquête de l’activité en se rappelant qu’une clientèle consommatrice d’activités touristiques se trouve tout juste à proximité… le Réunionnais (Photo rb/www.ipreunion.com)
Un trafic aéroportuaire en recul de 41% par rapport à l’année dernière, un chiffre d’affaires de – 90% concernant les locations de voitures, des hôtels quasiment vides, des restaurants qui retrouvent quelques couleurs mais qui demeurent extrêmement inquiets, la crise du coronavirus n’a clairement pas épargné le secteur touristique de l’île, qui représente une des principales activités économiques de l’île et qui emploie 11 500 personnes.
Face à cette situation, il est tout à fait normal que les professionnels du secteur, hôteliers en tête, se rebiffent et demandent à l’Etat leur part d’aide pour remonter la pente. C’est tout le sens de la manifestation de ce mercredi, devant la le tribunal de commerce, afin de demander un plan de relance du secteur à hauteur de 80 millions d’euros.
Les acteurs du tourisme demandent également la levée de la septaine obligatoire pour tout entrant sur le territoire, mesure qui, indéniablement, bloque toutes velléités de voyager vers La Réunion pour découvrir l’île. Si cette mesure devrait être levée début juillet, « ce sera beaucoup trop tard » estiment les acteurs du tourisme local qui précisent que « c’est en ce moment que les voyageurs décident de leur destination pour les vacances de juillet/août prochains ».
Résolus à l’idée que les touristes extérieurs ne seront pas vraiment au rendez-vous, les hôteliers, en particulier, ont décidé de faire les yeux doux aux Réunionnais. Ce n’est pas la première fois que les Réunionnais se rappellent au bon souvenir de ces professionnels. En 2006 déjà, avec la crise du chikungunya, la population locale avait eu les faveurs de nos chers hôtels. Prix attractifs, sur classements offres imbattables, rien n’était trop beau pour attirer la clientèle péi alors que les métropolitains et les étrangers avaient déserté l’île par crainte de piqûres de moustiques.
Si cette initiative est tout à fait louable, là où le bât blesse, c’est que ces belles promotions ont vite fait de disparaître une fois la crise du chikungunya passée, ne laissant aux Réunionnais que des chambres hors de prix que seule une minorité peut s’offrir. Or, ils sont des consommateurs comme d’autres, qui ont envie de découvrir et de profiter pleinement de leur île, sans pour autant se voir opposer des tarifs prohibitifs.
Si on sait venir chercher les Réunionnais au moment où on en a le plus besoin, la filière se doit aussi de créer les conditions d’une économie touristique tournée vers la population locale qui joue le jeu de la solidarité en cette période de crise, mais qui souhaite surtout pouvoir profiter des hôtels, des restaurants et de toutes les activités touristiques existantes, à n’importe quel moment de l’année, à des prix intéressants.
Mais peut-être que, cette fois, l’opération séduction saura s’inscrire dans la durée…
www.ipreunion.com 16/06/2020.