La revue de presse économique du 10 au 20 mai 2020
Avec Les Partenaires de l’APST
Aérien
Aérien et tourisme : il faut soutenir l’Afrique
Un appel urgent à la communauté internationale pour soutenir le secteur des voyages et du tourisme en Afrique, frappé de plein fouet par la pandémie de Covid-19, a été lancé par cinq organismes internationaux, l’IATA, l’OMT, le WTTC ainsi que l’Association des compagnies aériennes africaine et l’Association des compagnies aériennes d’Afrique australe.
L’appel lancé le 6 mai 2020 s’adresse aux institutions financières internationales, aux partenaires de développement des pays et aux donateurs internationaux « afin qu’ils soutiennent le secteur des voyages et du tourisme en Afrique », qui emploie quelque 24,6 millions de personnes sur le continent africain. Sans financement d’urgence, la crise de la COVID-19 va provoquer un effondrement de cette industrie en Afrique, entraînant la perte de millions d’emplois. L’industrie apporte 169 milliards $ à l’économie africaine, ce qui représente 7,1 % du PIB du continent selon leur communiqué commun.
Cette demande est formulée par l’Association du transport aérien international (IATA), l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) des Nations Unies, le Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC), l’Association des compagnies aériennes africaine (AFRAA) et l’Association des compagnies aériennes d’Afrique australe (AASA) ; ces organisations « unissent leurs voix » pour demander l’aide de la communauté internationale par les moyens suivants :
Aide financière de 10 milliards $ pour soutenir l’industrie des voyages et du tourisme et protéger les moyens de subsistance de ceux qui en dépendent directement et indirectement.
Accès à autant de subventions et d’aide au financement que possible, pour injecter des liquidités et assurer un soutien ciblé aux pays gravement touchés.
Mesures financières susceptibles de réduire les perturbations en matière de crédit et de liquidités au sein des entreprises. Cela comprend le report d’obligations financières existantes ou de remboursements de prêts.
Mesures faisant en sorte que tous les fonds soient dirigés immédiatement vers les entreprises qui en ont besoin d’urgence, en allégeant autant que possible le processus de demande et en éliminant les obstacles normalement rencontrés dans le processus normal de prêt, comme la solvabilité.
Certains gouvernements d’Afrique « tentent de fournir un soutien ciblé et temporaire aux secteurs très durement touchés comme le voyage et le tourisme », rappelle le texte. Toutefois, plusieurs pays n’ont « pas les ressources nécessaires » pour aider l’industrie à traverser la crise et soutenir ces moyens de subsistance. La situation est devenue « critique » : les compagnies aériennes, les hôtels, les gîtes, les chalets, les restaurants, les lieux de réunions et les entreprises connexes accumulent les pertes. Typiquement, le secteur des voyages et du tourisme est formé de 80% de petites et moyennes entreprises (PME). Pour maintenir les liquidités, plusieurs compagnies aériennes ont déjà commencé à placer leur personnel en congé sans solde.
Selon Abdérahmane Berthé, secrétaire général de l’AFRAA, « le transport aérien est essentiel au développement économique et à l’intégration du continent africain. En ce sens, le soutien de l’industrie aérienne va faciliter une reprise économique plus rapide. La fin des activités des compagnies aériennes africaines engendrerait une série de conséquences financières sérieuses, et remplacer le service aérien fourni par ces compagnies serait difficile et coûteux. Des mesures urgentes, immédiates et cohérentes sont nécessaires pour la survie et la reprise de l’industrie ». Le directeur général de l’AASA, Chris Zweigenthal, ajoute : « L’impact de la COVID-19 en Afrique demeure brutal. Les voyages aériens et le tourisme sont pratiquement arrêtés. Plus que jamais, les pays du monde doivent unir leurs efforts pour aider ces communautés parmi les plus vulnérables. La survie de notre industrie et des secteurs alliés a une portée considérable pour l’ensemble du système de transport aérien de l’Afrique ».
L’impact de l’épidémie de Covid-19 « se fait sentir dans l’ensemble de la chaîne de valeur des voyages et du tourisme. Le secteur est particulièrement exposé, puisqu’il constitue le moyen de subsistance de millions de personnes dans le monde, en particulier dans les communautés vulnérables soutenues par cette industrie. Le soutien financier international est essentiel pour que l’industrie des voyages et du tourisme puisse diriger la reprise économique et sociale dans ces communautés », a déclaré Zurab Pololikashvili, secrétaire général de l’OMT. Le PDG de l’IATA Alexandre de Juniac ajoute : « Les compagnies aériennes sont au cœur de la chaîne de valeur de l’industrie des voyages et du tourisme, qui crée des emplois de qualité pour 24,6 millions de personnes en Afrique. Leurs moyens de substance sont en jeu. L’endiguement de la pandémie est au sommet des priorités. Mais sans bouée de sauvetage pour maintenir en vie le secteur des voyages et du tourisme, la dévastation économique de la COVID-19 pourrait faire reculer le développement de l’Afrique de dix ans ou plus. L’aide financière dès aujourd’hui est un investissement essentiel pour l’avenir de millions d’Africains après la pandémie ».
Pour Gloria Guevara, présidente et directrice générale du WTTC, le secteur des voyages et du tourisme « lutte pour sa survie, alors que la crise de la COVID-19 a fait perdre plus de 100 millions d’emplois dans le monde, dont près de huit millions en Afrique seulement. Cette industrie est la colonne vertébrale de plusieurs économies d’Afrique, et son effondrement affecterait les moyens de substance de centaines de millions de personnes et créerait une énorme pression financière dans les années à venir. Maintenant, plus que jamais, il est essentiel que les gouvernements collaborent à une approche coordonnée à l’échelle mondiale en vue d’une rapide reprise et d’un soutien permanent à l’industrie des voyages et du tourisme ».
https://www.air-journal.fr/ 11/05/2020.
Amérique latine : Avianca au bord de la faillite
Le groupe Avianca Holdings a annoncé la nuit dernière s’être mis sous protection contre les créanciers face à l’impact de la pandémie de Covid-19. Avec l’espoir re redécoller une fois ses problèmes financiers réglés.
Basé à l’aéroport de Bogota-El Dorado, la compagnie colombienne avait suspendu tous ses vols fin mars ; elle a demandé le 10 mai 2020 à un tribunal de New York à être placée sous la loi de protection contre les faillites (Chapter 11). Son communiqué précise qu’Avianca « et certaines de ses filiales et associées » cherche ainsi à « préserver et réorganiser les activités » du groupe : la demande a été rendue nécessaire par « l’impact imprévisible de la pandémie », qui a entraîné une baisse de 90% du trafic mondial de passagers et « devrait réduire les revenus de l’industrie dans le monde entier 314 milliards de dollars, selon l’IATA ». Depuis la mi-mars, les vols réguliers et ses 142 avions sont cloués au sol, « réduisant de plus de 80% le chiffre d’affaires consolidé et exerçant une pression importante sur ses réserves de trésorerie ». LifeMiles, le programme de fidélité du groupe, est administré par une
Avianca a déjà prévu la mise en congé sans solde de 12.000 de ses 20.000 salariés pour des durées allant d’un à six mois. Elle avait enregistré l’année dernière une perte nette de 894 millions de dollars, contre un profit de 1,1 million de dollars en 2018.
Le groupe prévoit également de « continuer à rembourser les billets et à honorer les coupons de voyage et paiements ou crédits associés aux bagages ou aux réclamations de service, conformément à ses politiques actuelles ». Compte tenu de l’impact de COVID-19 sur les projets de voyage, Avianca continuera de renoncer aux frais de modification et autres pénalités associés aux modifications des plans de voyage des clients pour les billets d’avion achetés jusqu’au 31 octobre 2020
https://www.air-journal.fr/ 10/05/2020.
Coronavirus : les compagnies aériennes sommées de rembourser les billets annulés
Dans ses recommandations pour la relance du tourisme en Europe, la Commission européenne a réaffirmé l’obligation pour les compagnies aériennes opérant en Europe de rembourser les billets des milliers de vols annulés, à tous les passagers qui en font la demande. Les avoirs doivent rester facultatifs et si possible, assortis de garanties.
C’est un gros caillou dans la chaussure de la plupart des compagnies aériennes européennes. Pour la troisième fois en trois mois, la Commission européenne a confirmé mercredi que les transporteurs aériens doivent rembourser les millions de passagers dont les vols ont été annulés ces derniers mois. Et ce, malgré le plaidoyer des professionnels du secteur, qui affirment ne pas avoir les moyens de rembourser les 9,2 milliards d’euros de billets non utilisés, rien qu’au niveau européen.
La règle : rembourser sous 7 jours
Dans le cadre de ses recommandations pour une relance du tourisme européen diffusé mercredi soir, la Commission a réaffirmé la règle européenne qui fait obligation à toutes les compagnies aériennes opérant en Europe de rembourser un vol annulé. « Le remboursement du coût total du billet est dû dans les 7 jours suivant la demande du passager dans le cas du transport aérien, maritime et fluvial, sous 14 jours pour le bus et l’autocar et un délai d’un mois pour le transport ferroviaire », rappelle-t-elle.
Les avoirs restent facultatifs
Les transporteurs ont certes, la possibilité de proposer un avoir à la place d’un remboursement, mais à la seule condition que le passager l’accepte expressément. Ils ne peuvent donc pas lui être imposés, comme c’est le plus souvent le cas actuellement. Selon une enquête récente de l’association française de défense des consommateurs UFC-Que Choisir, 57 compagnies aériennes sur les 76 passées au crible, dont Air France, KLM et Transavia, imposent ainsi à leurs clients des avoirs en guise de remboursement, en toute illégalité.
Les arguments des compagnies
Les compagnies en question ne manquent toutefois pas d’arguments. Selon l’association internationale du transport aérien, l’IATA, le remboursement des quelque 35 milliards de dollars de billets non-utilisés à l’échelle mondiale achèverait de vider les caisses des compagnies aériennes, provoquant de nombreuses faillites. Ce qui léserait davantage les passagers qui, dans ce cas, sont rarement remboursés.
Les compagnies aériennes font également valoir que les annulations de vols sont le résultat des mesures de restrictions de déplacements imposés par les Etats. Plusieurs pays, dont la France, se sont d’ailleurs rangés à leurs arguments, en plaidant auprès de Bruxelles pour une adaptation de la réglementation européenne.
Priorité à la protection du consommateur
En vain. Non seulement la Commission, soutenue, semble-t-il, par une majorité d’Etats membres, ne veut pas modifier les règles, mais elle a même proposé de renforcer les droits des passagers. Bruxelles veut en effet protéger les détenteurs d’avoirs, en imposant une durée de validité minimale de 12 mois, la possibilité de se faire rembourser à tout moment et d’utiliser ces avoirs sans restriction sur toutes les lignes de la compagnie.
Garantir les avoirs
Bruxelles recommande en outre aux Etats de créer des fonds de garanties permettant de rembourser les avoirs en cas de faillite du transporteur. Cette disposition, ajoutée aux autres facilités d’utilisation et de remboursement, permettrait de rendre le choix des avoirs plus attractif pour les clients, estime la Commission européenne. Elle suggère même aux compagnies aériennes, d’offrir des avoirs d’une valeur supérieure à celle du billet non remboursé.
Un serpent de mer
Reste à savoir comment seront reçues ces recommandations. Certaines compagnies aériennes, qui ont déjà une politique commerciale à géométrie variable selon les clients et les pays, continueront probablement à jouer la montre, en misant sur la lassitude des clients, quitte à risquer une accumulation de contentieux. Quant à la création d’un fonds de garanties, l’idée refait surface à chaque faillite importante de compagnie aérienne. Mais la question du financement de ce type de fonds est toujours restée sans réponse. Les compagnies aériennes bien portantes ne veulent pas avoir à cotiser à un fonds susceptible de renforcer l’attractivité des canards boiteux du secteur et de les encourager à vendre à perte.
https://www.lesechos.fr 14/05/2020
Économie
Commission européenne : choc économique sans précédent pour la France
Le choc du coronavirus sera important pour l’économie française et européenne. Néanmoins, on peut s’attendre à un fort rebond dans l’Hexagone en 2021, selon les prédictions de la Commission européenne.
Lourdes répercussions pour l’économie
Commission européenne : choc économique sans précédent pour la France
Bruxelles a rendu un bilan provisoire des répercussions de la crise sanitaire sur les économies française et européenne. Les conséquences du coronavirus sont terribles : le produit intérieur brut de la France devrait se contracter de 8,2% en 2020. Le déficit public s’établira à 9,9%, un niveau « sans précédent ». Quant à la dette, elle atteindra 116,5% du PIB. Le chômage devrait être relativement contenu grâce au filet social mis en place par le gouvernement : la Commission européenne l’estime à 10,1% cette année. L’impact de l’épidémie va se faire sentir plus durement sur plusieurs secteurs d’activité comme le tourisme, la restauration, les activités de loisirs, le transport ou encore l’hôtellerie.
Le tableau est sombre aussi pour d’autres pays européens : la contraction du PIB devrait ainsi être de 9,7% en Grèce, de 9,5% en Italie et de 9,4% pour l’Espagne, en raison des lourdes difficultés dans le secteur touristique. L’Allemagne, dont l’économie repose en grande partie sur les exportations, verra son PIB reculer de 6,5%. Les Pays-Bas essuieront une contraction de 6,8%.
Fort rebond en 2021
Dans l’ensemble de l’Union européenne, la perte de PIB sera de 7,7% en 2020. Un choc économique sans précédent depuis la grande dépression de 1929, explique Paolo Gentiloni, commissaire européen à l’Économie. La Commission souligne que ce bilan est établi provisoirement, car il est encore très difficile de mesurer la gravité du choc sanitaire sur les économies des États membres. Par ailleurs, la reprise de l’activité est conditionnée à la levée des mesures de confinement et l’importance des services (comme le tourisme) dans chaque économie.
Pour 2021, la situation pourrait être radicalement opposée. La Commission prévoit ainsi une croissance vertigineuse de 7,4% pour la France, le déficit reviendrait à un niveau plus sage de 4%, la dette serait de 111,9%. Le chômage reviendrait sous la barre des 10%, à 9,7%. Ces chiffres sont à prendre avec précaution, ils restent en effet soumis à un « degré élevé d’incertitude », comme le rappelle Bruxelles.
https://www.journaldeleconomie.fr/ 10/05/2020
Tourisme
Les voyageurs réclament des millions à l’Office de la protection du consommateur (Quebec)
L’Office de la protection du consommateur (OPC) se dirige sans surprise vers une nouvelle année record en matière de remboursements des voyageurs et est incapable, pour le moment, de confirmer s’il aura les moyens d’indemniser tout le monde.
Jusqu’à maintenant, plus de 18 000 personnes ont fait une demande au Fonds d’indemnisation des clients des agents de voyages (FICAV), mais ce nombre devrait encore grimper, car pour y être admissible, l’interdiction officielle de voyager doit être en vigueur 72 heures avant la date du départ. « Plusieurs personnes n’ont toujours pas annulé leur voyage en juillet, en août. Ces gens-là n’ont pas encore fait de demandes », pointe un agent de voyage, contacté par Le Quotidien.
Selon ce qu’il a été possible d’apprendre, la moyenne des réclamations frôlerait les 3000 $, laissant entrevoir des remboursements de l’ordre de plus de 50 millions $. Un montant que refuse de confirmer l’OPC.
En mars 2019, le FICAV disposait de 142 millions $, mais il pourrait avoir été victime des fortes fluctuations des marchés. Il est déposé à la Caisse de dépôt et placement du Québec, laquelle pourrait toutefois avoir été affectée par la pandémie.
« Les rendements sont influencés par les fluctuations des marchés financiers, qui sont eux-mêmes soumis actuellement à des turbulences liées aux conséquences de la pandémie sur l’économie mondiale », répond Charles Tanguay, porte-parole de l’OPC, qui ne pouvait donner la valeur actuelle du fonds.
Ce dernier n’a pas non plus donné de délai sur le traitement des demandes, mais aucun client n’a encore été remboursé. Seuls les cas clairs de refus sont traités en entier, par exemple, si les services touristiques pour lesquels un remboursement est demandé n’ont pas été achetés auprès d’une agence de voyages titulaire d’un permis du Québec.
« Étant donné le caractère extraordinaire de la situation actuelle, il n’est pas possible pour le moment de savoir quel sera le délai de traitement des réclamations », répond M. Tanguay.
Le cas Sinorama
Il faut remonter à 2018, avec l’affaire Sinorama, pour retrouver des réclamations dépassant plusieurs millions de dollars. Près de 24 000 clients ont alors reçu 24 millions $ en provenance du FICAV. Ce qui était de loin le record, car depuis sa création, l’organisme public verse bon an mal an moins d’un million $ par année en réclamations, à l’exception de quelques périodes où la barre des deux millions $ a été franchie.
Le Règlement sur les agents de voyages prévoit un plafond d’indemnisation global de 60 % de la valeur totale du Fonds pour un même événement. Excluant une possible réduction du fonds, influencée par les marchés boursiers, il n’y aurait donc que 100 millions $ disponibles pour les remboursements. Si cette somme s’avère insuffisante, le gouvernement pourrait être appelé à modifier le règlement pour dépasser la cible des 60 %.
« L’Office et le gouvernement du Québec devront suivre la situation pour déterminer si les sommes dont dispose le FICAV seront suffisantes pour indemniser tous les clients des agents de voyages du Québec et sinon, quelles seront les options possibles pour faire face à cette situation extraordinaire », indique M. Tanguay. Celui-ci ajoute que des discussions sont en cours entre le gouvernement du Québec et des représentants de l’industrie du voyage pour tenter de faciliter les démarches d’indemnisation.
Est-ce que l’OPC pourrait considérer un crédit voyage comme un remboursement ? Ce n’est pas impossible, selon divers acteurs du milieu, craignant que le fonds soit insuffisant pour rembourser tout le monde. Certains assureurs estiment d’ailleurs qu’un crédit voyage est une forme de remboursement, donc il n’assure pas dans ce cas-ci. Des émetteurs de crédit permettent parfois de rembourser le voyage, mais sous certaines conditions.
« Il y a tellement d’informations contradictoires qui circulent. Parfois un assureur peut rembourser, parfois non. Si la personne refuse le crédit, elle risque de tout perdre si l’assureur ne veut plus payer et considère qu’un crédit est un remboursement. Chaque jour, les informations changent, donc ce n’est pas évident pour nous et nos clients », commente l’agente de voyage jointe par Le Quotidien.
Le FICAV, rappelons-le, est destiné uniquement aux clients d’un agent de voyages titulaire d’un permis du Québec. Pour avoir la liste des entreprises titulaires d’un permis, les gens peuvent se rendre sur le site internet de l’OPC
https://www.ledroit.com/ 13/05/2020.
La Commission européenne plaide pour une relance progressive du tourisme
La Commission européenne a présenté, mercredi 13 avril 2020, un ensemble d’orientations et de recommandations pour aider les États membres à lever progressivement les restrictions en matière de voyages, tout en respectant les précautions sanitaires nécessaires. L’objectif est, bien entendu, de permettre aux entreprises du secteur touristique de reprendre leurs activités dans les meilleures conditions possibles alors que la saison estivale approche.
« Le tourisme est vital pour le marché intérieur (…) Il contribue de manière essentielle au mode de vie économique, social et culturel de l’UE. Ce secteur a été profondément touché par les mesures qui ont dû être prises pour contenir la pandémie de Covid-19. Alors que nos États membres lèvent les restrictions, nous mettons en place les fondations pour relancer l’écosystème touristique et le marché intérieur de manière sûre et proportionnée, afin de prévenir la réapparition du virus au sein de l’UE, tout en préservant notre mode de vie », commente Margaritis Schinas, vice-président chargé de la promotion de notre mode de vie européen.
En préambule de ce paquet « Tourisme et transports », Bruxelles plaide pour le rétablissement de la liberté de circulation et l’autorisation des déplacements transfrontaliers. Ceci ne sera possible qu’en fonction de trois paramètres : des critères épidémiologiques basés sur la carte régionale publiée par le Centre européen des préventions et de contrôle des maladies ; la capacité à appliquer des mesures de confinement tout au long du trajet; des considérations économiques et sociales (donner la priorité aux déplacements transfrontières dans des domaines d’activité essentiels et pour des raisons personnelles.
L’Espagne vient d’annoncer qu’elle confinerait pendant quatorze jours toute personne entrant sur son territoire alors que l’Allemagne et l’Autriche ont décidé de rouvrir leurs frontières le 15 juin 2020 et commenceront à assouplir les conditions de passage dès vendredi 15 mai 2020.
3 critères pour une reprise du tourisme
Autre nécessité, rétablir progressivement les services de transport (aériens, ferroviaires, routiers et maritimes) dans toute l’UE tout en limitant les contacts entre les passagers et les professionnels comme entre les passagers eux-mêmes. « Nous nous efforçons de créer des conditions sûres pour tous les modes de transport, dans toute la mesure du possible, tant pour les voyageurs que pour les travailleurs concernés. À mesure que nous rétablirons la connectivité, ces orientations fourniront aux autorités et aux parties prenantes un cadre type. Notre priorité est de rétablir la mobilité dans les meilleurs délais, mais uniquement à travers des dispositions claires en matière de sécurité et de santé », insiste Adina Valean, commissaire européenne chargée des transports.
Comme elle l’indique dans un communiqué, la Commission européenne « établit un cadre commun définissant des critères en vue d’une reprise progressive et en toute sécurité des activités touristiques et de l’élaboration de protocoles sanitaires pour les hôtels et d’autres formes d’hébergements, afin de protéger la santé des clients et des employés. Ces critères comprennent des données épidémiologiques, l’existence de capacités suffisantes au sein des systèmes de santé pour la population locale et les touristes, des capacités de surveillance, de suivi et de dépistage fiables et le traçage des contacts. Ces orientations permettront aux personnes de séjourner en toute sécurité dans des hôtels, des campings, des chambres chez l’habitant ou d’autres établissements d’hébergement de vacances, de prendre des repas et des boissons dans les restaurants, bars et cafés et de se rendre à la plage et dans d’autres espaces de loisirs en plein air ».
Vers un écosystème touristique européen durable, innovant et résilient
Parallèlement, la Commission veut garantir des liquidités pour les entreprises touristiques, particulièrement les Pme. Ceci passera par de la souplesse de sa part envers les systèmes de garantie mis en place par les Etats membres, mais également par des financements de l’UE. Avec le Fonds européen d’investissement, la Commission a mis à disposition jusqu’à 8 mrds€ pour financer 100 000 petites entreprises touchées par la crise et le programme SURE (100 mrds€ de soutien financiers) aide déjà les Etats membres à couvrir les coûts du chômage partiel. « Des millions de PME et d’entreprises familiales travaillant dans le secteur de l’hébergement, les restaurants, le transport de voyageurs et les agences de voyages risquent de faire faillite et de perdre des emplois. Elles doivent reprendre leurs activités de toute urgence. Nous aidons le secteur du tourisme européen à se remettre sur les rails tout en préservant la santé et la sécurité », souligne Thierry Breton, commissaire européen chargé du marché intérieur.
Bruxelles entend collaborer avec les États membres pour promouvoir un système de parrainage de bons à valoir. Ils permettront aux clients de soutenir leurs hôtels ou restaurants favoris. La Commission encouragera aussi des campagnes de communication paneuropéennes prônant l’Europe comme destination touristique. Elle organisera également une convention européenne du tourisme qui réunira les institutions de l’Union européenne, les entreprises, les régions, les villes et d’autres acteurs pour « préparer le terrain à un futur écosystème touristique européen durable, innovant et résilient – le « programme européen pour le tourisme 2050″ ».
« Les consommateurs européens peuvent être rassurés : la Commission ne réduira pas les droits qui leur sont conférés par l’UE en ce qui concerne le remboursement des voyages annulés. Nous recommandons toutefois de rendre les bons de valeur plus attractifs pour ceux qui choisissent cette option. En attendant, la liberté de circulation est le droit auquel les Européens accordent le plus de prix. Il est important de restaurer ce droit dès que les circonstances le permettront », promet Didier Reynders, commissaire chargé de la justice et des consommateurs.
Le tourisme contribue à près de 10% au PIB de l’UE. Quelque 267 millions d’Européens (62% de la population) effectuent, au moins, un voyage de loisirs par an, et 78% des Européens passent leurs vacances dans leur pays d’origine ou dans un autre pays de l’UE.
Les Etats membres enregistrent en moyenne 360 millions d’arrivées l’été. L’activité touristique leur apporte 150 mrds€ de chiffre d’affaires sur cette seule saison
https://www.econostrum.info/ 13/05/2020.