La revue de presse économique du 20 au 30 avril 2020
Avec Les Partenaires de l’APST
Aérien
OACI : 1,2 milliard de passagers en moins entre janvier et septembre 2020
La pandémie du coronavirus pourrait réduire de 1,2 milliard le nombre de passagers dans le ciel d’ici à septembre, comparé à une année traditionnelle, selon l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI).
« L’Europe et l’Asie-Pacifique seront les régions les plus durement touchées par les impacts sur les activités et les revenus, suivies de l’Amérique du Nord. La réduction la plus importante du nombre de passagers devrait se situer en Europe, surtout pendant la saison haute en été, suivie par l’Asie-Pacifique «annonce l’OACI dans un communiqué. La capacité des compagnies aériennes fortement réduite entraînerait une baisse de leurs revenus de 160 à 253 milliards de dollars (148 à 234 milliards d’euros) au cours des neuf premiers mois de l’année, de janvier à septembre 2020, estime l’agence des Nations-unies chargée du transport aérien.
De son côté, l’Association du transport aérien international (IATA), qui représente quelque 290 compagnies aériennes assurant 82% du trafic aérien mondial, anticipe une perte globale de 314 milliards de dollars sur l’année 2020 pour les transporteurs.
https://www.air-journal.fr 23/04/2020.
L’appel au secours du PDG de Corsair
Publiée alors qu’Air France apprenait l’ampleur du plan de soutien gouvernemental, la tribune de Pascal de Izaguirre survient alors que la compagnie française a déjà annoncé vouloir reprendre ses opérations à la mi-juin au départ de l’aéroport de Paris-Orly, sans prêt garanti par l’Etat aux conditions trop restrictives et sans les derniers Boeing 747-400 qui seront revendus. Selon le dirigeant de la compagnie qui a lancé il y a 40 ans les premiers vols charter vers départements d’outre-mer et « véritablement démocratisé le transport aérien en France, bien avant l’arrivée des low cost », Corsair a « résisté au terrorisme, aux crises financières ou aux caprices d’un volcan islandais (…) grâce à l’engagement sans faille de son personnel », puis a évolué pour devenir une compagnie régulière et emploie 1200 salariés. Mais la crise du coronavirus, « la pire que traverse le transport aérien mondial », vient « d’anéantir sa stratégie de développement et sa pérennité même ».
Pour Pascal de Izaguirre, face à ce « véritable tsunami économique », le fait que l’Etat se soit engagé à soutenir Air France est « une bonne chose ». Mais qu’en sera-t-il « des autres petites compagnies et de l’ensemble du pavillon français », se demande le PDG, « subiront-elles le même sort qu’aigle Azur ou XL Airways » ? Si Corsair venait à disparaître, il n’est pas sûr selon lui que la compagnie nationale « puisse absorber le volume de sièges laissés vacants où les besoins des tour-opérateurs ». Les grandes gagnantes de la consolidation seraient « à coup sûr » les compagnies étrangères, British Airways et Lufthansa, « qui bénéficieront elles aussi d’un fort soutien de leurs Etats » pour sortir de la crise.
La « mort des petites compagnies françaises » n’assurera pas la survie d’Air France, déclare le dirigeant de Corsair, dans un pays où « le manque de compétitivité du secteur a été souligné à de nombreuses reprises par l’ensemble du secteur ». Si Corsair disparaît, ce sera « au détriment du consommateur » : la consolidation conduira « inéluctablement à une hausse des pris ». Pour Pascal de Izaguirre, la diversité du pavillon français est « la seule réponse face aux compagnies étrangères ». Il appartient donc à l’Etat de « protéger Air France mais aussi Corsair et l’ensemble d’un pavillon français au bord du gouffre », des milliers d’emplois en dépendant.
Corsair espère relancer partiellement les vols dès le 12 juin 2020 au départ de sa base à l’aéroport de Paris-Orly vers la Guadeloupe, la Martinique et la Réunion. Une date qu’ADP n’est pas prêt à officialiser, ayant fermé la deuxième plateforme parisienne depuis quatre semaines pour une durée indéterminée.
https://www.air-journal.fr 27/04/2020.
Economie
Pour l’Insee, l’économie française n’assure plus que ses fonctions vitales
Si l’économie française était un organisme vivant sous anesthésie, elle n’assurerait plus que ses « fonctions vitales », selon l’Insee. Depuis mi-mars et la mise en place du confinement, la taille de l’économie marchande est réduite de 49% par rapport à la normale, en excluant les loyers du périmètre. Le secteur marchand a perdu 41% de sa taille, et l’ensemble de l’économie française a abandonné 35%, d’après la nouvelle note de conjoncture de l’institut des statistiques. La consommation des ménages s’est contractée de 33%, or il s’agit d’un pilier majeur de l’activité économique française.
La note indique que dans certains secteurs, les soldes d’opinion sur les perspectives générales d’activité approchent, voire atteignent leur plancher théorique qui s’établit à -100. Les entreprises interrogées sont « unanimement pessimistes » : c’est notamment le cas dans l’hébergement et la restauration, deux secteurs qui vont avoir beaucoup de mal à redresser la barre.
Perte considérable du revenu national
L’organisme redoute que l’économie ne puisse repartir aussi fort que certains l’espèrent, puisque les incertitudes sur le scénario sanitaire n’augurent pas d’un rebond économique rapide, relève la note. « Pendant la période de confinement, la perte de revenu national aura été considérable : la majorité sera absorbée par la hausse du déficit public, mais une part non négligeable restera au compte des entreprises », explique l’Insee qui martèle que les ménages vont également être affectés par la situation.
L’impact des incertitudes sur le comportement des ménages et des entreprises va donc nécessairement peser sur la sortie de crise, ce d’autant que l’État va devoir trouver de nouvelles ressources pour éponger les dettes contractées durant l’épisode. « Les mesures de soutien budgétaire aux entreprises et aux ménages visent notamment à favoriser les conditions du réveil – dont on sait qu’il ne sera que très progressif – puis de la convalescence [de l’économie française] », ajoute l’Insee.
https://www.journaldeleconomie.fr 23/04/2020.
Consommation : les Français craignent pour le pouvoir d’achat
Une enquête de Bonial, un site d’offres promotionnelles en ligne cité par Les Echos, indique que les Français se montrent méfiants. Près de 9 personnes interrogées sur 10 ont ainsi le sentiment que les prix ont augmenté depuis le début de l’épidémie de coronavirus. Ce n’est pas qu’une vue de l’esprit : les prix des fruits et légumes ont effectivement augmenté, a rapporté l’UFC-Que Choisir. La fermeture des frontières a empêché certaines productions étrangères (provenant d’Espagne et d’Italie, notamment) de trouver leur place dans les supermarchés français. En avril, les Français étaient également plus nombreux qu’en mars à s’attendre à des augmentations de prix dans les douze prochains mois, selon l’Insee.
La moitié des Français annoncent leur volonté de réaliser des économies après le confinement, révèle l’étude. Les consommateurs ont l’intention de réduire les dépenses sur les postes loisirs et vacances, ainsi que sur la restauration. C’est d’autant plus problématique que ce sont justement les secteurs économiques qui souffrent le plus du confinement : si demain les Français réduisaient leurs dépenses de voyages et de restaurants, les entreprises n’y survivraient pas.
Recherche d’économies
Parmi les postes de dépenses sur lesquels les consommateurs entendent faire des économies, l’enquête cite également le prêt-à-porter et l’alimentaire. 3% seulement des Français ont l’intention de rattraper leur retard en termes de consommation. Pour 45% des personnes interrogées, la sortie du confinement ne changera rien à leurs habitudes de consommation.
Ce qui motive ces recherches d’économies, c’est que 29% des Français anticipent une baisse de leur pouvoir d’achat lors du déconfinement. Un chiffre en hausse par rapport à la précédente étude réalisée il y a deux semaines. L’Insee a enregistré un solde d’opinion des ménages « jamais atteint » concernant le niveau de vie futur en France : -71. Les craintes des ménages pour le chômage augmentent elles très fortement en avril en gagnant 42 points. Du jamais vu depuis juillet 2015.
https://www.journaldeleconomie.fr/ 28/04/2020.
Ressources Humaines
Coronavirus : le nombre de chômeurs a bondi de 7 % en mars
Des inscriptions en hausse mais contenues par le recours massif au chômage partiel et, surtout, des reprises de travail en forte chute pour cause d’effondrement des embauches : c’est le tableau que dessinent les statistiques de Pôle emploi pour le mois de mars publiées ce lundi. Ce double impact du Covid-19 sur le marché du travail est tel qu’il pousse le gouvernement à vouloir adapter rapidement les règles de l’assurance-chômage.
Dans le détail, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A (c’est-à-dire sans aucune activité) en France (hors Mayotte) a progressé de 246.100 le mois dernier, pour s’établir à un peu plus de 3,7 millions. Soit une hausse de 7,1 %, la plus forte depuis le début de cette série statistique, en 1996, et qui touche toutes les tranches d’âges et toutes les régions, Guyane exceptée. A titre de comparaison, souligne le ministère du Travail, la deuxième hausse mensuelle la plus importante, intervenue en mars 2009 durant la crise financière, était de 77.300.
Très forte baisse des sorties
Le nombre des personnes en activité réduite (catégories B, C) a, lui, fortement diminué (-68.600, soit -3,1 %). Au total, l’effectif des trois catégories a augmenté de 177.500 personnes à 5,85 millions (+3,1 %). Il s’agit là aussi de la hausse mensuelle la plus forte jamais enregistrée depuis début 1996, la seconde plus forte hausse remontant à avril 2009 (+86.300).
Cet accroissement doit être relativisé même s’il est spectaculaire. D’un côté, il s’explique par la très nette hausse des entrées (+5,5 %) dans ces catégories, alimentées par les fins de mission d’intérim (+45.300, deux fois et demie de plus qu’en février) et fins de contrats courts (+29.800, +27,5 %) depuis la mise en place du confinement. Les licenciements sont, en revanche, restés stables, du fait d’un recours massif des entreprises au chômage partiel. De l’autre, les sorties se sont effondrées de 29 %, l’équivalent de 170.000 personnes.
Réflexion sur l’assurance-chômage
« Le chômage augmente donc parce que les entreprises, dans le contexte actuel, n’embauchent plus, mais pas parce qu’elles licencient massivement », a souligné le ministère du Travail. Ce dernier a confirmé que la prolongation du versement des allocations pour les chômeurs arrivant en fin de droits aura aussi lieu en mai. « Nous travaillons également sur un plan de relance pour favoriser la reprise et protéger les emplois », a ajouté la ministre du Travail, Muriel Pénicaud.
Surtout, une « réflexion » avec les partenaires sociaux va être engagée pour « adapter rapidement nos règles d’assurance-chômage à cette situation exceptionnelle », a annoncé le ministère. Entrée en partie en vigueur en novembre dernier, la réforme des règles d’indemnisation a déjà subi un coup de frein avec le report de quelques mois de celles concernant le calcul du salaire journalier de référence et de la dégressivité des allocations.
« Ce n’est pas le moment de diminuer le revenu de remplacement de 3 millions de chômeurs si on veut faire de la relance et de la consommation », a réagi Michel Beaugas pour FO, par ailleurs surpris de l’annonce de cette réflexion à venir. « Sera-t-on associé ou simplement caution ? », se demande Jean-François Foucard pour la CFE-CGC qui craint que le point d’arrivée de la réflexion soit fixé dès le départ. Les syndicats demandent un retour à la convention de 2017.
https://www.lesechos.fr/ 27/04/2020.
Tourisme
Le Portugal introduit un système de bons pour les vacances annulées
Le Portugal remettra des bons aux touristes contraints d’annuler leurs projets de vacances dans le pays en raison de la pandémie de COVID-19, leur permettant de reporter leurs vacances jusqu’à la fin de 2021, a déclaré le secrétaire d’État au Tourisme Rita Marques a déclaré jeudi.
Le programme dit «ne pas annuler, reporter» entre en vigueur vendredi et s’applique aux réservations effectuées par le biais d’agences de voyages agréées, d’hôtels ou de logements de vacances Airbnb, initialement prévues pour les dates entre le 13 mars et le 30 septembre de cette année.
Selon Marques, les bons seront valables jusqu’au 31 décembre 2021 et éligibles à un remboursement en 2022 si les touristes ne peuvent pas effectuer leur voyage dans le délai imparti. Les personnes qui ont perdu leur emploi d’ici le 30 septembre peuvent également demander un remboursement complet.
« Nous sommes des pionniers absolus dans le contexte européen. Notre priorité est de protéger les droits des consommateurs et les intérêts des opérateurs économiques, selon le principe «ne pas annuler, reporter » », a déclaré Marques.
Le tourisme est considéré comme l’un des principaux moteurs de l’économie portugaise, représentant plus de 10% du produit intérieur brut du pays.
Selon l’Association des hôtels portugais (AHP), le secteur devrait perdre environ 1,4 milliard d’euros de revenus entre mars et juin en raison des interdictions mondiales et des interdictions de voyager imposées pour contenir la pandémie de coronavirus.
Le président de l’AHP, Raul Martins, a déclaré qu’il s’attend à ce que la majorité des hôtels rouvrent en juillet, notant la possibilité que certains d’entre eux ouvriront en juin avec une garantie sanitaire spéciale certifiant qu’ils sont des établissements exempts de coronavirus.
Les hôtels du pays préparent déjà des « informations d’identification gratuites COVID-19» à travers des certifications de santé et de sécurité pour les hôtels, ainsi que des tests de coronavirus pour les employés et les clients.
Le mois dernier, le gouvernement portugais a également lancé un fonds de 1,7 milliard d’euros pour soutenir l’industrie du tourisme pendant la crise.
À ce jour, le Portugal a enregistré 22 353 cas confirmés de coronavirus et 820 décès
https://news-24.fr 25/04/2020.
Tourisme : UFC-Que Choisir épingle les avoirs des compagnies aériennes
Avec la chute du trafic aérien, les compagnies offrent à leurs clients des avoirs au lieu de les rembourser, mais l’association de consommateurs juge cette pratique illégale.
Pour faire face aux annulations des voyages, mais ne pas être obligées de rembourser tout de suite les clients, les compagnies aériennes peuvent leur proposer des avoirs pour décaler leur voyage pendant 18 mois. Mais cette pratique, largement utilisée, est critiquée par l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, samedi 25 avril, qui menace de porter l’affaire en justice.
« Il faudrait que le consommateur soit le banquier des compagnies »
« C’est le modèle économique des compagnies, j’insiste, qui sont à la course d’une trésorerie. Il faut savoir comment cela fonctionne : vous achetez un billet aujourd’hui pour un vol qui aura lieu en juillet, l’argent que vous versez sert à payer des factures du mois dernier. Aujourd’hui, il faudrait que le consommateur soit le banquier, le prêteur, des compagnies aériennes », explique le président de l’association, Alain Bazot.
https://www.francetvinfo.fr 24/04/2020.