LES NOTES DE LECTURE APST
NOTE DE LECTURE N°16 CORONAVIRUS ET AUTRES MAUX : 2020, ANNÉE NOIRE POUR LE TOURISME MONDIAL
par Anne Gombault Professeur de management, directrice du centre de recherche Industries créatives Culture, Kedge Business School
Claire Grellier Fouillet International Program Coordinator –Creative Industries Research Center, Kedge Business School
Jérémy Lemarié Docteur en sociologie, enseignant en anglais management et éducation, Université Paris-Est Créteil Val de Marne
The Conversation https://theconversation.com/fr
Le World Travel and Tourism Council (WTTC) annonce que 50 millions d’emplois pourraient être supprimés. La France abandonnerait au moins 5 à 6 milliards dans ce secteur. Les compagnies aériennes subissent une chute drastique de leur activité, volent à vide, mettent en place des plans d’urgence et risquent la faillite. Le commissaire européen, Thierry Breton, a annoncé début mars que l’Europe avait déjà perdu au moins deux millions de nuitées dans l’hôtellerie depuis janvier.
Lors de son allocution télévisée du 16 mars, le président de la République Emmanuel Macron a assombri les perspectives pour le secteur en annonçant la fermeture des frontières à l’entrée de l’Union européenne et de l’espace Schengen pendant 30 jours.
La baisse du nombre de touristes fragilise fortement les secteurs culturel et sportif, la restauration, le commerce de détail. L’annulation des grands événements de tout type, de Shanghai à Las Vegas, en passant par Genève, prive les territoires d’externalités positives.
NOTE DE LECTURE N° 15 ÉCRIRE A LA MAIN ÇA FAIT DU BIEN
par Ségolène BARBÉ Journaliste
du FIGARO https://www.lefigaro.fr/
Il est loin, le temps des pleins et déliés et des porte-plumes… En Finlande, depuis 2016, l’apprentissage de l’écriture cursive (les lettres «en attaché») n’est plus obligatoire pour les élèves de primaire; aux États-Unis, 45 États avaient également rendu cet enseignement optionnel en 2015, mais 14 d’entre eux ont fait machine arrière deux ans plus tard… L’écriture manuscrite, toujours enseignée à l’école, n’est pas morte. Mais elle est bel et bien ringardisée par l’utilisation des claviers, et de nombreux adultes ne prennent plus jamais un stylo en main.
L’écriture à la main est essentielle pour l’apprentissage des enfants, assurent les spécialistes. Selon l’étude menée en 2014 par la pédagogue Laura Dinehart, de l’Université Internationale de Floride auprès de 1000 écoliers de 4 ans, les enfants qui écrivent le mieux obtiennent des moyennes nettement supérieures en maths et en lecture. «La maîtrise de la calligraphie paraît associée à la capacité à s’autoréguler, contrôler ses émotions et mémoriser le travail effectué, autant de qualités très demandées à l’école», estime la chercheuse. Après avoir enquêté auprès de 200 élèves de CE1, CM1 et 6ème, la psychologue de l’éducation Virginia Berninger, de l’Université de Washington à Seattle, a conclu pour sa part que les enfants se montrent également plus créatifs lorsqu’ils écrivent à la main, formant alors des phrases plus complexes et des textes plus longs.
NOTE DE LECTURE N°14 LE DARK TOURISME
par Ivanne GALANT Université Sorbonne Paris-Nord -USPC
The Conversation : https://theconversation.com/
En 2018, Libération publiait un article au sujet d’un projet pédagogique innovant. Des enseignants en histoire organisaient une sortie scolaire particulière dans le cadre de l’étude de la Première Guerre mondiale. En effet, ils avaient décidé d’emmener leur classe de lycéens dormir dans les tranchées afin que ces jeunes gens puissent se rendre compte des conditions de vie des poilus.
Interloquée, j’avais à l’époque, chose que je ne fais jamais, commenté l’article sur Facebook pour exprimer mon étonnement face à cette activité à mon sens déplacée. Un jeune de 16 ans ne peut – et ne devrait peut-être pas essayer de le faire – se mettre dans la peau d’un poilu pour plusieurs raisons. Il semble malvenu de rendre ludique une réalité dramatique et ce n’est sans doute pas en faisant semblant de vivre l’histoire qu’on l’apprend mieux. C’était pour moi une des dérives de la pédagogie actionnelle, souvent utilisée dans l’apprentissage des langues, qui, en souhaitant mettre l’élève au cœur de ses apprentissages, produit des situations grotesques. Pourtant, sur les réseaux la tendance était plutôt à saluer l’initiative pédagogique, et l’expérience.
L’expérience. Ce terme est sur les lèvres de tous les spécialistes du marketing touristique, comme s’il s’agissait d’une nouveauté ou en tout cas d’un concept dont on pourrait sans cesse repousser les limites. L’expérience des tranchées avait été proposée aux lycéens, mais elle aurait pu l’être à des touristes, deux figures qui se ressemblent en bien des points notamment en raison du fait que les « guides », enseignants ou entreprises touristiques, recherchent souvent pour les attirer un mélange de plaisir et d’instruction, le prodesse et delectare d’Horace. Mais voilà, quand on veut associer l’expérience aux événements traumatiques de l’Histoire, la frontière avec la maladresse ou le mauvais goût est mince.