Revue de presse économique de l’APST-du 1er au 10 Mars 2020
Avec Les Partenaires de l’APST
Aérien
Les vols « fantômes » des compagnies aériennes
La chute des réservations dues au coronavirus coûte cher aux compagnies aériennes. Les dernières prévisions de l’association du transport aérien international (Iata) tablent sur un coût global compris entre 63 et 113 milliards de dollars. Et pendant que la liste des vols annulés et des lignes suspendues s’allonge, les compagnies doivent aussi payer pour effectuer des vols « fantômes » sans passagers sur certaines liaisons, explique The Times.
Pour ne pas perdre leurs créneaux d’atterrissage et de décollage dans les aéroports, elles sont obligées de respecter un seuil d’utilisation minimal de 80%. Ce qui les oblige donc, en ce moment, à faire voler des appareils à vide et à régler une facture de carburant inutile (pour un coût environnemental aberrant). L’Iata et plusieurs gouvernements, dont Londres, réclament un assouplissement de cette règle pour cause de circonstances exceptionnelles
https://www.lesechos.fr 09/03/2020.
Assurances
Coronavirus : le maquis de l’assurance des événements annulés
Devant la propagation du coronavirus en Europe, les reports et annulations d’événements se multiplient. Seuls les organisateurs bien assurés en amont pourront obtenir une indemnisation.
« Si vous me mettez devant un épisode de Dora l’exploratrice le soir, je n’ai plus assez de cerveau pour le comprendre », plaisante un expert de l’assurance annulation. Comme d’autres professionnels du secteur, celui-ci est sur la brèche depuis que la propagation de l’épidémie de coronavirus en Europe et les exigences françaises d’annulation des événements fermés de plus de 5.000 personnes, ont provoqué la zizanie dans le monde des salons professionnels , des compétitions sportives ou des manifestations culturelles. Jeudi, le marathon de Paris est venu s’ajouter à la liste des rassemblements reportés.
Les courtiers et les assureurs actifs sur le segment de l’assurance annulation tels qu’Allianz, Generali, Tokio Marine HCC ou encore Axa et Circles Group se retrouvent en première ligne pour répondre aux demandes d’indemnisation des organisateurs. « Sur le marché français, 80 % des grands événements sportifs et culturels sont assurés 6 mois à 1 an à l’avance et pour eux la garantie contre l’épidémie est acquise », assure Laurent Cellot, directeur chez le courtier en assurances Gras Savoye Willis Towers Watson.
Exclusion systématique
« En cas d’annulation, les organisateurs peuvent obtenir un remboursement de leurs frais. En cas de report, les assureurs acceptent de prendre en charge les frais supplémentaires engendrés par celui-ci », poursuit le professionnel. Reste que, même assurés en amont, tous les organisateurs événements ne sont pas logés à la même enseigne. « Les événements privés et ceux organisés par les entreprises [pour leur propre compte] ne font pas toujours l’objet d’une assurance-annulation », explique Laurent Cellot.
« Il est encore difficile de déterminer si les clients sont couverts par les contrats d’assurance annulation d’une manière générale. En effet, les garanties et exclusions varient d’un contrat à l’autre, excluant pour certains, entre autres, la notion de SRAS et toutes formes virales apparentées ou toutes épidémies », décrypte Antonella Spinella, directrice chez le courtier Siaci Saint Honoré. « On pressent que dans beaucoup de cas, cela va être une perte sèche pour les organisateurs », avance, moins optimiste, Alexandre Regniault, en charge des assurances au cabinet d’avocats Simmons & Simmons.
Une chose est sûre, il y a un avant et un après explosion de l’épidémie du coronavirus. « De nombreux clients nous sollicitent pour souscrire des polices pour des futurs événements, en voulant racheter les exclusions épidémies et pandémies ». Depuis le mois de janvier cependant, « les assureurs excluent systématiquement le risque coronavirus dans les nouveaux contrats, culturels, sportifs etc. et ce, pour toutes les zones géographiques », souligne Katherine Villarruel, chez le courtier en assurances Marsh. La date de bascule utilisée en référence par les assureurs peut varier d’un groupe à l’autre.
Crainte pour les Jeux Olympiques
Selon plusieurs sources, un seul acteur présent sur le marché, Circles Group, acceptait jusqu’en février de couvrir contre le coronavirus sous réserve que son client y mette le prix. Mais il a refermé la fenêtre de tir à la fin du mois dernier.
Les annulations ne toucheront pas tous les assureurs de la même façon. Certains se montrent d’ailleurs sereins. « Pour les annulations des événements, nous avons très peu de contrats où le risque de pandémie n’est pas exclu, très peu », a indiqué jeudi le CEO d’Axa France, Jacques de Peretti.
« La plus grosse crainte des assureurs, c’est les Jeux Olympiques », assure Katherine Villarruel chez Marsh. Même si l’annulation de la manifestation qui doit s’ouvrir à Tokyo en juillet n’est pas à l’ordre du jour, le Comité international Olympique a déclaré être assuré contre une telle décision. « L’impact d’une annulation des JO serait dans tous les cas catastrophique pour le marché de l’assurance annulation », conclut Laurent Cellot chez Gras Savoye Willis Towers Watson. Rien que pour Munich Re, la facture serait de plus de 100 millions d’euros, a indiqué le réassureur fin février.
https://www.lesechos.fr 09/03/2020.
Économie
La croissance française se prend les pieds dans le coronavirus
La croissance de l’économie française sera plus impactée que prévu par le coronavirus, a reconnu Bruno Le Maire sur France 2. Le ministre de l’Économie a également annoncé une aide pour les entreprises touchées.
Un impact plus important que prévu
La croissance française se prend les pieds dans le coronavirus
Quand l’épidémie de coronavirus ne concernait que la Chine, son impact sur l’économie française était estimé par Bercy à 0,1 point de croissance pour 2020. Mais maintenant qu’elle touche « beaucoup plus de pays, notamment la France, l’impact du coronavirus sur la croissance française sera beaucoup plus significatif », a reconnu Bruno Le Maire pendant l’émission Les 4 Vérités sur France 2. Le gouvernement prévoyait une progression du PIB à hauteur de 1,3% pour cette année, bien que la Banque de France estimait la croissance à 1,1%. L’institution monétaire a d’ailleurs annoncé qu’elle allait revoir son chiffre à la baisse. L’OCDE a de son côté calculé que la croissance française devra finalement se contenter de 0,9%, au lieu de 1,2%.
Le ministre de l’Économie n’a pas voulu préciser la nouvelle estimation du gouvernement. Il a cependant tenu à faire savoir que les pouvoirs publics allaient soutenir les entreprises concernées par le coronavirus : « Nous débloquerons ce qu’il faut pour aider les entreprises françaises ». L’exécutif fera preuve d’une « solidarité totale » vis à vis des entrepreneurs en première ligne.
Un « cas de force majeure »
Selon le locataire de Bercy, le coronavirus doit être considéré comme un « cas de force majeure », obligeant le gouvernement à faire preuve de davantage de souplesse pour les finances publiques, qui ne sont pas nécessairement en grande forme à en croire le dernier rapport de la Cour des comptes. Bruno Le Maire indique que ses homologues du G7 ainsi que ceux de l’Eurogroupe travaillent à une réponse globale pour réduire autant que possible l’impact de l’épidémie sur la croissance mondiale.
Les investisseurs ont fait progresser les places financières lundi 2 mars, après une semaine noire due aux craintes et aux incertitudes sur le coronavirus. Ils s’attendent à une baisse des taux que font miroiter les banques centrales pour stimuler l’activité. C’est le cas notamment de la Fed américaine qui a indiqué que tous ses outils seront mis à contribution pour soutenir l’économie.
https://www.journaldeleconomie.fr/ 06/03/2020.
Tourisme
L’épidémie de coronavirus pourrait signifier pas de vacances d’été cette année
Les vacances d’été pourraient ne pas être envisagées cette année alors que les touristes arrêtent de voyager pour éviter d’attraper le nouveau coronavirus, ont déclaré des experts à CNBC.
La demande de voyages internationaux a baissé au milieu de l’épidémie, qui a vu le virus se propager à près de 60 pays.
S’adressant lundi à « Squawk Box Europe » de CNBC, Ian Harnett, co-fondateur et CIO d’Absolute Strategy, a averti qu’une prolongation de la crise pourrait sérieusement affecter le secteur mondial du voyage.
« Si cela se prolonge, nous parlons de l’impact sur les vacances de Pâques, potentiellement les vacances d’été, (et) si le ‘staycation’ devient la valeur par défaut pour nous tous ici – cela va être extrêmement dommageable pour ces industries », at-il m’a dit.
Les données de la société d’analyse de voyages ForwardKeys montrent que les vols internationaux réservés depuis les États-Unis et le Royaume-Uni ont diminué de près de 20% d’une année sur l’autre pour la période de cinq semaines se terminant le 23 février.
Olivier Ponti, vice-président des insights chez ForwardKeys, a déclaré à CNBC lors d’un appel téléphonique qu’il était « clair comme du cristal » que le déclin avait été déclenché par des craintes de coronavirus.
« Sera-ce un voyage retardé, se transformera-t-il en des personnes choisissant une autre destination, ou n’y aura-t-il aucun voyage du tout? » il a dit. « Plus la crise dure, plus il est probable que cela se transformera en aucun voyage. »
Il a noté que les voyages intérieurs – parfois appelés « séjours » – pourraient voir une augmentation du fait que le coronavirus craint une demande réduite pour les destinations outre-mer.
« Lorsqu’il y a une crise à grande échelle, il arrive souvent que le tourisme intérieur joue le rôle de filet de sécurité », a-t-il déclaré à CNBC. «Les gens peuvent envisager des voyages court-courriers plutôt que long-courriers parce que c’est un environnement qu’ils connaissent mieux.»
Ralph Hollister, analyste des voyages et du tourisme chez GlobalData, a également déclaré à CNBC que l’épidémie pourrait modifier les plans de voyage des consommateurs.
« La majorité des consommateurs – en particulier dans le monde occidental – accordent une grande importance à leurs vacances et ne les abandonneront pas facilement », a-t-il déclaré. « (Mais) si le virus a toujours le même impact à la fin du mois d’avril, les annulations pourraient commencer à augmenter à un rythme rapide car les consommateurs estiment que le risque pour leur santé est supérieur à leur besoin de vacances. »
Les compagnies aériennes ont déjà prévenu que l’épidémie pèserait sur leurs bénéfices, l’Association internationale du transport aérien estimant qu’en février la crise coûterait plus de 29 milliards de dollars au secteur en 2020.
«De grosses pertes» en Europe
Selon la Commission européenne des voyages, 10% du PIB européen (produit intérieur brut) provient du tourisme, mais dans certains États membres de l’UE, dont l’Espagne et l’Italie, ce chiffre atteint jusqu’à 14%.
« Le tourisme intereuropéen est le facteur le plus important en termes de chiffres et de dépenses », a déclaré le PDG et directeur exécutif de la Commission, Eduardo Santander, à CNBC lors d’un appel téléphonique. « Et l’Italie est un marché de destination emblématique pour le tourisme intereuropéen et chinois. »
Il a ajouté que l’industrie européenne du tourisme représentait 30 millions d’emplois, ce qui la rend « essentielle » pour l’économie régionale.
« L’impact du coronavirus sur le tourisme européen sera énorme – nous parlons de grosses pertes », a-t-il déclaré à CNBC. « Nous essayons de persuader les gens de ne pas annuler mais de reporter leurs voyages. »
Cependant, David Goodger, directeur général de Tourism Economics, a déclaré à CNBC qu’il était optimiste que l’impact ne se prolongerait pas pendant la haute saison estivale.
« Pour le moment, je ne vois aucun impact majeur sur les voyages d’été. Si le virus continue de se propager à d’autres endroits au cours des semaines ou des mois à venir, cela pourrait avoir un certain impact », a-t-il déclaré.
« La demande rebondit relativement rapidement sur ces événements courts et marquants – cela est particulièrement vrai pour les voyages court-courriers, qui représentent une grande partie du secteur européen. »
Des cas de coronavirus ont été confirmés dans plusieurs points chauds touristiques à travers l’Europe, y compris l’Allemagne, la Scandinavie et les îles Canaries espagnoles – mais l’Italie a été particulièrement touchée. Lundi, plus de 1 600 cas de virus ont été confirmés dans le pays et 34 personnes sont décédées.
S’adressant à CNBC lors d’un appel téléphonique, Lorenzo Codogno, fondateur et économiste en chef de LC Macro Advisors, a déclaré que l’augmentation soudaine des cas de coronavirus en Italie aurait « un impact énorme » sur l’économie du pays.
Codogno, qui s’attendait à une récession en Italie cette année indépendamment du coronavirus, a ajouté que l’épidémie rendait ses prévisions de plus en plus probables.
Parallèlement, un ralentissement de la fréquentation internationale aurait également un impact significatif sur la France. Le tourisme représente 8% du PIB français, selon le ministère des Affaires étrangères du pays.
La France était le dixième pays le plus visité au monde par les voyageurs chinois l’année dernière, selon les données d’Oxford Economics, avec 2,1 millions de touristes chinois voyageant dans le pays en 2019.
S’adressant à CNBC lors du sommet du G20 à Riyad la semaine dernière, le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, a déclaré que la France avait connu une baisse de 30% à 40% du tourisme récepteur depuis le début de l’épidémie de coronavirus, ajoutant que les chiffres « ne seront pas les même en 2020. »
Ce sentiment a été repris par Christophe Decloux, directeur général de l’office de tourisme de la région parisienne, qui a déclaré à CNBC que la capitale française s’attendait à une baisse spectaculaire du nombre de visiteurs en provenance de Chine, le cinquième plus grand marché source de la ville pour le tourisme.
« Les réservations de vols entre la Chine et Paris sont en baisse d’environ 80% d’une année sur l’autre pour février, mars et avril, car les Chinois ne voyagent plus », a-t-il déclaré. « Le coronavirus aura un impact sur l’économie au sens large parce que les touristes chinois dépensent beaucoup lorsqu’ils viennent. »
https://news-24.fr/ 03/03/2020.
(COVID-19) L’OMT estime que le tourisme mondial subira des pertes de 30 à 50 milliards de dollars américains à cause du coronavirus
L’OMT, basée à Madrid, a révisé ses prévisions sur les arrivées de touristes internationaux pour 2020. Alors qu’avant l’épidémie de COVID-19, l’organisation prévoyait une croissance positive de 3 à 4 %, elle estime aujourd’hui que le chiffre connaîtra une croissance négative de 1 à 3 %.
Il s’agit de la première évaluation par l’OMT de l’impact de l’épidémie de coronavirus sur l’industrie du tourisme mondial.
L’organisation prévoit que la région Asie-Pacifique sera la plus touchée, avec « une baisse prévue des arrivées comprise entre 9 et 12 % ». Toutefois, elle indique que les estimations pour les autres régions sont « actuellement prématurées compte tenu de l’évolution rapide de la situation ».
Pour cette raison, l’OMT a également ajouté que « toute estimation doit être traitée avec prudence et est susceptible d’être mise à jour ».
Le secrétaire général de l’OMT, Zurab Pololikashvili, a noté que les répercussions économiques de la réduction du nombre de touristes se feront sentir dans l’ensemble du secteur du tourisme et a souligné que « les petites et moyennes entreprises représentent environ 80 % du secteur et sont particulièrement exposées, avec des millions de moyens de subsistance dans le monde entier, y compris au sein des communautés vulnérables, qui dépendent du tourisme ».
Toutefois, l’OMT a également souligné que le secteur s’est montré dans le passé « très résilient » et capable de « rebondir fortement » et qu’il pourra donc jouer un rôle clé dans la future reprise économique.
http://french.xinhuanet.com 08/03/2020.
Sociétal
Pour les Français, le salaire est important, mais les valeurs de l’entreprise aussi
Le salaire est le premier sujet de préoccupation pour les Français. Une étude du site d’emplois Monster le confirme, mais elle apporte quelques nuances intéressantes : il n’y a pas que le salaire, finalement.
38% des Français ont changé d’emploi en raison du salaire
Pour les Français, le salaire est important, mais les valeurs de l’entreprise aussi.
Le salaire, c’est important pour les Français selon cette étude Monster réalisée auprès de 4 000 salariés dans le monde, dont 500 en France : pour 38% de ces derniers, c’était même la raison pour laquelle ils ont changé d’emploi. 7 candidats sur 10 se disent à l’aise pour négocier leur rémunération en acceptant un nouveau poste, et 46% d’entre eux sont prêts à refuser une offre si le salaire n’est pas à la hauteur des attentes. L’étude montre aussi que les femmes sont moins à l’aise pour négocier leur salaire en prenant un nouveau poste : 80%, contre 64% pour les hommes. Près de 4 candidats sur 10 pensent qu’il existe un écart de salaire entre hommes et femmes.
Les candidats considèrent que le salaire est le critère le plus important lors d’une proposition d’embauche : ils sont 62% à le penser. Viennent ensuite, mais plus loin, le temps de trajet (47%), les horaires flexibles (34%), les avantages sociaux (32%) et les opportunités de développement (31%). La paie ne fait cependant pas tout : les candidats considèrent également les primes et les bonus (62%), le nombre de congés payés (56%) et la couverture mutuelle et la prévoyance (40%).
L’importance des valeurs
L’argent, c’est une chose, mais l’étude démontre que les valeurs de l’entreprise ont une importance pour les candidats. 9 répondants sur 10 disent s’en soucier. Les candidats recherchent en premier lieu le respect (68%), l’honnêteté (62%), la confiance (56%), puis viennent la transparence et la responsabilisation avec respectivement 38% et 36%. Les recruteurs doivent également savoir que les candidats estiment, à 89%, que les questions liées aux changements climatiques sont importantes.
L’étude démontre donc que la rémunération n’est pas l’unique moteur pour un salarié. D’autres variables entrent en ligne de compte : équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle, avantages proposés par l’entreprise, responsabilité sociale et environnementale. Il faut enfin savoir que 82% des répondants se sentent en sécurité dans leur emploi actuel… Mais ils sont 44% à penser que leur emploi est à risque si la France devait connaître une récession.
https://www.journaldeleconomie.fr/ 06/03/2020.