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Note de lecture N° 13 : Sports d’hiver : les accidents de ski se multiplient sur les pistes

photo de Eric de la Chesnais

Sports d’hiver: les accidents de ski se multiplient sur les pistes

 

Par Eric de La Chesnais pour Le Figaro

 

 

Avec 143.112 blessés en 2019, leur nombre a augmenté de près de 5 % en une décennie, malgré un gros investissement des stations dans la sécurité.

« Les amateurs de sensations fortes, sachant qu’on viendra les secourir en toutes circonstances, prennent des risques considérables »

« Les amateurs de sensations fortes, sachant qu’on viendra les secourir en toutes circonstances, prennent des risques considérables », déplore Jean-Marc Peillex, maire de Saint-Gervais-les-Bains.

Alors que les premiers vacanciers de la Zone C (Paris, Toulouse, Montpellier, Versailles et Créteil) s’apprêtent ce samedi à dévaler les pistes de ski – souvent après un long voyage et sans avoir nécessairement fait d’exercice physique durant l’année -, les médecins tirent le signal d’alarme sur le risque d’accidents.

L’Association des médecins de montagne (AMM), qui regroupe 300 généralistes répartis sur tout le domaine skiable français, soit environ 250 stations, a recensé pas moins de 143.112 blessés en 2019, soit une hausse de 6,3 % par rapport à 2018 et de 4,6 % par rapport à 2010, le nombre de victimes le plus élevé de ces dix dernières années. « L’entorse du genou est le dommage corporel le plus courant chez les amateurs de ski alpin, d’où l’intérêt de bien faire régler ses fixations en fonction de sa taille, son poids et son type de ski, rappelle Joris Frère, de l’AMM. La fracture du poignet est diagnostiquée sur près de 30 % des blessés pratiquant le snowboard, d’où l’intérêt d’avoir des protections. »

Les skieurs ne répondent plus aux codes que l’on connaissait auparavant, notamment ceux de respect et de politesse

Plusieurs facteurs expliquent cette augmentation de 6334 blessés entre 2010 et 2019, alors que le nombre de journées skieurs, lui, a baissé de 4,7 % sur la même période. Le premier est sans aucun doute le changement de comportement des skieurs sur les pistes. « Ils ne répondent plus aux codes que l’on connaissait auparavant, notamment ceux de respect et de politesse, déplore Jean-Marc Peillex, maire de Saint-Gervais-les-Bains, conseiller départemental du Mont-Blanc. Certains se conduisent de manière individualiste sur les pistes, sans tenir compte des règles minimales de sécurité et tout en profitant d’un matériel de plus en plus performant au niveau de la vitesse. D’autres, amateurs de sensations fortes, sachant qu’on viendra les secourir en toutes circonstances, prennent des risques considérables. » Y compris hors des descentes balisées.

Accident de ski

Calendrier scolaire et météo

La semaine dernière, un moniteur de ski est mort sous une avalanche car ses clients avaient insisté pour faire du hors-piste dans un endroit à risque sur le domaine de Saint-Gervais. « Je note le même comportement l’été sur le Mont-Blanc, remarque Jean-Marc Peillex. La montagne reste un espace naturel dangereux et n’est pas un parc de loisirs. Un état de fait que je rappellerai au président Macron lors de sa visite à Saint-Gervais le 13 février !»

Autre aspect : le calendrier scolaire des vacances d’hiver concentré sur quatre semaines. «En février, les stations doivent faire face à un pic de fréquentation où de très nombreuses personnes se retrouvent sur les pistes au même moment, ce qui multiplie les risques d’accidents. La première semaine de mars est très peu réservée », ajoute Joël Rétailleau, directeur général de l’Association nationale des maires de stations de montagnes (Anmsm).

Enfin, la météo influe fortement sur la qualité de la neige et le nombre de pratiquants. C’est pour cette raison que l’année 2016, marquée par un faible enneigement, affiche le taux d’accidents le plus bas de la décennie avec 125.593 blessés. Toutefois, grâce aux efforts de prévention des communes et au matériel de ski toujours plus innovant et fiable, l’accidentologie reste faible comparée aux quelque 10 millions de skieurs recensés l’an dernier sur les pistes françaises, relativise Didier Arino, directeur général associé du cabinet Protourisme.

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En outre, « les stations de ski ont investi 320 millions d’euros pour sécuriser leur domaine skiable sur les cinq dernières années, poursuit-il. Le moindre pylône ou obstacle est entouré d’un matelas protecteur. Le damage de la neige est de mieux en mieux fait pour lisser les endroits à risque ».

Quant aux remontées mécaniques, autrefois point fortement accidentogène, elles ont bénéficié d’innovations, comme les télésièges débrayables, si bien que « sur 573 millions de passages, on dénombre seulement 32 personnes blessées, des accidents liés au comportement des usagers », note Joël Rétailleau. Enfin, les stations de ski recommandent grandement le port du casque. L’AMM indique que 96 % des enfants en mettent un désormais, et plus de 8 adolescents sur 10, contre seulement 7 adultes sur 10.

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