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  • 28 février 2020
  • Par APST

La revue de presse économique APST du 20 au 28 février 2020

  

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Aérien

 

Le géant chinois de l’aérien HNA terrassé par le coronavirus

HNA était bien trop malade pour résister à l’épidémie de coronavirus. Cherchant à éviter une faillite retentissante, Pékin s’apprêterait à voler au secours de l’immense conglomérat chinois, incapable d’honorer ses engagements financiers. Selon l’agence Bloomberg, le gouvernement de la province de Hainan, où HNA a son siège, prendrait le contrôle du groupe pour ensuite le démanteler et revendre ses actifs dans l’aérien. L’information n’a pas été confirmée mais a fait bondir, jeudi, les titres de plusieurs filiales de HNA, dont ceux de la compagnie Hainan Airlines, touchant le seuil limite de 10 %, sur les places boursières chinoises.

Coup d’arrêt

HNA, dont l’un des deux cofondateurs Wang Jian est décédé en 2018 dans le Lubéron, est en difficulté depuis deux ans du fait d’un endettement excessif. Mais l’épidémie de coronavirus qui sévit en Chine a mis un coup d’arrêt au secteur aérien et du tourisme, rapprochant un peu plus le groupe du précipice. Selon Bloomberg, les actifs de HNA dans le transport aérien seraient cédés aux trois grandes compagnies d’Etat chinoises : Air China, China Southern Airlines et China Eastern Airlines. Outre Hainan Airlines, HNA possède une dizaine de compagnies régionales.

S’il devait se confirmer, le démantèlement de HNA signerait la fin d’un des plus puissants et opaques conglomérats chinois.  L’aventure a commencé en 1993 lorsque Cheng Feng , un ancien responsable de l’aviation chinoise, crée Hainan Airlines avec le soutien des autorités locales afin d’acheminer les Chinois sur l’île tropicale qui s’ouvre au tourisme.

Coûteuse expansion internationale

Très vite, Cheng Feng crée ou rachète une quinzaine d’autres compagnies chinoises, conduisant à la création de HNA en 2000 avec l’idée de bâtir un groupe intégré dans le domaine de l’aviation et du tourisme. Hissé au quatrième rang des transporteurs chinois, HNA se lance alors dans une ambitieuse et coûteuse stratégie d’expansion internationale dans l’aérien (Swissport, Gategroup, les sociétés de leasing Avolon, CIT commercial Aircraft), l’hôtellerie (Hilton), la distribution (l’américain Ingram Micro), la finance (Deutsche Bank), etc. Plus rien ne semblait l’arrêter. En France, HNA monte au capital d’Aigle Azur, d’Aéroport de Toulouse, de Servair ou encore de Pierre & Vacances. Entre 2015 et 2017, HNA dépense ainsi pas moins de 45 milliards de dollars dans des acquisitions à l’étranger.

Virus chinois : comment le transport aérien fait face au risque de pandémie

Mais l’ambition débordante d’une poignée de conglomérats privés finit pas inquiéter Pékin. « En 2017, HNA est soumis, comme toutes les entreprises chinoises, à la reprise en main des investissements à l’étranger, et plusieurs nouvelles acquisitions, en cours de négociation, sont abandonnées », écrit le sinologue et directeur du cabinet DCA Chine, Jean-François Dufour, dans son livre « ChinaCorp.2025 » (chez Maxima Editions). « Surtout, sur le front domestique, les banques qui ont financé son extraordinaire expansion se font plus regardantes, et demandent des comptes ».

Structure opaque

A l’étranger, la structure opaque du capital de HNA finit par interpeller les investisseurs. Pliant sous une dette estimée à plus de 80 milliards de dollars, le groupe cède peu à peu ses participations à l’étranger et revient sur son cœur de métier historique. Mais, la diminution des revenus ne fait qu’accentuer la crise de liquidité, contraignant HNA à céder le contrôle de plusieurs compagnies régionales chinoises (Beijing Capital Airlines, Urumqi Air, GX Airlines, West Air, Hong Kong Express).

Sa filiale Hong Kong Airlines, déjà victime de l’agitation politique dans l’ex-colonie britannique, est en grande difficulté et annoncé des centaines de licenciements au début du mois. Le retour de HNA à ses activités historiques s’est finalement retourné contre lui, alors que l’épidémie de virus a entraîné une baisse sans précédent des vols à destination et en provenance de Chine

https://www.lesechos.fr 20/02/2020.

Coronavirus : lourdes pertes attendues pour le secteur aérien

L’épidémie du coronavirus Covid-19 n’a pas fini de peser sur l’économie mondiale. Les restrictions de transport et la réduction des échanges commerciaux ont un impact plus particulier sur les compagnies aériennes. L’IATA, l’Association du transport aérien international, a calculé le manque à gagner pour l’ensemble du secteur du transport aérien : il devait se monter à 27 milliards d’euros. Dans sa grande majorité, la plupart des pertes seraient essuyées par les compagnies présentes dans la zone Asie-Pacifique. À elles seules, les transporteurs chinois subiraient un manque à gagner de 11,7 milliards d’euros sur le seul marché intérieur. La Chine est toujours cloîtrée à double tour par les autorités pour éviter la propagation du virus.

Depuis fin janvier et la reconnaissance de l’épidémie du nouveau coronavirus, la plupart des compagnies aériennes ont réduit voire tout simplement interrompu les dessertes vers la Chine. Les passagers eux-mêmes sont réticents à se rendre non seulement en Chine, mais aussi dans les autres pays limitrophes, bien que tous ne soient pas touchés de la même manière par Covid-19. Un effet de panique dommageable pour les transporteurs aériens et l’ensemble du secteur.

Baisse de la demande mondiale

IATA estime que la demande mondiale en transport aérien va se contracter de 4,7% en 2020, avec une baisse encore plus marquée pour l’Asie-Pacifique. Elle devrait en effet s’établir à 8,2%, une véritable chute quand on sait que les prévisions d’avant l’éclosion de l’épidémie tablaient sur une hypothèse de croissance pour les compagnies aériennes de 4,8% !

Dans ce tableau plutôt sombre, l’association relève toutefois que le secteur ne devrait pas souffrir trop longtemps de ce trou d’air. D’après IATA, la courbe de croissance du secteur pourrait prendre la forme d’un « V » : une forte baisse suivie d’une hausse importante du nombre de vols. C’est d’ailleurs ce qui s’était passé durant la crise sanitaire du SRAS, en 2003. Il reste néanmoins un impératif : éteindre l’épidémie de Covid-19.

https://www.journaldeleconomie.fr 22/02/2020.

Conjoncture

 

Coronavirus : ce que prévoit Bercy pour soutenir les entreprises françaises

Étalement de charges, appel à la « solidarité » vis-à-vis des fournisseurs : le ministère de l’Economie a annoncé, vendredi 21 février, plusieurs mesures pour assister les entreprises françaises pénalisées dans leur activité par le coronavirus.

Le gouvernement va notamment « maintenir toutes les mesures » d’étalement de charges, d’activité partielle ou de dérogations sur les heures supplémentaires qui avaient été mises en place lors du mouvement des « gilets jaunes » et des grèves contre la réforme des retraites, a annoncé le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire.

« Cette épidémie touche un certain nombre de chaînes de valeur industrielles, qui ont du mal à s’approvisionner, touche un certain nombre de PME, en particulier dans l’hôtellerie et la restauration, et remet en cause aussi un certain nombre de chaînes de valeur qui sont trop dépendantes de leur approvisionnement à l’étranger », a détaillé Bruno Le Maire.

Varier les approvisionnements

Dans certains cas « très spécifiques », Bercy étudie « la possibilité de considérer le coronavirus comme un cas de force majeure », ce qui permettrait aux entreprises concernées de surseoir à leurs obligations contractuelles.

Afin d’aider les fournisseurs à trouver des alternatives pour s’approvisionner si l’épidémie devait se prolonger, le gouvernement a également décidé d’accélérer les processus d’agrément de sources d’approvisionnement, en particulier dans la construction ou la chimie.

Enfin, alors que les entreprises ont fait état d’un « manque d’information », selon Jean-Eric Riche, représentant de la Confédération des PME, le service économique de l’ambassade de France à Pékin sera mobilisé pour informer les entreprises de l’état de la situation économique et logistique en Chine.

La croissance pourrait baisser de 0,1 point

Bruno Le Maire a par ailleurs confirmé qu’à ce stade l’épidémie pourrait provoquer une baisse de 0,1 point de la croissance économique française cette année, mais il a confirmé la prévision de croissance du gouvernement à 1,3%. C’est une évaluation « réaliste », a-t-il noté.

Pour Bruno Le Maire, cette épidémie doit « nous interroger sur notre dépendance stratégique, en termes d’approvisionnement sur certaines filières ». Il a cité l’automobile ou la santé, dans laquelle « 80% des matières premières pour les composants actifs d’un médicament viennent de Chine ou d’Asie ».

https://www.francetvinfo.fr 21/02/2020.

Le coronavirus ne pouvait plus mal tomber pour l’économie mondiale

Il n’y avait pas, en ce début d’année, de marges de manœuvre pour un accident. Et pourtant, l’accident a eu lieu : celui du Covid-19 en Chine. L’économie du pays est désormais en panne. La production de charbon y a reculé de 38 %. Une catastrophe pour l’économie mondiale. La Chine concentre des chaînes de valeur qui comptent pour 75 % de la croissance du commerce mondial.

L’économie mondiale, c’est indéniable, a pris froid. L’épidémie de Covid-19 survient à un point particulièrement vulnérable du cycle économique. La production mondiale n’a augmenté en 2019 que de 2,9 % – le rythme le plus lent depuis la crise financière de 2008-2009, à 0,4 point seulement du seuil des 2,5 %,  généralement associé à une récession mondiale.

Vulnérabilité accrue

Cette vulnérabilité s’est en outre accrue, dans la plupart des économies importantes, au cours de l’année dernière, ce qui rend plus incertaines encore les prévisions pour l’année 2020. Au Japon, quatrième économie mondiale, la contraction de la croissance, au quatrième trimestre, correspondrait, en rythme annuel, à une chute de 6,3 % – beaucoup plus abrupte qu’on ne la prévoyait, après une nouvelle augmentation de la taxe sur la consommation. Au mois de décembre,  la production industrielle a brusquement chuté tant en Allemagne (-3,5 %) qu’en France (-2,6 %), respectivement les cinquième et dixième économies mondiales. Les Etats-Unis, la deuxième économie mondiale, semblent en comparaison relativement résilients, mais on ne peut guère qualifier de boom une croissance du PIB réel (ajusté de l’inflation) de 2,1 % pour le quatrième trimestre de 2019. Et en Chine – aujourd’hui la première économie à parité de pouvoir d’achat -, la croissance a ralenti, pour atteindre son niveau le plus bas depuis vingt-sept ans, à 6 % pour le dernier trimestre de 2019.

Peu de marges de manœuvre

Pour le dire autrement, il n’y avait pas, en ce début d’année, de marges de manœuvre pour un accident. Et pourtant, l’accident a eu lieu : le choc du Covid-19 en Chine . Au cours du mois dernier, la combinaison de mesures de quarantaine sans précédent dans la province de Hubei (qui compte 58,5 millions d’habitants) et de restrictions draconiennes des déplacements d’une ville à l’autre (tout comme des déplacements internationaux) a peu ou prou conduit l’économie chinoise au point mort. Les indices de l’activité quotidienne calculés par l’équipe Chine de Morgan Stanley soulignent le caractère national de la perturbation. Pour février 2020, la consommation de charbon (soit encore 60 % de l’énergie totale consommée en Chine) est en baisse de 38 % par rapport à l’année précédente, et les comparaisons pour ce qui concerne les transports à l’échelle nationale révèlent une dégradation plus importante encore ; le retour dans les usines de presque 300 millions de travailleurs migrants après les vacances du Nouvel An lunaire s’est donc avéré extrêmement difficile.

Perturbations de l’offre

Les perturbations de l’offre sont particulièrement importantes. Non seulement la Chine est, de loin, le premier exportateur mondial, mais elle joue aussi un rôle critique  au centre des chaînes de valeur mondiales. Des études récentes montrent que celles-ci comptent environ pour 75 % de la croissance du commerce total, et que la Chine représente la source la plus importante de cette expansion. L’alerte récemment lancée par Apple concernant ses résultats nets dit tout : le choc chinois est un goulet d’étranglement majeur de l’offre globale.

Mais du côté de la demande, les effets collatéraux sont aussi très importants. Après tout, la Chine est aujourd’hui la première source de demande extérieure pour la plupart des économies asiatiques. Il n’est donc guère surprenant de constater que les chiffres du commerce, pour le Japon comme pour la Corée du Sud, montrent, en ce début d’année 2020, des signes évidents de faiblesse. En conséquence de quoi, il est pour ainsi dire certain que le Japon enregistrera deux trimestres consécutifs de croissance négative, soit une récession.

La faiblesse de la demande chinoise va probablement frapper aussi très durement une économie européenne – et notamment l’Allemagne – qui s’affaiblit déjà ; et elle pourrait même causer quelques dégâts à l’économie apparemment intouchable des Etats-Unis, dont la Chine est le troisième marché d’exportation, et celui dont la croissance est la plus rapide. La chute brutale enregistrée par les premières mesures de la confiance des directeurs d’achats aux Etats-Unis pour le mois de février en laisse soupçonner la possibilité.

Choc concentré

Ce sont les épidémiologistes qui finiront par avoir le dernier mot sur l’issue du Covid-19 et de ses effets économiques. Si cette science est très au-delà de mes compétences, j’ai compris, comme tout le monde, que la souche actuelle de coronavirus semble plus contagieuse mais moins mortelle que ne l’avait été celle du SRAS en 2003. Mais les circonstances étaient alors très différentes. En 2003, la Chine était encore en pleine expansion – avec un PIB réel qui grimpait de 10 % – et l’économie mondiale enregistrait une croissance de 4,3 %. Pour la Chine et le monde, les perturbations liées au SRAS ne furent à peine qu’une péripétie.

L’économie mondiale n’a plus de matelas de sécurité

Une fois encore, nous sommes loin aujourd’hui d’une telle situation. Le Covid-19 frappe en un temps de beaucoup plus grande vulnérabilité économique. Le choc est sensiblement concentré sur le principal moteur de la croissance. Le Fonds monétaire international situe la part de la Chine dans la production mondiale à hauteur de 19,7 % cette année, soit plus du double de ce qu’elle était en 2003 – 8,5 % -, lorsque s’est déclarée l’épidémie du SRAS.

La tech mondiale redoute d’être contaminée par le coronavirus chinois

Effectivement, elle aussi passera. Mais la réaction économique sera probablement en décalage avec la courbe de contamination du virus. Les récentes mesures de relance prises par la Chine, qui visent essentiellement à renforcer le rebond devant suivre les quarantaines, ne pourront contrebalancer l’effet des restrictions draconiennes actuellement imposées.

https://www.lesechos.fr 26/02/2020.

Economie

 

Bercy au chevet des entreprises touchées par la crise du coronavirus

Les fédérations professionnelles sont conviées vendredi au ministère de l’Economie pour faire part de leurs difficultés liées à l’épidémie. L’automobile, l’hôtellerie, le transport aérien et maritime, la chimie et la pharmacie font partie des secteurs les plus touchés.

Rebelote. Après l’épisode des « gilets jaunes » il y a un peu plus d’un an, puis celui occasionné par les grèves contre la réforme des retraites cet hiver, revoilà les fédérations des grands secteurs économiques français de nouveau réunies à Bercy. Cette fois-ci, le coupable, c’est le coronavirus venant de Chine. Tout ce petit monde se retrouve au ministère de l’Economie et des Finances ce vendredi matin pour discuter de l’impact sur l’activité des entreprises hexagonales.

L’idée, selon Bercy, est « de faire le point et d’anticiper les difficultés. Nous voulons avoir une vision globale des difficultés aujourd’hui et celles auxquelles il faut nous préparer », explique-t-on au ministère. Il ne s’agit donc pas d’une réunion où des solutions seront avancées, mais plutôt d’écouter les entreprises qui font ou feront face à des problèmes.

53 milliards d’euros d’importations en provenance de Chine

Pour l’instant, même si Air France a chiffré jeudi entre 150 et 200 millions d’euros l’impact du coronavirus sur ses comptes, les conséquences négatives liées à l’épidémie ne sont pas encore très fortes. Sur le plan macroéconomique, les économistes du Trésor ont calculé que l’effet du coronavirus amputera la croissance du PIB français de 0,1 % cette année. Mais la prudence est de mise. Car si la crise devait durer jusqu’à la mi-mars, là, les problèmes deviendront plus difficiles à gérer. En effet, un porte-container met de quatre à cinq semaines pour aller de Shanghai à Rotterdam. Or, la mise en quarantaine d’une partie de la Chine et l’arrêt de bon nombre d’usines ont commencé le 24 janvier dernier.

Pour mémoire, la France a importé 53 milliards d’euros de biens chinois l’an passé et des secteurs tels que l’automobile et la grande distribution – cette dernière se fournissant en partie en Chine – sont en risque. Dans la distribution, les ventes de vêtements mais aussi d’électronique grand public, d’électroménager d’informatique et de télécoms pourraient à terme pâtir du coronavirus.

Les composants de l’automobile

Dans l’automobile, la grande question est celle des composants fabriqués en Chine , qui alimentent les lignes de production européennes. Les perturbations de la chaîne de production ne se sont pas encore fait ressentir sur les usines en France, compte tenu des quatre semaines nécessaires pour acheminer les pièces par bateau. Mais dans quelques jours, lorsque ce flux sera tari, que se passera-t-il ? Des constructeurs comme Jaguar Land Rover ou Fiat Chrysler ont déjà alerté, mais les entreprises françaises sont restées muettes. Si la production a repris d’ici là, elles pourront les acheminer par avion. Mais dans le cas contraire, il n’est pas certain qu’elles auront eu le temps de trouver des fournisseurs alternatifs. La pharmacie et la chimie, qui dépendent aussi de produits chinois, sont affectées.

D’autre part, comme les touristes venant de l’empire du Milieu dépensent près de 4 milliards d’euros pour visiter l’Hexagone, l’hôtellerie et la restauration connaissent aussi des difficultés. L’industrie du luxe, dont la Chine est un débouché important, est touchée. L’aéronautique exporte massivement vers la Chine – 8 milliards d’euros en 2019 -, mais les contrats sont à long terme et les conséquences devraient être moindres. De son côté, le Medef confirme que plusieurs secteurs sont touchés mais indique qu’il « est encore un peu tôt pour chiffrer précisément l’impact ».

Effets indirects

La crise du coronavirus peut aussi affecter l’économie française d’une façon plus indirecte. Ainsi, le premier partenaire commercial de l’Hexagone, c’est l’Allemagne. Or, notre voisin est l’économie européenne la plus susceptible d’être touchée par les potentielles perturbations des chaînes de production liées au coronavirus. Les économistes de l’agence de notation S&P anticipent actuellement un impact négatif de 0,2 point sur la croissance allemande cette année. Par ricochet, certaines entreprises françaises qui exportent de l’autre côté du Rhin pourraient être concernées.

https://www.lesechos.fr 21/02/2020.

Sociétal

 

Plus de 7 millions de Français passent au moins 7 heures par jour sur Internet

Alors même que les Français se connectaient 18 jours par mois en moyenne en octobre 2009, la fréquence de connexion est venue dépasser les 22 jours par mois, dix ans plus tard. Avec une durée de consultation des contenus en ligne qui s’allonge toujours plus. Les Français passent aujourd’hui en moyenne 2h12 par jour sur Internet, dont un peu plus de la moitié (1h24) sur leur mobile.

En la matière, les 15-34 ans sont les plus gros consommateurs. Ils passent près de 3h14 en ligne chaque jour, dont 82% de leur temps sur leur mobile. Ils représentent à eux seuls 45% des internautes les plus friands. Ces 15% de Français les plus connectés, soit 7,6 millions d’internautes, surfent en moyenne 6h53 par jour.

À l’inverse, près de 10 millions de Français ne se connectent jamais ou presque à Internet. Parmi eux, 25% de retraités ou préretraités et près de 23% d’inactifs – à savoir des demandeurs d’emploi ou femmes et hommes au foyer, selon la définition de l’Insee.

Twitch a le vent en poupe

Que viennent consulter les Français en ligne? Ils sont six sur dix à se connecter quotidiennement à des réseaux sociaux et messageries en ligne. Le classement de Médiamétrie est sans réelle surprise. Les Google, Facebook – maintes fois annoncé fini – et YouTube occupent les trois premières places des sites les plus visités, devant Amazon et l’encyclopédie en ligne Wikipédia.

Si Facebook reste largement le premier réseau social en France, avec 47 millions d’utilisateurs par mois contre 28,4 millions pour Instagram, deuxième du classement, son audience vieillit inexorablement. La plateforme ne figure qu’en troisième place des réseaux préférés des 11-14 ans et 15-19 ans, et en seconde chez les 20-24 ans, derrière l’indétrônable Snapchat.

La réelle surprise de ce rapport tient en la popularité croissante de la plateforme Twitch, à l’origine destinée aux adeptes de jeux vidéo, pour retransmettre en direct leurs sessions en ligne. En deux ans, l’audience de cette plateforme a tout bonnement été multipliée par deux, pour atteindre les 3,5 millions de visiteurs uniques par mois. Et aujourd’hui, un jeune sur cinq s’y rend régulièrement.

https://www.bfmtv.com 20/02/2020

Tourisme

 

Covid-19 : la France compte « 30 à 40% » de touristes en moins, selon Bruno Le Maire

La France, l’un des pays les plus visités au monde, voit déjà les conséquences du coronavirus Covid-19 sur son économie. Le pays compte « 30 à 40% » de touristes venus du monde entier en moins en raison de l’épidémie de pneumonie virale, a estimé le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, dimanche 23 février, dans une interview donnée à CNBC (lien en anglais). Contacté par France Info, le ministère de l’Economie a toutefois précisé que le chiffre concernait les « touristes chinois en moins dans les grandes villes françaises ».

« Nous avons évidemment moins de touristes en France, 30 à 40% de moins que prévu », a déclaré le ministre au cours de cet entretien, réalisé en marge d’une réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales des pays du G20, à Riyad (Arabie saoudite). Ce recul du nombre total de touristes « a évidemment un impact important pour l’économie française », a-t-il ajouté. Le ministre a aussi souligné le fait que la France accueillait chaque année quelque 2,7 millions de touristes chinois.

Le bilan de l’épidémie de pneumonie virale a atteint 2 592 morts en Chine continentale lundi, après l’annonce de 150 morts supplémentaires, ont annoncé les autorités sanitaires. Plus de 77 000 cas de contaminations ont été recensés en Chine continentale depuis le début de l’épidémie, et quelque 1 500 autres ont été observés dans plus de 25 pays et territoires. D’après CNBC (lien en anglais), ce contexte a conduit à l’annulation de plus de 200 000 vols.

https://www.francetvinfo.fr 23/02/2020.

La Commission européenne se réjouit de la croissance générale du tourisme européen en 2019

Le dernier rapport trimestriel « Tendances et perspectives du tourisme européen » montre une croissance positive du secteur du tourisme en Europe, conformément à la rétrospective annuelle de Hospitality ON sur les performances hôtelières en 2019.

Comme l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) l’a révélé, une croissance mondiale des arrivées de touristes de +4 % a été enregistrée en Europe en 2019. Cette croissance est principalement due à une forte demande intra-régionale, qui représente 70 % de la croissance des arrivées en 2019. Les marchés sources long-courriers restent importants, notamment les États-Unis avec 10 % de la croissance des arrivées, en partie en raison d’un dollar fort et d’un euro plus faible, mais aussi la Chine dont l’intérêt des voyageurs pour l’Europe augmente d’année en année malgré le ralentissement de l’économie chinoise.

La plus forte croissance des arrivées avec une augmentation à deux chiffres a été enregistrée au Monténégro (+21%), en Turquie (+14%) et en Lituanie (+10%). Toutes les destinations affichent une croissance positive en 2019, à l’exception de deux d’entre elles : la Roumanie et l’Islande (principalement en raison de l’effondrement de Wow Air qui a réduit la connectivité aérienne).

Quant aux prévisions pour 2020, l’une des plus grandes menaces serait la crise du Coronavirus, qui pourrait entraîner une baisse des séjours des ressortissants Chinois en Europe de -7% à -25%. La précédente crise pandémique, le SRAS, avait en effet provoqué une perte de -17% des arrivées chinoises en Europe (source : Tourism Economics).

Le directeur exécutif de l’ETC, Eduardo Santander, s’est exprimé sur les performances passées et futures du tourisme :

Malgré la baisse des tensions commerciales au niveau international et la plus grande clarté qui entoure le Brexit, on ne peut pas négliger l’existence de risques importants. Le secteur doit chercher à atténuer ces risques étant donné l’importance du tourisme pour le développement économique et social de l’Europe. La diversification des stratégies marketing et de promotion, la prise en compte des changements de comportement des consommateurs, le renforcement de la collaboration entre les destinations et la multiplication des mesures en faveur du développement durable dans le tourisme sont autant d’éléments qui peuvent aider les destinations à rester compétitives sur le long terme.

Des performances positives similaires ont également été enregistrées dans l’industrie hôtelière, selon les données de l’Observatoire MKG / OlaKala_destination. Plusieurs destinations ont enregistré une augmentation du RevPAR supérieure à +5% : L’Autriche (+7,6%), la Hongrie (+7,1%), la Belgique (+6,1%), le Luxembourg (+5,9%), l’Italie (+5,4%), ainsi que l’Espagne, le Portugal et la République tchèque affichant la même évolution (+5,1%).

D’autre part, certaines destinations ont eu une évolution de revenu par chambre négative en 2019 : les Pays-Bas (-0,5%), la Grèce (-0,8%) et la Lettonie (-5,9%). Les destinations européennes matures ont connu une évolution stable de leur marché : Allemagne (+1,9 %), France (+1,7 %) et Royaume-Uni (+1,0 %).

La plupart des résultats ont augmenté grâce à une croissance de l’occupation, même si l’évolution globale du taux d’occupation (TO) a été neutre (+0,3 point à 72,9 %) en Europe. Seuls les TO hongrois (-0,2 pts), britanniques (-0,3 pts) et lettons (-4,2 pts) ont diminué.

Tous les prix moyens (PM) ont augmenté, ce qui a entraîné une hausse globale des PM de +1,9 % à 98,10 € hors TVA, sauf pour les Pays-Bas, dont le PM a baissé de -0,6 %. Le record de croissance de PM revient à la Hongrie, avec une évolution de +7,5 %. En effet, le tourisme hongrois est sur une tendance à la hausse en 2018, avec un nombre croissant de nuitées touristiques dans le pays, en hausse de +0,8% pour un total de 31,3 millions de nuitées

https://hospitality-on.com/fr 20/02/2020

Le tourisme aux Etats-Unis perd des parts de marché

Le pays ne devrait accueillir que 11 % des visiteurs internationaux cette année, une baisse de près de trois points en cinq ans. Dans un climat de défiance entre Washington et Pékin, le nombre de visiteurs chinois a reculé de 5 % l’an dernier. Le projet de budget fédéral 2021 prévoit le retour de Washington au sein de l’Organisation mondiale du tourisme.

Le film est à grand spectacle. Sur les écrans des grandes villes américaines et dans une dizaine de capitales du monde est présenté depuis mi-février « Into America’s Wild », un film en format IMax chargé de faire la promotion de la destination « USA ». Les professionnels du secteur prévoient une hausse de 1,4 % du tourisme domestique cette année, et une croissance « modeste » de 2 % des voyageurs internationaux.

Insuffisant toutefois pour que le pays maintienne sa part de marché du tourisme mondial  : elle baisserait ainsi à 11 % cette année, contre 13,7 % il y a cinq ans, et pourrait encore se réduire à 10,4 % dans trois ans, selon US Travel (USTA), l’association du secteur. L’an dernier, le nombre de visiteurs internationaux a baissé de 1 %, à 79,1 millions, selon les estimations du département du Commerce diffusées en octobre dernier.

Chine, Mexique et Canada en berne

Si les Chinois ne représentent que 3,6 % des voyageurs internationaux aux Etats-Unis, leur nombre a baissé de 5 % l’an dernier, après avoir déjà chuté de 5,7 % l’année précédente. Et la crise du coronavirus pourrait avoir cette année des conséquences sur les déplacements. Mais ce sont les Canadiens et Mexicains qui ont réellement pesé l’an dernier : alors qu’ils représentent près de la moitié des visiteurs étrangers aux Etats-Unis, leur nombre a reculé de 3,5 %. Une illustration, probablement, des bras de fer commerciaux engagés par la Maison Blanche avec les deux pays frontaliers et avec la Chine.

 « Après avoir cru de manière impressionnante depuis 2006, l’excédent de la balance commerciale du secteur des voyages a décru depuis son pic de 99 milliards de dollars en 2015 », note aussi USTA. En 2018, le surplus n’était plus que de 69 milliards de dollars. Le secteur se satisfait donc de la ratification en début d’année de l’accord commercial avec le Mexique et le Canada, et de la trêve avec la Chine , mais l’évolution de l’excédent commercial dépendra beaucoup des touristes chinois. A lui seul, l’excédent commercial avec la Chine était de 29 milliards de dollars en 2018, soit 42 % du total. Le Canada, l’Inde, le Brésil et le Japon apportent l’essentiel du solde.

Sécurité nationale

Pour limiter l’érosion des parts de marché, l’administration Trump semble prête à quelques gestes. Elle vient de renouveler pour sept ans le mandat de Brand USA, l’agence de promotion du pays mise en place par le Congrès il y a dix ans sous le mandat de Barack Obama, et notamment financée par l’Esta (l’autorisation d’entrée dans le pays, facturée 14 dollars par voyageur). Brand USA vient aussi de signer un partenariat avec United Airlines, en phase de reconquête de sa clientèle, pour promouvoir les vols vers les Etats-Unis, et la compagnie sponsorise « Into America’s Wild ».

Le projet de budget 2021 des Etats-Unis prévoit aussi le retour des Etats-Unis au sein de l’Organisation mondiale du tourisme, une émanation des Nations-Unies, pour « exercer l’influence et le leadership des Etats-Unis au sein de l’organisation ». Un symbole, alors que Donald Trump critique régulièrement les instances de l’ONU.

Formalités de voyage durcies

Le secteur redoute toutefois que les mesures de renforcement de la sécurité nationale pèsent encore sur les flux de tourisme, notamment parmi les Américains. L’administration vient de durcir les conditions de voyage en avion, en ne permettant plus de se déplacer dans le pays avec son simple permis de conduire comme preuve d’identité.

Selon l’USTA, près de cent millions d’Américains n’avaient pas les documents désormais nécessaires pour voyager en avion dans le pays. Et dans un bras de fer avec les démocrates sur l’immigration, Washington vient d’exclure les New Yorkais du bénéfice de Global Entry, un programme de formalités simplifiées à l’entrée aux Etats-Unis.

https://www.lesechos.fr 21/02/2020.

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