La revue de presse économique de l’APST du 1er au 10 février 2020
Avec Les Partenaires de l’APST
Économie
Coup de froid inattendu sur la croissance au dernier trimestre 2019
C’est la mauvaise surprise de la fin d’année : la croissance a été négative au dernier trimestre 2019, contre toute attente.
Croissance négative de 0,1%
La première estimation de l’Insee est une mauvaise nouvelle, inattendue, pour le gouvernement : la croissance du produit intérieur brut (PIB) en France s’est contractée au quatrième trimestre 2019. Elle s’établit en effet à -0,1%, une première depuis le second trimestre 2016. Rappelons que la France avait enregistré une croissance de 0,3% au deuxième trimestre 2019. Sur l’ensemble de l’année, la progression du PIB est de 1,2%, contre 1,7% en 2018.
Cette croissance négative est une surprise, car les prévisions de la Banque de France la donnaient à 0,2% pour les trois derniers mois de l’année. Les effets de la grève contre la réforme des retraites ont été plus importants que prévu, l’institution monétaire ayant estimé leur coût à 0,1 point de croissance. Dans l’industrie, il y a eu un mouvement de déstockage massif, tandis que les chaînes de production ont tourné au ralenti, relèvent les experts.
Le gouvernement rate sa prédiction de croissance
Du côté du gouvernement, on cherche à mettre en avant le positif : le ralentissement du quatrième trimestre n’est pas de nature à remettre en cause les fondamentaux, répète Bruno Le Maire. Pour le ministre de l’Économie, « la consommation des ménages et les investissements des entreprises résistent ». Malgré tout, la croissance 2019 est moins élevée que prévu (le gouvernement planchant sur l’hypothèse de 1,3%).
Même amputé de cette croissance négative, la progression du PIB français demeure plus élevée que la moyenne de la zone euro. Pour 2020, l’exécutif prévoit une croissance de 1,3%, une estimation plus optimiste que celle de la Banque de France qui prévoit 1,1% (le plus bas niveau depuis 2016). Pour atteindre l’objectif du gouvernement, il faudra une progression de l’activité soutenue durant tous les trimestres. Mais avec ce coup de froid de fin d’année, la croissance ne bénéficie pas d’un bon départ.
https://www.journaldeleconomie.fr/ 02/02/2020
Soldes d’hiver 2020 : pire qu’en 2019 ?
Les commerçants avaient déjà fortement subi la crise des gilets jaunes fin 2018 qui avait impacté très négativement les résultats de la période stratégique, pour leur chiffre d’affaires, des soldes d’hiver 2019. Cette année 2020, rebelote… et selon un premier sondage ce serait même pire qu’il y a un an.
Les données exactes des résultats de la période des soldes d’hiver 2020 ne sont pas encore connues, mais les premières informations parlent d’une période compliquée, pire que celle d’un an auparavant. Sans compter que, cette année 2020, les soldes n’ont duré que quatre semaines, pour la première fois, contre six semaines auparavant.
La Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Paris a réalisé un sondage auprès de 300 commerçants, complété « par une centaine d’entretiens en face-à-face » précise-t-elle, pour mieux préciser les données. Le résultat est sans appel : les commerçants parisiens « ont été pénalisés par les mouvements sociaux », déclare la CCI dans un communiqué de presse publié le 3 février 2020.
C’est en tout cas le ressenti des commerçants interrogés alors que la capitale a été le théâtre de nombreuses manifestations et blocages, même si le mois de janvier 2020 a été globalement plus calme sur le front social que le mois de décembre 2019.
Les soldes d’hiver 2020 « moins bons » que ceux de 2019
Selon l’enquête de la CCI, 70% des commerçants estiment que les soldes d’hiver 2020 ont été moins bons que ceux de 2019 « pourtant déjà très ébranlés par les manifestations des gilets jaunes chaque samedi ». Et la grande majorité des interrogés (80%) juge « les manifestations et mouvements sociaux » responsables de leur manque à gagner.
Ainsi, 56% des commerçants n’estiment qu’à 10% « au mieux » le surplus d’activité lié aux soldes, par rapport à un mois d’activité normal.
https://www.journaldeleconomie.fr 06/02/2020.
Nouvelles technologies
Le commerce en ligne dépasse les 100 milliards d’euros en France
Le commerce en ligne continue de grignoter des parts de marché et de séduire les consommateurs français. Le chiffre d’affaires du secteur a dépassé les 100 milliards d’euros l’an dernier.
Une croissance des ventes de 11,6%
Avec un chiffre d’affaires de 103,4 milliards d’euros en 2019, le secteur du commerce en ligne (vente de produits et de services) s’est très bien porté, rapporte le bilan annuel de la Fevad, la Fédération du e-commerce et de la vente à distance. Des ventes en progression de 11,6% par rapport à 2018, même si les professionnels ont relevé un ralentissement de la croissance au dernier trimestre. La vente de produits représente 45% du total du chiffre d’affaires l’an dernier, soit 46,5 milliards d’euros. Le reste provient de la vente de services.
Le panier moyen est en recul, à moins de 60 euros. Le signe que l’achat en ligne se démocratise : les Français achètent désormais toute sorte de biens et de services depuis internet, et de plus en plus avec leurs smartphones. Les ventes mobiles progressent ainsi de 18%, c’est quatre fois plus rapide que l’indice global (elles représentent également 39% du chiffre d’affaires des plateformes d’e-commerce). La Fevad prévoit que les achats mobiles seront majoritaires d’ici 2022.
190 000 sites marchands en France
Le nombre de transactions enregistrées par l’organisme sur l’ensemble de l’année s’établit à 1,7 milliard. Cela représente une progression sensible de 15,7% par rapport à 2018. Si le nombre de sites marchands dépasse les 190 000 points de vente en ligne, le volume des transactions y est en moyenne de moins d’une centaine par mois. N’est pas Amazon qui veut.
La Fevad observe également que si les ventes par internet ont été multipliées par quatre en dix ans, le chiffre d’affaires de toutes ces transactions ne représente que 10% de celui du commerce de détail traditionnel. D’ailleurs, bon nombre d’enseignes ayant pignon sur rue possèdent des boutiques en ligne : la moitié environ des ventes de produits réalisées en ligne le sont par ces réseaux mixtes.
https://www.journaldeleconomie.fr/ 05/02/2020.
Tourisme
Brexit : quel impact sur le tourisme ?
Le Brexit, effectif ce vendredi, n’imposera aucune nouvelle formalité aux touristes qui entreront ou sortiront du Royaume-Uni en 2020, et seule une forte variation du cours de la livre sterling pourrait jouer sur les flux de visiteurs, selon des experts du secteur.
Faudra-t-il un visa pour entrer au Royaume-Uni après le 31 ?
« Jusqu’à fin 2020 au moins, rien ne change pour les Français qui se rendent au Royaume-Uni, ni pour les Britanniques qui viennent en France », explique Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères. L’accord de Brexit négocié avec Bruxelles vise à garantir un passage en douceur vers une nouvelle relation, qui reste encore à définir. Mais le gouvernement britannique a assuré que les cartes d’identité de l’UE restaient valables pour les voyages jusqu’à décembre 2020.
« Jusqu’à fin 2020 au moins, rien ne change pour les Français qui se rendent au Royaume-Uni, ni pour les Britanniques qui viennent en France »
Les trois ans et demi d’atermoiements qui ont suivi le référendum de juin 2016 ont cependant semé la confusion parmi les voyageurs, qui ne savent plus très bien s’ils ont besoin d’un visa ou d’un passeport pour traverser la Manche. « On a eu des interrogations mais qui se sont peu à peu tassées, on a un peu plus de demandes concernant les voyages scolaires et notamment les autorisations de sortie de territoire pour les enfants, mais là non plus rien ne change », relève Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage.
Tous les transporteurs – aériens, ferroviaires, maritimes, routiers – communiquent abondamment pour rassurer les clients français comme britanniques sur la « continuité du service » après le 31 janvier. « Le prix à la réservation est garanti, et aucune augmentation due au Brexit ne sera appliquée », précise Brittany Ferries, tandis qu’Eurostar souligne qu’il est « prévu de maintenir les services, horaires et conditions de vente après le Brexit ».
La livre basse peut-elle dynamiser le tourisme au Royaume-Uni ?
La livre sterling a perdu 15% de sa valeur par rapport à l’euro depuis le référendum. Une « aubaine, mais qui ne se traduit pas par une fréquentation supérieure », tempère Jean-Pierre Mas. Ainsi, 1,64 million de Français se sont rendus en Grande-Bretagne en 2018 pour un séjour strictement touristique, contre 1,77 million en 2017 et 1,89 million en 2015, selon VisitBritain, l’organisme chargé de la promotion du tourisme vers la Grande-Bretagne.
« Il y a eu un tassement. Mais le flux de Français reste primordial pour le Royaume-Uni » : ils représentent le deuxième contingent de visiteurs « en volume derrière les Etats-Unis », détaille Séverine Tharreau, directrice France de VisitBritain. Elle souligne aussi que les visiteurs français, toutes clientèles confondues, dépensent 1,4 milliard de livres (1,6 milliard d’euros) par an, ce qui les place en troisième position.
Les Britanniques vont-ils moins voyager après le Brexit ?
En 2018, les arrivées britanniques dans l’Hexagone se sont établies à 13 millions, contre 12,7 millions un an plus tôt et 11,9 millions en 2016. « Le marché est résilient. Les signaux sont ambivalents, certains sont positifs, d’autres plus difficiles à lire », résume Gwenaëlle Delos, directrice pour le Royaume-Uni et l’Irlande d’Atout France, l’agence qui promeut le tourisme hexagonal à l’étranger.
Mais à fin septembre 2019, « les recettes touristiques en France émanant des visiteurs britanniques étaient en hausse de 6%. Et l’Hexagone demeure une destination privilégiée pour le ski ». A Paris et en Ile-de-France cependant, les arrivées hôtelières des Britanniques ont baissé en 2019, à 1,72 million entre janvier et novembre, contre 1,97 million sur la même période un an plus tôt, et 1,84 million deux ans plus tôt, selon le Comité régional du tourisme.
La situation pourrait-elle évoluer au cours de 2020 ?
Le Brexit « ne devrait pas avoir beaucoup d’impact sur les flux touristiques, dans un sens comme dans l’autre. La seule chose qui pourrait avoir un impact, ce serait si le cours de la livre se dégrade encore plus, ou si l’euro se dégrade par rapport à la livre », estime Jean-Pierre Mas. « S’il y a une variable à surveiller, c’est le taux de change », renchérit Gwenaëlle Delos.
Mais selon elle, « on n’est plus dans une période d’incertitude. Il y a une étape claire et on sait qu’en 2020 rien ne va changer : on ne devrait donc plus avoir ces gros ralentissements dans les réservations qu’on constatait avant chaque étape du Brexit ».
https://www.latribune.fr 31/01/2020.
Nouveaux records pour le tourisme en Espagne en 2019
Les touristes ont dépensé plus de 92 milliards d’euros en Espagne l’an dernier, un record, a indiqué l’Institut national de la statistique (INE) lundi, confirmant également un record d’affluence des visiteurs étrangers, à 83,7 millions.
L’Espagne est restée en 2019 la deuxième destination touristique du monde, derrière la France et devant les États-Unis, selon des données provisoires de l’Organisation mondiale du Tourisme (OMT).
Les Britanniques sont ceux qui ont dépensé le plus d’argent l’an dernier lors de leur séjour en Espagne (près de 18 milliards d’euros), suivis par les Allemands (11,7 milliards) et les Français (7,6 milliards). La dépense moyenne par touriste est estimée à 1.102 euros (+1,7% par rapport à 2018), bien que la durée moyenne des séjours se soit réduite légèrement à 7,2 jours (0,2 jour de moins qu’en 2018).
Le nombre record de touristes, en hausse de 1,1% par rapport à 2018, avait déjà été annoncé en janvier par le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez. La Catalogne se situe en tête des destinations préférées (19,4 millions de visiteurs), devant les îles Baléares (13,7 millions) et les Canaries (13,1 millions). L’an dernier, la majeure partie des touristes en Espagne sont venus du Royaume-Uni (18 millions), d’Allemagne et de France (plus de 11 millions chacun).
La secrétaire d’État au Tourisme, Isabel Oliver, s’est félicitée, dans un communiqué, du « dynamisme du tourisme alors que l’année n’a pas été exempte de difficultés, du fait du Brexit et de la faillite du (voyagiste britannique) Thomas Cook », qui possédait en Espagne son plus grand nombre d’hôtels. L’organisation patronale du secteur touristique Exceltur avait déjà souligné en janvier que l’activité touristique – un des principaux moteurs de l’économie espagnole – avait progressé en 2019 de 1,5% sur un an. Cela marquait cependant un ralentissement de la croissance par rapport à 2018 (+2%) et aux chiffres exceptionnels de progression de 2017 (+4,5%) et 2016 (+5%). L’Espagne avait alors bénéficié d’une affluence exceptionnelle de touristes effrayés par les attentats dans d’autres pays méditerranéens – tels que la Turquie, l’Egypte ou la Tunisie- mais ces destinations attirent de nouveau, en proposant par ailleurs des prix inférieurs.
https://www.lefigaro.fr/ 03/02/2020
Les voyageurs chinois, moteur du tourisme mondial enrayé par le coronavirus
En Europe, la France est le premier pays visité par les Chinois, qui ont été 2,2 millions à s’y rendre en 2018En Europe, la France est le premier pays visité par les Chinois, qui ont été 2,2 millions à s’y rendre en 2018.
La Chine continentale, peuplée de quelque 1,3 milliard d’habitants, est le premier « émetteur » de touristes au monde, avec près de 150 millions de voyages à l’étranger en 2018 – alors que seuls 10% des Chinois ont un passeport.
Face à l’épidémie de coronavirus, le gouvernement chinois a suspendu les voyages organisés et déconseillé à ses ressortissants de partir à l’étranger. Une situation qui risque d’avoir un lourd impact économique comparé aux précédentes épidémies de Sras en 2002-2003 et de grippe A (H1N1) de 2009, car le poids des Chinois dans les flux touristiques a triplé en dix ans.
Le nombre de touristes chinois dans le monde a explosé
Un total de 149,7 millions de voyages à l’étranger de Chinois ont été enregistrés en 2018 selon les dernières données de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), soit un bond de 15% en un an.
Sur dix ans, ces départs pour des séjours touristiques en-dehors de la Chine ont plus que triplé.
Les voyageurs chinois, moteurs du tourisme mondial Au classement mondial, en volume, les touristes chinois devancent les Allemands (108,5 millions de départs en 2018) et les Américains (92,6 millions).
Leurs destinations de prédilection
Les Chinois voyagent avant tout dans la région Asie (Hong Kong, Macao, Taïwan, Thaïlande, Corée du sud, Japon, Vietnam) et lorsqu’ils optent pour du long-courrier, leurs destinations de prédilection sont l’Europe, les Etats-Unis et l’Australie.
En Europe, la France est le premier pays visité par les Chinois, qui ont été 2,2 millions à s’y rendre en 2018.
Ainsi, 55% des Chinois se rendant en Europe ont choisi de se rendre dans l’Hexagone, 37% en Allemagne, 30% en Italie et 22% au Royaume-Uni, selon une enquête menée par l’association européenne ETC (European Travel Commission).
« La majorité des touristes chinois qui se rendent en France pour la première fois le font encore dans le cadre de groupes et de séjours de découverte de l’Europe », en visitant trois ou quatre pays, relève Atout France, l’agence qui promeut la destination France à l’étranger.
Touristes chinoises dans un champ de lavande de Valensole, dans les Alpes-de-Haute-Provence le 18 juin 2017Touristes chinoises dans un champ de lavande de Valensole, dans les Alpes-de-Haute-Provence le 18 juin 2017.
Ils sont dépensiers
La Chine est le pays dont les ressortissants dépensent le plus lorsqu’ils sont en voyage: en 2012, ils ont ainsi dépassé les Etats-Unis et l’Allemagne qui comptaient jusqu’alors les touristes les plus dépensiers, selon l’OMT.
En 2018, les voyageurs chinois ont déboursé 1.850 dollars par personne, soit 277,3 milliards de dollars en 2018, a évalué l’OMT.
Pour l’Europe seule, les visiteurs de l’Empire du Milieu ont représenté 30,2% de la valeur totale des ventes détaxées en 2019, selon la société spécialisée Planet.
Et la période du Nouvel An chinois avait représenté environ 9% des dépenses annuelles effectuées par les Chinois en Europe en 2018 et 2019, toujours selon Planet.
En France, les visiteurs chinois ont dépensé un total de 4 milliards d’euros en 2018, selon les chiffres officiels.
55% des Chinois venant en Europe ont choisi de se rendre dans l’Hexagone, 37% en Allemagne, 30% en Italie et 22% au Royaume-Uni55% des Chinois venant en Europe ont choisi de se rendre dans l’Hexagone, 37% en Allemagne, 30% en Italie et 22% au Royaume-Uni.
L’impact financier des précédentes épidémies
Le Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC) rappelle que l’impact économique au niveau mondial de l’épidémie de grippe A (H1N1), qui avait éclaté en 2009, avait été estimé à 55 milliards de dollars.
Quant à l’épidémie de Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère) en 2002-2003, ses dommages avaient été évalués entre 30 et 50 milliards de dollars. A elle seule, la Chine avait souffert d’une réduction de 25% du PIB généré par ses entreprises en lien avec le secteur touristique et avait perdu 2,8 millions d’emplois, selon le WTTC, organisme qui rassemble des grands groupes du secteur tourisme mondial.
https://www.boursedirect.fr 04/02/2020.