La revue de presse économique du 10 au 20 septembre 2019
Aérien.
Emirates retire des A380 du service et attendra encore pour finaliser ses autres commandes
(source Le Journal de l’Aviation) 5 septembre – L’heure n’est décidément plus à la croissance débridée chez Emirates. Le directeur général de la compagnie, Tim Clark, a expliqué dans le cadre d’une conférence à Londres le 4 septembre, que sa flotte d’Airbus A380 allait désormais se stabiliser autour de 115 appareils et que le plan de retrait avait débuté. Par ailleurs, il a indiqué qu’il comptait attendre qu’avionneurs et motoristes soient en mesure de fournir leurs produits avec la disponibilité promise avant de finaliser ses autres accords (portant sur des 787, A330neo et A350).
En ce qui concerne la flotte d’A380, le retrait des appareils des plus anciens a déjà débuté. (…) Ils seront utilisés pour prélever des pièces détachées. (…)
Tim Clark a également confirmé qu’il ne voyait aucune issue à ses appareils sur le marché de l’occasion. La flotte devrait ainsi se stabiliser autour de 115 appareils puis descendre à entre 90 et cent au milieu des années 2020. (…)
En parallèle, le CEO d’Emirates a exprimé son mécontentement face aux difficultés des motoristes en ce moment, visant le report du programme 777X et les problèmes de Rolls-Royce. (…)
Toutefois, Emirates traverse aussi une période difficile. « Nous ne sommes pas dans une bonne position mais nous allons nous en sortir », a-t-il déclaré. L’exercice 2018 avait été difficile pour la compagnie, qui avait vu son bénéfice net se rétracter de 69%. Or la tendance se poursuit. Tim Clark continue de voir des signes de ralentissement de la demande et de la croissance, dues aux tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis mais aussi au climat politique dans certaines régions (Hong-Kong, Europe) et aux préoccupations environnementales. Ces difficultés, qu’il évalue plus structurelles que par le passé, semblent vouloir perdurer et Tim Clark n’imagine pas une accélération de la croissance avant trois à cinq ans. (…)
https://www.air-journal.fr/ 11/09/19.
Etude : 66% de voyageurs technophiles en 2025
SITA, fournisseur de solutions informatiques et de communication pour l’industrie du transport aérien, vient de publier un nouveau livre blanc sur les évolutions technologiques à venir dans le secteur du transport aérien : « 2025: Air travel for a digital age ».
D’après son rapport, les décideurs IT des aéroports et des compagnies aériennes s’accordent à dire que le développement du transport aérien commercial sera fortement impacté par le nombre croissant de voyageurs technophiles. Au cours des six prochaines années et d’ici 2025, 68% des passagers seront des technophiles et s’attendront à gérer leurs voyages comme leur quotidien, c’est-à-dire avec leur téléphone portable.
Ce changement de comportement crée des voyageurs technophiles qui exigent plus d’automatisation et d’autonomie dans le contrôle de chaque étape de leur voyage. Ils désirent notamment avoir accès, depuis leur téléphone portable, à des services allant de la localisation des bagages, à l’embarquement, en passant par le paiement. Ils souhaitent également vivre leurs voyages comme une expérience unique et unifiée, du départ à l’arrivée et d’un aéroport à l’autre : enregistrement auprès des compagnies aériennes, contrôles aux frontières, services intermodaux, etc.
« Cette évolution implique la nécessité d’introduire plus de technologie partout, y compris dans le parcours de voyage. Cela aura un impact profond sur la manière dont les passagers interagiront avec les aéroports et les compagnies aériennes d’ici 2025 », déclare Barbara Dalibard, PDG de SITA. « En effet, parmi les décideurs IT des aéroports et des compagnies aériennes interrogés par SITA, 83% estiment que ce changement démographique influera le plus la conception de leurs solutions à destination des passagers pour 2025. »
https://www.air-journal.fr 12/09/19.
British Airways en conflit profond avec ses pilotes.
British Airways se relève difficilement de deux jours de grève massive de ses pilotes qui menacent d’amplifier leur mouvement faute d’entente sur les salaires, au risque d’endommager les comptes et la réputation de la compagnie aérienne. (…)
Les négociations sont à l’arrêt depuis le refus par British Airways d’une main tendue par Balpa il y a une semaine pour régler ce conflit sur les salaires. Les pilotes refusent une hausse de salaire de 11,5 % sur trois ans proposée par BA, ce qui porterait la paie de certains commandants de bord à 200.000 livres par an (224.000 euros). Cette offre a été jugée insuffisante par Balpa qui réclame un meilleur partage des bénéfices de l’entreprise, mettant en avant les sacrifices consentis lorsque le transporteur traversait une période difficile il y a quelques années.
BA n’a pas indiqué pour l’heure comment elle entend sortir de ce conflit social qui lui coûte autour de 40 millions de livres par jour de grève selon un chiffre communiqué par Balpa.
Ce mouvement tombe au mauvais moment pour IAG, la maison mère de BA mais également d’Iberia, Vueling ou Aer Lingus. En raison d’un contexte difficile du fait du ralentissement économique en Europe et de la vive concurrence des compagnies à bas coûts, les résultats du premier semestre ont été mitigés avec une hausse de l’activité mais une baisse de 42 % du bénéfice. (…)
(source AFP) 13 septembre
Conjoncture.
La Banque de France prévoit une croissance de 0,3% au troisième trimestre.
La machine économique tricolore tourne finalement assez bien, malgré les difficultés liées, entre autres, aux tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine qui réduisent le volume des échanges dans le monde. Même si la France est moins exposée que d’autres pays en Europe à ces variations, la guerre commerciale a nécessairement un retentissement sur l’économie hexagonale. Mais d’après la Banque de France, la croissance s’établira à 0,3% au troisième trimestre, comme durant les deux premiers trimestres de l’année.
C’est le résultat qui ressort de l’enquête de conjoncture de l’institution. D’après cette étude, c’est l’industrie qui portera l’activité en France entre juillet et fin septembre. Le climat des affaires est en hausse au mois d’août, à 99 points contre 96 pour juillet. « La production industrielle regagne du terrain. Les équipements électriques et la pharmacie sont particulièrement dynamiques », décrypte la Banque de France. Il faut néanmoins s’attendre à un rythme « plus modéré » pour septembre.
Dans le bâtiment et dans les services, le climat des affaires n’a pas changé (respectivement 104 et 100). Le mois de septembre pourrait marquer un ralentissement dans les services, préviennent les chefs d’entreprises interrogés. En revanche, le bâtiment devrait connaitre une progression. Avec ces 0,3% de croissance pour le trimestre, la France affiche un acquis de croissance — c’est à dire le niveau de progression du PIB si l’activité stagnait jusqu’à la fin de l’année — à 1,1%. Il ne manquerait plus grand chose pour que la prédiction du gouvernement (une croissance à 1,4% en 2019) se réalise.
https://www.journaldeleconomie.fr 10/09/2019
Les prévisions économiques se dégradent plus fortement qu’attendu en zone euro
La BCE a revu à la baisse ses prévisions de croissance et d’inflation pour la zone euro. Elle pointe même un risque de récession, tout en le jugeant faible. En cause, les inquiétudes sur le commerce mondial et les incertitudes géopolitiques.
Quand le spectre de la récession plane sur l’économie américaine
L’argument s’est révélé suffisamment fort pour convaincre les membres les plus réticents de la Banque centrale européenne (BCE) de ressortir le « bazooka monétaire » . « La majorité du Conseil des gouverneurs pense que les perspectives se détériorent de manière plus importante que prévu, a confirmé Mario Draghi, le président de la BCE lors de sa conférence de presse jeudi. La révision des projections de croissance et d’inflation justifiait de passer pleinement à l’action. »
Les experts de la BCE ont en effet dressé un portrait assez sombre des perspectives économiques de la zone euro. « Nous nous attendons à un ralentissement de plus longue durée », a lâché Mario Draghi. L’institution de Francfort n’envisage plus désormais qu’une hausse de 1,1 % du produit intérieur brut (PIB) de la zone euro pour cette année, contre 1,2 % lors de ses prévisions de juin . Et seulement 1,2 % en 2020 (contre 1,4 % prévu). « La probabilité d’une récession reste faible, mais elle a augmenté », a prévenu Mario Draghi.
Inflation en berne
Même tendance pour l’inflation. Les prix ne devraient augmenter, d’après la BCE, que de respectivement 1,2 %, 1,0 % et 1,5 % (contre 1,3 %, 1,4 % et 1,6 %), au cours des trois prochaines années. Un nouveau recul qui fait s’éloigner davantage l’objectif d’une inflation légèrement en dessous de 2 % que s’est fixée la BCE. Mario Draghi s’est félicité de la robustesse de la croissance de l’emploi en zone euro, et de la bonne dynamique des salaires. Mais elles sont insuffisantes pour inverser la tendance.
Cette dégradation a pour cause, selon la BCE, « la faiblesse continue du commerce international dans un environnement d’incertitudes mondiales qui se poursuivent », ainsi qu’un regain des inquiétudes géopolitiques. « Et encore, a averti Mario Draghi, ce scénario de base, déjà pessimiste, ne prend pas en compte une sortie désordonnée du Royaume-Uni de l’Union européenne, ni l’escalade récente des tensions commerciales. »
Tension sur les changes
Ces dernières se sont d’ailleurs invitées dans la conférence de presse. Via un tweet de Donald Trump. « La BCE, qui agit vite, a de nouveau baissé ses taux de 10 points de base. Elle essaie – et réussit – de faire baisser l’euro contre un dollar très fort, ce qui nuit aux exportations américaines. Et la Fed reste assise », a écrit le président américain. Interrogé sur le sujet, Mario Draghi s’est borné à répéter que la gestion du taux de change ne faisait pas partie du mandat de la BCE.
Pour faire redémarrer l’économie européenne, le président de la BCE a une nouvelle fois appelé les dirigeants européens à la rescousse. « Les gouvernements disposant de marges budgétaires devraient agir de manière rapide et efficace », a-t-il plaidé. Une façon de rappeler que la BCE ne pouvait plus faire tout toute seule.
https://www.lesechos.fr 14/09/19
Économie.
Le dernier rapport de l’OCDE le souligne encore une fois : la France championne du monde des taxes depuis 2016..
Les entreprises et les propriétaires français toujours les plus taxés au monde Les entreprises et les propriétaires français toujours les plus taxés au monde.
C’est un fait, et non une opinion ou une « fake news » : l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) a publié début septembre un rapport sur les réformes fiscales menées par ses membres l’année dernière. Si jusqu’en 2016, le Danemark demeurait en tête des pays les plus taxés au monde, la France a depuis pris le relais avec brio. Et l’élection d’Emmanuel Macron n’y a apparemment rien changé. Elle est restée le pays le plus taxé au monde en 2017, avec 46,2 % de prélèvements obligatoires contre 42 % pour le Danemark.
Reste encore à voir si les chiffres du classement 2018 et si les premières réformes menées y ont ou non changé quelque chose… Ainsi, entre 2007 et 2017, la France est l’un de cinq pays au monde où la pression fiscale a le plus augmenté. Elle a représenté 85 milliards d’euros pour les ménages et les entreprises françaises.
Les taxes sur l’immobilier, source de recettes conséquente
Quant aux entreprises françaises, avec un taux d’impôt sur les sociétés (IS) moyen de 32 %, elles demeurent les plus taxées au monde selon l’OCDE. Emmanuel Macron a promis de ramener ce taux à 25 % pour toutes les entreprises d’ici à 2022.
Enfin, la France est le pays où l’on taxe le plus les propriétaires immobiliers. Malgré la baisse de la taxe d’habitation, elle représente plus d’une centaine de milliards d’euros cette année. A l’inverse, dans le reste du monde, selon l’OCDE, les taxes sur l’immobilier constituent en fait une source de revenus assez faible. Toutefois, le Président Macron a annoncé une suppression totale de la taxe d’habitation d’ici à 2023, soit une baisse d’environ 25 milliards d’euros.
https://www.journaldeleconomie.fr 10/09/2019
Malgré un pouvoir d’achat en hausse, la confiance des Français s’érode
Les mesures économiques prises par le gouvernement pour apaiser la crise des gilets jaunes n’ont, semble-t-il, pas suffi pour reconstruire la confiance des Français. Le panorama dressé par le Baromètre annuel Cofidis/CSA, qui se penche sur «Les Français et leur pouvoir d’achat», n’est pas optimiste.
Selon les Français, leur pouvoir d’achat est en effet en baisse: 31% d’entre eux estiment que celui-ci est «faible», contre 28% l’année passée. Plus encore, la proportion de ceux qui estiment être «en difficulté» est maintenant de 30%, soit deux points de plus que l’année précédente.
Et ce alors même que de nombreux indicateurs semblent prouver le contraire. Selon les projections de la Banque de France, le pouvoir d’achat par habitant devrait ainsi connaître une hausse de 2,1% en 2019. En outre, le montant moyen du découvert bancaire est en baisse: il s’établit cette année à 340 euros, contre 370 en 2018 et 394 en 2017.
Le baromètre Cofidis-CSA met ainsi en évidence un paradoxe loin d’être nouveau: alors que leur pouvoir d’achat augmente, le ressenti des Français est inverse. Dans une note, l’Insee explique ce phénomène par une «augmentation des dépenses contraintes» (frais de logement, assurances et services financiers, dépenses de télécommunications et télévision…) ainsi qu’une montée en gamme des produits. Autant d’effets qui ont tendance à invisibiliser les gains de pouvoir d’achat.
Des réformes appréciées, mais jugées insuffisantes
La différence entre perception et réalité s’explique également avec l’érosion de la confiance accordée au gouvernement.
Ainsi, sept Français sur dix estiment que plusieurs réformes portées par le gouvernement améliorent le pouvoir d’achat. Parmi elles, l’augmentation des plafonds pour la prime à la conversion, la revalorisation de la prime d’activité ou encore la prime exceptionnelle de fin d’année. Pourtant, ils ne sont que 48% à juger que les mesures prises par le gouvernement, dans leur ensemble, parviendront à améliorer leur pouvoir d’achat… Le déficit de confiance semble s’être creusé au cours des deux premières années de mandat d’Emmanuel Macron. Une situation délicate alors que le gouvernement entreprend, en cette deuxième partie de quinquennat, des réformes d’ampleur, comme celle des retraites.
Plus globalement, c’est la confiance en l’avenir des sondés qui s’est érodée. Ils sont de moins en moins nombreux à estimer que leur pouvoir d’achat est susceptible de s’améliorer d’une année à l’autre. 53% estiment que ce sera le cas, contre 56% l’année dernière. Un marasme encore plus fort chez les jeunes actifs: alors que 70% estimaient que leur pouvoir d’achat était en passe de s’améliorer en 2018, ils ne sont plus que 58%. Résultat: les Français se tournent de plus en plus vers les crédits à la consommation (ils sont 37% à y avoir souscrit, 9 points de plus que l’année passée), et rognent sur leurs dépenses de première nécessité comme l’alimentation et l’énergie. Ils épargnent également davantage, selon la Banque de France.
http://premium.lefigaro.fr 17/09/19
Nouvelles Technologies.
France: la sécurité des paiements en ligne devra être renforcée d’ici 2021
L’usage d’un seul code reçu par SMS pour sécuriser une transaction ne sera plus jugé suffisant et devra être progressivement renforcé ( AFP / ROSLAN RAHMAN ).
La validation de paiements en ligne par code SMS sera bientôt terminée: de nouvelles mesures pour renforcer la sécurité des paiements commencent à entrer en vigueur samedi, avec une mise en oeuvre qui va s’étaler jusqu’à fin 2020-début 2021, a indiqué mercredi l’Observatoire français de la sécurité des moyens de paiements.
Ces nouvelles mesures sont prévues par une directive européenne (dite « DSP 2 ») visant à renforcer le niveau de sécurité des opérations de paiement sur internet en Europe, pour limiter les risques de fraude.
Pour ce faire, les émetteurs de cartes bancaires et banques, opérateurs de paiement, commerçants en ligne, etc. sont tenus de déployer un dispositif dit « d’authentification forte » du client lors de paiements électroniques ou d’opérations bancaires sensibles.
Les nouvelles règles européennes entreront bien en vigueur en France le 14 septembre prochain, a indiqué mercredi dans un communiqué l’observatoire, rattaché à la banque de France.
Il a confirmé une mise en application jusqu’en décembre 2020 de mesures « d’authentification forte » pour « la grande majorité des clients », conformément à la directive.
Les « professionnels de la chaîne des paiements » devront pour leur part avoir mis à niveau leurs systèmes aux nouvelles exigences réglementaires d’ici mars 2021 .
Concrètement, l’usage d’un seul code reçu par SMS pour sécuriser une transaction ne sera plus jugé suffisant et devra être progressivement renforcé au moyen de nouvelles solutions, telles que la reconnaissance biométrique, combinées à d’autres dispositifs de contrôle. Mais tous les acteurs ne sont pas prêts.
Dans une note publiée le 21 juin, l’Autorité bancaire européenne (ABE), chargée d’élaborer les normes techniques de cette directive, avait décidé d’accorder « un délai supplémentaire limité » aux États membres concernés pour se mettre en conformité avec ces exigences techniques et en échange d’un plan de migration aux échéances précises.
En cause, « les inquiétudes » d’acteurs du marché « quant à l’état de préparation du commerce électronique aux nouvelles exigences » d’authentification forte, risquant de créer des perturbations dans les transactions en ligne.
De plus, selon l’ABE, une information plus large du grand public sur la teneur de ces évolutions s’avérait nécessaire pour réussir l’entrée en vigueur de la directive.
Dans la foulée, début juillet, l’Observatoire français de la sécurité des moyens de paiements avait présenté un plan de migration avec l’objectif d’une mise en œuvre de l’authentification forte pour une nette majorité des clients et des transactions d’ici décembre 2020.
https://www.boursorama.com 11/06/19.
Tourisme.
Les virtuoses du voyage
Aux hôtels Bellagio comme Aria, ils étaient 6500 participants, des acheteurs (conseillers en voyage) comme des vendeurs (représentants d’hôtels, decompagnies de croisières, voyagistes, etc.) à brasser de grosses affaires lors de cette grand-messe d’une semaine que Virtuoso avait orchestrée.
Virtuoso, c’est un réseau mondial qui compte plus de 20 000 conseillers en voyage présents dans quelque 50 pays, spécialisés dans le tourisme haut de gamme et dont les ventes annuelles totalisent 26,4 milliards de dollars américains. Leurs clients ont de 35 à 64 ans, 56 ans étant l’âge médian, un revenu de ménage médian de 200 000 $ et une valeur nette médiane de 1,75 million. Bref, le voyage de luxe a de l’avenir !
« Il y a une demande accrue pour la personnalisation des services touristiques et pour des expériences de voyage uniques », confirme Misty Belles, porte-parole de Virtuoso. C’est qu’en fait, la définition du luxe a évolué… « Aujourd’hui, le luxe, c’est ce qui vous importe en tant que voyageur, poursuit-elle, et c’est plus que jamais lié au contact que vous établissez avec la destination et ses habitants plutôt qu’avec une catégorie de chambres ou de bateaux de croisières. Par exemple, il n’est pas dit qu’il y aura un hôtel de grand luxe au bord de la plage de vos rêves, mais votre luxe à vous sera de profiter de celle-ci à plein. »
Même son de cloche chez Blue Parallel, un voyagiste membre de Virtuoso qui donne dans l’ultra-luxe (ses expéditions sur mesure tournent autour de 2000 $US par personne et par jour) : « Le luxe, aujourd’hui, ce n’est plus le matériel, c’est plutôt d’avoir accès à des expériences qu’il n’est pas donné au commun des mortels de vivre », explique le président, Emmanuel Burgio.
Par exemple ? Examiner les collections de livres plusieurs fois séculaires de la bibliothèque de l’Université de Coimbra, au Portugal, ou parler d’environnement en Colombie avec des membres de la tribu Kogi, qui vénèrent la Terre mère.
Le nouveau luxe
À l’origine de cette redéfinition de la notion de luxe : les millénariaux, contate Misty Belles. « Il ne fait aucun doute qu’ils façonnent l’industrie du voyage. Primo, ils n’épargnent pas “pour plus tard”, comme le faisaient leurs parents ; ils vivent pour l’ici et le maintenant. Secundo , avec eux, le voyage n’est plus passif ; il doit s’accompagner d’une “transformation”. Tertio , tant pis s’ils ne disposent pas de beaucoup de jours de vacances ; ils vont quand même au bout du monde, dans cette destination exotique dont ils rêvent, ne serait-ce que pour une semaine, et ils y emmènent leurs enfants. On peut donc prédire que cette génération-là voyagera elle aussi différemment et modèlera à son tour l’industrie. »
Du point de vue du consommateur, Virtuoso dit : « Ici, vous en aurez plus pour votre argent », estime Federica Bandini, directrice des ventes à l’hôtel Cristallo, à Cortina d’Ampezzo, en Italie. « Ça veut dire le petit-déjeuner gratuit, un crédit au spa, un surclassement de chambre, un départ tardif ou d’autres avantages », précise-t-elle. Bref, une valeur ajoutée qui peut atteindre 500 $. C’est de plus l’assurance de faire affaire avec la crème de la crème des conseillers en voyage et de leurs fournisseurs privilégiés. Les agences ne sont acceptées au sein du regroupement qu’au terme d’une évaluation d’une durée moyenne de six mois qui prend en compte leur expérience dans le marché du luxe ou, à tout le moins, leur volonté de le développer.
« Chez nous, on sait qu’on n’aurait qu’à passer un coup de fil à un autre membre du réseau pour tirer d’affaire l’un de nos clients ayant un problème à destination », dit Lara Lazare, de Vision Voyages, dans Saint-Laurent.
Le président-directeur général de Virtuoso, Matthew Upchurch, a conclu la soirée de gala de la Travel Week en posant une question fort pertinente à son auditoire : comment peut-on réussir à battre l’algorithme ? Une référence aux algorithmes du Net qui contribuent à ce que tout un chacun puisse se passer d’un agent. Sa réponse : « Avec le rythme du cœur. » Voilà qui vaut pour ce réseau comme pour toutes les agences de voyages du monde.
https://www.ledevoir.com 14/09/19
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