La revue de presse économique du 10 au 20 mars 2019
Aérien.
KLM suspend le duty free en vol
La compagnie aérienne KLM Royal Dutch Airlines suspendra dès l’été les ventes hors taxes à bord de ses avions, déposant les armes devant la concurrence du commerce en ligne.
À partir du mois de juillet 2019, la compagnie nationale néerlandaise ne proposera plus d’articles hors taxes sur ses vols européens, puis ce sera le tour en janvier 2020 des vols intercontinentaux au départ et vers sa base à l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol. KLM explique qu’en raison de « nouveaux développements » tels que la montée du commerce électronique, les ventes à bord « ne répondent plus aux besoins des clients ».
Au lieu de cela, la compagnie-sœur d’Air France explore « d’autres formes de commerce de détail » à bord de ses avions. KLM explore actuellement d’autres concepts de vente au détail durant le voyage. « Nous allons prochainement lancer plusieurs projets pilotes à cette fin. La commodité du client et une large gamme de produits sont au cœur de nos préoccupations ».
https://www.air-journal.fr 12/03/19.
Incertitude sur le maintien ou non de l’État au capital d’ADP.
Contrairement à ce qu’il avait annoncé, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a précisé qu’«aucune décision n’a été prise sur le maintien ou non de l’État au capital» d’ADP. Quelques minutes plus tôt, il avait pourtant déclaré sur France Inter que l’État français conserverait quelque 20% d’Aéroports de Paris, la société qui gère les aéroports de Paris et de sa région.
«Ce n’est pas une privatisation, puisque vous le savez, l’État conservera à peu près 20%», avait déclaré Benjamin Griveaux. Selon l’entourage du secrétaire d’État, cité par l’agence Reuters, les 20% évoqués à la radio sont «une option». À l’heure actuelle, l’État français détient 50,6% d’ADP.
http://premium.lefigaro.fr 12/03/19.
Économie.
La Banque de France abaisse ses prévisions de croissance du premier trimestre.
La Banque de France (BDF) a annoncé ce lundi qu’elle abaissait ses prévisions de croissance du PIB brut au premier trimestre 2019 de 0,1 point. L’activité économique française devrait donc progresser de 0,3% seulement sur les trois premiers mois de l’année en lieu et place des 0,4% anticipés jusqu’ici. Cette baisse est en grande partie imputable à des facteurs exogènes: l’économie européenne traverse une zone de turbulences, et l’activité des locomotives du continent devrait ralentir dans les mois à venir. Les difficultés mondiales, comme la récession turque, la guerre commerciale sino-américaine ou encore l’incertitude toujours aussi palpable autour du Brexit limitent les perspectives à court et moyen terme.
Toutefois, l’économie française reste plus «résiliente» que celle des autres nations européennes, selon les mots du gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau: «la France résiste mieux», estimait-t-il vendredi, principalement pour deux raisons. D’une part, l’Hexagone est moins «exposé au commerce international» que ses voisins allemand ou italien. D’autre part, les mesures d’urgence pour le pouvoir d’achat mises en place en réponse à la crise des «gilets jaunes» devraient soutenir le portefeuille des ménages et dynamiser, in fine, la consommation. Conjugués à la baisse du chômage observable depuis plusieurs mois, ces différents éléments devraient permettre à l’économie française d’être plus dynamique que sa voisine outre-Rhin cette année, une première depuis 2006.
En décembre dernier, les projections macroéconomiques de la Banque de France rappelaient cependant que la situation demeurait incertaine: le contexte international demeure particulièrement instable, notamment au Royaume-Uni, à moins de vingt jours du Brexit. En France, «les aléas sont de même plutôt négatifs, compte tenu de l’orientation des indicateurs conjoncturels et d’un possible impact encore plus lourd de la crise des «gilets jaunes» sur l’activité en fin d’année», notait l’étude.
Un optimisme mesuré pour 2019
La Banque de France reste optimiste sur le long terme: «ce n’est pas une récession et nous avons de bonnes raisons de penser que ce ralentissement est temporaire», déclarait vendredi le gouverneur de l’institution, qui préfère parler d’un «trou d’air» économique conjoncturel. L’enquête de conjoncture de février, publiée ce lundi par la BDF, souligne effectivement la bonne résistance des différents pans de l’économie française : la production industrielle devrait continuer de croître en mars, tout comme l’activité des services et du bâtiment. Représentatif de la confiance des chefs d’entreprise envers l’avenir, l’indice des climats des affaires progresse dans l’industrie (102 points, par rapport à une moyenne de long terme établie à 100 points) et les services (100 points) tandis qu’il reste stable dans le bâtiment (105 points).
http://premium.lefigaro.fr 12/03/19.
La croissance de la France ralentit mais ne s’effondre pas
Stabilité: c’est le maître mot des nouvelles prévisions de croissance de la Banque de France. Jusqu’en 2021, l’activité économique du pays devrait progresser à un rythme proche du 1,5% pour l’heure enregistré en 2018. L’institution a ainsi légèrement revu à la baisse sa projection de décembre pour cette année. Elle table désormais sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 1,4%, versus 1,5% au trimestre précédent. La croissance se maintiendrait à 1,5% en 2020 puis 1,4% en 2021.
D’emblée, ces prévisions suscitent deux réactions. D’abord, la déception: la reprise, manifestée par un pic de croissance de 2,3% en 2017, n’aura bel et bien duré qu’une petite année. Si le pays a décollé plus tard que ses voisins, il ralentit cependant exactement au même moment. Autour de 1,4%, l’Hexagone retrouve ainsi son rythme de croissance de croisière, le niveau attendu par les économistes hors choc conjoncturel, positif comme négatif.
À la déception se mêle aussi une réelle part de soulagement: la croissance française résiste pour l’instant au ralentissement international. Ce qui n’est pas le cas de nos voisins. L’Institut für Wirtschaftsforschung (Ifo) de Munich, par exemple, vise désormais une croissance de 0,6% pour l’Allemagne en 2019. Ce décalage s’explique facilement. «L’Allemagne est beaucoup plus exposée que la France aux mouvements du commerce mondial», rappelle ainsi Olivier Garnier, directeur général en charge des études et des relations internationales de la Banque de France.
Au final, depuis les dernières prévisions de la Banque de France en décembre, l’Hexagone «a subi deux chocs contradictoires, résume l’économiste: d’un côté une dégradation de la demande externe, et de l’autre le paquet de mesures en faveur du pouvoir d’achat. Ces deux effets de sens opposé ont eu tendance à se neutraliser.» Les «mesures d’urgence» annoncées mi-décembre par le président de la République devraient ainsi se traduire par une augmentation de 0,7 point du pouvoir d’achat des ménages cette année. «Ce choc additionnel de pouvoir d’achat, notable dès le premier trimestre de l’année, soutient le dynamisme de la consommation des ménages à la fois en 2019 et en 2020, pour un effet cumulé global sur le PIB de l’ordre de 0,3 point», notent les experts de la Banque de France.
Le pouvoir d’achat des ménages est attendu en hausse de 2,1% en 2019, le taux de croissance le plus élevé depuis 2017. La consommation s’annonce ainsi comme le pilier de la croissance 2019. Le pouvoir d’achat des ménages serait encore soutenu par la hausse des salaires, attendue à 2,3 % en 2019 dans le secteur privé, et le niveau toujours modéré de l’inflation prévu pour sa part à 1,3 % (taux atteint ce mardi à fin février sur un an). Classiquement, une hausse des salaires provoque une augmentation de l’inflation (hors prix du pétrole). Mais depuis quelques années, sous l’effet de la numérisation de l’économie, de la capacité des entreprises à jouer sur leurs marges ou d’autres facteurs non identifiés, cette corrélation s’est brouillée.
Cela profite au final aux ménages: leur pouvoir d’achat est attendu en hausse de 2,1% en 2019, le taux de croissance le plus élevé depuis 2017. La consommation s’annonce ainsi, classiquement, comme le pilier de la croissance 2019. Le chômage continuerait en parallèle à baisser lentement pour atteindre 8% en 2021. En 2019, en raison du ralentissement de l’activité, la Banque de France table sur des créations d’emploi en chute libre: + 125.000, soit moitié moins qu’en 2018. La tendance repartirait à la hausse en 2020 et 2021.
Ces projections restent sujettes à «d’importants aléas», souligne toutefois la Banque de France qui pointe la question de l’issue du Brexit et du développement des tensions commerciales à l’échelle internationale.
http://premium.lefigaro.fr 14/03/19
Finances.
Vers une uniformisation des frais bancaires en 2019 dans la zone euro
Bonne nouvelle pour ceux qui voyagent beaucoup : Bruxelles a décidé que les frais bancaires seraient uniformisés dans les pays de l’Union européenne, selon des révélations du Figaro. En effet, à partir du 15 décembre 2019, les banques devront toutes appliquer les mêmes tarifs quand les transactions et, ce qu’elles soient réalisées dans ou hors zone euro. « Dans l’ensemble de l’Union, toutes les transactions en euros devront être facturées au même prix, qu’elles soient transfrontalières ou non », confirme un membre du Conseil européen au quotidien.
En revanche, les frais bancaires (retraits, paiements par carte…) ne sont pas plafonnés par la Commission européenne et les banques restent libres de fixer leurs montants. Et des frais de change, eux aussi fixés par les banques, continueront à s’appliquer pour les paiements réalisés avec une autre monnaie que l’euro.
Près de 150 millions de consommateurs supplémentaires concernés
Cette mesure devrait profiter à « quelque 150 millions de consommateurs supplémentaires vivant hors de la zone euro, et elle représente un potentiel annuel de 2,5 milliards de transactions supplémentaires », annonce le quotidien citant une source proche du Conseil. Et elle devrait permettre aux citoyens de circuler librement et de réaliser toutes les transactions qu’ils souhaitent, sans se voir appliquer de frais supplémentaires.
https://www.journaldeleconomie.fr 11/03/19.
Sociétal.
Baisse du niveau de vie en France sur les dix premiers mois de 2018
L’institut des statistiques a estimé que le niveau de vie des ménages avait reculé, en moyenne, de 0,4% entre les mois de janvier et d’octobre 2018. Le pourcentage est plus important pour les retraités, pour qui le niveau de vie a reculé de 2% sur la même période. En revanche, les ménages en emploi ont bénéficié d’une légère hausse de leur niveau de vie, soit +0,2%. Mais globalement, les résultats ne sont guère favorables, et cela s’explique en partie par la hausse des cours du pétrole ayant entraîné une progression de la TICPE, la taxe sur les produits pétroliers.
La hausse des prix du pétrole a représenté une perte de 8 euros, à laquelle s’ajoute une perte de 4 euros supplémentaires en raison de la TICPE. La contribution sociale généralisée (CSG) a augmenté de 1,7 point en janvier dernier, mais cette augmentation a été compensée en deux fois via une baisse des cotisations sociales intervenue en janvier et en octobre. En bout de course, la bascule entre la CSG et les cotisations sociales ont permis un gain de 5 euros.
Si rien de tout cela n’était arrivé, le gain net pour les ménages aurait été en moyenne de 7 euros pour le mois d’octobre 2018. Mais évidemment, tout le monde n’a pas subi ces variations de la même manière. C’est le cas des retraités qui ont essuyé la hausse de la CSG sans compensation ; ils ont enregistré une perte de 39 euros (dont 12 euros dû au pétrole et 27 euros pour la CSG). Les ménages retraités ruraux qui ont besoin d’une voiture pour se déplacer ont été bien plus impactés encore.
https://www.journaldeleconomie.fr 13/03/19.
Tourisme.
Vacances d’hiver: fréquentation stable dans les stations de ski.
Neige et soleil sur tous les massifs: la fréquentation des stations de ski s’est maintenue pendant les vacances d’hiver par rapport à 2018, selon l’Observatoire national des stations de montagne, optimiste pour les congés de printemps. Le taux moyen d’occupation des hébergements s’est établi à 88%, en léger retrait de 0,3 point, selon cette enquête ANMSM (Association nationale des maires des stations de montagne) – Atout France publiée jeudi. Les résidences de tourisme ont affiché pendant ces semaines de vacances un taux de 92% d’occupation, équivalent à 2018, une stabilité également de mise pour les locations de particuliers à particuliers (85%), ou les agences immobilières (89%).
Les hôtels ont connu quant à eux une hausse significative, passant de 79% de taux d’occupation en 2018, à 86% cette année. Une évolution qui peut s’expliquer par l’augmentation des courts séjours et la capacité des établissements à proposer des durées plus flexibles, selon l’Observatoire. Clubs et villages de vacances accusent pour leur part une légère baisse. A ce jour, sur l’ensemble de la saison, les taux d’occupation des hébergements enregistrent une progression de +0,9 point. Les bonnes conditions météorologiques, associées à un bon manteau neigeux, ont généré des taux de skiabilité satisfaisants, de l’ordre de 86%, pour l’ensemble des massifs français.
L’Observatoire constate par ailleurs de très fortes variations dans la clientèle internationale, principalement expliquées par les calendriers scolaires des pays concernés. Ainsi, le bilan montre une forte hausse de fréquentation pour les clientèles néerlandaises (+39%), allemandes (+35%) et espagnoles (+26%). En revanche, les volumes de nuitées sont en baisse par rapport à la saison dernière pour les Britanniques (-2,6%), les Belges (-9%), les Russes (-35%) et les Nord-Américains (-25%).
En termes de consommation dans les stations au cours de ces vacances d’hiver, les responsables annoncent une progression en ce qui concerne les activités touristiques et les restaurants, et une stabilité pour les dépenses au sein des commerces. Domaines skiables de France constate une progression de l’ordre de 2% du nombre de journées skieurs sur les quatre semaines quand le Syndicat national des moniteurs de ski français note une hausse de 4,2% des inscriptions aux cours de ski. Enfin, selon Nordic France, la fréquentation des domaines de ski de fond a connu une progression d’environ 15% par rapport aux vacances d’hiver 2018.
http://premium.lefigaro.fr 15/03/19.
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