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Retour sur le forum APST de Nice

Le 13 novembre dernier se tenait à Nice le forum de l’APST animé par François-Xavier Izenic, journaliste spécialisé, sur le thème : « Catastrophes naturelles : peut-on les anticiper ? Que font les professionnels ? » Pour ceux qui n’ont pas pu y participer, voici les principales informations à en retenir.

La soirée s’est déroulée en présence de Stéphane Le Pennec, directeur général de Salaün Holidays, et de Jérôme Beilin, directeur Développement EcoAct.

Les catastrophes naturelles se multiplient

Forum APST Nice« Il y a un consensus au sein de la communauté scientifique sur le fait que le réchauffement climatique va créer de plus en plus d’aléas extrêmes, affirme Jérôme Beilin, directeur du développement de EcoAct, lors du Forum de l’APST. En 2017, on a comptabilisé dans le monde 710 catastrophes naturelles, soit plus du double de 2016, qui ont fait 10000 morts et ont coûté la bagatelle de 330 milliards de dollars. »

Une information complétée par Stéphane Le Pennec, directeur général du groupe Salaün : « Nous sommes désormais confrontés en permanence à ces phénomènes. On ne peut pas rester inertes et se dire que c’est une fatalité. En tant que tour-opérateur, on se sent aussi redevable par rapport à une nature qu’on utilise ».

Un coût exorbitant

« Le groupe AccorHotels est en mesure de dire aujourd’hui que 33% de ses hôtels sont situés dans des zones à risque hydrique et que 37% de ses établissements sont localisés dans des zones à risque d’inondations. Si l’eau était coupée pendant 5 jours dans 10% de ses hôtels, le surcoût s’élèverait pendant 5 jours à 1,5 million d’euros », explique Jérôme Beilin.

Et de donner un autre exemple : « Chez Thomas Cook, ils ont calculé que 9% de leurs revenus étaient directement menacés par la sécheresse et la pénurie d’eau, soit 700 millions de livres sterling ».

Des nouveaux outils pour anticiper

« Chez EcoAct, on a mis en place des modèles qui nous permettent de mesurer l’exposition au risque lié au réchauffement climatique dans n’importe quelle région du monde. On est désormais en capacité de proposer un degré de finesse important, de zoomer sur une zone de 10 km2, c’est donc extrêmement précis », déclare Jérôme Beilin. Mais il prévient : « Nos modèles donnent des tendances mais ne pourront jamais prédire au jour près une catastrophe naturelle ! ».

Stéphane Le Pennec, directeur général du groupe Salaün, acquiesce : « Nous utilisons depuis quelques années la carte mondiale du risque géopolitique établie par le Ministère des affaires étrangères, nous pourrions imaginer la même chose pour le risque climatique ».

Le coût de l’inaction

« Nous avons calculé qu’à partir de 2030, le coût de l’inaction pour les entreprises sera le double du coût de l’action, c’est-à-dire que réparer les dégâts dus à une catastrophe naturelle coûtera deux fois plus cher qu’anticiper » affirme Jérôme Beilin. Et d’ajouter : « Au-delà du coût financier, l’enjeu est la transformation des business models et des offres. Par exemple, les stations de ski commencent à diversifier leurs activités pour être moins sensibles au défaut d’enneigement ».

Stéphane Le Pennec, directeur général du groupe Salaün, confirme : « Nous n’avons pas d’actifs immobiliers comme le groupe AccorHotels ou le Club Med qui sont tous deux plus exposés que nous au risque climatique mais naturellement nos calendriers vont s’adapter, avec moins de programmations sur les périodes à risques où se multiplient désormais typhons et ouragans par exemple ».

Les acteurs du tourisme doivent réagir

« Le secteur du tourisme n’est pas bien préparé à ces problématiques, d’autres secteurs comme l’agriculture ou l’industrie en ont davantage pris conscience, l’arrêt de la production dans une usine à cause d’une inondation par exemple peut se chiffrer à plusieurs dizaines de millions d’euros », explique Jérôme Beilin.

Stéphane Le Pennec insiste pour sa part sur la formation des équipes : « Il faut que nous formions nos collaborateurs pour leur dire que ce n’est pas parce que le client est parti que notre boulot s’arrête. Au contraire, cela ne fait que commencer ».

Pour Jérôme Beilin, cela ne suffit pas : « La formation, c’est bien, mais il faut anticiper. Il y a donc un vrai travail à faire au niveau de la filière pour être en capacité de rassembler tous les acteurs, agences de voyages, hôteliers, transporteurs…, afin de commencer à travailler sur ces sujets et surtout mutualiser les efforts car, encore une fois, l’anticipation a un prix ».

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