La revue de presse économique du 1er au 10 octobre 2018
Économie.
La France perd des parts de marché partout en Afrique.
En quinze ans, la France a vu sa part de marché tomber de 11 % à 5,5 % en Afrique. La Chine a occupé le champ laissé par les Européens selon Coface.
La France perd des parts de marché partout en Afrique. A part l’aéronautique, la tendance est observée depuis plusieurs années, note Coface dans une récente étude. « Les parts de marché à l’exportation de la France en Afrique ont été divisées par deux depuis 2000 passant de 11 % à 5,5 % l’an dernier », note le document. Cette dégringolade, même si elle est rapide en Afrique, s’inscrit dans un contexte de baisse globale des exportations dans le reste du monde. Entre 2001 et 2017, la part de la France a été ramenée de 4,7 % à 3 %. Nul ne s’en étonnera, la Chine connaît une situation inverse à celle de la France sur le continent africain : de 3 % en 2001, sa part de marché en Afrique a bondi à 18 % l’an dernier.
Vases communicants
Ce phénomène de vases communicants entre la France et la Chine est particulièrement net dans la partie francophone où, sans exception, tous les flux d’exportation français sont orientés à la baisse et certaines fois dans des proportions importantes. Ainsi les machines : « Dans plusieurs pays d’Afrique francophone, la chute des parts de marché françaises est impressionnante. Entre 15 et 20 points de pourcentage en Algérie, au Maroc, en Côte d’Ivoire et 25 points au Sénégal », note Coface. Là encore, la place laissée par la France est comblée par la Chine . En revanche, ce recul est moins net dans les pays non francophones du nord et de l’ouest comme l’Egypte, le Nigeria ou le Ghana.
La place à part de l’Afrique du Sud
L’Afrique du Sud occupe une place à part. Alors qu’Edouard Philippe, le Premier ministre, devait en fin de semaine se rendre dans la nation arc-en-ciel pour notamment renforcer la coopération économique entre Pretoria et Paris, la part de marché tricolore y fond moins rapidement que dans les autres pays : après avoir évolué entre 4 % et 5 % jusqu’en 2005, elle est désormais inférieure à 3 %, là encore du fait essentiellement du recul de l’automobile où, sur cette zone, les marques françaises sont supplantées par les indiennes.
www.lesechos.fr 07/10/18.
Pourquoi la croissance mondiale s’essouffle selon le FMI
Le tableau est plus sombre que prévu. Dans son dernier bulletin, publié mardi 9 octobre, le Fonds monétaire international (FMI) table désormais sur une croissance du produit intérieur brut mondial (PIB) de 3,7% pour 2018 et 2019, soit -0,2 point qu’attendu précédemment. Franceinfo explique pourquoi l’institution craint un enlisement de l’économie mondiale.
Entre la Chine et les Etats-Unis, c’est désormais œil pour œil, dent pour dent. Et c’est toute l’économie mondiale qui va en pâtir. Les deux géants ont instauré des barrières douanières dans une proportion jamais atteinte. C’est Donald Trump qui a ouvert le feu en taxant 250 milliards de dollars d’importations chinoises en juillet et septembre dernier. Pékin a rétorqué en imposant des taxes sur 110 milliards de dollars de marchandises américaines. « Quand les deux plus importantes économies mondiales s’affrontent », cela « crée une situation dans laquelle tout le monde va souffrir », estime Maurice Obstfeld, le chef économiste du FMI. Et « la croissance est beaucoup plus inégale » qu’il y a six mois.
Pour l’heure, les prévisions de croissance en 2018 des États-Unis et de la Chine ont été maintenues, à respectivement +2,9% et +6,6%. Mais le FMI estime que la croissance va ralentir en 2019, à 2,5% pour les Etats-Unis et +6,2% pour la Chine. Par la suite, les croissances des deux géants pourraient faiblir encore davantage puisque ces nouvelles prévisions n’incluent pas les autres menaces de Donald Trump, dont de nouvelles taxes sur 267 milliards de dollars de marchandises chinoises supplémentaires. Cela reviendrait à surtaxer la totalité des exportations chinoises vers les États-Unis.
Le FMI pointe également du doigt les risques entourant la crise des devises dans certains pays émergents. L’onde de choc est partie de la Réserve fédérale américaine en juin dernier, lorsqu’elle a commencé à relever ses taux d’intérêt, avec pour effet immédiat de renforcer le dollar mais également de renchérir tous les coûts de financement. Et quand emprunter coûte plus cher et que prêter rapporte plus, les investisseurs deviennent plus regardants. Si on ajoute à ce cocktail la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, le résultat, c’est un coup de stress dont les premières victimes sont les monnaies des pays émergents.
Dans le détail, la devise turque a flanché après des menaces de sanctions des Etats-Unis contre l’emprisonnement d’un pasteur américain accusé d’espionnage. Après la livre turque, c’est le peso argentin qui a dévissé, puis le rand sud-africain.
La crise de 2008 est dans toutes les têtes. Dix ans après la faillite de Lehman Brothers, le système financier mondial reste vulnérable. Le FMI s’inquiète donc de la capacité de réaction des gouvernements en cas de crise ou de récession. « La réponse n’est guère réconfortante », alerte Maurice Obstfeld, cité par Les Echos. « Les mécanismes de coopération multilatérale en matière de politique mondiale sont sous tension, notamment dans le commerce, et doivent être renforcés. Les gouvernements disposent de moins de munitions budgétaires et monétaires que lorsque la crise financière mondiale a éclaté il y a dix ans ». Un constat qui fait écho à ceux de Jean-Claude Trichet ou encore Dominique Strauss-Kahn.
www.francetvinfo.fr 09/10/18.
Entreprise.
French Days : une deuxième édition très décevante.
Les French Days sont loin d’avoir convaincu les consommateurs. Ces trois jours de promotion « à la française » voulaient concurrencer le Black Friday et autre Cyber Monday importés des États-Unis. Mais la seconde édition de cet événement n’a pas connu le succès escompté.
La première édition des French Days, organisée au printemps, avait déjà connu un succès mitigé. La seconde édition ne risque pas de redorer le blason de cet événement organisé par six grandes enseignes françaises du commerce en ligne (Boulanger, Fnac, Cdiscount, La Redoute, Rueducommerce et Showroomprivé). Pour le comparateur de prix Idealo, cette nouvelle séquence de trois jours de promotions n’a pas tenu ses promesses. Le site a réalisé une analyse de la fréquentation pendant la période : la hausse du trafic a été de 15% seulement entre le vendredi 28 et le dimanche 30 septembre.
Durant la première édition, le trafic avait augmenté de 22%, un résultat sans commune mesure avec ce la fréquentation enregistrée durant le Black Friday de l’an dernier (+112%) ! Les consommateurs n’ont donc pas vraiment été au rendez-vous, ce pour une bonne raison : des rabais « très décevants », selon Idealo. Les promotions proposées par les boutiques en ligne (un nombre « faible », selon le site) n’ont pas été de nature à faire chauffer les cartes bleues.
En comparaison avec les deux week-end qui ont précédé l’événement, les prix de la plupart des produits ont même… augmenté ! Le comparateur relève une exception, pour des chaussures basses homme vendues avec un rabais de 5,6% pendant les French Days. Difficile dans ces conditions de parier sur une nouvelle édition au printemps prochain, à moins que les enseignes se reprennent et décident de proposer des remises intéressantes.
Législation.
Un plan pour inciter les salariés à venir travailler à vélo.
Le Gouvernement a annoncé vendredi 14 septembre la mise en place d’un « plan vélo » visant notamment à encourager les salariés à prendre leur vélo pour se rendre au travail.
Le premier ministre, la ministre des transports et le ministre de l’écologie ont annoncé, vendredi 14 septembre, plusieurs mesures visant à rattraper le retard français en matière de circulation à vélo en ville. Parmi les 25 mesures envisagées, certaines s’adressent directement aux employeurs et aux salariés. Le Gouvernement annonce en effet des mesures d’incitation à destination des entreprises, dont :
– la création d’un forfait mobilité durable pour tous les salariés, dont la mise en place serait généralisée d’ici 2020, à hauteur de 200 €/an, et qui remplacerait l’actuelle indemnité kilométrique ;
– l’introduction du vélo dans le barème fiscal ;
– le soutien à la mise à disposition de flottes de vélos par les entreprises
www.efl.fr 02/10/18.
L’Union européenne valide le taux de TVA réduit pour les publications en ligne
Après deux années de négociation, les 28 ont trouvé un terrain d’entente pour la TVA sur les publications numériques, comme l’explique Le Monde. En substance, les États membres vont pouvoir appliquer des taux de la taxe à valeur ajoutée réduits, voire tout simplement nuls pour les journaux en ligne et les livres électroniques. À leur convenance donc, ce qui satisfera tout le monde… à commencer par les lecteurs qui n’auront pas à payer une TVA plus élevée sur leurs publications en ligne que leur équivalent papier. Les éditeurs aussi vont pouvoir en profiter.
La mesure était soutenue en particulier par l’Allemagne et par la France. Le pouvoirs publics français n’ont pas attendu pour appliquer le taux de TVA réduit sur les publications en ligne : dès 2014, la TVA passait de 20% à 2,1%… Au grand dam de la Commission européenne qui n’a pas apprécié cette décision unilatérale. Il fallait pourtant soutenir un secteur toujours fragile.
Pierre Moscovici, le Commissaire aux affaires économiques, se réjouit d’avoir pu trouver un accord : la disposition adoptée par les 28 est un « véritable soutien à la création, à la liberté de la presse, à la liberté des médias, et donc c’est un moment très important », s’est-il réjoui à l’issue d’une réunion des ministres des Finances qui s’est tenue à Luxembourg. Ce genre de décision est compliquée à obtenir car les 28 pays membres doivent se mettre d’accord sur tout ce qui touche aux décisions fiscales.
www.journaldeleconomie.fr02/10/18.
Ressources Humaines.
La réunionite bat des records : 4h hebdomadaires pour les cadres.
Le fléau de la réunionnite est particulièrement flagrant en région parisienne. Les heures passées en réunion chez les cadres augmentent dès lors qu’ils sont dans une grosse structure, et que le salaire est élevé.
Les cadres, surtout les hommes et surtout en région parisienne, assistent à toujours davantage de réunions, pour un total moyen qui atteint quatre heures par semaine, selon un sondage Ifop publié mardi (*). Selon cette enquête, 92% des cadres participent régulièrement à des réunions, avec une moyenne de 3,5 rendez-vous par semaine (les hommes 3,7, les femmes 3,1), contre trois en 2015. Malgré une durée moyenne qui a diminué, passant de 79 minutes en 2015 à 69 minutes, selon cette enquête réalisée pour Wisembly, site dédié aux réunions d’entreprise, les cadres passent ainsi en moyenne quatre heures chaque semaine en réunion.
Sur la base d’une semaine de 35 heures, avec 47 semaines de travail dans l’année, le temps consacré à cette tâche équivaudrait à 27 jours de travail par an, a calculé le site. C’est en région parisienne que cette durée bat des records: le nombre moyen de ces rendez-vous hebdomadaires monte à 4,1, contre 3,2 en province. C’est dans les entreprises de 5000 salariés et plus qu’il est le plus élevé, à 4,5. Ce nombre évolue aussi avec le salaire: ceux gagnant plus de 75.000 euros brut par an participent ainsi à presque deux fois plus de réunions (6,7) et à des réunions plus longues (86 minutes).
Quant à l’efficacité, il est clair que l’on peut mieux faire. Seuls 12% des cadres estiment que «toutes» les réunions auxquelles ils assistent sont «réellement productives et efficaces».
Selon un sondage dévoilé il y a quelques semaines par le réseau Étoile – un site d’emploi réservé aux carrières publiques – la réunionite fait également partie intégrante du quotidien au travail des fonctionnaires. Ils sont trop souvent en réunion! Les trois quarts des sondés s’en plaignent et voudraient limiter ces moments de concertation.
Ce phénomène ne touche pas que la France: le fléau gagne tous les secteurs professionnels, et tous les pays du monde, excepté quelques bons élèves dans les pays scandinaves… Comment changer la culture de la réunion? De multiples solutions existent déjà. Chez Amazon par exemple, Jeff Bezos prône la «two pizza rule» pour limiter le nombre de participants: si deux pizzas ne suffisent pas à nourrir toutes les bouches, c’est qu’il y a trop de collaborateurs conviés. Le «co-walking» de Steve Jobs, qui consiste à effectuer les réunions en marchant pour les rendre plus dyanmiques, a lui aussi ses aficionados. Voilà pour la culture américaine.
Mais les solutions viennent aussi de France. La start-up rennaise Klaxoon, par exemple – qui a levé 50 millions de dollars en mai dernier – a élaboré des technologies d’interaction pour rendre les réunions à la fois plus interactives et plus ludiques. «Les gens ont peur de s’exprimer en réunion, constate Matthieu Beucher, fondateur de Klaxoon, qui était l’invité du «Talk Décideurs» du Figaro il y a quelques jours. Résultat: tout ce qui devrait être dit en «on» en réunion est dit en «off» dans les couloirs.» Mais avant de penser au cadre et à leur déroulement, la vraie urgence rester de diminuer le nombre de ces maudites réunions.
http://premium.lefigaro.fr 03/10/18.
Tourisme.
Boom du tourisme au premier jour des vacances de la fête nationale chinoise.
Près de 122 millions de Chinois ont voyagé dans tout le pays lundi, premier jour des vacances d’une semaine à l’occasion de la fête nationale, soit une hausse de 7,54% par rapport à l’année passée, a annoncé le ministère de la Culture et du Tourisme.
Les revenus du tourisme domestique ont atteint lundi 103 milliards de yuans (15 milliards de dollars), en augmentation de 7,19% par rapport à la même période de l’année dernière, selon le centre national des données du tourisme de l’Académie du tourisme de Chine, relevant du ministère.
Les touristes ont participé à de nombreuses activités à travers le pays pour célébrer le 69e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine. Sur la place Tian’anmen, au coeur de la capitale chinoise, quelque 145.000 personnes ont assisté le matin à la cérémonie de lever du drapeau national.
Sur le premier semestre de l’année, 2,8 milliards de Chinois se sont déplacés à l’intérieur du pays, soit une croissance de 11,4% en glissement annuel.
http://french.xinhuanet.com 02/10/18.
La France enregistre une hausse de la fréquentation touristique en 2018.
Sur les huit premiers mois de l’année la clientèle européenne a généré 37 millions de nuitées, selon le ministère des Affaires étrangères. Suivent les Américains et les Asiatiques, avec respectivement 9,7 et 8,9 millions de nuitées.
Pour le tourisme, 2018 est un grand cru! Sur les huit premiers mois de l’année, la fréquentation en France a progressé de 2,3%. Cette tendance est particulièrement soutenue par la demande étrangère, en croissance de 6,3%. Les nuitées passées dans des hébergements collectifs ont augmenté de 5,3%. «La clientèle européenne demeure de loin la plus importante, en générant 37 millions de nuitées. Le premier émetteur de touristes à destination de la France est le Royaume-Uni», souligne le ministère des Affaires étrangères, dont dépend le secteur du tourisme. Par ailleurs, durant les mois de l’été, la croissance a été dopée par l’arrivée de touristes espagnols et italiens (+14,9 % et +13,9 %). Après les Européens, suivent les Américains avec 9,7 millions de nuitées et les Asiatiques avec 8,9 millions.
Géographiquement, c’est l’Île-de-France qui a bénéficié le plus de la fréquentation étrangère entre juillet et août, avec une progression de 13,4% par rapport à la période précédente. La fréquentation en province progresse aussi mais de manière plus modérée, avec 4,6%. «En termes d’espaces touristiques fréquentés, les hôtels situés en littoral et en milieu urbain ont le plus bénéficié de l’affluence étrangère», précise le ministère. «La croissance touristique est ainsi particulièrement marquée dans les zones urbaines et les destinations qui ont su adapter leur offre aux attentes internationales et se fédérer autour d’une marque porteuse et attractive auprès des visiteurs étrangers, comme Paris, la Côte d’Azur, la Provence, Bordeaux, le Val de Loire, le Mont-Blanc et la Normandie», estime le Quai d’Orsay.
Les touristes français attirés par l’étranger
En revanche, la fréquentation hôtelière de la clientèle française est beaucoup moins clémente que celle de la clientèle étrangère. Sur les huit premiers mois de 2008, ce segment affiche un recul de 1%, en raison d’un mauvais mois de juillet et d’août. Ce repli est enregistré particulièrement en province et dans une moindre mesure en Île-de-France. «Les Français, dans une période de dynamisme retrouvé, ont une tendance accrue à visiter des pays étrangers. Ce mouvement est encouragé par le retour de certaines destinations traditionnelles, comme la Tunisie», dévoile le ministère.
Et afin de promouvoir le tourisme, 14 millions d’euros supplémentaires vont être levés d’ici la fin de l’année. Par ailleurs, le gouvernement entend se mobiliser sur des questions liées à la disponibilité de la main-d’œuvre dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration. L’exécutif souhaite aussi une amélioration de la connectivité aérienne des territoires qui passe par «une offre aérienne accrue vers les destinations de province». Enfin, en ligne de mire des Jeux Olympiques de 2024, le conseil interministériel veut faciliter l’émergence d’offres intégrées de «Sport et Tourisme».
http://premium.lefigaro.fr 03/10/18.