Amsterdam part en guerre contre le tourisme de masse
Nouvelle mesure à l’encontre du tourisme de masse ! Cette fois-ci, c’est la ville néerlandaise d’Amsterdam, très prisée des touristes pour son cadre de vie très agréable et son charme, qui n’a pas hésité à prendre des mesures pour lutter contre le tourisme de masse.
Après Venise et Barcelone ou l’Islande en Europe, et d’autres destinations touristiques mondiales, Amsterdam, la ville le plus touristique des Pays-Bas a décidé d’agir. Et pour cause : si la population des Pays-Bas avoisine les 17 millions, la ville néerlandaise accueille à elle seule quelque 18 millions de touristes chaque année.
Amsterdam n’est donc pas la 1re – ni la dernière – à prendre des mesures radicales ! À Venise, en Italie, des portiques sont testés pour réguler leur afflux. En Islande, il est désormais demandé aux voyageurs de prêter serment devant une charte de protection de leurs sites naturels. En 7 ans, le nombre de touristes a explosé de 264 %, augmentant les risques pour l’environnement.
18 millions de touristes par an
Ils sont trop nombreux. 18 millions de touristes déambulent chaque année dans les rues d’Amsterdam. C’est plus que le nombre d’habitants des Pays-Bas. Et le chiffre pourrait grimper à 30 millions de touristes d’ici 2025. Résultat : la qualité de vie se dégrade au grand dam des habitants.
Il faut dire que la ville – et le pays en général – attire de plus en plus : célèbre pour ses canaux, ses vélos et ses musées, Amsterdam a en effet un fort capital sympathie auprès des touristes. Très prisée pour un long week-end par exemple, car facile d’accès par avion ou même par train ou en voiture, elle offre à quelques heures de trajet de la France, de l’Allemagne, d’Europe du Nord ou même du Royaume Uni, une qualité de vie difficile à travers dans d’autres grandes villes telles que Paris ou Londres.
De plus, les prix y restent également accessibles renforçant ainsi l’intérêt des touristes pour la ville. Résultat : les nuisances liées au tourisme – bruit, hausse des prix, dégradation de la propreté des sites, densité plus élevée de population… – se font de plus en plus insupportables pour les résidents poussant ainsi les autorités à agir.
En effet, le tourisme de masse représente aujourd’hui un dixième des émissions de gaz à effet de serre mondiales.
Un phénomène d' »overtourisme »
Même le très sérieux journal The Telegraph le dit : « Regardons les choses en face : l’overtourisme est une forme de pollution, à la fois sociale et environnementale. De la même manière que nous devons reconsidérer les attitudes envers une usine qui peut être bonne pour l’économie, mais qui déverse du poison dans une rivière, nous devons repenser la manière dont nous gérons le tourisme et comment nous, en tant que touristes, nous comportons ».
Ainsi, la ville vient d’annoncer un arsenal de mesures pour limiter cet effet de masse. Comme annoncé il y a quelques mois, les locations Airbnb seront interdites dans certains quartiers très prisés d’Amsterdam et limitées à 30 jours par an dans les autres quartiers.
Autre limitation : les bateaux de touristes débarqueront et embarqueront à l’extérieur du centre-ville.
Enfin, contre les nuisances qui touchent directement la ville elle-même, et notamment la vie de ses habitant-e-s, une campagne Enjoy and Respect va être lancée pour rappeler les sanctions : uriner dans un canal équivaut à 140 euros d’amende, l’ivresse publique 95 euros ou jeter un mégot de cigarette 140 euros.
Un plan qui sera financé par une augmentation de la taxe de séjour dans toute la ville. Ces taxes touristiques devraient atteindre 105 millions d’euros d’ici 2022.
Voyager autrement
« C’est une ville où la liberté est importante et vous devez accepter un certain degré de nuisance, mais c’est maintenant incontrôlable, déclare Stephen Hodes du think thank indépendant In Progress. Le cœur du problème est qu’il y a trop de touristes. La seule chose à faire est de prendre des mesures radicales, sinon c’est un ghetto de consommation, pas une ville où les gens vivent ».
Le tourisme responsable devient non plus une tendance mais bien un besoin afin de limiter l’impact sur l’environnement et les résidents. C’est pourquoi les agences de voyages ont tous les outils nécessaires pour proposer désormais des hébergements « verts » et surtout vous renseigner sur les nouvelles mesures locales en vigueur. Une bonne manière de ne pas avoir de mauvaise surprise à l’arrivée !