Afrique du Sud : un pays en plein renouveau
La semaine dernière, nous vous emmenions à la découverte de l’Afrique du Sud. Aujourd’hui, ficus sur la sécurité de ce pays qui ne cesse d’attirer de plus en plus de touristes, et notamment de Français.
Interview de Gabriel Taher, directeur de l’office de tourisme pour la France et l’Europe du Sud
i-tourisme / APST : Vous en parlez bien de votre pays, mais n’omettons pas, sans langue de bois, de parler de la sécurité.
Gabriel Taher : je considère que cacher la vérité est insultant. C’est pour cette raison que je ne vais pas avoir recours à la langue de bois. Vous me posez la question, évidemment, pour les touristes : sur ce plan je peux affirmer que la sécurité est assurée. Cependant et même si cela est indépendant de mes compétences, je dois reconnaître que dans certains quartiers, l’insécurité existe comme vous pouvez le constater en observant certaines des maisons surprotégées.
Mais c’est le propre, hélas, de toutes les villes du monde. Pourtant la délinquance a baissé largement si vous comparez par rapport les années 2004-2006. Est-ce que je suis fière de ces résultats ? Bien sûr que non. Mon objectif est de créer de l’emploi, notamment avec le tourisme, pour sortir la population de la pauvreté et lutter contre l’insécurité. Vous savez, c’est la seule solution pour tout être humain : le droit d’avoir un travail qui lui permet d’être digne et indépendant.
i-tourisme / APST : Justement, comment évolue le tourisme à Johannesburg ?
Gabriel Taher : C’est une très bonne question. En 2012 ; il n’y avait pas 5% des touristes qui passaient par Johannesburg plus que 24 Heures à leur arrivée. Aujourd’hui c’est près du 1/4 des 196 000 Passagers Français qui programment des stops qui dépassent le 48 Heures à Johannesburg, la plus grande ville économique de pays. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.
i-tourisme / APST : Vous avez évoqué la nature comme un des atouts de la destination : la nature, l’art, la gastronomie… Il ne faut pas oublier le vin, s’est apprécié par les Français.
Gabriel Taher : Bien sûr, c’est important.
Aujourd’hui, de grandes collaborations existent entre les vignobles du monde entier et en particulier avec les Français. Des échanges se sont créés sur les pratiques, les méthodes et pour les investissements avec certaines familles très réputées. La route des vins voit son attractivité grandir. Le loisir s’en est emparé. Précédemment c’était surtout réservé à l’évènementiel. Mais ça se développe. Des circuits se sont créés. Les touristes laissent des avis très positifs ce qui contribue à promouvoir le vin d’Afrique du Sud. Je profite aussi pour vous informer que nous sommes fières d’avoir parmi les chefs étoilés français ‘’Michelin ‘’ Monsieur Jan Hendrik. Vous trouverez au Cape plein d’autres bonheurs de table qui fait d’elle une destination gastronomique.
i-tourisme / APST : Pour conclure, vous êtes confiant pour l’avenir ?
Gabriel Taher : Oui et j’insiste pour dire que nous sommes en train de construire un pays sur de très belles bases qui reposent sur l’ouverture, la liberté et l’acceptation de l’autre et cela passe la jeunesse, car ils sont la clé de tout. Ce sont ces valeurs universelles que nous sollicitons sur une grande échelle, afin de montrer l’exemple à nos enfants, au monde entier et c’est le sujet, aux touristes qui viennent nous visiter. Un journaliste dont le métier est d’informer ne devrait pas passer à côté de cette réalité. C’est facile de prendre appui sur un fait divers ou un film qui véhicule une mauvaise image et là vous me faites penser a un grand Monsieur de la Musique française qui s’appelle Abel Malik et qui dit ‘’ un arbre qui tombe fait plus de bruit qu’une forêt qui pousse ‘’. Mais c’est réducteur.
i-tourisme / APST : Être objectif !
Gabriel Taher : Il est plus juste et plus constructif de refléter la réalité. L’Afrique du Sud est un pays riche qui fait partie des BRICS avec le Brésil, la Russie, l’Inde et la chine. Mais les écarts de richesse sont encore énormes. C’est un défi que nous sommes en train de relever, comme l’atteste le développement d’une classe moyenne. Le président de la République sud-africain Monsieur Cyril Ramaphosa* a clairement exprimé l’importance de l’industrie touristique dans l’économie sud-africaine et sa détermination de vouloir le développer. L’Afrique du Sud c’est une destination arc-en-ciel tant la diversité est grande, mais c’est aussi une expérience universelle. Je tenais à le dire.
i-tourisme / APST : Ce sera transmis.
Gabriel Taher : Merci.
Déclaration pendant l’ouverture de parlement sud-africain ‘’ State of the Nation ‘’ du président de la république sud-africain Monsieur Cyril Ramaphosa :
« Selon le Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC), ce secteur a soutenu 716 500 emplois (4,6% de l’emploi total) en 2016 et devrait augmenter de 3,6% en 2017 puis de 4.1% par an à 1.110.000 emplois (6.0% de l’emploi total) en 2027. La contribution totale des secteurs à l’emploi en Afrique du Sud, y compris les emplois indirectement soutenus par l’industrie, représentait 9.8% de l’emploi total. 1 533 000 emplois en 2016 et devrait progresser de 6,7% (2017) pour atteindre 1 636 500 emplois. Au total, 10 millions de touristes étrangers ont visité l’Afrique du Sud en 2016 – en hausse de 12,8% par rapport à 2015 – et 24,3 millions de voyages domestiques ont été enregistrés au cours de la même période. La contribution totale des voyages et du tourisme au PIB s’est élevée à 402,2 milliards de rands ou 9,3% du PIB en 2016. Le secteur a généré un total de 128,3 milliards de rands d’exportations touristiques, soit 9,9% des exportations totales, qui devraient augmenter de 4,4% Sur la même période, les investissements dans les voyages et le tourisme ont totalisé 68,9 milliards de rands, soit 8,1% de l’investissement total, qui devrait augmenter de 0,6% en 2017 et augmenter de 4,0% par an par rapport au dix ans. »