Quel impact du tourisme de masse sur le réchauffement climatique ?
Avec 1,3 milliard de voyageurs dans le monde en 2017, l’impact du tourisme de masse sur l’environnement et les émissions de gaz à effet de serre devient de plus en plus pesant. Plus que jamais, il devient nécessaire de s’engager pour un tourisme plus responsable.
Le tourisme représente désormais 8 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Or, le poids de son impact sur le climat aurait jusqu’ici été sous-estimé selon une étude scientifique internationale « The carbon footprint of global tourism« , publiée le 7 mai dernier dans « Nature Climate Change ».
Le tourisme de plus en plus impliqué dans le réchauffement climatique
Entre 2009 et 2013, l’empreinte mondiale du secteur serait ainsi passée de 3,9 à 4,5 gigatonnes équivalent CO2, soit une augmentation de +15% en 5 ans et 4 fois plus que ce que les évaluations précédentes avançaient !
Ainsi, en 2001, l’étude « Les stratégies nationales du tourisme et du climat » menée par la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) du ministère français de l’Écologie annonçait que le » tourisme était à l’origine d’environ 5% des émissions mondiales de CO2″. Et la France, 1re destination touristique mondiale, y participe pleinement.
Le transport aérien représente 20 % des émissions de gaz à effet de serre liées au tourisme
Qui dit explosion du tourisme, dit croissance conséquente du nombre de transports. Or, l’avion reste le moyen le plus sûr et le plus rapide, donc le plus pratique. Le nombre total de passagers devrait ainsi quasiment doubler à 7,8 milliards par an d’ici 2036, selon l’IATA (l’Association internationale du transport aérien).
Résultat : les transports aériens pèsent pour 20% des émissions de gaz à effet de serre produites par l’ensemble des activités liées au tourisme et près de 2% des émissions de CO2 générées par les activités humaines.
Quant à l’aviation, dont et dont le secteur des vols internationaux, notamment les vols long-courriers, comptent parmi les plus florissants, elle pèse pour
On tend vers le gigantisme
L’impact carbone du tourisme, national ou international, vient pour une large part de pays à revenus élevés ! Des touristes qui dont ont les moyens de voyager en avion mais aussi en paquebot de luxe de plus en plus gigantesques… et donc consommateurs en carburant et pollueur. Certaines villes comme Venise viennent ainsi de les interdire !
53 paquebots ont fait escale à Bordeaux dans le port de la Lune en 2017.
Mais la consommation par les touristes des biens et services (logement, alimentation, shopping…) contribue aussi à accroître l’impact climatique du tourisme. Un critère mal pris en compte jusqu’à présent car certains aspects soutenant indirectement ces activités (la déforestation par exemple) n’étaient pas pris en compte.
C’est dans les pays et les régions du monde à revenus moyens que l’on enregistre la hausse des émissions de CO2 liée au tourisme la plus spectaculaire : en 2013, si les États-Unis affichaient la plus forte empreinte carbone touristique, ils étaient suivis par la Chine, l’Allemagne, l’Inde, le Mexique et le Brésil. En revanche, les habitants des pays de destination touristique populaire comme la Croatie, la Grèce ou la Thaïlande, subissaient eux, le plus fort impact généré par des visiteurs étrangers dans leur pays.
Le poids croissant de la Chine et de l’Inde
Ces 2 pays connaissent depuis plusieurs années déjà un fort essor économique offrant ainsi à la classe moyenne – très nombreuse dans ces 2 pays qui comptent à eux 2 plus de 2,5 milliards d’habitants – les moyens et les opportunités de voyager.
Or, si l’Asie du Sud Est reste une destination majeure pour les Chinois notamment, ils sont également nombreux à voyager en Europe ou en Amérique du Nord. Des destinations lointaines qui ne peuvent être ralliées qu’en avion !
La tendance n’est pas près de s’inverser. En 2018, l’OMT s’attend en effet à une croissance de 4 à 5 % du tourisme mondial alors qu’elle était déjà de 7 % entre 2016 et 2017. En 2030, le monde devrait compter 2 milliards de voyageurs. Les projections à 2025 des gaz à effet de serre s’élèvent ainsi entre 5 gigatonnes équivalent CO2 à 6,5 gigatonnes équivalent CO2. De plus, les engagements actuels des pays, s’ils sont tenus, conduisent le monde à au moins + 3°C, selon la communauté scientifique internationale.
Comment voyager de manière plus responsable ?
Il est envisagé d’imposer une taxe carbone ou un système d’échanges de quotas d’émissions, notamment aux services aériens « pour accroître la pression » sur ces principaux émetteurs de CO2 bien que plusieurs d’entre eux travaillent sur des carburants « verts » mais qui restent encore trop peu développés à l’heure actuelle.
Autre impact néfaste : la dégradation de l’environnement lui-même. Manque de neige dans les stations, océans remplis de déchets, faune et flore non renouvelés… Certains pays comme l’Indonésie et la Thaïlande ont alors pris la décision de fermer certaines de leurs îles paradisiaques pour laisser la nature « respirer ».
Il est donc temps d’agir en touriste responsable. Globalement, le tourisme est responsable de près d’1/10e des émissions de CO2 mondiales. De plus en plus d’acteurs du tourisme, dont de nombreuses agences adhérentes de l’APST, se regroupent pour proposer un tourisme plus responsable à l’image de l’association ATR, Agir pour un Tourisme Responsable.