La revue de presse économique du 20 au 30 avril 2018
Économie.
La consommation française en retrait au premier trimestre.
Ces 0,3% marquent certes une progression, mais c’est la plus faible de la croissance française depuis le troisième trimestre 2016. Cette hausse contraste fortement avec celle enregistrée au dernier trimestre de l’an dernier, durant lequel la progression du PIB avait été de 0,7%. L’Insee suit en fait les estimations de croissance de la Banque de France, dont la prévision pour le premier trimestre était déjà de 0,3%. Cette performance en retrait de l’économie française fait mentir le consensus des économistes qui tablaient sur une hausse de 0,4%.
Si jamais la France ne devait enregistrer aucune progression de son produit intérieur brut sur les trois prochains trimestres, l’acquis de croissance s’établirait à 1,2%. Que s’est-il passé pour que la croissance soit en recul au premier trimestre ? L’Insee relève une consommation des ménages atone, qui a été de 0,2% durant les trois premiers mois de l’année. L’investissement globale a progressé de 0,6%, après +1,1% au dernier trimestre 2017. Ce sont les entreprises qui ont retenu leurs investissements : +0,5%, au lieu de 1,6% au quatrième trimestre. En revanche, les investissements des ménages sont restés solides (+0,5%, soit 0,1 point de moins).
Le moteur de la croissance française, à savoir la demande intérieure finale, soutient l’activité économique puisqu’elle apporte une progression de 0,3% au premier trimestre. La variation des stocks des entreprises a été nulle durant cette période, après une baisse de 0,4% au dernier trimestre 2017 ; le commerce extérieur qui avait participé de 1,2% à la croissance enregistrée en fin d’année dernière, recule nettement de 0,6%.
www.journaldeleconomie.fr 28/04/18.
La dette mondiale atteint 225 % du PIB et pourrait entraîner une nouvelle crise.
Il n’y a pas que la dette de la France qui explose tous les compteurs. La dette mondiale atteint elle aussi des niveaux records et représente désormais 164 000 milliards de dollars, soit… 225 % du PIB mondial. Le FMI, qui a publié ces chiffres cette semaine, appelle les États à la responsabilité et vise notamment les deux supers puissances mondiales, la Chine et les États-Unis.
164 000 000 000 000 de dollars, c’est le poids de la dette mondiale. Elle dépasse largement les niveaux de 2009, après la chute de la banque Lehman Brothers et pourrait bien conduire la planète à une nouvelle crise financière. Avec dix fois plus de dégâts qu’il y a dix ans, prévient le FMI.
L’instance internationale a présenté cette semaine son « Observatoire budgétaire », en amont de ses réunions de printemps avec la Banque mondiale. Et elle tire la sonnette d’alarme. « Il n’y a pas de place pour la complaisance », a ainsi affirmé Vitor Gaspar, le chef du FMI pour les affaires budgétaires. « Le monde est désormais 12 % plus endetté que lors du précédent record en 2009. »
43 % de la croissance de la dette due à la Chine.
Pour les pays développés, la dette se situe à 105 % de leur PIB, soit le niveau le plus haut depuis la seconde guerre mondiale. Et l’endettement devrait se poursuivre avec l’approbation par les États-Unis d’une réforme fiscale qui entraînera une augmentation de la dette du pays à 117 % du PIB d’ici 2023.
La Chine est, elle aussi, dans le viseur du FMI. À lui seul, le pays le plus peuplé au monde a creusé la dette de 43 % depuis 2007. En dix ans, la dette totale de la Chine a crû en moyenne de 10 % par an, le ratio dette/PIB dépassant désormais 250 %. Et la dette des pays émergents représente maintenant 50 % de leur PIB.
Premières victimes : les pays émergents.
Faut-il s’inquiéter pour autant alors que la croissance mondiale repart à la hausse ? Oui affirment les spécialistes du FMI, car ils craignent un relèvement plus rapide des taux d’intérêts par les États-Unis alors que l’endettement est souvent souscrit en dollars.
Les premières victimes seraient alors les pays émergents qui se retrouveraient en faillite et qui, par ricochet, pourraient représenter un risque pour l’économie mondiale.
www.boursorama.com 22/04/18.
Les défaillances d’entreprises sont au plus bas depuis 2008.
Le premier trimestre 2018 est de bon augure en ce qui concerne la santé des entreprises : jamais depuis 2008 les défaillances comptabilisées sur un premier trimestre n’ont été aussi peu nombreuses. Sur un an, le nombre de défaillances baisse de 8,7 %, pour s’établir à 14.300 sur les trois premiers mois de 2018.
Cette baisse est significative au vu de l’historique des dépôts de bilan. En début d’année 2008, la sinistralité des entreprises augmentait de 4,6 % pour atteindre 14.000 défaillances, un plafond qui n’avait pas été franchi durant dix ans, depuis le premier trimestre 1997, lorsque 16.500 dépôts de bilan avaient été comptabilisés. À compter de 2008, jamais le nombre de défaillances n’est descendu en-dessous de 14.000. Entre 2009 et 2016, on comptabilisait en moyenne 17.000 dépôts de bilan sur un premier trimestre.
7 entreprises en cessation de paiement sur 10 ont fait l’objet d’une liquidation judiciaire
Au premier trimestre 2018, plus des deux tiers (69,7 %) des jugements ont porté sur des liquidations judiciaires directes dont le nombre est enfin tombé sous le seuil des 10.000. 28,4 % des cas correspondaient à des redressements judiciaires, tandis que les sauvegardes n’ont pas décollé au-delà de 2 % de l’ensemble des procédures.
L’essentiel des procédures (94 %) concernait des TPE de moins de 10 salariés (les trois quarts de ces entreprises comptaient même moins de 3 salariés). Il est intéressant de noter que plus l’entreprise est petite, plus elle a de chances d’être dans une situation très délicate et donc d’être placée en liquidation judiciaire. Au premier trimestre 2018, 74 % des structures de moins de trois salariés ont été dans ce cas. Le taux était de 66 % pour les entreprises comptant 3 à 5 salariés, et de 59 % pour les TPE de 6 à 9 salariés.
www.journaldeleconomie.fr 25/04/18.
Emploi.
Le premier trimestre 2018 est très encourageant avec 2,07 millions de déclarations d’embauche en CDD de plus d’un mois et en CDI.
Le nombre d’embauches de plus d’un mois s’est stabilisé au premier trimestre 2018 et reste à «un niveau historiquement élevé», indique l’Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss), la fédération des Urssaf. Selon les chiffres qu’elle a publiés ce vendredi, 2,07 millions de déclarations d’embauche en CDD de plus d’un mois et en CDI ont ainsi été enregistrées entre janvier et mars. Ce qui correspond à une progression de 0,1 % sur trois mois, contre 3,1 % au quatrième trimestre 2017. Cette évolution est surtout liée à la hausse des embauches en CDI de 0,8 % – soit 997 000 déclarations enregistrées – et, parallèlement, au recul de 0,5 % des déclarations d’embauche en CCD de plus d’un mois. Estimée à 6,7 % sur un an, la progression du nombre d’embauches de plus d’un mois résulte également de la forte hausse des recrutements en CDI (+ 14,3 %).
Estimée à 6,7 % sur un an, la progression du nombre d’embauches de plus d’un mois résulte également de la forte hausse des recrutements en CDI (+ 14,3 %)
Dans les détails, ces embauches de plus d’un mois enregistrées au premier trimestre 2018 ont surtout augmenté dans l’industrie (+ 0,8 %, après une hausse de 3,8 % au trimestre précédent) mais ont en revanche stagné dans le tertiaire (+ 0,2 %, après + 2,8 %) et connu un important recul dans la construction (- 3,3 %, après une hausse de 6,3 %). Par ailleurs, cette progression des embauches s’observe dans les entreprises de moins de 20 salariés (+ 3,7 %) alors qu’elles ont reculé de 2,3 % dans celles qui comptent plus de 20 salariés.
Néanmoins, sur un an, les déclarations d’embauche sont en hausse «quelle que soit la taille de l’entreprise», précise l’Acoss. Enfin, toutes les régions de France métropolitaine ont profité de cette évolution positive, les plus dynamiques étant la Corse, les Pays de la Loire, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Nouvelle-Aquitaine.
Concernant les déclarations d’embauche en CDD de moins d’un mois, elles continuent également d’augmenter au premier trimestre 2018. Atteignant un niveau de 4,4 millions sur trois mois, cela représente une hausse de 0,4 % sur trois mois.
www.lefigaro.fr 20/04/18.
Emploi des cadres : en pleine forme !
La vigueur de l’économie française est telle que le baromètre de l’APEC, l’Association pour l’emploi des cadres, n’avait jamais enregistré un tel niveau pour le marché du recrutement. 60% des entreprises de plus de cent salariés ont recruté au moins un cadre au premier trimestre, 59% feront de même au second trimestre. Cela représente une progression de respectivement 1 et 4 points par rapport aux mêmes périodes de l’année passée ; cela peut sembler peu, mais ces hausses s’inscrivent dans une trajectoire haussière qui ne se dément pas, et qui démontre que le niveau des entreprises souhaitant embaucher un ou plusieurs cadres n’a jamais été aussi élevé.
Les recruteurs cherchant à embaucher des cadres ont augmenté de 8 points par rapport à la même période de l’an passé, soit 46%. Parmi les secteurs les plus en demande, se trouve l’industrie avec un niveau jamais vu de 73% d’entreprises qui recrutent au moins un cadre (une progression de 11 points d’une année sur l’autre). L’ingénierie et la recherche et développement avec un niveau d’embauche de 89% qui ont recruté un ou plusieurs cadres au premier trimestre (+7 points par rapport au même trimestre de l’an passé).
Les profils les plus recherchés sont d’abord les commerciaux : 42% des entreprises de plus de cent salariés cherchent à embaucher un cadre « commercial – vente » au second trimestre. Un tiers des entreprises qui recrutent ce printemps recherche des cadres dans la gestion – finance – administratif, les services techniques, la R&D et l’informatique. Les sociétés recherchent aussi bien des profils juniors (de 1 à 5 ans d’expérience) que des cadres plus expérimentés (de 5 à 10 ans d’expérience). Les cadres qui recherchent un nouveau poste peuvent donc profiter d’une situation particulièrement à leur avantage.
www.journaldeleconomie.fr 21/04/18.
Fiscalité.
La fiscalité des salaires s’est encore alourdie en France, selon l’OCDE.
Que l’on soit célibataire ou en couple avec deux enfants à charge, la fiscalité des salaires a progressé en France en 2017. Les Français restent parmi les plus taxés dans les pays riches, selon le rapport sur la « taxation des salaires » publié, jeudi, par l’Organisation de coopération et de développement économiques (Ocde). Pour un célibataire, le taux d’imposition a progressé de 0,19 point de pourcentage à 14,8 % tandis que ses cotisations sociales ont crû de 0,15 point à 14,4 %.
Pour un couple avec deux enfants, la hausse s’inscrit à 0,18 et 0,12 point respectivement. Parmi les pays européens, la France est l’un des rares pays à avoir encore alourdi le poids de la fiscalité sur les salaires. Ce qui ne la place pas pour autant en tête du classement. En Belgique (26,5 %), en Allemagne (19,1 %), en Italie (21,7 %) le taux d’imposition d’un célibataire y est plus élevé. L’Allemagne devance même la France sur le plan des cotisations sociales payées par le salarié avec un taux de 20,8 %.
Allégements de charges
En 2017, le gouvernement français a surtout privilégié l’allégement des cotisations sociales payées par les employeurs . L’objectif étant de regagner de la compétitivité pour les entreprises et d’aider à la création d’emploi. Le taux s’est ainsi inscrit en recul de 0,78 point à 26 %. Il reste néanmoins supérieur à ceux observés en Allemagne (16,3 %) en Belgique (22,2 %) et en Italie (24 %).
Si l’on prend en compte la totalité de la fiscalité sur les salaires (impôts sur le revenu, cotisations sociales employé et cotisations sociales employeurs) défini comme le « coin fiscal », la France se situe encore dans le haut de la fourchette des pays taxant le plus. Même si le taux global a baissé.
Forte fiscalité en Belgique
Mesuré en pourcentage du coût du travail, évalué à 65.316 dollars en parité de pouvoir d’achat, la France fait ressortir un taux de 47,6 % (célibataire sans enfant) et 42,2 % (couple avec deux enfants et deux salaires). La Belgique est devant avec 53,7 % et 46,2 % respectivement pour un coût du travail de 75.220 dollars. L’Allemagne (49,7 % et 42,7 %) a aussi un coin fiscal plus élevé pour un coût du travail de 75.896 dollars. Tous ces pays industrialisés se situent au-dessus de la moyenne des pays de l’Ocde (35,9 % et 30,7 %).
Un quart du salaire en impôts
Dans l’absolu, un célibataire souhaitant être peu imposé a tout intérêt à s’établir au Chili où l’Etat ne prélève aucun impôt sur le revenu. Dans ce pays andin, les cotisations sociales prélévées sur un revenu évalué en moyenne à 22.616 dollars brut annuel ne sont que de 7%. La Suisse est sans doute un endroit encore plus attirant . Pour un taux de prélèvement de 16,9 % (impôt sur le revenu et cotisations sociales) le salaire brut moyen est de 70.835 dollars.
Globalement, en 2017, les salariés des pays de l’OCDE ont versé en moyenne plus d’un quart de leurs salaires bruts sous forme d’impôts, selon l’Ocde. L’Organisation relève de légères hausses du taux moyen d’imposition des personnes physiques dans une vingtaine de pays sur les trente-cinq qu’elle compte parmi ses membres. Les évolutions à la hausse les plus marquées ont été observées en République tchèque (0.5 point de pourcentage), en Turquie (0.5 point) et au Mexique (0.4 point), et les évolutions inverses les plus nettes au Luxembourg (- 2 points), en Finlande (- 0.6 point) et en Islande (- 0.5 point).
www.lesechos.fr 26/04/18.
Gestion.
Recouvrement de créances : ces sommes que vous ne devez pas payer !
Selon une enquête de la DGCCRF dans le secteur du recouvrement amiable des créances, 32 % des établissements contrôlés ont présenté des anomalies.
Après avoir mené l’enquête auprès de 50 études d’huissiers de justice et de 67 sociétés de recouvrement de créances, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a constaté que 32 % des établissements mettaient en œuvre des pratiques déloyales auprès des débiteurs dans le cadre d’un recouvrement amiable des créances.
Précision : on parle de recouvrement amiable des créances lorsque le créancier ne recourt pas à la justice pour obtenir de son débiteur le paiement des sommes que celui-ci ne lui a pas payées mais mandate un tiers (une société de recouvrement ou un huissier de justice) pour le faire.
Les opérations de contrôle de la DGCCRF ont ainsi abouti à l’envoi de 15 avertissements et de 15 injonctions administratives, ainsi qu’à la transmission de 10 procès-verbaux pénaux à la Justice.
Des frais indus
Parmi les manquements relevés, la DGCCRF a pointé du doigt des pratiques consistant à réclamer au débiteur, en plus de la créance principale, des frais qu’il n’avait pas en réalité à verser au professionnel venu le solliciter pour le compte de son créancier. Par exemple, certains huissiers facturent au débiteur des « sommations de payer », alors qu’aucune somme ne peut lui être réclamée pour une telle prestation. Dans la même idée, des sociétés de recouvrement de créances imposent, dans leurs courriers-types, le règlement de frais correspondant à une sanction pénale ou administrative, qui ne peuvent pourtant pas être exigés dans une procédure de recouvrement amiable. D’autres réclament des frais de manière illicite, comme s’il s’agissait de frais légaux exigibles, par exemple « des dommages et intérêts » sur le fondement de l’alinéa 3 de l’article 1231-6 du Code civil (ancien alinéa 4 de l’article 1153 du Code civil) sans que les conditions prévues par ce texte soient remplies. Sont également exigés des frais de recouvrement indus (frais de quittance, frais de mise en demeure, dommages et intérêts transactionnels) ou mentionnés sous de fausses dénominations (intérêts de retard).
Des pratiques trompeuses
La DGCCRF a également observé le recours à des pratiques destinées à presser le débiteur à s’exécuter avec plus de succès. Ainsi, certains huissiers n’hésitent pas à exiger le paiement de « dommages et intérêts transactionnels » en plus de la créance principale sans les avoir négociés au préalable avec le débiteur. Cherchant également à obtenir plus facilement le paiement des créances poursuivies, des sociétés de recouvrement de créances entretiennent la confusion entre les phases de recouvrement amiable et de recouvrement judiciaire : elles ne précisent pas ainsi dans leurs courriers qu’elles interviennent dans le cadre d’une procédure amiable ou bien font référence à une procédure d’injonction de payer.
https://business.lesechos.fr 23/04/18.
Tourisme.
Les grèves dans les transports affectent le tourisme français.
Selon diverses sources professionnelles, avril est marqué par une baisse de l’activité hôtelière et touristique en province. Un constat que ne relèvent pas de gros acteurs comme AccorHotels et Groupe Pierre & Vacances Center Parcs. Mai va être un mois clef pour le tourisme français. – Shutterstock
Selon le cabinet d’études MKG et les organisations patronales de l’hôtellerie, l’activité fléchit en avril en province, mais pas en Île-de-France. Mai est attendu avec inquiétudes par certains professionnels.
L’impact des grèves à la SNCF et à Air France se fait sentir sur le tourisme domestique mais il est plus ou moins sensible selon les régions, les métiers, et même les opérateurs. A minima, il amoindrit, à ce stade, une croissance sectorielle soutenue depuis l’an dernier.
Coup d’arrêt.
Le cabinet d’études et de conseil MKG, qui a publié jeudi une « première analyse » de leurs répercussions dans l’hôtellerie, relève ainsi un « coup d’arrêt à la bonne dynamique du début d’année ». Alors que le premier trimestre a été marqué, entre autres, par une hausse de plus de deux points du taux d’occupation moyen par rapport à celui relevé un an auparavant, « un ralentissement est clairement observé sur la première quinzaine d’avril », note MKG. Les plus fortes baisses de fréquentation correspondent aux jours de grève, précise le cabinet, qui observe que cette tendance est « plus marquée en province ». MKG, qui s’est livré à un examen des dix-sept premiers jours d’avril, fait état de taux d’occupation qui continuent de progresser à Paris et en Ile-de-France en dépit des grèves – respectivement +2 % et +3,4 % -, alors qu’ils baissent voire plongent dans les grandes villes de province, exception faite de Marseille. Ce contraste Paris-Province est également constaté par le groupement patronal de l’hôtellerie-restauration GNI, pour lequel la façade atlantique souffre « tout particulièrement » avec une baisse d’activité de l’ordre de 25 %.
Aux dires de son directeur général finances, Jean-Jacques Morin, AccorHotels, le champion français de l’hôtellerie ne s’inscrit en revanche pas du tout dans cette tendance. Interrogé mercredi soir lors d’une conférence téléphonique sur le chiffre d’affaires du groupe pour le premier trimestre, ce dernier a en effet assuré, se disant « très vigilant », « ne pas voir de répercussion à ce stade sur l’activité du groupe », et ce tant pour les taux d’occupation que pour les réservations.
Fragilité.
Roland Héguy, le président de l’Umih, la principale organisation patronale de l’hôtellerie, est autrement plus inquiet sur les semaines à venir au vu d’un « recul, à date, de 15 à 20 % pour avril et mai par rapport à 2017 ». « Il est évident que l’on fragilise l’économie touristique. L’image de la France va en prendre un coup avec la multiplication des grèves », souligne le président de l’Umih, qui rappelle au passage l’importance de juin pour le tourisme d’affaires.
Dans l’immédiat, l’Umih constate également que la restauration est bien plus encore que l’hôtellerie à la peine. Ce que confirme le GNI qui observe, entre autres, une baisse d’activité de 10 % à… Paris. Outre le développement du télétravail, les grèves se traduiraient, selon l’organisation patronale, par la suppression, du moins momentanément, de la pause déjeuner et du verre partagé entre collègues en début de soirée (« happy hour »).
De son côté, le groupe Pierre & Vacances Center Parcs, le numéro un des résidences de loisirs, paraît échapper à ces turbulences. Tout en qualifiant de « difficilement mesurable » l’impact des grèves, sa direction estime qu’elles pourraient affecter des réservations de dernières minutes pour des courts séjours dans des destinations desservies par le train. L’opérateur, dont une bonne part de la clientèle se déplace en voiture, se montre plutôt confiant, et s’attend à un « bon » mois de mai.
Période clef.
« Il sera très important de voir ce que donneront les ponts de mai », observe le directeur général d’Atout France, Christian Mantei. Ce dernier admet que « les grèves auront un impact alors que 2018 s’annonçait porteur ». A ce stade, estime le patron de l’agence qui pilote la politique touristique, cet impact « serait le ralentissement d’une croissance soutenue plus qu’une baisse d’activité ».
www.lesechos.fr 20/04/18.