Les régions à l’assaut du tourisme culturel
La culture dynamise le tourisme en région ! Désormais, Paris n’a plus l’apanage d’attirer les touristes du monde entier grâce à al richesse de son patrimoine culturel, de ses musées, de son architecture… Mais c’est la France entière qui en profite.
Plus de 80 millions de touristes internationaux visitent la France chaque année. Si l’hexagone et sa capitale regorgent d’atouts – diversité des paysages, gastronomie, art de vivre… -, le patrimoine culturel de la ville Lumière ne cesse de rayonner dans le monde entier.
Mais aujourd’hui, les régions françaises elles aussi attirent de plus en plus de touristes culturels.
La culture pour attirer les touristes
La culture devient désormais un vrai facteur d’attraction et d’animation des territoires à l’image des mouvements d’ouverture et de restaurations de musées régionaux. Et ce malgré le désinvestissement de l’État en termes de budget (qui subventionne les dépenses culturelles à hauteur de 26 %).
Et les musées en région ont vraiment la cote comme en témoigne le palmarès 2017 des musées de France : les critères reposent sur 5 points, à savoir l’accueil du public, la médiation, les collections, les expositions et la gestion. Résultat :
- le Musée des beaux-arts de Lyon arrive en 1re place,
- suivi de très près par celui de Rouen,
- puis le LaM de Lille-Métropole (Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut),
- du Musée des Arts Décoratifs de Paris,
- du musée des Beaux-Arts de Montpellier
- et du MuCEM de Marseille.
À noter que nombre de ces musées « à succès » se tiennent dans des anciennes régions industrielles qui font désormais de leur culture un atout clé. Le département de l’Aube, longtemps orienté vers le textile, vient ainsi d’ouvrir un musée retraçant la jeunesse de Napoléon, à Brienne-le-Château, près de Troyes. Nantes a refait son Musée des beaux-arts de fond en comble. Quant à la ville de Rodez, elle a transformé son image depuis l’ouverture, en 2014, du Musée Soulages (200 000 visiteurs).
Les grands musées parisiens se délocalisent
Si les musées nationaux parisiens continuent de drainer un trafic très important, leur politique de délocalisation en région porte ses fruits, certaines de ces « délocalisations » attirant aujourd’hui
presque autant de visiteurs que certains d’entre eux.
En effet, au début des années 2010, 6 établissements franciliens – Le Louvre, Versailles, le Centre Pompidou, le Musée national de l’armée, le Quay Branly et le Musée d’Orsay – recevaient plus d’un million de visites annuelles, soit 43 % de la fréquentation générale. D’autres monuments, gratuits quant à eux, tels que l’Arc de Triomphe, la cathédrale de Paris ou la basilique du Sacré-Cœur, figuraient eux aussi parmi les monuments les plus visités en France. En province, seule l’abbaye du Mont-Saint-Michel pouvait se targuer de dépasser le million de visites.
Mais aujourd’hui, de grands établissements régionaux viennent talonner les « Parisiens » : le château de Chambord par exemple dont la reconstitution de ses jardins à la française a attiré un million de visiteurs l’an dernier. Suivi de nombreux musées : le MuCEM à Marseille avec 590 000 visiteurs, le Louvre-Lens avec 450 000 entrées, le Centre Pompidou-Metz et ses 345 549 admirateurs (en hausse de 15 %), et les Confluences de Lyon avec 700 000 personnes.
La culture comme atout touristique
De bonnes performances liées à la qualité de l’offre culturelle d’une part, mais aussi aux changements d’habitudes des touristes, d’autre part. Les attentats de 2015 avaient ainsi poussé les touristes – étrangers mais surtout français – à réduire leur séjour et à délaisser Paris, l’Île de France et la Côte d’Azur, au profit des régions françaises.
Désormais, la situation en Europe a évolué : la France est moins perçue comme dangereuse, les touristes étrangers sont revenus, et les Français, eux, préfèrent redécouvrir la France à travers des séjours courts autour de la gastronomie, le sport et les visites de châteaux ou de musées. Les évènements culturels sur toute une saison tels que Lille3000 ou Normandie impressionniste sont ainsi l’occasion d’attirer des centaines de milliers de touristes, voire plus d’un million : 1,6 million de visiteurs en 2016 pour Normandie impressionniste !
