Quels axes de développement pour les stations de ski françaises ?

Les stations de ski font le plein ! Selon l’Observatoire national des stations de montagne, les taux d’occupation pendant les vacances de Noël ont été en nette progression par rapport à l’an dernier (+ 8 points le 20 décembre). Pour la semaine de Noël, ils s’élèvent même jusqu’à 75 % et 70 % la semaine du Nouvel An. De bon augure pour la saison et les vacances d’hiver ?

À l’image du tourisme en France, les touristes internationaux semblent de retour sur nos pistes de ski. Ainsi, pour la saison, 70 % des tour-opérateurs britanniques font état de réservations en hausse. Les Russes devraient être plus nombreux (+ 15 à 20 %), grâce à la stabilisation du rouble.

Pour autant, le domaine skiable français, longtemps le plus plébiscité au monde, n’est plus le leader incontesté en la matière.

Les stations françaises délaissées malgré tout

Pendant une trentaine d’années, la France et son domaine skiable, le plus important en Europe, étaient un leader mondial du ski. Mais aujourd’hui, c’est fini.

Malgré la bonne saison qui s’annonce, la montagne française perd en effet des parts de marché au bénéfice de ses voisins européens mais pas que.

Les États-Unis ont ainsi attiré plus de skieurs pendant la saison 2015-2016, en partie en raison des attentats sûrement, mais l’an dernier, c’est l’Autriche qui s’est imposée comme la référence pour les vacances au ski.

En 2016-2017, le nombre de journées-skieurs (le critère de référence) a reculé de 1,5 % en France, alors qu’il a augmenté de 1,5 % aux États-Unis et de 4 % en Autriche.

Les défis du ski français face à la concurrence européenne

Pour le conseil départemental de Savoie, si elle veut rester compétitive, la montagne française doit relever 3 défis :

• le renouvellement des clientèles,
• le renchérissement des investissements
• et l’adaptation au manque de neige

Et oui, le réchauffement climatique n’y est pas pour rien ! Mais les solutions existent malgré tout.

En Europe, l’Autriche s’impose comme le principal concurrent mais le pays n’est pas le seul. L’Italie et la Suisse apparaissent elles aussi comme des concurrents sérieux. Mais l’Autriche, par sa proximité avec l’Allemagne mais aussi les pays d’Europe de l’Est, tient la corde.

Or, si les grandes stations françaises les plus réputées – Val-D’Isère, Courchevel, Megève… –, ne connaissent pas vraiment la crise, les plus petites stations, dites familiales, ont plus de mal à attirer la clientèle internationale. Pourtant, elles sont financièrement bien plus abordables.

Un problème d’infrastructures

Outre le manque de notoriété, c’est surtout l’accès aux stations françaises qui les pénalise. En effet, même depuis la France, elles restent difficile d’accès par l’avion, par le train et par la route. La France a un domaine bien plus vaste et il est encore difficile en effet d’accéder à certaines stations voire régions.

Si les stations autrichiennes sont facilement accessibles depuis l’aéroport d’Innsbruck, les grands domaines français sont tous à plusieurs heures de route de Lyon Saint-Exupéry ou de Genève.

Autre constat : les stations françaises semblent avoir plus de mal à développer les activités hors-ski, pourtant de plus en plus prisées. Ainsi, les Chinois sont de plus en plus nombreux à vouloir monter sur le mont Blanc par l’aiguille du Midi. Mais ils ne skient pas encore tous. Pourtant, leur pouvoir d’achat croissant en fait une cible de choix.

Le manque d’hébergements, les problèmes de transport, la qualité des restaurants ou bien encore le peu de diversité des activités constituent aujourd’hui autant de freins qu’il est important de régler rapidement.

De nouveaux investissements prometteurs

Heureusement, la prise de conscience est là et de nombreux acteurs – politiques, économiques… –investissent.

L’an dernier, la région Auvergne-Rhône-Alpes a débloqué 30 millions d’aides financières pour l’enneigement artificiel, en augmentant le nombre de canons à neige, en particulier en moyenne altitude.

Des stations telles que l’Alpe d’Huez ou La Plagne ont entrepris également des constructions nouvelles pour augmenter leur capacité et leur qualité d’hébergement.

Enfin, le Club Med, très prisé des touristes israéliens et brésiliens par exemple, investit en masse dans les Alpes, aux Arcs notamment.

Que la montagne est belle !