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Quelles solutions face au tourisme de masse et à ses déviances ?

Suite de notre forum du 24 octobre dernier sur le thème de la « tourismophobie ». Face à l’afflux de touristes, certaines villes ou régions se mobilisent contre les abus quitte, parfois, à afficher un véritable tourismophobie. Mais des solutions existent !

Comment lutter contre les conduites excessives de certaines touristes, voire mieux, de les empêcher ? Liste noire de la part des tour-opérateurs, renforcement policier et douanier, surveillances des commerces d’alcool, verbalisation voire peines d’emprisonnement… Toutes les solutions ne sont pas dans la répression !

Le mauvais exemple barcelonais

Les hôtels de Barcelone ont accueilli 9 millions de touristes en 2016. Mais si on compte les autres types d’hébergement, la capitale catalane en aurait accueilli 30 millions ! Toutefois, ses résidents, excédés par les nuisances liées à ce tourisme de masse, se montrent de plus en plus hostiles envers les touristes.

Résultat : la mairie a empêché l’ouverture de nouveaux hôtels dans le centre et imposé des amendes de 600 000 euros aux plateformes de location de meublés touristiques sans licence, comme Airbnb et Homeaway pour ne pas augmenter sa capacité d’accueil. Et la colère gagne aussi les Majorquins confrontés aux mêmes problèmes.

Venise : vers une interdiction des touristes ?

Une interdiction, non. Mais une limitation, oui ! La mythique ville italienne accueille près de 30 millions de visiteurs par an. Un tourisme effréné qui provoque la colère des habitants. Là aussi, le maire de la Cité des Doges est monté au créneau pour interdire la construction de nouveaux hôtels dans sa ville.

Mais surtout, très récemment, la ville a acté l’interdiction de l’entrée des paquebots de croisière dans sa lagune ! Fini les photos de la place Saint Marc depuis le pont du navire. Une proximité qui menaçait fortement les fondations des monuments les plus proches et l’inscription de la cité au Patrimoine Mondial de l’Humanité.

Même constat concernant l’île grecque de Santorin, plus petite que Paris intra-muros : 2,1 millions de touristes en 2016 pour 10 000 habitants ! En 2015, le maire de Santorin, Nikos Zorzos, a alors demandé au ministère grec du Tourisme de l’aider à limiter l’afflux de touristes pour protéger les vestiges de l’île. Conséquence : des rues bondées, des restaurants surchargés, une circulation ultra dense…

L’Islande mise sur l’éducation

Mais certaines destinations populaires confrontées à de tels risques expérimentent diverses solutions sans pour autant aller jusqu’à la limitation, à l’image de l’Islande qui a vu ses entrées touristiques multipliées par 5 ces dernières années. Un seul mot d’ordre : préserver l’esprit des vacances ! Comment ? En éduquant le touriste mais aussi son hôte !

Ainsi, si la Chine a publié des guides de bonne conduite destinés à ses ressortissants partant à l’étranger, l’Islande demande à ses visiteurs de signer un accord en ligne, « The Icelandic Pledge » (« Le serment islandais »). Leur serment : s’engager à respecter la nature lors de leur séjour sur l’île.

Une charte de bonne conduite plutôt réussie qui présente huit principes essentiels. Une 1re qu’il faut surveiller de près pour connaître bientôt les résultats.

De nouvelles règles pour visiter le Machu Pichu

Inscrit au Patrimoine Mondial de l’Humanité depuis 1983, le plus célèbre site touristique du Pérou accueille plus d’un million de touristes chaque année. Ils n’étaient que 200 000 en 1987 ! Là Machu Pichu au Pérouaussi, l’Unesco menace de le mettre sur la liste des monuments en péril.

Ainsi, depuis le 1er juillet 2017, l’accès au site Inca emblématique du Pérou est modifié. Les visiteurs doivent désormais entrer sur de nouvelles tranches horaires. Objectif : diminuer le nombre de touristes présents simultanément sur le site pour le préserver.

Le principe est simple : le premier créneau de visite se situe entre 6 heures du matin et midi, le second entre midi et 17h30. Autre mesure : la présence sur le site est limitée à 4 heures, quelle que soit l’heure d’arrivée. Trois chemins de circulation ont également été retenus jusqu’à la cité Inca pour également éviter l’effet de masse. Chaque groupe de maximum 20 personnes doit être accompagné d’un guide touristique.

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