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  • 10 juillet 2015
  • Par APST

Revue de presse économique du 10 juillet 2015

Économie & Tourisme

Revue de Presse Économique

1er au 10 Juillet 2015

Législation.

Un an de retard pour le bulletin de paie simplifié.

Un an de retard pour le bulletin de paie simplifié Initialement, le bulletin de salaire devait être simplifié pour tous à compter de 2016. Cette réforme, plus compliquée que prévu à mettre en place, sera finalement appliquée en 2017. Et encore, au compte-gouttes.
Le choc de simplification des bulletins de salaire ne retentira pas l’année prochaine. le projet, mis en route par l’ancien Secrétaire d’Etat Thierry Mandon, visait à réduire les frais d’édition de ces fiches de paie longues à réaliser pour les entreprises, et pas toujours faciles à décrypter pour les salariés.
L’idée était de clarifier les informations qui y figurent, éparpillées aujourd’hui en une trentaine de lignes. Après cette modification, le contenu du document devait être divisé par deux, grâce à des regroupements au sein de grandes catégories de risques (maladie, retraite, chômage, décès) pour lesquelles les salariés cotisent.
Il était aussi prévu que les charges patronales ne soient plus mentionnées sur le bulletin, au grand dam de certains syndicats qui redoutent que des allégements passent en catimini.
En 2014, le Secrétaire d’Etat en charge de la Simplification avait estimé à 22 euros (environ) le coût mensuel théorique d’un bulletin de salaire. Avec les nouvelles mesures, mises en place dès 2016, ce montant devait être ramené à 12 euros. Mais il faudra attendre l’année suivante. C’est en tout cas ce qu’annonce La Parisien-Aujourd’hui en France qui se fonde sur les conclusions d’un rapport qui sera remis à Manuel Valls le 14 juillet prochain.
Les adaptations techniques auxquelles doivent faire face les services de Ressources-Humaines et les experts-comptables seraient en effet plus lourdes que prévues, et nécessiteraient des délais supplémentaires.
Dès l’an prochaine, les entreprises s’estimant prête à basculer pourront le faire en participant à une phase expérimentale qui débouchera sur un déploiement rogressif du dispositif en 2017, date à laquelle seules les entreprises de plus de 300 salariés seront en mesure d’utilise rles nouveaux outilsL’activité du secteur privé en France a enregistré en juin sa plus forte croissance depuis août 2011.
www.creation-entreprise.fr 02/06/15.

Nouvelles Technologies.

10 millions de Français font du streaming ou du téléchargement illégal.

4 millions ont recours aux services d’échange de fichiers en peer-to-peer, les autres se sont tournés vers le streaming et le téléchargement direct.
En dépit des condamnations qui frappent les grands sites de piratage, ce sont en mai plus de 10 millions d’internautes français qui se sont rendus sur l’un au moins des quinze principaux, affirme Le Figaro. Après avoir beaucoup progressé suite à la création de l’Hadopi en 2009, ce chiffre est à peu près stable depuis 2013. Une base incompressible d’adeptes du piratage qui s’est en partie déportée vers le streaming et les sites de téléchargement direct. Ils demeurent néanmoins 4 millions environ à utiliser des services peer-to-peer. Au hit parade des sites pirates, Zone Telechargement attire pas moins de 3,5 millions d’internautes français par mois.
www.journaldunet.com 08/07/15.

La consommation d’internet va tripler d’ici 2019.

On dit parfois que la Terre devient plus petite grâce à l’intensification des échanges entre les humains, en particulier par la voie électronique. Une récente étude de Cisco met des chiffres sur cette réalité.
Cisco a analysé le trafic IP, qui donne une bonne idée du volume des communications internet dans le monde. Il se trouve que durant la seule année 2019, les données transitant sur le réseau mondial seront l’équivalent du volume des données généré depuis… l’invention d’internet, il y a vingt ans. En termes de chiffres, cela donne environ 2 000 milliards de giga-octets, soit rien moins que 2 zettaoctets.
Si les communications internet vont tripler d’ici à 2019, ce n’est pas un hasard. Les humains sont de plus en plus connectés : en 2019, nous serons 3,9 milliards à se connecter à internet, soit plus de la moitié de la population mondiale. L’an dernier, nous n’étions « que » 2,8 milliards à profiter du réseau.
De plus, le nombre de terminaux internet possédés par chacun d’entre nous sera en moyenne de 3,2 par personne — en tout et pour tout, 24 milliards d’appareils internet circuleront donc à la surface du globe.
Tout cela va s’accompagner par des connexions plus rapides et plus fiables. Le débit moyen va doubler d’ici cinq ans. Quant aux manières de se connecter, elles passeront en priorité par le smartphone, par lequel transitera 67% des données. La vidéo est le contenu le plus consommateur de données : en 2019, elle pèsera 80% du trafic IP.
www.journaldeleconomie.fr 08/07/15.

Ressources Humaines.

Combien gagne un patron de PME ?

En matière de salaire, un monde sépare les patrons du CAC 40 de leurs homologues des grosses entreprises non cotées au principal indice boursier.
L’Observatoire ATH vient de mesurer les niveaux de rémunérations pratiquées dans les grosses entreprises hors CAC 40. Sont concernées, par exemple, des marques valorisées à un plus d’un milliard à la Bourse de paris, comme Casino, Gaumont, Bic, TF1, Seb ou Sodexo. Premier constat : leurs managers gagnent moins que leurs homologues des entreprises du CAC 40, premier indice boursier regroupant les 40 plus grosses capitalisations françaises. D’après ATH, les rémunérations distribuées dans ces grosses PME se sont établies, en 2014, entre 223 000 € à 562 000 € selon la taille des entreprises. On est loin des 2,267 millions d’euros versées en moyenne dans les grands établissements du CAC.
Très peu de femmes dirigeantes.
Ces montants passés au crible par les cabinets d’audit et d’expertise comptable regroupés au sein d’ATH, comprennent la partie fixe (salaire) et les montants variables générés par les stock options, les bonus et les avantages professionnels en nature.
L’écart s’est encore creusé l’an dernier entre ce « middle market », qui a vu sa rémunération moyenne se replier de-1 à -2% , et la galaxie du CAC 40 où la hausse des dividendes, partagés sous la forme d’options sur titre, a fait grossir les enveloppes (+4%). Chez les premiers, la part variable, déconnectée du capital, est beaucoup moins forte. Seuls 25% de ces dirigeants bénéficient d’indemnités de départ, de primes de non-concurrence ou de retraites-chapeaux.
Les femmes restent, en outre, sous-représentées dans ce classement. ATH en a dénombré 25 sur 401 dirigeants, moins qu’en 2013 (27), et à peine plus qu’en 2012 (22).
www.creation-entreprise.fr 07/07/15.

Sociétal.

Travail. 39 % des Français se déclarent « accros ».

Selon une étude menée par OpinionWay pour mediarh.com, 39 % des Français se sont déclarés « accros » au travail et 29 % se sentent angoissés lorsqu’ils n’ont pas assez de travail. Travailler plus pour angoisser moins. Cela pourrait être la devise de ces Français sondés pour l’étude réalisée par OpinionWay. 39 % des Français ont déclaré être « accros » au travail, ils ont évoqué avoir besoin de leur « dose ». 6% des personnes interrogées ont répondu « oui, tout à fait » et 33% « oui, plutôt ». Parmi les personnes interrogées, 29 % ressentent une certaine angoisse lorsqu’ils n’ont pas leur dose de travail et 28 % avouent consulter leurs mails professionnels tous les soirs ou presque. Les trois quarts des personnes ont évoqué avoir déjà été surchargées de travail régulièrement ou de temps en temps et 57 % ont déjà connu une situation d’épuisement au travail. 61 % des salariés boivent du café pour tenir la cadence, 21 % préfèrent s’allumer une cigarette et 14 % consomment de l’alcool pour tenir.
Moins d’un Français sur deux (49 %) considère que leur travail est plutôt un plaisir, plus spécialement pour les salariés des TPE (64 %). En ce qui concerne l’équilibre vie personnelle et vie professionnelle, 72 % des salariés considèrent avoir un bon équilibre.
www.letelegramme.fr 04/07/15.

Tourisme.

« A la Tour Eiffel, on fait la queue pendant des heures, au Reichstag de Berlin, on réserve à l’avance »

J’aime bien ma trouvaille en comparant la Tour Eiffel et le Reichstag à Berlin. Dans le premier, la première image que l’on s’en fait pour la visiter est la file d’attente (jusqu’à deux heures inter(minables) en haute saison). Sur le site Internet de la Tour Eiffel, on trouve un calendrier coloré façon années 1980 pour indiquer les périodes chargées des autres. Au Reichstag, pas de queues.
Car les autorités allemandes ont mis en place un système de réservations via Internet ou téléphone avec trois choix possibles par les visiteurs.
On recontacte le visiteur sous 24 heures pour lui donner l’heure de rendez-vous pour la visite, parmi les trois vœux inscrits. La Tour Eiffel est payante. Le Reichstag est gratuit. Enfin, il y a près de 7 millions de visiteurs de la Tour Eiffel contre …12 millions au Reichstag, ce qui ajoute à ses mérites.
Voilà un exemple du travail à faire pour rendre notre tourisme plus attractif, loin des ridicules panneaux « au revoir, à bientôt » que la commission de promotion du tourisme suggère d’apposer aux sorties de territoire.
Extraits de l’intervew de Mark Watkins, Président Fondateur de Coach Omnium.
www.pagtour.net 07/07/15.

L’Ethiopie élue meilleure destination touristique au monde.

Pour l’année 2015/2016, la Banque mondiale évalue la croissance de l’Ethiopie à 10,5%, une estimation supérieure à celle du FMI, qui mise sur une croissance économique de 8,6%.
Pour l’année 2015/2016, la Banque mondiale évalue la croissance de l’Ethiopie à 10,5%, une estimation supérieure à celle du FMI, qui mise sur une croissance économique de 8,6%. (Crédits : Reuters)
Il n’y a pas que l’agriculture et le domaine industriel qui profite à l’Ethiopie : le tourisme aussi participe au développement du pays. Il a d’ailleurs connu une croissance particulièrement constante selon la Banque Mondiale, passant de 468.000 visiteurs en 2010, à 681.000 en 2013. Mais si le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique a été choisi, c’est surtout pour la richesse et l’excellente conservation de ses monuments historiques.
L’Ethiopie a été élu « meilleure destination » du monde pour les touristes cette année, par le Conseil Européen sur le Tourisme et le Commerce (CETT), un groupe de l’Union Européenne à but non-lucratif.
Le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique après le Nigéria a été choisi pour « l’excellente conservation de l’état de ses monuments », situés dans la Basse vallée de l’Alouache – où les restes fossiles de Lucy ont été découverts -, ou encore dans les ruines de la ville d’Axoum, qui représente le cœur de l’Ethiopie antique.
Si la plupart des sites culturels et historiques éthiopiens sont enregistrés au patrimoine mondial de l’UNESCO, l’ambassade d’Ethiopie en Angleterre a tout de même souhaité célébrer cette récompense, en postant un tweet comprenant certains des endroits touristiques les plus populaires du pays.
Et si le gouvernement éthiopien n’a pas manqué d’identifier le tourisme comme l’un des domaine clés du développement économique du pays, c’est parce que le tourisme a connu une croissance particulièrement constante selon la Banque Mondiale. Le pays a accueilli 681.000 visiteurs en 2013, contre 468.000 en 2010.
Pour rappel, les destinations les plus populaires d’Afrique, le Maroc et l’Afrique du Sud, ont reçu approximativement 10 millions et 9,5 millions de visiteurs en 2013.
En outre, le CETT a souligné que la sécurité et l’énorme potentiel d’accueil du pays seront présentés par certains de leurs membres, s’ils acceptent l’invitation qui leur a été faite, soit « une visite de familiarisation » en Ethiopie.
Pour le Premier ministre Hailemariam Desalegn, « le tourisme a une vocation sociale », et c’est aussi un moyen idéal de « partager des revenus », et de « soutenir le développement des communautés marginales et rurales ».
Et tandis que la société civile et le processus démocratique mettent du temps à avancer, la croissance économique, elle, augmente d’année en année. En dix ans, entre 2003 et 2013, le pays a enregistré un taux de croissance de 10,8% en moyenne, deux fois plus que la moyenne de la région qui est de 5,3%. Pour l’année 2015/2016, la Banque mondiale évalue la croissance de l’Ethiopie à 10,5%, une estimation supérieure à celle du FMI, qui mise sur une croissance économique de 8,6%.
Mais si le tourisme a été un facteur profitable à cette croissance, l’agriculture et la production industrielle l’ont aussi alimenté. De plus, le gouvernement aurait déjà négocié de nombreux accords avec des investisseurs internationaux, souvent chinois.
Le Fond monétaire international a classé l’Ethiopie comme l’une des économies les plus dynamiques au monde, et Addis-Abeba, la capitale, a même été décrite comme le futur Dubaï africain… Pour preuve de l’importance retrouvée de ce pays dans le jeu international, Barack Obama y a prévu une visite à la fin du mois. Une première pour un président américain.
www.latribune.fr 09/07/15.

Les ambitions nouvelles du tourisme espagnol.

La formule « sol y playa » a fait de l’Espagne la troisième destination touristique, mais commence à toucher ses limites. Pour séduire les nouveaux visiteurs en provenance des pays émergents ou des vacanciers européens toujours plus exigeants, les professionnels du secteur multiplient les offres autour de la culture, de la gastronomie ou des activités sportives…
Dans mon pays d’Espagne, olé ! Y’ a un soleil comme ça ! », ont chanté à tue-tête des générations de bambins en colonie de vacances. La chanson évoque aussi la mer, les taureaux… Tous les clichés sur l’Espagne réunis en quelques couplets… et qui en disent long sur l’image que le pays s’est forgée à l’étranger.
Soleil, plage, fiesta sont, en effet, les ingrédients qui ont permis à l’Espagne de décoller comme destination privilégiée du tourisme de masse à partir des années 1960. Cinquante ans plus tard, Torremolinos, station balnéaire de la Costa del Sol, où tout a commencé, ne désemplit pas. En ce vendredi de juin, des dizaines de touristes équipés des tongs et short réglementaires se délassent aux terrasses des cafés ou descendent à la plage, en empruntant des ruelles escarpées bordées de gargotes et de boutiques de souvenirs, au rythme enfiévré des premiers tubes de l’été. En contrebas, la mer, la plage, ses restaurants construits à même le sable, et ses immeubles de dix étages qui bordent le littoral sur des centaines de mètres.
Mais, à une demi-heure en train de là, dans le centre historique de Málaga, ce n’est pas seulement pour la plage qu’Annette et ses deux enfants sont venus passer une semaine dans la région. « C’est aussi pour la culture », affirme la mère de famille suédoise. Les deux adolescents se prennent tour à tour en photo au côté d’une statue métallique à l’effigie de Pablo Picasso, qui semble profiter de la brise marine, en face de sa maison natale.
Le pari assumé de la culture.
« Dans les années 2000, Málaga a décidé d’exploiter la chance qu’un artiste comme Picasso y soit né », raconte José María Luna, directeur de la Fondation Picasso, en charge de certains des principaux musées de la ville. A cette époque, « les seuls clients des hôtels étaient là pour affaires. Les week-ends et l’été, l’activité était au point mort, la ville était sombre », se souvient Francisco Moro, directeur de l’hôtel quatre étoiles MS Maestranza Málaga. Autrefois délaissée par les touristes qui lui préféraient les plages bondées de la Costa del Sol, Málaga s’est imposée ces dernières années comme une destination en soi, grâce à son pari assumé pour la culture. Après l’ouverture du musée Picasso et du Centre d’art contemporain en 2003, la ville accueille depuis le mois de mars une antenne du Centre Pompidou, qui pourrait recevoir 250.000 visiteurs par an. Une filiale du musée d’art russe de Saint-Pétersbourg a aussi ouvert cette année. En tout, la ville de moins de 600.000 habitants compte 36 musées ! Parallèlement, le centre historique a été restauré, le port, autrefois fermé, a été modernisé et est désormais un lieu de promenade privilégié. Des bateaux de croisière y jettent l’ancre, pour débarquer des hordes de vacanciers. A quelques pas de là, sur le quai, « el Cubo », l’édifice cubique tout de verre et d’acier qui tient lieu de siège au Centre Pompidou de Málaga, semble n’attendre qu’eux.
Voilà comment cette ville, qui ne bénéficie pas de la richesse patrimoniale des autres capitales andalouses, Séville, Cordoue ou Grenade, est parvenue à figurer dans les guides touristiques. « En dix ans, le nombre de visiteurs a augmenté de 127 % à Málaga », affirme José María Luna.
A quelques kilomètres de distance, cohabitent ainsi deux modèles radicalement différents : Torremolinos offre le traditionnel assortiment de « soleil, plage et divertissement » bon marché qui a fait de l’Espagne une puissance touristique. Málaga, elle, illustre les efforts menés par le secteur pour se renouveler.
Une ambition affichée par nombre de professionnels, afin de garantir la pérennité d’un secteur qui génère directement et indirectement plus de 15 % du PIB espagnol, d’après le Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC). Certes, le secteur vit un véritable âge d’or : ses revenus ont augmenté de 2,9 % en 2014 grâce au retour des clients espagnols, qui avaient déserté pendant la crise, mais, surtout, grâce à l’augmentation du nombre de touristes étrangers (+ 7 %), qui ont été 65 millions à visiter le pays l’an dernier. L’Espagne a ainsi battu son record d’affluence pour la deuxième année d’affilée, se hissant au troisième rang des pays les plus visités derrière la France et les Etats-Unis. En 2015, la tendance à la hausse se poursuit. L’Espagne bénéficie notamment de l’instabilité politique en Afrique du Nord, qui a drainé de nombreux touristes vers les plages plus sûres des Canaries et des Baléares.
Il n’empêche. Le modèle doit se réinventer. Aujourd’hui, l’offre espagnole apparaît en effet insuffisante pour capter les nouveaux flux en provenance des pays émergents, comme la Chine, le Brésil ou encore la Russie, qui ne font pas le déplacement jusqu’en Europe simplement pour faire bronzette. Il s’agit aussi de conserver les traditionnels touristes européens. Ces derniers « ne passent plus que huit jours à la plage et répartissent le reste de leurs congés entre de petits séjours », explique Josep Francesc Valls, ancien directeur du centre de direction touristique de l’Esade Business School. Cela oblige à augmenter l’offre hors saison. « Le problème, c’est que le succès du « sol y playa » et le fait que l’Espagne soit traditionnellement une destination refuge, notamment après les attentats du 11 septembre 2001, ou depuis le printemps arabe de 2011, nous ont empêchés de nous repositionner et de développer des produits alternatifs », déplore Josep Francesc Valls.
De ce point de vue, Málaga a mis dans le mille : au « soleil et plage » de la Costa del Sol, la ville ajoute la culture, la gastronomie et la nature, l’arrière-pays de la région offrant de belles possibilités d’escapades. Bilbao, ancienne ville industrielle du Pays basque, avait ouvert la voie en inaugurant à la fin des années 1990 une antenne du musée Guggenheim. Son édifice insolite conçu par l’architecte Frank Gehry a attiré plus d’un million de visiteurs en 2014.
La France n’a qu’à bien se tenir.
Même si « le développement de ces propositions alternatives est trop lent », aux yeux de Josep Francesc Valls, il n’en demeure pas moins qu’elles commencent à émerger un peu partout sur le territoire. Avec des trésors comme Barcelone, Saint-Jacques-de-Compostelle ou encore Ségovie ou Cuenca, le tourisme urbain est en plein essor. Le World Economic Forum considère du reste l’Espagne comme la destination touristique la plus compétitive du monde grâce à ses ressources culturelles. Sans parler de la qualité des infrastructures, avec nombre d’aéroports, un train à grande vitesse et des autoroutes qui permettent de circuler commodément d’une ville à l’autre dans le pays.
La gastronomie constitue aussi un atout majeur, alors que l’Espagne est un vivier de chefs étoilés. La France n’a qu’à bien se tenir, d’autant que « les prix des restaurants étoilés y sont entre 30 % et 40 % moins élevés », note Josep Francesc Valls. Idem pour les hôtels urbains… Cela n’a pas empêché le chef Paco Roncero d’ouvrir l’été dernier le restaurant le plus cher du monde à Ibiza. A 1.650 euros le menu, la clientèle est essentiellement russe et arabe. Se renforcent aussi les offres touristiques autour du sport, comme le golf en Andalousie, du vin – l’Espagne compte des vignobles réputés en rioja ou en ribera- del-duero notamment -, ou encore de la nature.
Ces initiatives sont bienvenues, mais, pour le secteur, le fonds de commerce de l’Espagne reste bel et bien le « sol y playa », qui représente 70 % de l’offre touristique. « Avec Málaga et ses musées, nous n’avons pas transformé notre modèle, nous l’avons complété », nuance Manuel Ruiz, président de l’association des entrepreneurs de loisirs nocturnes de la région. « Málaga et la Costa del Sol tirent parti l’une de l’autre et réciproquement », analyse Francisco Moro.
L’Espagne n’a toutefois pas les moyens de se reposer sur ses lauriers. Son modèle bon marché est peu rentable. Or, avec des côtes saturées d’immeubles, le pays ne peut plus compter, comme il l’a toujours fait, sur une augmentation des volumes d’arrivants, sous peine de défigurer ce qui a été épargné par des décennies de bétonnage à tous crins. Ce d’autant moins que les vacanciers européens sont de plus en plus exigeants, notamment en termes d’environnement. Par ailleurs, même si elle reste bon marché, l’Espagne n’est pas en mesure de concurrencer les marchés méditerranéens sur les prix et doit donc trouver d’autres arguments pour attirer les flux touristiques qui se détournent du nord de l’Afrique. « La rentabilité passe désormais par la qualité et la diversité de l’offre », estime Josep Francesc Valls.
Alors que les dépenses par touriste ont stagné en 2014 (- 0,6 %) mais semblent repartir à la hausse cette année, améliorer les prestations pourrait permettre de sortir d’une logique à bas coût et de séduire des clients à pouvoir d’achat plus élevé. C’est le pari des hôteliers de Magaluf, dans la province de Calviá, sur l’île de Majorque (Baléares). Se considérant trop dépendants d’une clientèle britannique au profil modeste et peu rentable, ils ont décidé fin 2011 de cibler des clients plus riches, avec une offre plus haut de gamme. Quatre ans et 100 millions d’euros d’investissement plus tard, les effets commencent à se faire sentir, si l’on en croit l’expérience de Melia, numéro un de l’hôtellerie en Espagne et à la tête de cette initiative. La chaîne, qui a amélioré huit de ses établissements dans la zone, affirme que ses recettes ont augmenté de 14 % en trois ans, grâce à une hausse du revenu par chambre de 19 %.
Malgré ces efforts, Magaluf reste toutefois un haut lieu de débauche touristique : drogue, alcool, sexe et concours douteux continuent de rythmer la saison estivale, au grand dam des habitants de la station balnéaire. Réformer un modèle qui marche prendra sans doute du temps…
www.lesechos.fr 09/07/15

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