Revue de presse économique du 20 juin 2015
Économie & Tourisme
Revue de Presse Économique
10 au 20 Juin 2015
Conjoncture.
Reprise des investissements des entreprises en 2015.
La reprise est en route, même si elle ne fait pas encore sentir ses effets sur le taux de chômage. Le baromètre montre que l’investissement augmenterait de 1% cette année, puis de 2,6% en 2016. 80% des entreprises comptent investir, tout particulièrement les entreprises de taille intermédiaire (ETI) avec 93% d’intention — les PME se contentant elles de 75%.
Les intentions d’investissements sont elles aussi en hausse : en 2013, année du précédent baromètre, 20% des entreprises interrogées avaient l’intention d’augmenter leurs investissements ; pour 2015, ce pourcentage passe à 31% par rapport à 2014.
50% des 800 PME et ETI du panel privilégient pour 2015 des investissements « offensifs », ce qui signifie de l’argent injecté pour augmenter la capacité de production ou développer la recherche et le développement. Il y a deux ans, 65% des entreprises préféraient investir de manière « défensive », se contentant de renouveler du matériel de production.
www.journaldeleconomie.fr 11/06/15 ;
Économie.
PIB, dette publique, impôts… radiographie de l’économie française.
Comme chaque année, l’Insee a pris le pouls de la France, en publiant un rapport compilant les principales données économiques tirées des comptes de la nation en 2014. Si le diagnostic qui en découle est, de manière générale, peu réjouissant, il comprend tout de même quelques points positifs.
- PIB : un net ralentissement… avant le rebond ?
Sur le plan de la croissance, 2014 est une année à oublier avec une augmentation de seulement 0,2% du Produit intérieur brut (PIB). Un gros coup de frein, après le timide +0,7% enregistré en 2013. La faute, notamment, à la faiblesse des exportations, qui ont progressé moins rapidement que les importations (+2,4% contre +3,8%), ce qui a coûté 0,5 point de croissance. Reste que l’année 2015 s’annonce un peu meilleure : la croissance du 1er trimestre a été évaluée à 0,6%, et la Commission européenne s’attend à une hausse de 1,1% sur l’ensemble de l’année. - Endettement : le déficit se réduit, mais la dette progresse.
C’est une bonne surprise : le déficit public s’est réduit à 4% du PIB l’an dernier, contre 4,1% en 2013, alors que le gouvernement redoutait une hausse à 4,4%. On commence doucement à se rapprocher du seuil des 3% qui ne doit théoriquement pas être dépassé selon les critères de Maastricht.
Il reste toutefois du chemin à parcourir – et de nouvelles économies à trouver – avant de revenir en dessous de cette limite, objectif que le gouvernement espère atteindre d’ici 2017. Entre temps, la dette publique, elle, risque de continuer à grimper. En 2014, elle a bondi de 3,3 points, à 95,6% du PIB. Ce qui représente plus de… 2.000 milliards d’euros ! - Pouvoir d’achat : première hausse depuis 2011.
Les Français ne s’en sont probablement pas aperçus, mais leur pouvoir d’achat a grimpé l’an dernier.
Et pas qu’un peu : +1,1%, après un recul de 0,1% l’année précédente. Il s’agit même de la première progression depuis 2011. La raison est simple : si les revenus des ménages, après prélèvements sociaux et fiscaux, n’ont progressé qu’à un rythme modeste (+1,1%), l’inflation a été proche de zéro l’an dernier. Et cette tendance a de bonnes chances de continuer en 2015 : la hausse des prix à la consommation s’est limitée à 0,3% en mai et ne devrait pas sensiblement rebondir d’ici la fin de l’année… - Impôts : toujours plus de prélèvements obligatoires.
Ce n’était pas encore l’année de la pause fiscale. En 2014, le taux de prélèvements obligatoires, qui représentent l’ensemble des impôts, taxes et cotisations sociales versés à l’Etat, a grimpé de 0,2 point, à 44,9% du PIB. Depuis 2010, ce ratio a même progressé de 3,6 points. Ce qui représente une hausse de… 132,6 milliards d’euros ! En cause, entre autres : revalorisation des principaux taux de TVA, tours de vis concernant l’impôt sur le revenu, hausse des cotisations retraite… autant de mesures qui n’ont pas été totalement compensées par le geste fiscal à destination des entreprises, au travers du Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE).
Cette pression fiscale commencera-t-elle à se réduire cette année ? Si les ménages vont bénéficier d’un geste important concernant l’impôt sur le revenu, plusieurs hausses de taxes sont tout de même entrées en vigueur depuis le début de l’année. Le match s’annonce serré… - Emploi : les contrats aidés permettent de limiter la casse.
Chose étonnante vu la morosité du marché du travail, le nombre de personnes occupant un emploi a progressé en 2014 : l’Insee en a recensé 27,3 millions, représentant 25,7 millions équivalents temps plein, un chiffre en hausse de 0,3%. Une tendance qui s’explique en grande partie par le boom des contrats aidés, sur fond de déploiement des contrats d’avenir, qui ont permis de créer 60.000 postes supplémentaires l’an dernier.
Reste que le chômage a, lui, continué de progresser : fin 2014, il a atteint la barre des 10,1% en métropole, contre 9,7% un an plus tôt. 2015 ne s’annonce pas meilleur : au premier trimestre, ce même taux de chômage n’a que très légèrement reculé, à 10%, selon les dernières données de l’Insee publiées début juin. Et les statistiques mensuelles des demandeurs d’emploi d’avril n’incitent guère à l’optimisme pour la suite.
www.capital.fr12/06/15.
Les retards de paiement ont un impact sur les PME et l’emploi.
Les retards de paiement des grandes entreprises envers leurs fournisseurs et sous-traitants sont dommageables non seulement pour les TPE et PME, mais aussi pour l’économie du pays, estime Pierre Pelouzet, le médiateur national des relations inter-entreprises.
Dans son premier baromètre trimestriel sur les retards de paiement de factures, le médiateur a calculé que le délai moyen de règlement d’une facture prenait 13 jours de plus que le délai maximal, soit 60 jours après réception de la facture.
Ces retards de paiement représentent un total de 3,97 milliards d’euros. Ce manque à gagner pèse sur les épaules des petites entreprises — c’est même un des facteurs des défaillances des TPE/PME : 25% des faillites de ces entreprises sont le fait des retards de paiement de leurs factures.
Ces mauvaises manières ont « un impact sur l’emploi, sur l’investissement et sur la confiance. Ça bloque l’innovation, c’est un frein à cette économie qui est en train de petit à petit reprendre », explique le médiateur. Et l’impact est certain aussi sur l’emploi, puisque ce sont 100 000 emplois qui n’existent pas à cause de ces retards.
www.journaldeleconomie.fr 15/06/15.
Emploi.
Le tourisme a généré 1,31 million d’emplois en France en 2011.
Ce sont des emplois créés en majorité à Paris et dans les espaces urbains. Le secteur du tourisme a généré 1,31 million d’emplois en France métropolitaine en 2011, soit 4% de l’emploi total, selon une étude de l’Insee publiée mardi 16 juin. Toutes régions confondues, le tourisme profite en premier lieu aux secteurs de la restauration et de l’hébergement, qui « concentrent 60% de l’emploi local touristique ».
L’Institut national de la statistique classe ces emplois en deux catégories : 986 000 sont « directement liés à la présence de touristes sur leur lieu de séjour » et 324 000 émanent « d’autres aspects du tourisme », « notamment les transports et les agences de voyages ». L’étude se focalise sur la première catégorie et son quasi-million d’emplois.
La majorité des emplois créés en Ile-de-France.
Les « espaces urbains », hors littoraux et montagnes, concentrent 54% de ces emplois, notamment grâce au tourisme d’affaire. L’Ile-de-France domine le palmarès, avec un quart des emplois locaux touristiques. Paris et sa région rassemblent « treize des vingt sites culturels et récréatifs les plus visités en France (Disneyland Paris, Louvre, château de Versailles, etc.) », précise l’Insee. La capitale cumule aussi « près du tiers de la richesse dégagée par le tourisme en France métropolitaine ».
Mais l’emploi touristique est encore plus vital pour les espaces littoraux et montagneux. Les premiers, qui ne représentent que 10% de la population métropolitaine, concentrent 20% de l’emploi local touristique. Ces emplois sont toutefois marqués par une « forte saisonnalité » : sur le littoral corse, par exemple, ils sont « quatre fois plus importants au mois d’août qu’en janvier ». Quant aux stations de ski, elles rassemblent moins de 1% de la population, mais 7% de l’emploi local touristique, avec « deux pics saisonniers : un en été et un en hiver ».
www.francetvinfo.fr 16/06/15.
Entreprises.
La France championne d’Europe des retards de paiement.
Les retards de paiement sont toujours la bête noire des entreprises, notamment les plus petites. Ils sont à l’origine d’un quart des faillites recensées en France1. Depuis cinq ans, la Médiation interentreprises tente bien d’améliorer les choses, en intervenant à l’amiable et dans le cadre d’un processus confidentiel (certaines actions sortent toutefois sur la place publique, comme la récente intervention entre SFR-Numericable et ses fournisseurs), entre les donneurs d’ordre en délicatesse avec leurs clients ou leurs fournisseurs. «Sur le millier d’actions que nous avons menées l’année dernière, plus d’un quart concernaient des retards de paiement. C’est dire si cette question est cruciale», confirme Pierre Pelouzet2, médiateur national des relations interentreprises.
Pour prendre la mesure du problème et voir si la situation s’améliore au fil des années, la Médiation va désormais publier, en partenariat avec le cabinet Altares3, un indicateur trimestriel des retards de paiement des 120 plus grandes entreprises françaises (à partir de l’étude d’un échantillon de 211 millions de factures). Que révèle la première édition de cet indicateur, dévoilé en avant-première par Le Figaro ?
Premier constat, les retards de paiement restent un sport national.
«Deux entreprises sur trois en France règlent leurs fournisseurs et leurs sous-traitants avec retard», constate Pierre Pelouzet. Pire, neuf ETI ou grandes entreprises sur dix sont dans ce cas, contre quatre sur dix en Allemagne et huit sur dix à l’échelle européenne. Pour mémoire, les entreprises ont 60 jours à compter de la date d’émission de la facture pour s’en acquitter et 45 jours fin de mois.
Deuxième enseignement, les entreprises françaises sont championnes d’Europe des petits retards de paiement (inférieurs à 15 jours). Aujourd’hui, le retard moyen est de 13 jours, contre un peu plus de 6 jours en Allemagne, mais plus de 17 jours en Espagne et autour de 15 jours en Grande-Bretagne. Le problème, c’est qu’un seul jour de retard de paiement équivaut à 1 milliard d’euros de trésorerie en moins pour les entreprises concernées. «Sur le premier trimestre 2015, les retards de paiement des 120 grandes entreprises étudiées atteignaient quelque 4 milliards, soit 20% de plus qu’au premier trimestre 2014. Nous estimons qu’il manque entre 10 et 13 milliards d’euros chaque année dans les poches des petites et moyennes entreprises à cause de ces retards de paiement4», constate Pierre Pelouzet.
Les récentes annonces de l’exécutif permettront peut-être de désamorcer les conflits entre donneurs d’ordre et fournisseurs. Les mauvais payeurs sont en effet désormais sous le coup d’amendes administratives et les plus récalcitrants (passibles de plus de 75.000 euros d’amendes) pourront figurer sur une liste noire. Quant aux commissaires aux comptes, ils doivent attester dans le cadre de la loi Hamon des délais de paiement de leurs clients.
www.lefigaro.fr 12/06/15.
Ressources Humaines.
Entreprendre, c’est bon pour la santé ?
Entreprendre, employer, créer, investir… Les fonctions de dirigeant ont pour vertu de projeter l’individu dans des « facteurs salutogènes « , comme les appelle Olivier Torres, PMiste convaincu et fondateur d’Amarok, l’observatoire de la santé des dirigeants de PME, des commerçants et des artisans. Plus concrètement, les chefs d’entreprise développent certaines qualités comme l’endurance, l’optimisme, la passion, la sensation de maîtriser son destin, le sentiment d’auto-efficacité, etc. « A plus forte raison dans une PME, une structure simple où les gens se connaissent, plus facile à comprendre et à maîtriser qu’un grand groupe. Une PME, ça a du sens », poursuit l’expert.
Mais toute médaille ayant son revers, les chefs d’entreprise sont des leaders et chez les meneurs, il n’y a pas de place pour exprimer une faiblesse. Pas le temps non plus d’éprouver du plaisir et de le faire durer, de faire des pauses, de dormir ou de faire du sport. « Tout ce qui prend du temps – aller chez le médecin ou partir en vacances -, reprend l’expert, ne fait pas partie du quotidien du dirigeant.
Et pourtant, savoir savourer une victoire, par exemple, c’est bon pour la santé ! »
Une semaine ou deux mois de vacances : mêmes effets !
Les chefs d’entreprise prennent seulement entre trois et trois semaines et demie de vacances par an.
La solution, pour en profiter pleinement, serait de les répartir dans l’année. Le Dr Frédéric Saldmann nous apprend en effet, dans son dernier livre Prenez votre santé en main, que la durée idéale des vacances est d’une semaine. « Leur prolongation n’augmentera ni votre forme, ni votre récupération », affirme-t-il.
Mais attention, des vacances à la dernière minute sont déconseillées : « Des scientifiques allemands ont montré que la meilleure période se situait huit semaine avant le départ. Connaître sa destination et sa date de congé augmente progressivement le plaisir. Et le fait d’y penser comme une récompense génère un profond bien-être », poursuit-il.
Autre bonne nouvelle : l’effet bénéfique des vacances dure cinq semaines maximum après le retour.
Encore moins de regrets quand on sait que le QI baisse de 20 points au bout de trois semaines de vacances…
Une dette de sommeil qui peut coûter cher à l’entreprise.
De la même façon, les chefs d’entreprise dorment moins pour travailler plus : 6h30 contre 7h05 pour le reste de la population, selon Olivier Torres. Au bout de deux semaines, le delta est donc de huit heures, entraînant une baisse de la créativité et de la capacité à détecter les opportunités et une augmentation de l’irritabilité. « Cette identité du chef d’entreprise fondée sur le travail et le surtravail crée une fatigue permanente. Réoctroyez-vous de la quantité de sommeil ! Ecoutez votre corps !
Enfermez-vous 15-20 minutes dans votre bureau pour faire une sieste », martèle le chercheur lors de ses conférences.
S’octroyer des pauses pour faire face au stress, adopter une bonne hygiène alimentaire, mais aussi lutter contre la sédentarité et oxygéner ses organes : quelques principes de bon sens qui permettent de garder le dessus. Un dirigeant qui se préoccupe de sa santé se préoccupe aussi de celle de ses salariés, et donc de celle de son entreprise.
www.chefdentreprise.com 11/05/06.
Les ruptures conventionnelles explosent dans les entreprises.
Les ruptures conventionnelles explosent dans les entreprises Entre 2009 et 2014, le nombre de ruptures conventionnelles négociées dans les entreprises a fait un bond de 68%. Le succès de cette formule atteste que le marché du travail français est beaucoup moins rigide qu’on ne le dit.
Depuis sa création en 2008, la rupture conventionnelle fait un « carton » dans les entreprises. En cinq ans, le nombre de procédures homologuées par les Préfectures a explosé de près de 70%, passant de 16 000 en moyenne par mois à 27 000 aujourd’hui, indique le Centre d’Etudes de l’Emploi dans une enquête publiée mercredi. Pour le seul mois d’avril 2015, jusqu’à 30 282 dossiers seraient parvenus aux guichets des Directions du Travail. Le phénomène ne cesse donc de s’amplifier et demeure une alternative hyper-flexible en période crise, notamment dans les TPE.
Un licenciement économique camouflé ?
Pour rappel, la rupture conventionnelle est, comme son nom l’indique, un accord ou un « arrangement » passé entre l’employeur et un salarié qui souhaitent, à l’amiable, mettre fin à leur collaboration.
Cette formule écarte, pour l’employeur, un risque juridique devant les prud’hommes. Pour le salarié, ce mode de rupture ouvre, contrairement à une démission, des droits à l’assurance-chômage.
En dehors de cette sécurité, l’accord est souvent moins avantageux pour le salarié d’un point de vue indemnitaire. D’après le CEE, l’enveloppe versée « dans le cadre d’une rupture conventionnelle ne représente un gain élevé que pour le dernier décile de la distribution des salaires » (autrement dit pour les cadres).
Beaucoup de chefs d’entreprise l’ont bien compris qui tente de contourner la législation en camouflant un motif économique derrière une rupture négociée. dans ce cas précis, la procédure tourne au désavantage du salarié qui ne « bénéficie pas des dispositions d’indemnisation et de reclassement prévues dans le cadre du licenciement économique ».
www.creation-entreprise.fr 11/06/15.
Prendre des vacances serait bon pour sa carrière.
Une étude de la très sérieuse Harvard Business Review démontre que les salariés qui épuisent tout leur stock de vacances ont plus de chances d’être augmenté par leur patron.
Vouloir le beurre et l’argent du beurre. Contrairement aux idées reçues, prendre des vacances augmenterait vos chances d’obtenir une augmentation, voire d’être promu. Selon la Harvard Business Review1, de telles opportunités se présentent davantage aux salariés qui ont épuisé tout leur stock de capital vacances. Ces derniers ont 6,5% plus de chance que ceux qui ne profitent pas de 11 jours de congés payés ou plus chaque année. Le taux peut sembler minime mais il démontre qu’il n’existe pas de corrélation entre le fait de rester enchaîné au bureau et celui d’accélérer sa carrière professionnelle.
Les chercheurs sont partis du constat que les Américains n’ont jamais pris si peu de jours de congés durant les quarante dernières années, s’appuyant sur une étude de la US Travel Association.
«Beaucoup d’employés ne prennent pas ou peu de jours de repos parce qu’ils pensent que cela aura un impact négatif sur leur carrière à travers le regard de leur hiérarchie. Ce qui est totalement faux», explique la direction de l’association américaine.
Des vacances pour être plus productif
Les dirigeants d’entreprises associent l’épanouissement personnel des employés à leur productivité 2au travail. Plusieurs études ont démontré que changer d’air augmente celle-ci de plus de 30%. C’est pourquoi un salarié prenant régulièrement des congés est bénéfique pour son entreprise. Le Japon a d’ailleurs dernièrement émis le projet de forcer ses travailleurs à prendre des vacances3 pour lutter contre le «présentéisme» qui coûte plus cher encore aux entreprises que l’absentéisme.
Le rapport note toutefois que toutes les vacances ne se valent pas. Dans certains cas, le stress d’un voyage à un impact négatif sur le cerveau qui fait que le congé ne constitue finalement pas d’apport bénéfique. Un tel stress peut même avoir finalement un impact négatif sur la productivité.
Pour éviter cela, la HBR émet quelques conseils: planifier ses vacances au moins un mois en amont, s’accorder avec ses collègues pour qu’ils assurent le remplacement et enfin passer ses congés le plus loin possibles de chez soi.
www.lefigaro.fr 19/05/15.
Tourisme.
Barcelone, Mecque du tourisme aux profondes inégalités.
Les touristes ne vont pas à Ciudad Meridiana. Le quartier le plus pauvre de Barcelone construit à flanc de colline, loin des plages et du centre-ville attirant 27 millions de visiteurs chaque année, est la face cachée expliquant en partie l’arrivée d’une «indignée» aux commandes de la ville.
Célèbre dans le monde pour son architecture moderniste, son dynamisme économique et sa scène culturelle, ce port de 1,6 million d’habitants a aussi son histoire sombre avec près de 100 000 chômeurs et 30% de sa population risquant de tomber dans la pauvreté ou l’exclusion.
«Barcelone peut donner l’impression d’avancer à vitesse de croisière, d’être dynamique, attirante, mais cette image ne colle pas au conflit social latent dans nombre de ses quartiers», témoigne le président de l’association des habitants de la ville, Lluis Rabell.
à Ciudad Meridina, 10 000 habitants, le revenu moyen représente d’ailleurs à peine 37,5% de la moyenne de la ville.
«Ca va un peu mieux maintenant mais il y a deux ans ça allait très mal. Les gens perdaient leur travail, leurs logements, il y avait des problèmes d’alcool et de drogue chez les jeunes, de l’insécurité…», confie Fernando Velazquez, chômeur originaire du Honduras âgé de 42 ans.
La profonde crise traversée par l’Espagne a frappé avec une force particulière les habitants de ce quartier, surnommé «Villa Expulsion» en raison de la fréquence des expulsions de propriétaires ou locataires dans l’incapacité de payer traites ou loyers.
«Pendant des années, on a oublié les quartiers de la périphérie, l’important c’était que le centre ville soit assez joli pour la carte postale», accuse un autre habitant, José Buendia, âgé de 47 ans.
Face aux blocs de béton construits rapidement en 1960 pour accueillir les migrants des campagnes, le centre-ville arbore de majestueux immeubles et des hôtels particuliers se nichent dans la partie haute.
Ces contrastes, approfondis par la crise, ont porté à la mairie Ada Colau, une «Indignée» rendue célèbre par sa lutte contre les expulsions. Se présentant à la tête d’une plateforme de gauche radicale, soutenue par le jeune parti Podemos, elle a largement remporté les suffrages dans les quartiers ouvriers.
Elle veut faire de cette ville parfois rebelle, capitale de l’anarchisme au début du 20e siècle, le «fer de lance d’un changement démocratique en Espagne et dans le sud de l’Europe».
Saturée par le tourisme.
Ada Colau n’a pas seulement gagné dans la périphérie. Elle a aussi séduit dans des quartiers du centre comme la Barceloneta, principale plage de Barcelone, qui souffre d’un trop-plein de tourisme qui a fait exploser le coût de la vie et provoqué des conflits alimentés par le bruit et les fêtes alcoolisées.
Attirés notamment par l’oeuvre moderniste d’Antoni Gaudi, dont sa célèbre Sagrada Familia, 27 millions de personnes visitent chaque année cette ville, créant 120 000 emplois et alimentant 12% du PIB municipal.
«Le débat n’est pas de dire « oui ou non » au tourisme mais de se demander comment nous le gérons. Nous faisons face à une bulle qui finira par exploser. Il faut que nous rendions compatible cette activité avec une ville où on puisse vivre », explique Lluis Rabell.
Ada Colau propose de mettre un frein au phénomène avec par exemple un moratoire sur les ouvertures de nouveaux hôtels. Une position qui inquiète la sphère économique, certains craignant que l’on entrave ainsi la croissance de la ville, dotée du deuxième aéroport du pays et du troisième port, et accueillant de nombreux salons internationaux.
«Les grandes entreprises doivent continuer à vouloir que leurs bureaux restent en ville», a dit le président de l’organisation patronale de la région, Joaquin Gay de Montella.
De grandes entreprises comme le groupe d’infrastructures Abertis, gestionnaire des autoroutes françaises Sanef, ont installé leurs sièges à Barcelone, ainsi que les géants de l’édition Planeta et Penguin Random House.
«Le principal défi est de savoir lutter contre les inégalités sans tuer la poule aux oeufs d’or», souligne le professeur de l’IESE Business School Lluis Torrens.
Ada Colau part avec un avantage: les 220 millions d’excédent budgétaire que lui lègue son prédécesseur, le maire nationaliste conservateur Xavier Trias.
http://fr.canoe.ca 14/06/15.
Enfin une politique pour le tourisme en France !
Le doute n’est plus permis : la France a de nouveau une politique touristique. Près de six ans après l’adoption de la salutaire loi de « développement et de modernisation des services touristiques », communément appelée « loi Novelli » – du nom du ministre alors en charge du secteur –, les mesures annoncées la semaine passée par Laurent Fabius témoignent de la mobilisation des pouvoirs publics.
Au-delà des habituelles incantations sur le formidable potentiel de notre pays en la matière, le ministre des Affaires étrangères et du Développement international (et par là même de la Promotion touristique) semble avoir pris le sujet à bras-le-corps.
S’appuyant sur un rapport roboratif – une quarantaine de propositions au total – du nouveau Conseil de promotion du tourisme, ce « plan Fabius », qui en appelle d’autres, cible des mesures d’urgence. Il s’agit non seulement de points cruciaux de la filière mais aussi de vieilles antiennes… En témoignent la mise en place d’un fonds d’investissement dédié à la construction ou la rénovation d’hébergements, tout comme celle d’un portail Internet national « à la hauteur de nos ambitions », selon la formule de Laurent Fabius, ou encore la création de modules de formation à distance sur des compétences clefs : accueil, langues étrangères… Au passage, Atout France, l’agence de développement touristique de l’Hexagone, qui est l’un des acquis de la loi Novelli, voit son action saluée et élargie. Signe de ce nouveau volontarisme, les mesures en question se voient d’emblée accompagnées d’un calendrier d’application. Chacun est donc renvoyé à ses responsabilités.
Changement de braquet.
Après deux années de tâtonnements, on avait vu s’esquisser un changement en 2014, avec l’instauration d’une procédure de délivrance des visas en moins de 48 heures pour certains pays – en premier lieu la Chine – et le lancement de la liaison ferroviaire Charles-de-Gaulle Express entre Paris et Roissy, un projet préconisé depuis des lustres et jusqu’alors resté dans les cartons. Mais la politique gouvernementale a clairement changé de braquet depuis que Laurent Fabius a également endossé le costume de chef de file du tourisme tricolore. Au point que certains l’ont baptisé « ministre du Tourisme et des Affaires étrangères »…
Alors que le partage inédit de la tutelle du secteur entre Bercy et le Quai d’Orsay avait suscité quelques tiraillements au printemps 2014 – jusqu’à rendre nécessaires des ajustements de frontière, publiés au « Journal officiel » –, le leadership du Quai ne fait plus débat aujourd’hui. Les professionnels sont d’ailleurs les premiers à s’en féliciter. Cela vaut tout particulièrement pour les hôteliers. Depuis un an, ceux-ci ont apprécié l’intervention efficace du ministre des Affaires étrangères dans divers dossiers sensibles : hausse de la taxe de séjour, encadrement des Airbnb et consorts, relations commerciales avec les centrales de réservation numériques, Booking.com en tête. Il y a également quelque chose de nouveau à voir un poids lourd politique prendre ainsi sous son aile une filière longtemps ignorée, pour ne pas dire snobée, par les pouvoirs publics.
Un défi aussi d’ordre culturel.
Il était temps, eu égard à son poids économique. Il faut se souvenir, en effet, que l’ensemble des « secteurs d’activité du tourisme » – hébergements, restauration, débits de boissons, transports, agences de voyages – pèse 7 à 8 % du PIB national et représente plus de 1 million d’emplois. Or, si la destination France reste attractive, il est évident que la relance de l’économie nationale passera aussi par la dynamisation de la filière touristique et la préservation du statut de première destination.
D’autant que, si la croissance du tourisme mondial ne se dément pas – le nombre d’arrivées de visiteurs internationaux s’est accru de 51 millions en 2014 pour atteindre 1,14 milliard –, la concurrence entre les pays devient elle aussi de plus en plus vive. Le gouvernement, qui a pour objectif de porter le total de visiteurs à 100 millions à l’horizon 2020, à comparer à 84,1 millions l’an dernier, a encore du pain sur la planche. Au-delà des réponses techniques et des mutations découlant de la révolution digitale, le défi sera également d’ordre culturel. Ainsi, le rapport du Conseil de promotion du tourisme pointe « la faible estime que les Français portent aux métiers de service » et relève qu’ils « ne mesurent pas toujours ce que les touristes internationaux représentent ».
Manque de « compétitivité prix ».
De même, si la France affiche une belle progression dans le dernier classement dressé par le World Economic Forum sur la compétitivité des pays en matière de voyage et de tourisme – elle a gagné cinq places en deux ans et se situe désormais au deuxième rang, derrière l’Espagne –, il lui faudra actionner des leviers compliqués pour continuer sur sa lancée : parmi les nombreux critères listés dans son rapport, le World Economic Forum estime par exemple que le développement de la filière demanderait « une amélioration de l’environnement des affaires ». La France se classe notamment 133e des 141 pays expertisés au regard du taux d’imposition global, et même dernière au titre de la seule taxation du travail… Autre handicap mis en exergue : la longueur et le coût des procédures en matière de construction. Par ailleurs, la destination France souffre d’un manque criant de « compétitivité prix ». Autant dire que Laurent Fabius a encore quelques gros chantiers à lancer.
www.lesechos.fr 17/06/15.