Réseaux sociaux : l’autre atout des agences de voyages
Facebook et Twitter viennent d’annoncer de nouvelles fonctionnalités e-commerce; notamment à travers le bouton « Buy ». Les internautes peuvent alors acheter directement sur leur plateforme depuis la page fan ou le profil. Un canal malin… et gratuit ! Alors pourquoi ne pas l’appliquer au tourisme ? L’atout pour les agences de voyages est de taille : adresser une cible bien plus large sans un investissement démesuré.
C’est aussi et surtout un excellent moyen d’élargir sa sphère client locale en proposant une offre multicanal à forte valeur ajoutée : les clients bénéficient à la fois de l’expertise de l’agent de voyages tout en pouvant « commander » en toute simplicité. Il n’est bien sûr pas question de se transformer en pure player, loin de là.
Mais pourquoi ne pas imaginer un bouton qui renvoie vers une page web dédiée à l’offre véhiculée sur les réseaux sociaux mais qui nécessite de finaliser la commande en agence. D’ailleurs, ces nouvelle fonctionnalités ne s’adressent pas aux pure players mais bien aux marques qui disposent également d’un réseau physique. L’idée est celle-ci : proposer un service supplémentaire et complémentaire de ceux que vous proposez déjà.
Une nouvelle dimension sociale
La semaine dernière, un post du blog de Nathan Hubbard, ancien de la plateforme de vente en ligne Ticketmaster, désormais en charge de la division commerce de Twitter, dévoilait le rachat par le réseaux social de CardSpring, une start-up spécialisée dans le paiement sur Internet. Puis Facebook annonçait à son tour sur son site son entrée dans le business en ligne grâce au bouton d’achat immédiat intégré dans les publicités et les pages des commerces inscrits sur son site.
Les deux géants du « social » ont des stratégies différentes mais poursuivent un but commun : renforcer leurs relations avec les annonceurs en vendant plus facilement les produits dont ils font la publicité en ligne. Ils espèrent aussi s’assurer que les utilisateurs n’aient pas besoin de quitter leurs pages,consolidant ainsi leur audience. Plus qu’une vitrine de marques, les réseaux sociaux pourront engendrer des ventes. Une nouvelle opportunité s’ouvrirait donc aux professionnels du tourisme.
L’apparition d’un bouton « Achetez Maintenant »
Les ambitions de Twitter à ce sujet ne sont pas nouvelles, il s’était déjà associé avec plusieurs entreprises, comme American Express ou Starbucks, afin de permettre à ses utilisateurs d’acheter certains produits en envoyant des tweets.
Twitter tente de valoriser sa base de 255 millions d’utilisateurs actifs (soit une hausse de 25% en un an) auprès des annonceurs. Car le réseau social peine à trouver de rentabilité et accuse une perte de 132 millions de dollars au premier trimestre 2014.
Alors que l’implémentation d’un bouton « Achetez Maintenant » dans les tweets sponsorisés, visible uniquement via l’application mobile, est en test aux Etats-Unis, Facebook va plus vite. Le réseau social aux 1,3 milliard d’utilisateurs pense déjà à son implémentation prochaine dans son site web et son application mobile.
Cette fonctionnalité est pour l’instant limitée aux petits et moyens commerces américains, qui peuvent l’utiliser sur leurs publicités ou dans les publications sur leur page. Ce bouton permet d’acheter un produit tout en restant dans l’environnement du réseau social. Les données bancaires y sont stockées, puis transmises à un agent de transaction pour sécuriser les données.
Simplifier l’achat en ligne
A travers ces développements, les processus de transaction se voient simplifiés à l’extrême, répondant à l’objectif de “l’achat en un clic” popularisé par Amazon. Les géants du high-tech cherchent de plus en plus à simplifier l’achat en ligne sur un ordinateur ou sur un smartphone. Alors que Paypal garde le leadership sur ces questions, d’autres développent des solutions de paiement comme Apple ou Google avec sa solution de paiement Wallet.
« Dans leur approche holistique, les GAFA (ndlr : Google, Amazon, Facebook, Apple) ont tous identifié la gestion des paiements comme un maillon de la chaîne de valeur dont il faut s’emparer », explique Jean-Philippe Poisson, associé du cabinet Elia Consulting, dans les colonnes duNouvelobs.com. D’autant plus qu’il faut anticiper la croissance des ventes sur mobile qui devront être sécurisées et simplifiées au maximum.
Les réseaux sociaux se voient donc en intermédiaire de confiance pour mettre en relation les commerçants et leur portefeuille de clients. Le moyen aussi de récupérer, qui sait, de la donnée, et pourquoi pas une commission leur permettant d’augmenter leurs revenus ?
Par Mathilde Khlat
Journaliste pour i-tourisme
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