La valeur ajoutée des tour-opérateurs passe par la technologie
À l’initiative du Seto, une conférence s’est déroulée au salon IFTM Top Résa sur le thème « Tourisme et Technologie ». L’objectif était de mesurer le chemin à parcourir pour améliorer les systèmes d’information des TO et par voie de conséquence ceux de la distribution. Cette réflexion arrive à point nommé, au moment où la désintermédiation ‘’émiette’’ une partie de la clientèle des producteurs.
« L’objectif est d’améliorer l’accès au contenu, de valoriser les produits, de donner plus de place aux conseils et aux recommandations », engage René-Marc Chikli, président du Seto.
Plus facile à dire qu’à faire ? Sans doute et c’est pour cette raison qu’il a invité des représentants d’autres pays pour échanger nos expériences. D’autant que les derniers chiffres de la Fevad le prouvent : l’e-tourisme est en légère baisse.
Le « cache prix dispo »
On appréhende mieux, à l’occasion de cette réunion, quelles sont les caractéristiques du système français. Il est basé sur ce qu’on appelle le « cache prix dispo », c’est-à-dire sur un fichier dans lequel le fournisseur indique les prix d’appel. Est-il le plus performant ? La question est posée. L’exemple allemand, comme en témoigne FTI, est construit sur une approche différente. Il repose sur un principe plus complet qui permet des comparaisons multiples entre les offres. L’avantage est de pouvoir mieux mettre en avant la valeur ajoutée des produits. C’est de cette manière que les TO peuvent faire la différence sur le marché avec des produits à valeur ajoutée.
Qu’est-ce que le « cache prix dispo » ?
C’est Olivier Morel, Directeur technique de Kuoni qui se charge de nous donner les explications concernant le ‘’Cache prix dispo’’. C’est la mise en avant de l’inventaire des produits des TO, qui une fois sur une plateforme, permet les réservations de la part des distributeurs ou des clients finaux dans le cadre d’une politique BtoBtoC. D’un point de vue technologique et pour bien comprendre la problématique, il faut savoir que plus vous multipliez les segments (chambre : single, double, triple, enfant, etc.), plus les fichiers deviennent lourds à gérer. Très vite, ce sont des milliards de flux à gérer. Un compromis doit être trouvé pour produire des dossiers de taille ‘’gérable’’ qui ainsi peuvent plus facilement intégrable sur les portails. Le système français a choisi de fournir un cache limité afin de permettre à tous les TO d’accéder aux plates-formes. Si tel n’avait pas été le cas, beaucoup d’entre eux auraient été exclus. C’est donc une stratégie d’ouverture que nous avons privilégiée.
La transparence
Internet apporte de la transparence. C’est bien simple : si les prix proposés ne sont pas compétitifs, le consommateur va le découvrir rapidement. Alors ne vaut-il mieux pas donner un accès libre au cache des TO et de permettre à la distribution de mieux construire ses produits voyages ? La question est vraiment stratégique et mérite une large concertation.
Quoi qu’il en soit personne ne s’opposera à l’idée de mieux valoriser les contenus… surtout le voyageur ! Le seul frein sera financier. Guillaume Kolman ajoute : « Les évolutions ne pourront qu’être progressives. Pour être priorisées, elles devront également présenter un avantage concret ou répondre à un besoin à relativement court terme. C’est pour cela que nous nous focalisons, par exemple, sur les cas d’erreurs, les limites problématiques, etc. afin de proposer des solutions aux TO sur ces points précis, tout en préparant la suite. »